• Quimperlé-Covid-19 chez Bigard ? Des familles lancent l’alerte (LT.fr-20/05/20-19h56)

    Les employés des sous-traitants seraient-ils moins bien protégés au sein de l’usine Bigard de Quimperlé ? « C’est affolant », explique l’épouse de l’un d’eux.Les employés des sous-traitants seraient-ils moins bien protégés au sein de l’usine Bigard de Quimperlé ? « C’est affolant », explique l’épouse de l’un d’eux

     

    Le Covid est-il présent dans l’entreprise Bigard de Quimperlé ? Oui, des témoignages en attestent. Et certaines familles veulent briser l’omerta pour « être protégées ». Sur son site internet, la direction assure qu’elle a pris « des mesures adaptées » face au Covid-19.

    200, ce pourrait être le nombre de personnes qui ont été arrêtées pour suspicion ou cas avéré de Covid 19 aux abattoirs Bigard de Quimperlé (29). Un chiffre non confirmé par l’usine que nous avons contactée, mais qui n’a pas souhaité s’exprimer. Ce sont des épouses d’employés de sociétés prestataires qui ne se sentent pas protégées qui demandent que l’industriel mette les moyens pour sécuriser le travail dans l’entreprise. Et pour cause. Cette mère de famille a failli perdre son mari, victime du virus et arrêté pendant un mois. Pour elle, pas de doute : c’est bien au travail chez Bigard qu’il a contracté la maladie. « On ne va nulle part ailleurs ».

    « Quatre masques par mois »

    Après un mois d’angoisse, il a repris son travail à la découpe. « Si votre mari avait fumé, il ne serait plus là », a affirmé le médecin. Et les conditions décrites par plusieurs témoins sont effectivement préoccupantes. D’autant que la société Bigard et les prestataires privés « se renvoient la balle » quant à la fourniture des équipements de sécurité.

    « Ils reçoivent quatre masques pour un mois. Ceux-ci sont lavables dix fois. Les masques sont lavés tous les jours à la maison. Donc ils peuvent ramener le virus chez nous. Peut-être qu’ils sont contaminés. On ne sait pas. Il y a les enfants. Pour moi, dit cette femme, on ne devrait pas ramener les masques chez nous. Mais ils travaillent dix ou onze heures par jour pour compenser les absences, pour nourrir la France comme ils disent. Et ils doivent changer trois fois de masque par jour. Il faut les laver tous les jours, les faire sécher à l’air libre, puis les repasser, ça n’en finit pas. Et cela veut dire que les masques sont épuisés en moins de quinze jours. « Et en plus, ce sont des sortes de torchons plutôt que des masques », se désole cette autre épouse. 

    Une nouvelle réponse a indiqué que la certification avait réévalué le nombre de lavages à trente… « Mais aucun papier ne nous le confirme ». Et la direction aurait également expliqué « qu’on devait s’estimer heureux qu’ils aient fourni des masques. Finalement, mon mari travaille avec des masques que nous avons achetés en pharmacie ».

    « C’est affolant »

    « Ils sont quarante dans les vestiaires. Vu les conditions dans lesquelles ils travaillent, c’est évident que ça circule. Ils ne mettent les masques qu’en arrivant dans les vestiaires. À quoi ça sert ? Et c’est l’omerta. C’est affolant. Ça m’énerve. Il faut protéger ceux qui ne sont pas encore malades ». À notre connaissance, les syndicats en interne ont été informés dès le début de la crise sur les dispositions prises dans l’usine quimperloise face au virus, « des mesures auxquelles nous sommes habitués dans l’agroalimentaire », commentaient alors les représentants. Et rien ne filtre de ce côté sur des difficultés particulières.

    Quant à la direction, interrogée hier, elle s’est refusée à tout commentaire. Son engagement figure clairement sur son site : « Depuis le début de la crise, le Groupe Bigard a su adapter ses organisations et déployer des mesures adaptées pour prévenir les risques et protéger ses salariés, en faisant respecter au quotidien les gestes barrières et la distanciation sociale ».

    Roland Fily

     
    « Bretagne-Inès Léraud attaquée en justice pour avoir enquêté sur l’agroalimentaire breton : l'affaire devient politique ( France3-20/05/20-15h47)Réflexion à propos de la crise traversée par l’UPR, par la Commission des relations politiques du PRCF.(IC.fr-12/05/20) »
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