Sur les plus de 215 000 personnes ayant participé ce week-end à la consultation en ligne lancée auprès des soutiens de Jean-Luc Mélenchon, 37,65 % voteront blanc ou nul au second tour de l’élection présidentielle, 33,4 % voteront pour Emmanuel Macron, et 28,9 % s’abstiendront. Si l’ensemble des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour suivent la tendance, seul un vote Mélenchon sur trois ira donc effectivement vers le président sortant.
Mais ne comptez pas sur les Insoumis brestois pour aller défendre auprès des électeurs de gauche une option plus que l’autre. « Cette consultation est une expression des militants qui ont soutenu l’Union populaire dans la campagne, mais elle ne vaut pas consigne de vote. Les électeurs ne sont pas des moutons, et le temps des consignes de vote est complètement dépassé. Chacun doit donc réfléchir et se définir en son âme et conscience. Mais Jean-Luc Mélenchon a été clair en appelant à ne pas donner une seule voix à Marine Le Pen », juge Pierre-Yves Cadalen, candidat probable aux prochaines législatives à Brest, et membre du parlement de l’Union populaire.
« À Emmanuel Macron de convaincre »
Reste que le résultat du second tour de la présidentielle s’annonce serré. Dans ce contexte, n’est-ce pas jouer avec le feu que de ne pas appeler à voter clairement Emmanuel Macron quand on tient en grande partie les clefs du scrutin ? « Nous n’avons jamais participé à la banalisation de l’extrême droite, et avons toujours été au premier rang du combat contre ses idées. D’un côté, il y a un projet violent d’un point de vue social incarné par Emmanuel Macron, de l’autre, il y a la violence sociale et raciste de Marine Le Pen. On ne met pas les deux projets à égalité. Mais si le mot d’ordre républicain lancé par Jean-Luc Mélenchon est respecté, Marine Le Pen ne l’emportera pas », estime Pierre-Yves Cadalen.
Il considère que, dans cette dernière semaine, « il appartient avant tout à Emmanuel Macron de mener campagne et de convaincre. Je rappelle que, sous son quinquennat, l’extrême droite est passée de 20 à 30 %. Jusqu’à présent, cet entre-deux tours plonge le pays dans un état de sidération. Les questions fondamentales sur le plan social, écologique, ou de la refondation de nos institutions ne sont pas abordées. Mais cela ne doit pas être le prétexte pour culpabiliser des gens qui défendent un programme plus positif », conclut Pierre-Yves Cadalen, convaincu que la gauche peut encore aller chercher une cohabitation en juin prochain, en remportant les législatives.
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