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Plages, amendes… Voici les dix infos du Finistère qui vous ont marqués pendant le confinement (OF.fr-1/06/20-18h06)
Pendant le confinement, du 17 mars au 11 mai 2020, les rédactions de Ouest-France du Finistère ont publié des témoignages de malades, de leurs proches et de soignants. Nous avons suivi les gendarmes lorsqu’ils contrôlaient le respect des mesures prises pour lutter contre l’épidémie. Nous vous avons aussi raconté la visite d’Emmanuel Macron et le débat sur la réouverture des plages. Parmi toutes ces infos, une dizaine vous a particulièrement marqués.
Le service réanimation, aux urgences de l’hôpital de la Cavale-Blanche, à Brest, a accueilli des malades du Finistère et d’autres régions.Comme partout en France, le confinement mis en place pour lutter contre l’épidémie de coronavirus s’est étalé du 17 mars au 11 mai 2020 dans le Finistère. Pendant cette période, des informations et reportages des rédactions locales de Ouest-France vous ont surpris, choqués, beaucoup intéressés ou fait réagir sur les réseaux sociaux. Parmi eux, nous en avons sélectionné dix, ceux qui vous ont le plus marqués.
1 - Une infirmière « virée » pour avoir aidé des hôpitaux parisiens
Mardi 31 mars, Ouest-France révélait qu’une infirmière de l’hôpital de Brest avait vu son contrat de travail non renouvelé parce qu’elle était allée prêter main-forte à un hôpital parisien. À ce moment-là, l’hôpital de Brest est prêt à une arrivée massive de malades. Mais leur nombre reste peu élevé dans le Finistère. Paradoxalement, faute d’activité, de nombreux agents des hôpitaux se retrouvent contraints de rester eux, désœuvrés mais mobilisables à tout moment. Par contre, la vague de la pandémie est arrivée à Paris et l’hôpital de Brest lance un appel aux volontaires pour y aller.
La jeune femme est partie le dimanche 22 mars après avoir organisé la garde de sa fille et en avoir discuté avec le service des ressources humaines. Elle a travaillé d’abord à l’hôpital Bichat puis à Lariboisière. « J’ai enquillé six nuits exténuantes en une semaine ! » Mais, le 26 mars, elle apprend que son contrat n’est pas renouvelé. Quelque temps après, la direction reconnaît qu’elle avait bien renouvelé le contrat de la jeune femme, avant de le supprimer en raison de son départ pour les hôpitaux de Paris ! Début avril, elle a finalement proposé un nouveau contrat de trois mois à l’infirmière.
2 - Le littoral sous surveillance
Dans le Finistère, la préfecture avait interdit l’accès aux plages, aux lacs, aux sentiers littoraux et aux parkings qui y mènent à partir du 19 mars 2020. Idem pour les activités nautiques. Les autorités craignaient que les gens s’y rassemblent. Des décisions similaires avaient été prises partout en France.
L’adjudant Pascal Raoul surveille le littoral grâce à un drone.Pour faire respecter cette interdiction, les gendarmes ont régulièrement mené des opérations de surveillance. Ce fut le cas au moment du week-end de Pâques et des vacances de la zone B, qui ont bénéficié cette année d’une superbe météo et de grandes marées. Le long de la presqu’île de Crozon, les gendarmes au sol étaient aidés par un hélicoptère. C’est aussi depuis le ciel que les gendarmes repéraient les promeneurs, début mai, du côté du fort de Bertheaume. Mais cette fois-ci avec un drone. Le jour de notre reportage, aucun PV n’avait été dressé. Le crachin nord-finistérien avait eu raison des promeneurs avant le drone, qui avait pourtant un rayon d’action de 5 km.
3 - Des verbalisations pour non-respect du confinement
Rassemblements interdits, plages interdites, attestation de sortie obligatoire… Les règles du confinement étaient nombreuses. Et ceux qui ne les respectaient pas risquaient une amende de 135 €. Quelques jours après le début du confinement, le 25 mars, sept habitants de Saint-Pol-de-Léon s’étaient réunis dans la rue pour prendre l’apéro ensemble : 945 € d’amende en tout.
Jeudi 23 avril, une octogénaire avait été contrôlée sans attestation et avait reçu une amende de 135 €, alors qu’elle se promenait sur une digue à 500 m de l’appartement dans lequel elle résidait, à Penmarc’h. Son histoire avait fait le tour des réseaux sociaux.
