Le versement des salaires d’octobre au personnel du GHBS, sur fond de seconde vague de la pandémie de covid-19, a attisé la colère, à Quimperlé, des « oubliés du Ségur ». Ces agents et infirmiers de certains services exclus de la revalorisation des traitements.
Malgré le port du masque obligatoire et les règles de distanciation, les « oubliés du Ségur » au Groupement hospitalier de Bretagne-Sud (GHBS) n’ont pas confiné leur colère. Ce jeudi 5 novembre, avant un rassemblement prévu devant l’Agence régionale de santé (ARS) à Vannes, les représentants de la CGT sont montés au créneau à Quimperlé pour exprimer à nouveau leur incompréhension et le mécontentement des agents concernés par cet oubli.
Les propos rassurants de Thierry Gamond-Rius, le directeur général du GHBS, promettant d’étendre à tous les personnels la revalorisation, n’ont pas apaisé les tensions. Au contraire, le sentiment d’injustice s’est accentué avec le versement du salaire d’octobre augmenté pour les uns de la prime tant attendue. « Cela représente une hausse de 90 € nets par mois et à partir de décembre, de 183 €. Ce n’est pas rien. C’est plus qu’un treizième mois sur une année », rappellent les élus de la CGT tout en demandant au directeur général de passer à l’acte.
La CGT veut « un engagement écrit »
« Les hôpitaux de Quimper, Amiens ou Angoulême l’ont déjà fait sans attendre un éventuel accord national », souligne la CGT qui réclame un rendez-vous avec Thierry Gamond-Rius. « Nous voulons qu’il signe au plus vite un engagement écrit. D’autant qu’il n’a pas pris cet engagement devant les représentants du personnel lors du comité technique d’établissement mais uniquement par voie de presse ».
Les aides-soignantes du service de soins à domicile (70 patients dans le pays de Quimperlé) figurent parmi les oubliées du plan de revalorisation des salaires décidé à l’issue de la première vague de la covid-19. Elles ont manifesté leur colère ce jeudi midi.À Quimperlé, les agents du groupement d’intérêt public de Bretagne santé logistique (cuisine et blanchisserie des hôpitaux) ne comprennent pas cette mise à l’écart. « Nous sommes des employés mis à disposition par le GHBS. Et nous sommes exclus de la revalorisation salariale, nous ne sommes pas oubliés du plan blanc », dénonce l’une des agents de l’unité de restauration de l’hôpital de Quimperlé.
« Le même métier mais pas la même reconnaissance »
Les infirmiers du Csapa (service d’addictologie) et les aides-soignantes du Ssiad (service de soins à domicile) se retrouvent également parmi les exclus. Sans oublier les infirmiers de l’Ifsi (Institut de formation de soins infirmiers) et de l’Établissement français du sang à Lorient. « Au service d’aide à domicile, nous faisons le même métier que nos collègues de l’hôpital et nous avons le même employeur mais pas la même reconnaissance », pointent les aides-soignantes du Ssiad qui ont affiché leur mécontentement, ce jeudi midi, devant leur service, avec le soutien du syndicat Sud santé sociaux du GHBS.
Tous demandent à la direction de régler au plus vite cette différence de traitement, qualifiée « d’inacceptable ». Et faute de rattrapage, cette situation pourrait mettre en difficulté certains services. « Tous les infirmiers du Csapa ont demandé à changer de service », affirme la CGT tout en rappelant le problème général d’attractivité des métiers de la santé et les difficultés de recrutement. Et malgré le confinement, les syndicats n’entendent pas mettre entre parenthèse leurs actions « pour réparer une injustice ».