AFPS du Nord-Finistère à Jalazone, un camp de réfugiés à 10 km de Ramallah.
Sept membres de l'Association France Palestine solidarité (AFPS), quatre Morlaisiens et trois Brestois, sont revenus, le 13 avril, d'un périple de onze jours en Cisjordanie. Leur but ? Repérer les lieux et défendre la cause palestinienne. Aujourd'hui, ils racontent.
« On a vu l'inimaginable ». De retour de Cisjordanie, où ils sont restés du 2 au 15 avril, les membres de l'AFPS témoignent d'un voyage qui a démultiplié leur motivation à se mobiliser. Le combat de l'association ? Aider les Palestiniens « face à l'occupation israélienne » et « informer l'opinion publique d'une réalité trop souvent déformée ». Ils s'y sont rendus pour estimer les besoins réels et faire un état des lieux. Pendant onze jours, ils ont témoigné d'« une situation palestinienne critique, y compris dans des zones dites libres », comme le décrit la Morlaisienne Michèle Abramovicz.
« Une oppression humiliante »
Pas aussi avancés dans leur projet, les Morlaisiens ont surtout fait du repérage et de la prise de contact, là où les Brestois ont poursuivi leurs actions dans les camps de réfugiés de Jalazone (à 10 km de Ramallah) et d'Aida (Bethléem). Le Brestois Jean-Philippe Assens y était déjà allé en 1998. Pour tous les autres, c'était une première. « On avait lu beaucoup de choses, mais le voir et le ressentir est plus fort », confie Josette Brenterch, de Brest. Ils ont suivi un itinéraire précis, de Jérusalem à Bethléem, en passant par Hébron, Ramallah et les camps de réfugiés qui s'y trouvent. « Le plus frappant, c'est cet espoir que portent en eux les Palestiniens, cette volonté de vivre en parallèle à la dureté de leur quotidien », raconte la Brestoise Andrée Pichon. Le groupe est aussi venu soutenir cette « résistance intellectuelle et culturelle émergente », à travers des apports matériels.
« Ce qu'ils subissent, c'est une oppression humiliante au quotidien. Le développement humain et économique de ce peuple est détruit volontairement », confie le Morlaisien François Rippe.
« Une occupation coloniale »
Grâce à des dons de particuliers, des collectes de fonds et un soutien de la municipalité brestoise, ils viennent en aide aux Palestiniens via des projets précis et ciblés. Changer l'ambulance d'un camp de réfugiés ou apporter des fournitures scolaires : voilà le type d'actions concrètes que réalise l'AFPS, en plus du soutien moral. « Ils ne demandent pas la charité. Les Palestiniens ont un niveau d'éducation très élevé et une richesse culturelle immense », explique le Morlaisien Ismaël Dupont.Ce qui ressort le plus dans leurs témoignages, ce sont les notions de « provocations quotidiennes » et d'« invasion ». Ils décrivent « non pas une guerre de religion, mais une occupation coloniale ».
Rassemblement solidaire le 3 juin
Le groupe morlaisien va désormais passer à l'action « contre cette calamité » : le 3 juin, il organise un rassemblement solidaire à la salle du Cheval Blanc, à Plourin-lès-Morlaix, dès 17 h 30. Au programme, festivités mais aussi échanges et témoignages. Le Morlaisien Thierry Seigland, le baroudeur du groupe, a tenu un carnet de voyage durant le périple. Ce journal de bord sera bientôt en vente au profit de l'AFPS.
Paul GELI
source:
letelegramme.fr