Pour surveiller les plages et sentiers côtiers de la presqu’île de Crozon, avant le week-end de Pâques 2020, les gendarmes ont patrouillé à pied et en hélicoptère.Quatre surfeurs, originaires de Brest, avaient été repérés sur la plage de Déolen, à Locmaria-Plouzané, samedi 25 avril. « Ils sont restés à l’eau, pensant que nous allions partir », expliquait alors Fabien Milliasseau, commandant de la compagnie de gendarmerie de Brest. Mais quand ils sont finalement sortis, trois heures plus tard, chacun a écopé de plusieurs amendes.
Une histoire similaire aurait pu mal tourner, le 2 mai à Audierne. À la vue des gendarmes, deux surfeurs s’étaient enfuis vers le large, où ils avaient été pris dans des courants. La gendarmerie avait alors fait appel aux sauveteurs en mer de la SNSM pour les récupérer. À quai, ils ont été accueillis et verbalisés par les gendarmes.
4 - Polémique autour des gens venus passer le confinement dans le Finistère
Ah, ces « Parisiens » venus passer le confinement dans le Finistère. Ces maisons secondaires habituellement vides dont les volets étaient ouverts. Ces plaques de voiture qui n’étaient pas immatriculées dans le Finistère. Ils auront fait parler d’eux sur les réseaux sociaux. Et la bienveillance n’était pas souvent au rendez-vous.Cela a commencé dès les premiers jours de confinement. À Brest, par exemple, on a vu arriver des trains « bondés » depuis Paris. « L’atmosphère de Paris est très anxiogène en ce moment, témoignait alors Philippe, venu s’installer dans sa maison du Conquet. Quitte à m’enfermer, je préfère le faire dans un cadre plus près de la nature avec vue sur le port ! »
Des habitants de grandes villes arrivent à Brest, juste avant la mise en place du confinement.Pour limiter les déplacements de population, le préfet du Finistère avait interdit les locations de vacances. C’est pour cette raison que les gendarmes de Morlaix ont verbalisé un couple installé dans une maison en location à Plougasnou, samedi 18 avril. Le couple originaire de Paris avait été sommé de rentrer chez eux. La propriétaire avait également été verbalisée. C’est un riverain qui les avait dénoncés.
Les forces de l’ordre ont aussi régulièrement contrôlé les arrivées. Début mai, au début des vacances scolaires, une quinzaine de gendarmes de Châteaulin avaient contrôlé des automobilistes. Une personne avait dû faire demi-tour en direction des Deux-Sèvres, avec une amende de 135 € en poche.
5 - La Bretagne échappe à une épidémie massive
C’était début avril. La préfète de la région Bretagne, Michèle Kirry, expliquait que « nous avons peut-être une chance d’échapper à la vague. Le confinement, et les efforts qu’il demande, est en train de payer, même s’il ne faut rien lâcher. […] Globalement les Bretons sont disciplinés. Au 31 mars, les forces de l’ordre avaient effectué 200 000 contrôles pour 13 000 verbalisations. Pour autant, nous restons très vigilants et mobilisés. »
Au 31 mai, la Bretagne compte 249 décès du coronavirus à l’hôpital. Dans le Finistère, 43 personnes sont décédées à l’hôpital. Vingt-six personnes sont toujours hospitalisées pour cause de coronavirus, dont une en réanimation. Au plus fort de la vague, mi-avril, il y avait environ 120 personnes hospitalisées.
6 - Mulhousienne soignée à Brest, Malika Fisli témoigne
« Sans mon transfert à Brest, j’y serais passée. » Ce sont les mots de Malika Fisli, transférée de Mulhouse à Brest, le 24 mars, dans un coma artificiel. « Quand j’ai rouvert les yeux, je croyais que je rêvais, que j’étais dans un autre monde ou que j’étais morte. Je m’étais endormie à l’hôpital de Mulhouse, en réanimation. Je me réveille à Brest. À plus de 1 000 km de chez moi ! Loin de mes proches. »
Découvrez le reste de son témoignage, ICI.
