L’inflation bat des records. Ce mois-ci, l’explosion des prix a connu en France une nouvelle accélération la portant à 5,2 % sur un an. La dernière fois que l’inflation avait été aussi haute dans le pays, c’était en 1985 : elle avait atteint 5,8%, avant de redescendre à 2,7% l’année suivante. Une explosion des prix qui prend les Français à la gorge car elle touche à des biens essentiels : l’essence, mais aussi les produits alimentaires de première nécessité (pâtes, huile, farine, viande surgelées, café…).
Et « en même temps », le capital se gave, notamment l’industrie agroalimentaire qui réalise des profits records. Qu’est-ce qu’on attend pour bloquer les prix comme l’Espagne et le Portugal, taxer les profiteurs de crise et augmenter les salaires, face à cette inflation historique ? Face à l’urgence sociale, l’issue des élections législatives devient vital. Notre article.
Inflation : pâtes, riz, farine, lait, œufs, viande, huile, essence… les prix explosent en France
Les prix explosent en France. Les chiffres donnent le tournis. En un an, les courbes des prix s’envolent : +44% pour les pâtes premier prix, +15,31% pour l’ensemble des pâtes, +23,5% pour le riz, +10,93% pour la farine, +13,4% sur le lait, +7% sur les œufs, +14% pour les steaks hachés, +11,34 % pour les viandes surgelées, +8,84% pour les légumes en conserve, +17,97% pour les huiles, +39,2% pour le café arabica… Concernant l’essence, si la barre des 2 euros le litre n’est plus dépassée, les prix restent exorbitants. En moyenne en France, aujourd’hui, le Sans Plomb 95 (E10) est de 1,976 €/l (+45,3 €c/l en un an), tandis que le Gazole est à 1,874 €/l (+45,7 €c/l en un an).
Selon une étude d’Allianz Trade, « l’inflation va coûter 224€ aux Français » par an. Inflation, qui est le résultat de la spéculation financière, de profiteurs de crise, d’accapareurs qui réalisent des profits indécents dans un océan de misère. Certains éditorialistes voudraient vous faire croire que l’inflation serait causée par l’« augmentation des salaires ». Vos salaires ont augmenté ? Le gouvernement ne sait faire autre chose que des chèques énergies, à l’instar du chèque Castex de 100€. Heureusement, Total, grand seigneur, vous offre une ristourne de 5€ sur l’essence. 15 milliards de bénéfices, un chèque de 5€ pour les gueux ? Total se gave et vous jette les miettes. Avec la bénédiction du gouvernement qui laisse faire. Pire, qui déverse des milliards d’euros sur les grands groupes sans aucune contrepartie.
Du paradis des riches est fait l’enfer des pauvres. Pendant que les grands groupes se gavent en toute impunité, la misère explose. La situation inquiète les banques alimentaires qui voient arriver un afflux de nouveaux bénéficiaires. Aux Restos du Cœur de Chalezeule, petite commune de 1200 habitants dans le Doubs, 100 familles de plus qu’en 2021 à la même époque, font la queue pour pouvoir bouffer. « On a plus de familles qui téléphonent ou qui viennent, en nous disant : ‘Je n’ai plus rien à manger.’ Et là, on constate quand même une certaine augmentation par rapport à ces dernières années » explique son responsable sur FranceInfo.
Taxer les profiteurs de crise, bloquer les prix et augmenter les salaires : la seule direction viable
Nous arrivons à la fin d’un cycle. Certains anciens grands défenseurs du capitalisme, de la libre accumulation infinie du capital sur le travail, et de l’économie de marchée débridée, qui a une nouvelle fois montré ses (graves) limites durant la crise sanitaire, commencent enfin à mesurer les dégâts. Le chaos est la conséquence du tout-marché. L’explosion actuelle des prix le démontre. Le capital ne peut calmer ses pulsions de profit tout seul comme un grand. Il se nourrit des crises pour accentuer ses profits. La main invisible du marché est partie en vacances. Il est temps que l’État intervienne face à l’urgence : en taxant les profiteurs de crise, en bloquant les prix et en augmentant les salaires face à cette inflation historique.
Le problème, c’est bien celui de la poignée ceux qui se gavent, pendant que des millions d’êtres humains basculent dans la pauvreté. Nous étions revenus dans nos colonnes sur le dernier rapport de l’ONG Oxfam. Dans le secteur de l’agroalimentaire, la richesse accumulée est indécente, merci pour lui. En 2021, Cargill, l’un des plus grands négociants alimentaires au monde, a réalisé 5 milliards d’euros de bénéfices : un record. On compte désormais « 62 nouveaux milliardaires » dans ce secteur. On peine à croire aux sommes astronomiques engrangés, quand on connait la réalité des conditions matérielles d’existence des peuples à travers la planète.
L’accord programmatique de la NUPES, l’accord historique signé entre LFI, le PS, EELV, Génération.s et le PCF propose deux mesures de rupture pour répondre à l’inflation : l’augmentation du SMIC à 1500 euros net et le blocage des prix des biens de première nécessité. Concernant le blocage des prix, l’Espagne et le Portugal l’ont mise en œuvre récemment : l’Union européenne n’a pas bougé le petit doigt. Sans oublier une taxe exceptionnelle sur les profiteurs de crise et une conditionnalité, enfin, des milliards d’euros d’argent public déversés sur le capital. Ces mesures pourraient être mises en place dès les premiers jours de Jean-Luc Mélenchon à Matignon, s’il y est propulsé grâce à une majorité absolue de députés NUPES à l’Assemblée. Rendez-vous dans les urnes les 12 et 19 juin.
Source : https://linsoumission.fr