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Quimper-Désinfecter un bus, c’est plus de deux heures de travail ! (OF.fr-22/04/20-11h13)
« Deux heures, parfois plus » : il en faut du temps pour désinfecter intégralement un bus au temps du Covid-19. Reportage au dépôt de la Qub, le réseau des transports en commun de Quimper et de son agglomération (Finistère).
Il fait chaud. Très chaud dans ce bus. Jean-Michel Quéré sue à grosses gouttes. Rien à voir avec la météo : il fait à peine douze degrés ce matin et le soleil s’est caché derrière un léger voile nuageux. Non, si Jean-Michel Quéré a chaud, très chaud, c’est du fait de sa profession, agent d’entretien, qui lui demande des efforts physiques.
C’est aussi à cause de tous ses vêtements et équipements de protection qu’il est contraint de porter pour faire face à la menace Covid-19 : une combinaison, un masque, des lunettes, des chaussures.
On ne fait que courir en ce moment
, raconte, dans un sourire, ce marathonien en tenue d’expert de la police scientifique.Jean-Michel Quéré insiste bien sur tous les points de contacts, où le virus est susceptible de se poser : les barres de maintien, portes, sièges, boutons pour demander l’arrêt, dessus de sièges…Jean-Michel Quéré est responsable de l’équipe, composée de six personnes, en charge du nettoyage des bus de la Qub, le réseau de transports en commun à Quimper et dans son agglomération. En ce jeudi matin, Jean-Michel profite de l’inactivité d’un des bus pour lui faire une grande toilette.
Ce n’est pas un simple coup de balai : là il s’agit d’un nettoyage de niveau 3
, indique Jérôme Mercier, chef quimpérois de Samsic, l’entreprise en charge de la propreté des bus quimpérois.Du plafond au sol
Niveau 3 ?
Du plafond jusqu’au sol, du poste du conducteur jusqu’aux sièges des voyageurs, tout est dégraissé, nettoyé, puis désinfecté à l’aide d’un produit virucide
, poursuit Jérôme Mercier. À l’intérieur du bus, Jean-Michel Quéré insiste bien sur tous les points de contacts : les barres de maintien, portes, sièges, boutons pour demander l’arrêt, dessus de sièges…Je me concentre aussi sur les vitres. Souvent, les voyageurs y appuient leurs têtes.
Grand ménage tous les 15 jours
Le travail est méticuleux. Les gestes répétés, sans cesse. En temps normal, chaque bus du réseau subit ce type de nettoyage
tous les deux ou trois mois
, précise Richard Bléas, responsable technique à la Qub. En cette crise sanitaire, l’intervention de niveau 3 a désormais lieutous les 15 jours
.Pas une mince affaire, quand on sait que Jean-Michel Quéré en a pour
plus de deux heures par bus
. Heureusement, les bus à désinfecter ne sont pas trop nombreux : comme la fréquentation a chuté depuis la mi-mars et le début du confinement, seuls 14 véhicules sont en circulation actuellement contreune soixantaine en temps normal
, informe Richard Bléas.Jean-Michel Quéré, agent d’entretien, est contraint de s’équiper au mieux afin de ne pas être contaminé.Un grand ménage dans chaque bus tous les quinze jours, donc. Mais ce n’est pas tout : tous subissent aussi un nettoyage important chaque soir.
Il faut que les gens qui n’ont pas d’autre choix que de se déplacer en transports en commun ces jours-ci le sachent : les bus sont le plus sains possibles
, lance Élodie Lostanlen, responsable marketing du réseau Qub.« Vous allez vomir votre petit-déjeuner »
Garantir la propreté du véhicule qu’il nettoie, Jean-Michel Quéré sait faire. Mais il aimerait pouvoir compter sur les usagers.
On voit encore trop de comportements déplacés.
Comprenez, Jean-Michel et son équipe d’agents d’entretien tombent encore trop souvent sur des détritus qui devraient avoir leur place dans une poubelle et non pas dans un bus.Ce matin, au sol, jonche une boîte de médicaments vide.
Récemment, je suis tombé sur un mouchoir usagé. Parfois, on trouve des seringues et tout plein de choses… Mais je ne vous dirai pas lesquelles, sinon vous allez vomir votre petit-déjeuner…
Le poste du conducteur fait partie des endroits où les agents d’entretien insistent sur la désinfection.Merci à Jean-Michel Quéré pour cette attention. Il conclut en lançant un appel qu’on ne peut que partager :
Il faut que les voyageurs fassent preuve de civisme, surtout ces temps-ci. Nous, agents d’entretien, sommes les petites mains. Beaucoup d’usagers ignorent tout le travail qui a été abattu auparavant pour rendre propre chaque bus. Si nous n’étions pas là pour nettoyer, imaginez le nombre de malades qu’il y aurait…
Jean-Michel Quéré a terminé la désinfection sur les coups de 12 h. Peu après 13 h, le bus tout beau tout propre quittait le dépôt, à la recherche d’éventuels voyageurs.
source: https://www.ouest-france.fr/
« Marcel sur Didier Raoult vs Karine Lacombe (industrie pharmaceutique)Allemagne-Comment Berlin est parvenu à réduire les ravages du virus-par Bruno Odent (humanite.fr-20/04/20-19h30) »
Tags : bus, désinfection, coronavirus
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