• Trois ans après, « Ahou » le Brestois est toujours gilet jaune. ( LT.fr - 20/11/21 - 08h02 )

    Engagé dans le mouvement des gilets jaunes depuis décembre 2018, « Ahou », un Brestois de 35 ans, témoigne sur les trois ans passés.Engagé dans le mouvement des gilets jaunes depuis décembre 2018, « Ahou », un Brestois de 35 ans, témoigne sur les trois ans passés.

    Que faites-vous actuellement au sein du mouvement des gilets jaunes ?

    « Je participe au journal créé par un collectif d’artistes et de rédacteurs en juin 2019. Et on alimente aussi un journal en ligne. On réalise affiches, journaux, tracts. Le journal a été baptisé "Ahou", le cri de guerre des gilets jaunes, que j’ai aussi choisi comme pseudonyme. J’ai fait des études d’art, mais aujourd’hui je ne travaille pas. Avec le diplôme que j’ai décroché, je n’ai trouvé que des boulots pénibles en usine. À un moment, j’ai décidé de ne plus travailler pour me consacrer à des créations en tous genres : textes, dessins, affiches, et exposer mes peintures. Je ne cherche pas à avoir beaucoup d’argent, je ne consomme pas beaucoup. Je veux pouvoir être libre de mon activité ».

    Comment avez-vous intégré le mouvement ?

    « Ma formation politique date du lycée. Je m’intéressais à la sociologie, à Marx, au socialisme en général. Je me suis à nouveau intéressé à la politique au moment de l’élection présidentielle en 2017. Je voyais les réformes néolibérales s’enchaîner les unes après les autres. Sans réaction. J’ai vu dans le côté insurrectionnel des gilets jaunes et le mépris qu’il suscitait, un retour de la lutte des classes. J’ai décidé d’apporter mon aide. Je me situe dans une gauche marxiste qui prend en compte l’écologie, pour ne pas développer la production à l’infini, avec un regard critique sur les expériences antérieures. Début décembre 2018, je suis arrivé seul dans les manifestations et les assemblées générales à la fac. J’ai assisté à une rencontre entre étudiants et gilets jaunes qui ne s’est pas très bien passée. Il y avait un gros décalage culturel, les étudiants n’avaient plus l’habitude de parler aux prolos. C’était le cas même dans des milieux militants de gauche qui se méfiaient du côté réactionnaire des gilets jaunes. Il y a toujours eu des électeurs du Front National parmi les gilets jaunes, mais ce qui divisait trop était laissé de côté. On ne parlait pas d’immigration, mais de justice sociale ».

    Lorsque le rond-point de Pen-ar-C’hleuz a été occupé, étiez-vous présent ?

    « J’ai plus connu le camp du port de commerce, les assemblées générales à la salle des syndicats et les manifs. Il y avait, au port, des gilets jaunes un peu plus âgés qui venaient tous les jours. Je passais discuter et amener des tracts. On essayait de faire vivre le lieu. La vague contestataire a quand même permis d’obtenir plusieurs milliards d’euros fin 2018. Le mouvement syndical doit aussi accepter d’être un peu débordé. Les gilets jaunes se voulaient hors partis et syndicats, mais il y avait des syndicalistes parmi eux ».

    Comment avez-vous vécu l’affaiblissement du mouvement ?

    « Malgré toutes les contradictions de ce mouvement de masse, son côté très vivant et un peu tout fou était quand même sympa à vivre. Cela a été une expérience enrichissante et assez exceptionnelle, de connaître aussi des gens différents de son propre milieu. On existe encore et les problèmes n’ont pas été résolus. Sur notre site internet, nous indiquons par exemple les points brestois de distribution d’aide alimentaire »

    Comment imaginez-vous une poursuite de l’action des gilets jaunes ?

    « L’important est que les gens puissent fêter ce troisième anniversaire samedi. L’appel qu’on a écrit est recentré sur des questions économiques en écartant les discours antivax marqués parfois par des théories de complot délirantes. Ce serait bien de se recentrer sur des choses basiques : le pouvoir d’achat et les libertés publiques.? Je pense que dans la lignée du mouvement ouvrier peut renaître un mouvement de masse sur des principes économiques. Les gens ne veulent pas de chef mais, sur le long terme, on ne peut pas faire l’économie d’une organisation ».

    Source : https://www.letelegramme.fr

    « À Quimper, près de 200 manifestants contre le passe sanitaire (LT.fr-20/11/21-16h15)Anti-passe ou gilets jaunes, environ 200 manifestants à Brest. ( LT.fr - 20/11/21 - 16h53 ) »
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