Stéphane Rio devant la borne au pied de la Citadelle de Port-Louis. 

En se promenant au pied de la Citadelle de Port-Louis (Morbihan), une forme intrigue Stéphane Rio. Il la dégage et découvre une inscription. Une borne qui fait ressurgir l’histoire maritime de la commune.

« Ce n’est que lors des grandes marées que l’on peut faire le tour de la Citadelle de Port-Louis (Morbihan). En me promenant, j’ai vu une forme qui m’a interpellé. Elle n’avait pas la forme des rochers. J’ai gratté les bernacles qui la recouvraient et j’ai vu apparaître : Bac de Kernevel, Limite de Port », raconte Stéphane Rio. Il déclare alors sa découverte au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), un service dépendant du ministère de la Culture, à compétence nationale. Établi à Marseille, le Drassm est en charge de l’inventaire, de l’étude, de la protection, de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine archéologique immergé de l’ensemble des eaux marines sous juridiction française, que ces vestiges se trouvent sous l’eau ou sur le domaine publique maritime.

« Le code du patrimoine impose une déclaration des découvertes sous 48 heures, c’est ce qu’a très bien fait M. Rio », souligne Olivia Hulot, conservatrice du patrimoine au Drassm, en charge des littoraux de Bretagne et de Loire-Atlantique.

Un bac reliait Port-Louis à Larmor-Plage

« À ma connaissance, nous n’avons pas eu d’autres déclarations de ce genre en Bretagne. C’est très émouvant et parlant. Il s’agit là d’un marqueur important du territoire, celui du bac de Kernevel. Un témoignage important de ce trafic maritime extrêmement pratiqué », poursuit Olivia Hulot.

Après sa découverte, Stéphane Rio a fait des recherches sur internet et retrouvé des écrits et un plan sur lequel figurent quatre emplacements délimitant la zone portuaire dans laquelle évoluait le bac de Kernevel qui reliait Port-Louis à Larmor-Plage ; quatre emplacements et sans doute quatre bornes situées au niveau de la Citadelle, de Kerzo et de l’autre côté de la rive, à Kernevel et Larmor-Plage (pointe de Toulhars).

Stéphane Rio a ainsi découvert l’une d’elles qui, très lourde, doit se trouver actuellement non loin de ce qu’a été son emplacement initial.

Les autres bornes ont, quant à elles, pu être enfouies, connues mais non déclarées ou prises illégalement.

Une installation au môle ?

Une borne de 80 cm de hauteur pour 34 cm de largeur et 18 cm d’épaisseur. 

Concernant le devenir de ce vestige, Olivia Hulot indiquait vendredi dernier qu’elle autoriserait le prélèvement de cette borne, afin qu’elle puisse être mise à un emplacement sécurisé.

De son côté, la municipalité déclarait : « Nous souhaitons la récupérer, nous ne savons pas si nous le ferons par bateau ou par le sol. Nous verrons avec Lorient Agglomération si nous ne pouvons pas l’installer sur le môle au port de la Pointe. Cette borne fait partie de l’histoire de la commune et témoigne de cette ligne qui existait entre le port de la Pointe et Larmor-Plage. Nous inviterons d’ailleurs la mairie de Larmor pour son inauguration et serions très favorables à ce qu’il y ait une liaison maritime avec Lamor-Plage », suggère Daniel Martin, maire.

source: https://www.ouest-france.fr/