• À Quimper (29), « sortons notre arme si redoutée, sortons nos smartphones » (LT.fr-26/11/20-20h07)

      

    Plus de 1 000 opposants à la loi « Sécurité globale » se sont rassemblés, ce jeudi en soirée, à Quimper. L’appel de la Ligue des droits de l’Homme, relayé par plusieurs élus, associations, syndicats, pour dénoncer « l’état autoritaire », a été entendu

     

    « Avec un État autoritaire, quand l’état de droit devient un état policier, on en revient à criminaliser les mobilisations de la société ». C’est par des mots forts que le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) de Quimper, Dominique Brunel, a évoqué le sens de la mobilisation de ce jeudi, place Saint-Corentin. « C’est aux injustices qu’il faut s’attaquer et pas aux libertés de chacun ce qui n’apportera aucune réponse aux revendications des policiers à plus de sécurité pour eux et leurs familles et qui sont légitimes » a-t-il ajouté.

    « Le règne de l’arbitraire »

    L’article 24 de la loi « Sécurité globale », votée mardi par 388 députés dont localement, Annaïg Le Meur et Liliana Tanguy, a été ciblé, ce jeudi, par la LDH dans le seul discours de la soirée. Une des dispositions les plus contestées prévoit de pénaliser d’un an de prison et 45 000 € d’amende la diffusion de l’image du visage d’un policier ou d’un gendarme en intervention, lorsque celle-ci « a pour but manifeste de porter atteinte à son intégrité physique ou psychique ».

    Les journalistes, les défenseurs des libertés publiques, des ONG, la défenseure des droits, des partis politiques et syndicats ont dénoncé massivement une atteinte à la liberté de la presse. Peut-on qualifier pénalement une « intention » de nuire ? D’autant que les outils existent déjà dans le Code pénal pour réprimer les abus. « Ce nouveau délit renforcera certains comportements inqualifiables des forces de l’ordre, a déclaré Dominique Brunel. Si ces textes sont adoptés, le règne de l’arbitraire s’installera par l’absence voulue de contre-pouvoirs réels et efficaces ».

    Les journalistes présents

    Ce jeudi, des journalistes de plusieurs médias étaient présents, mais la loi concerne aussi le citoyen qui pouvait jusqu’à présent filmer ou photographier les forces de l’ordre pendant une manifestation. À Quimper, trois ou quatre indépendants alimentent ainsi sites et blogs. « Ici nous n’avons pas de problème. Nous sommes connus, témoigne l’un d’entre eux. Par contre, il y a quelques jours lors de la venue de Jean Castex à Crozon, un membre de son service d’ordre est venu directement vers moi pour me demander mes photos. J’ai refusé. Il a alors photographié ma carte de photographe professionnel ».

    Les smartphones brandis

    Ce jeudi, de nombreux élus de la majorité quimpéroise étaient présents dans la foule, de même que des représentants de nombreux partis, syndicats, associations et des citoyens. Dominique Brunel a terminé son discours en appelant à un « geste symbolique incroyablement dangereux » : « Sortons notre arme si redoutée, sortons nos smartphones. Prenez une photo de cette manifestation, comme un message de paix, de courage et d’espoir pour faire briller les lumières de la liberté ! ». Le rassemblement s’est terminé par des chants et une déambulation qui est passée devant le commissariat. « Plus que jamais il nous faut continuer à mobiliser notre intelligence pour faire annuler cette loi », a conclu Dominique Brunel.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

    « À Quimper (29), plus de 1 000 personnes se rassemblent contre la loi de sécurité globale (OF.fr-26/11/20-19h)À Quimper, ils dénoncent le projet de loi « Sécurité globale » (LT.fr-26/11/20-19h56) »
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