Faible mobilisation à Brest contre le vote pour Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle. Autour de 350 personnes étaient mobilisées place de la Liberté alors qu’ils étaient 13 000 à Brest, le 1er mai 2002 face à Jean-Marie Le Pen, ou encore 1 500, le 4 mai 2017, pour s’opposer à Marine Le Pen.
La mobilisation organisée à l’appel des organisations syndicales du Finistère CGT, CNT, FSU et Sud-Solidaires, Ligue des droits de l’homme, MRAP, Attac et Université européenne de la paix a rassemblé un public bigarré et pas toujours raccord sur l’esprit de cette expression de rue. « Si nous sommes ici, c’est pour faire barrage à Marine Le Pen et aux idées d’extrême droite », résumait l’un des organisateurs, Olivier Cuzon, au nom de Sud. « Il faut expliquer que Marine Le Pen n’est pas l’amie des salariés et des plus précaires », ajoutait Fabienne Bodin, pour la CGT.
La prise de parole des représentants d’organisation a été émaillée de « Ni le Pen, ni Macron », de la part de jeunes extrémistes de gauche fustigeant les deux candidats.Message brouillé
Mais au moment de démarrer la courte allocution des différents représentants d’organisation, des « Ni Le Pen ni Macron » venait brouiller les cartes, de la part de jeunes militants d’extrême gauche venus fustiger le système. Pas exactement l’esprit de cette mobilisation se voulant unie et rassemblée contre les idées du Rassemblement national.
Se positionnant en tout début de cortège, devant la grande banderole censée ouvrir la marche, les jeunes d’extrême gauche prenaient la mobilisation à leur compte en scandant leur refus de vote et en proposant, à plusieurs reprises, de se rendre devant le commissariat de la rue Colbert. Après quelques hésitations aux carrefours, les plus radicaux se remettaient dans le rang en finissant par abandonner la tête de cortège aux principales organisations syndicales.
Cette retraitée explique qu’elle n’a pas pu faire plus court.Bien loin des précédentes mobilisations, la vague censée faire barrage au Rassemblement national, ce samedi à Brest, s’est contentée d’une onde timide, synonyme d’une certaine indifférence pour ne pas dire une banalisation du vote d’extrême droite. « On va mettre ça sur le compte du très beau soleil et de la grande marée », tentait de se rassurer un retraité abasourdi par le maigre coefficient de la mobilisation.
Peu de figures politiques
À part quelques élus de gauche et notamment une poignée de membres du Parti socialiste secoué depuis les résultats du premier tour, peu de figures politiques dans le cortège se dissipant place de la liberté vers 16 h, après une boucle à marche forcée dans l’hypercentre.
Immobilisé plusieurs minutes, le tramway a été, une fois de plus, la victime collatérale de la mobilisation du samedi après-midi, rue Jean-Jaurès, à Brest.