Jeudi 30 avril, c’est sous une haie d’honneurs que Malika Fisli, « rescapée » du coronavirus, a quitté l’hôpital Emile-Muller de Mulhouse.7 - Emmanuel Macron à Saint-Pol-de-Léon pour remercier ceux qui ont nourri le pays
Le président de la République s’est déplacé dans le Finistère, mercredi 22 avril. « Je rends hommage à celles et ceux qui permettent de nourrir le pays » , a-t-il répété plusieurs fois. Il a visité une exploitation de tomates sous serres à Cléder, puis un magasin Super U à Saint-Pol-de-Léon. Pas de serrage de main et une distance minimale d’un mètre entre tout le monde était de rigueur. Dans les serres, il a notamment discuté avec une étudiante, habituée à travailler comme saisonnière dans l’exploitation. Pendant le confinement, elle s’était inscrite sur l’une des plateformes permettant de prêter main-forte aux agriculteurs qui en avaient besoin. Ensuite, dans le supermarché, il a parcouru tous les rayons et a discuté avec les employés et gérants, notamment de la crise sanitaire. « Avez-vous eu peur de venir au début ? Comment vous êtes-vous organisés ? », leur a demandé le Président.
Découvrez notre reportage ICI.
Emmanuel Macron au Super U de Saint-Pol-de-Léon.8 - Son époux a été le premier contaminé à Brest, elle témoigne
Jeudi 27 février, un premier cas de coronavirus était diagnostiqué en Bretagne. Un sexagénaire était hospitalisé à l’hôpital de Brest, son épouse était placée en confinement dans le même établissement. Fin mars, elle a témoigné dans notre journal. « Aujourd’hui, je vais parfaitement bien. Le Samu est venu nous chercher pour nous transporter à la Cavale-Blanche. Ils portaient des tenues de protection. Nous avons eu affaire à des gens formidables, d’une délicatesse incroyable. À l’arrivée à la Cavale Blanche, on m’a placée en confinement et mon époux en service de réanimation. Oh moi, j’allais bien, je n’avais plus aucun symptôme. Mais être enfermée, c’était un ressenti incroyable. »
Découvrez le reste de son témoignage ICI.
9 - Elle coud sans compter et pousse un coup de gueule
Gwenn Suanez travaille dans une petite école de couture à Brest, où elle enseigne la confection de vêtements sur mesure à des amateurs, des personnes en reconversion professionnelle, de jeunes personnes en situation de handicap et des adolescents. « Dès le début du confinement, j’ai été sollicitée par des gens travaillant en Ehpad, pour coudre des masques en tissu et pallier le manque de masques homologués. Puis, le CHRU de Brest a diffusé un appel à contribution bénévole auprès des couturières, pour coudre des blouses. Le fait de donner spontanément des masques est un geste de solidarité, mais qu’un organisme d’État demande officiellement aux gens d’exécuter des tâches bénévolement, alors que leurs propres activités sont à l’arrêt et donc en danger, quand il s’agit de professionnels, ce n’est plus admissible ! »
Lisez l’intégralité de notre entretien avec Gwenn Suanez, ICI.
Gwenn Suanez rappelle que coudre est métier. | OUEST-FRANCE10 - Plages déconfinées ou pas, la longue attente
C’est LE sujet qui a marqué les derniers jours de confinement : le gouvernement a d’abord annoncé que les plages ne rouvriraient pas dès le 11 mai, date de la première étape du déconfinement. Mais cette décision était mal passée dans le Finistère. Beaucoup d’habitants, de personnalités et d’élus avaient protesté, à l’échelle de la région. « En Bretagne, nos plages sont nos parcs et jardins. Je plaide pour que sous l’autorité des maires, nous puissions les rouvrir au plus vite sans prendre de risques pour notre santé », avait Twitté le président de la Région, Loïg Chesnais-Girard. « Pour libérer nos plages, je serai en tête de cortège », avait assuré la navigatrice Anne Quéméré, qui vit dans le cap Sizun.
Finalement, le 7 mai, le Premier ministre avait annoncé que l’accès aux plages et lacs pourrait être autorisé dès le 11 mai par les préfets, sur demande des maires. Depuis le 11 mai, la liste des plages ouvertes s’allonge.
« Pour sauver des vies, fabriquons des masques (Blog-Les invités de médiapart-24/05/2020)Ne dites pas à Onfray qu’il y avait des communistes dans le Front Populaire-par Jean-Marie Bourget (LGS 27/05/20) »
Tags : Covid-19
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