• Pérou : Un pays riche plein de pauvres (resumen- 10/08/21)

     Pérou : Un pays riche plein de pauvres   (resumen- 10/08/21)

     

    par Hedelberto López Blanch

     

    Le nouveau président péruvien, Pedro Castillo, rencontrera de nombreux écueils dès les premiers moments de son mandat pour mener à bien son programme de gouvernement car le parlement est contrôlé par une majorité d'extrême-droite et néolibérale attachée à Washington par un cordon ombilical qui fera tout son possible pour bloquer toute initiative qui profite au peuple.

    Les premières attaques ont été dirigées vers plusieurs personnes nommées au cabinet ministériel comme Verónica Mendoza, Roger Najar ou Guido Bellido. L'opposition et toute la presse contrôlée par la droite les a attaquées.

    Malgré la virulence et l'agressivité de la campagne déchaînée par la droite qui domine les entreprises, les commerces, las grandes propriétés, les banques et les médias, Castillo, le candidat de la gauche, a réussi à obtenir la présidence 42 jours après le second tour.

    Les jours d'attente ont été longs et tendus. Le peuple a veillé en permanence pendant que la candidate d'extrême-droite Keiko Fujimori, vaincue et sous le coup d'une condamnation à 30 ans de prison pour corruption, posait des pièges pour remettre en question la propreté des élections.

    Après l'investiture de Castillo le 29 juillet dernier, la droite a commencé à essayer d'affaiblir et de discréditer le Gouvernement en minant sa base sociale pour à moyen ou à long terme, promouvoir la destitution du président et le chasser du pouvoir.

    Les Péruviens ordinaires sont accablés et fatigués d'entendre les promesses des politiques qui leur ont promis monts et merveilles et n'ont pas tenu leurs promesses, comme c'est arrivé avec le Gouvernement d'Ollanta Humala. C'est pourquoi le nouveau Gouvernement devra légiférer et avancer dans ses projets sociaux pour ne pas créer l'apathie dans la population qui l'a soutenu.

    L'instituteur Castillo a promis, entre autres choses, de lutter contre la pandémie de COVID-19, de promouvoir l'éducation et la santé publique pour tous les citoyens, de faire une seconde réforme agraire, de diminuer les privilèges des transnationales qui pillent la pus grande partie des richesses et de faire approuver par referendum une nouvelle Constitution qui remplace la Constitution néolibérale établie en 1989 sous la dictature d'Alberto Fujimori.

    Castillo a déclaré à plusieurs occasions « Plus de pauvres dans un pays si riche. » La croissance, avant la pandémie, était de 5% par an en moyenne mais cela ne représentait pas une amélioration pur la population car 1% des riches concentraient 30 % des revenus.

    Le Pérou est la cinquième économie de l'Amérique Latine avec un PIB de quelques 240 000 000 000. Il exporte du cuivre, de l'or, du plomb, du zinc, de l'étain, du molybdène, de l'argent, du pétrole, du gaz naturel, du café, des fruits, des poissons, des produits dérivés et chimiques, entre autres choses.

    Certains organismes internationaux indiquent que 66 % de la population rurale est pauvre, que plus d'un tiers vit dans l'extrême pauvreté et que ces dernières années, la brèche entre riches et pauvres s'est élargie.

    Sur les 32 000 000 de Péruviens, 60 % se trouvent sous le seuil de pauvreté et entre 74% 88 % dans les régions du sud : Ayacucho, Puno, Apurimac ou Huancavelica.

    Comme un mal n'arrive jamais seul, un rapport de l'Institut National de Statistiques et d'Informatique indique que 58 % de la population active est au ch$ômage ou sous-employée et n'a aucune sorte de sécurité sociale. Par conséquent, elle n'a pas droit à la retraite, aux soins médicaux ou à l'éducation alors que 68 % n'a aucun service d'assainissement. Cette situation précaire a augmenté à cause des désastres provoqués par la pandémie. 

    Après la signature du Traité de Libre Commerce (TLC) avec les Etats-Unis, promu par l'ex-président Alejandro Toledo et signé par son successeur Alan García en décembre 2007, les différences sociales ont augmenté avec l'augmentation des politques néolibérales et des privatisations. 

    Le nouveau Gouvernement, avec Castillo à sa tête, aura à faire face à des amendements anti-souveraineté comme le chapitre 10 du TLC qui permet aux compagnies étasuniennes d'agir légalement contre le Gouvernement et d'exiger des compensations extraordinaires au cas où des lois qui portent atteinte à leurs intérêts économiques seraient promulguées.

    Il est impossible de promulguer des règles de protection de l'environnement ou contre des produits nocifs qui portent atteinte à la santé des citoyens si cela rend plus difficile le développement des opérations de production et les bénéfices des entreprises transnationales.

    Le TLC interdit au gouvernement péruvien d'attaquer devant les tribunaux péruviens toute compagnie étrangère. 

    Le droite péruvienne est bien installée à des postes clefs et contrôle de façon absolue les médias. Elle cherchera, grâce à de fausses informations et à des artifices, à isoler Castillo pour faire un coup d'Etat (parlementaire et même militaire) pour le chasser du pouvoir. 

    L'essentiel, pour le président, sera de rester uni au peuple qui, en définitive, est le seul à pouvoir éviter une action de déstabilisation contre lui.

     

    source en espagnol :https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/08/10/peru-un-pais-rico-lleno-de-pobres/

    source en français (traduction de Françoise Lopez) : http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/08/perou-un-pays-riche-plein-de-pauvres.html

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