• Nathalie Lemel, Brestoise méconnue de la Commune. ( OF.fr - 15/04/22 - 07h21 )

    Nathalie Lemel, Brestoise méconnue de la Commune. ( OF.fr - 15/04/22 - 07h21 )

    Féministe et syndicaliste, Nathalie Lemel, femme libre et anticonformiste, a aussi cofondé la Marmite, sorte de Restos du cœur avant l’heure.

    Sur les barricades, la syndicaliste et militante brestoise a participé à l’insurrection du peuple de Paris en 1871. Cette féministe avant l’heure retrouve vie sous la plume de Michelle Brieuc, autrice costarmoricaine.

    Une femme extraordinaire mais oubliée

    « Nathalie Lemel était une femme extraordinaire, bien connue durant sa vie, mais oubliée après sa mort. » Michelle Brieuc a écrit Nathalie Lemel, une Bretonne sur les barricades de la Commune. La Briochine anime des conférences sur la place des femmes dans l’Histoire. Dont Louise Michel, figure connue de la Commune, insurrection du peuple de Paris au printemps 1871. « Mais, dans mes travaux, Nathalie Lemel m’est souvent apparue en filigrane, à travers des clins d’œil. »  Et puis, il y a cet « électrochoc », un 8 mars 2007. « J’ai assisté à l’inauguration d’une place Nathalie-Lemel à Paris. Ça m’a donné envie d’en savoir plus. » Il existe aussi des voies à son nom à Rennes, Quimper, Brest, Nantes et La Rochelle.

    Nathalie Lemel.

    Une femme née à Brest

    Nathalie Duval est née à Brest, le 24 août 1826. Ses parents tiennent un café du côté du port. Elle reçoit une éducation chez les religieuses jusqu’à ses douze ans. Elle devient ouvrière relieuse. En 1845, elle épouse Jérôme Lemel, également relieur, avec qui elle a trois enfants. En 1849, ils s’installent à Quimper et ouvrent une librairie. « Elle lit beaucoup. Elle découvre la possibilité de vivre autre chose que la misère. Et devient féministe, explique Michelle Brieuc. Mais, une femme en colère, c’était mal vu à Quimper. » En 1861, en faillite, le couple monte à Paris pour trouver un travail.

    Michelle Brieuc. 

    Féministe et syndicaliste

    Nathalie Lemel est « une batailleuse, qui veut faire avancer ses idées ». Elle devient militante socialiste. En 1865, elle adhère à la première Internationale des travailleurs. Lors d’une grève, elle devient déléguée syndicale, fait exceptionnel pour l’époque. Elle se bat pour l’égalité femme-homme, le droit de travailler, l’égalité salariale, contre l’exploitation, etc. « La liberté, ça se gagne. Un monde meilleur est possible. »

    Avec Eugène Varlin, autre relieur syndiqué et militant, elle participe à la création de « La Ménagère », une coopérative d’alimentation, et « La Marmite », un restaurant ouvrier, « sorte de Restos du cœur avant l’heure ». En 1868, elle quitte le domicile conjugal en raison de l’alcoolisme de son mari.

    Nathalie Lemel (à droite) est restée fidèle à ses convictions toute sa vie. Sur cette photo de 1914, elle retrouve des anciens de la Commune.
     

    La Communarde

    Le 18 mars 1871, le peuple de Paris se révolte et décrète la Commune. Nathalie Lemel a 44 ans. Un petit bout de femme de 1,50 m, énergique, charismatique. « Elle est écoutée des hommes », précise Michelle Brieuc. Nathalie Lemel « se bat sur les barricades, les armes à la main ». Très active dans les clubs de femmes, elle « prend facilement la parole ». Elle co-fonde une Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés. Le 26 mars, la ville de Paris est administrée par la Commune. Mais du 21 au 28 mai, au cours de la Semaine sanglante, les troupes versaillaises entrent dans la ville et massacrent les insurgés.

    Déportée en Nouvelle-Calédonie

    Nathalie Lemel est arrêtée. Considérée comme « la plus dangereuse », selon le commissaire du gouvernement, elle est condamnée et déportée en Nouvelle-Calédonie, avec Louise Michel. Avec la loi d’amnistie de 1880, elle est libérée et revient en métropole. Elle trouve un emploi au journal L’Intransigeant et poursuit la lutte pour la condition féminine. Mais elle finit sa vie dans la misère. Elle est décédée le 8 mai 1921, à Ivry-sur-Seine, à 94 ans. « Elle est partie dans l’oubli. L’Histoire s’est refermée sur elle quand on a refermé son cercueil. Mais elle était u ne sacrée femme, un modèle de courage. Elle mérite d’être connue. »

    Nathalie Lemel, une Bretonne sur les barricades de la Commune, par Michelle Brieuc, éditions Transmettre, 20 €.

    Source : https://www.ouest-france.fr

    Auteur : Laurence Guilmo

    « À Brest, une manifestation contre l’extrême droite ce samedi. ( LT.fr - 15/04/22 - 12h35 )Aux portes du second tour, l’Union populaire se prépare pour la prochaine bataille (linsoumission.fr-15/04/22) »
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