• Seconde Guerre mondiale. Que s’est-il passé le 22 octobre 1941 dans le pays de Châteaubriant ? (OF.fr-12/10/21-7h06)

    Seconde Guerre mondiale. Que s’est-il passé le 22 octobre 1941 dans le pays de Châteaubriant ?    (OF.fr-12/10/21-7h06)À La Sablière, à Châteaubriant, terre de recueillement sanctuarisée, l’atmosphère reste très pesante quand on s’approche de la sculpture réalisée par Antoine Rohal, érigée en 1951

    Dimanche 17 octobre, l’amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt orchestre les commémorations du 80e anniversaire des exécutions de Châteaubriant. 27 otages communistes avaient été fusillés. Récit.

    En descendant dans la carrière de la Sablière, à Châteaubriant, l’atmosphère est encore lourde, quatre-vingts ans après les exécutions de 27 otages communistes par les militaires allemands. Là, les neuf poteaux représentant l’endroit où ces hommes ont été fusillés sans état d’âme par les Nazis font face aux vingt-sept portraits de ses prisonniers communistes. L’image est glaçante.

    Le 22 octobre 1941, c’est ici, dans cette carrière de sable proche d’une ferme occupée par la famille Robert, que les exécutions ont été commises, en représailles de l’assassinat du lieutenant-colonel Karl Hotz, commandant de la place de Nantes, par des militants communistes.

    Une exécution pour l’exemple ?

    21 autres otages ont été fusillés, 16 au champ de tir militaire du Bêle à Nantes, et cinq autres au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine), près de Paris. « Les autorités allemandes avaient décidé d’abattre cinquante otages, sur ordre de Berlin, raconte Étienne Gasche, professeur d’histoire-géographie à la retraite et ancien correspondant d’Ouest-France, intarissable sur cette période historique. C’était la première fois que les Nazis exigeaient 50 otages sur le front occidental. La liste avait été établie en commun par les Allemands et le gouvernement de Vichy, en particulier le ministre de l’Intérieur, Pierre Pucheu. » Surtout, il fallait faire peur à la population.

    Les portraits des vingt-sept otages fusillés, le 22 octobre 1941, à la Sablière, à Châteaubriant. L’épisode le plus tragique de l’histoire locale lors de la Seconde Guerre mondiale.

    À Châteaubriant, ce sont les prisonniers soupçonnés d’être communistes qui sont exécutés. Ils vivaient depuis plusieurs jours dans le même baraquement. Ils ont été arrêtés quand le Parti communiste n’était plus solidaire du pacte de non-agression, après l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne nazie. Quand l’Allemagne devient l’adversaire des communistes, les élus du PC sont arrêtés, notamment dans la région parisienne. Ce sont aussi des syndicalistes ou des sympathisants, parfois très jeune, comme Guy Môquet, 17 ans.

    Des hommes connus

    À Nantes et au Mont-Valérien, les otages étaient prisonniers pour leur résistance à l’ennemi nazi. « À Nantes, ils étaient dans la Résistance active dès 1940, commente Étienne Gasche. C’était des catholiques socio-démocrates. Parmi eux, Léon Jost, était le directeur de la biscuiterie LU, ou encore Alexandre Fourny, avocat socialiste et conseiller municipal de Nantes. Ces hommes avaient une certaine notoriété. » La volonté des Allemands était que les 50 otages soient représentatifs de la société française, « pour que tout le monde se sente otage ».

    Trois salves, 27 morts

    À Châteaubriant, les otages sont emmenés dans la carrière de la Sablière, là où les soldats allemands s’entraînaient à tirer. À 15 h 50, 16 h et 16 h 10, ils sont exécutés lors de trois salves. Des salves que les Castelbriantais ont entendues, après avoir senti que quelque chose d’anormal se tramait. Les corps ont ensuite été ramenés vers les logis de la sous-préfecture, dans l’enceinte du château.

    Quelques-uns des vingt-sept otages, tués à la Sablière.

    Le lendemain, afin d’éviter tout recueillement, ils sont dispersés dans neuf cimetières des communes environnantes de Châteaubriant : Saint-Aubin-des-Châteaux, Noyal-sur-Brutz, Lusanger, Petit-Auverné, Erbray, Villepôt, Sion-les-Mines, Ruffigné et Moisdon-la-Rivière.

    Après la Libération, les familles ont récupéré les corps. Seul un, Raymond Laforgue, instituteur à Montargis (Loiret), est resté au cimetière de Moisdon-la-Rivière.

    Dès le lendemain des exécutions, des Castelbriantais étaient venus fleurir l’endroit en hommage aux morts pour la Liberté. Quatre-vingts ans plus tard, personne ne veut oublier.

    Dimanche 17 octobre, dès 13 h, la journée de commémorations devrait une nouvelle fois encore être chargée en émotion.

     

    Pauline BAUMER

    Source: https://www.ouest-france.fr/

    « Le 80ème anniversaire des exécutions du 22 Octobre 1941 à Chateaubriant-programme des cérémoniesViteLuViteSu-Bulletin d'Information de l'Union Départementale CGT du Finistère n°302 (12/10/21) »
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