Ils craignent de perdre leurs droits à compensations après avoir été exposés à l’amiante et défendent la compétitivité de leur entreprise face à un dispositif qui pourrait allonger la durée d’immobilisation des navires pour établir ce diagnostic. Et de ce fait, faire fuir les amateurs… Globalement soutenus par leur direction, les employés de la navale ont également, sur le fond, l’appui des deux députés de la majorité Didier le Gac et Jean-Charles Larsonneur qui ont fait remonter les inquiétudes du secteur.
L’État reste sur ses positions
Mais après des mois de discussions, ils ont reçu, ces dernières semaines, une fin de non-recevoir de la part du gouvernement, bien décidé à maintenir ce nouveau dispositif. Le vendredi 17 décembre, employés de Damen et personnels portuaires de la CCI sont arrivés à plus d’une centaine devant les grilles de la sous-préfecture de Brest. Après avoir été reçus par le sous-préfet qui a entendu leurs arguments sans pouvoir débloquer la situation, les manifestants sont montés en température en enflammant pneus et palettes devant le portail entièrement détruit. Les flammes ont détruit le portail et son système d’ouverture, ce qui a plongé dans une colère contenue le sous-préfet Jean-Philippe Setbon. Le représentant de l’État a annoncé, dans ces conditions, la rupture du dialogue immédiate avec les personnels de la Navale.
Mais les syndicalistes CGT de Damen vont revenir à la charge, lundi, en centre-ville de Brest à 9 h. « Nous sommes toujours sur notre problématique : la reconnaissance ACAATA (pré-retraite amiante, ndlr) qui prend fin le 30 juin 2022. Nous en discutons avec les ministères concernés, depuis maintenant plusieurs années et toujours en dialogue de sourd. Pour cela, nous allons solliciter une nouvelle fois le sous-préfet, ce lundi 3 janvier. »
Mais Jean-Philippe Setbon n’a toujours pas digéré le coup de sang de la mi-décembre. « Dans mon bureau, j’ai pris le temps de leur montrer le point de situation que nous avons fait avec les députés Le Gac et Larsonneur et que nous avons fait remonter pour expliquer les conséquences pour le port de Brest. Ils sont repartis en mettant le feu ! Je ne les recevrai pas dans ces conditions. »
Sous-préfecture bouclée ce lundi matin
Cette fois, il ne devrait y avoir qu’une cinquantaine de salariés de Damen, a priori sans les portuaires de la CCI. « Nous allons nous organiser pour qu’ils n’atteignent pas la sous-préfecture », assure le sous-préfet Jean-Philippe Setbon qui n’avait toujours pas connaissance, vendredi matin, de déclaration de manifestation.
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