• À Plougastel-Daoulas, l’avenir trop incertain des cochons de Kervilavel. ( LT.fr - 2/05/21 - 20h02 )

    À Plougastel-Daoulas, l’avenir trop incertain des cochons de Kervilavel. ( LT.fr - 2/05/21 - 20h02 )Séverine, avec la dernière portée.

    Noyé par les normes, le couple de producteurs porcins de la ferme de Kervilavel, à Plougastel-Daoulas, lâche l’affaire. Une production renommée, qui se retrouve alors sur la paille.

    Suite à la découverte de cas de peste porcine africaine en Belgique en 2018, à proximité des frontières françaises, et pour endiguer la menace de contamination des exploitations porcines françaises, un arrêté « biosécurité » a été pris par le gouvernement (lire par ailleurs). Mais l’application des mesures fixées pose de gros soucis, dénoncés par la Confédération paysanne, notamment en ce qui concerne les clôtures.

    Les normes imposées impactent particulièrement les exploitations de plein air comme la ferme de Kervilavel, à Plougastel-Daoulas. C’est la mort dans l’âme que Séverine Quéré et Guillaume Rolland ont pris la décision d’arrêter la production des cochons qui ont fait leur renommée, et que l’on retrouvait sur les meilleures tables de la région.

    « On ne veut pas faire de l’élevage en bâtiment »

    À la fin de l’année, les derniers cochons partiront à l’abattoir. Le couple s’est déjà séparé des truies. Pourtant, ils ont validé leur formation en biosécurité, et ont été contrôlés en mai. À l’issue du contrôle, le procès-verbal leur donnait quatre mois pour se mettre aux normes ou arrêter. « Quand tu as fait de l’élevage comme ça, tu ne reviens plus en arrière, affirme Séverine Quéré. Même sur paille… On ne veut pas faire de l’élevage en bâtiment. Même les porcs bios seront enfermés. Il n’y aura bientôt plus de cochon de plein air. C’est sans solution. Pour l’instant, l’avenir est trop incertain. La maladie peut arriver, et si un élevage est touché, ce sont tous ceux dans un rayon de 20 km qui sont en danger. En Bretagne, tu ne fais pas 20 km sans voir des cochons ».

    « Y aura-t-il encore du cochon en gastro ? »

    « La peste porcine est transmissible à l’homme qui reste porteur sain, contrairement aux suidés que le virus décime. La ferme de Kervilavel couvre 30 hectares avec des talus, ou encore des chemins. Impossible de clôturer à moins d’investir 500 000 € ». La déception est grande et Séverine Quéré, qui était si fière de voir sa production à la carte des grands restaurants, se pose une question : « Y aura-t-il encore du cochon en gastro ? ».

    Et après ?

    La question de la suite se pose. Séverine et Guillaume réfléchissent à la création d’un « tiers-lieu nourricier », avec culture et expérimentation de groupe à destination de plusieurs familles.

    Il est encore question de s’orienter vers l’économie solidaire, d’un verger fruitier, et d’une basse-cour. Mais pour cette dernière, le problème de la grippe aviaire peut également se poser.

    Enfin, ils envisagent, tout de même, peut-être, de « grillager 2 hectares, parce que se dire qu’il n’y aura plus de cochons du tout, ici, c’est trop dur. » 

    En complément
    Biosécurité?: ce que dit la loi
     
     
     
                                                                                  Les conditions sanitaires et d’accès aux élevages y figurent.

    Pour rappel, la biosécurité désigne l’ensemble des mesures préventives et réglementaires visant à réduire les risques de diffusion et de transmission de maladies infectieuses chez l’homme, l’animal et le végétal.

    L’arrêté « biosécurité », relatif aux mesures de biosécurité applicables dans les exploitations détenant des suidés dans le cadre de la prévention de la peste porcine africaine et des autres dangers sanitaires réglementés, a été publié le 16 octobre 2018 pour les élevages porcins. Il est applicable de manière pérenne à tous les détenteurs de suidés en France.

    Un panel de règles

    Il concerne les conditions sanitaires et d’accès aux exploitations. Cependant, certaines mesures nécessitant des investissements lourds bénéficiaient d’un délai jusqu’au 1er janvier 2020, décalé suite à la crise sanitaire. Parmi elles, on retrouve : l’installation d’un quai d’embarquement pour le chargement et le déchargement des animaux, une aire bétonnée ou stabilisée dédiée à la zone d’équarrissage (la ferme de Kervilavel n’étant pas concernée puisque cette étape se fait pour eux à l’abattoir) et l’empêchement de tout contact entre les suidés domestiques détenus dans l’exploitation et les suidés sauvages (sangliers), notamment par des systèmes de clôtures étanches ou des courettes supérieures à 1,50 m.

    Le texte prévoit aussi que seules les personnes autorisées pénètrent dans la zone d’élevage en passant par un sas sanitaire. Ces visites doivent être limitées au strict minimum.Le sas sanitaire doit permettre une séparation stricte entre la zone professionnelle et la zone d’élevage.

    Source : https://www.letelegramme.fr

    « Finistère. Une quarantaine de gérants de café signe une pétition contre le passe sanitaire. ( OF.fr - 03/08/21 - 17h28 )Le sport c’est aussi Cuba (IC.fr-4/08/21) »
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