• Bolivie : Une dictature qui nie la pandémie (Bolivarinfos-22/04/20)

     

    La Bolivie vit aujourd’hui une situation dramatique à cause du cocktail coup d’Etat–pandémie. Le Gouvernement de fait s'appuie sur son pouvoir factuel, sur la force brutale et la répression pendant qu’on craint une explosion de la pandémie puisque les plus affectées seront les plus humbles, là où les barrières économiques et culturelles rendent la quarantaine difficile.

    Les chiffres officiels parlent de seulement 33 morts et disent que le département de Santa Cruz concentre 50 % des personnes infectées. Les maires ont dénoncé le fait que les médecins ne sont plus payés mais la dictature a augmenté le salaire des policiers.

    Le collège des médecins de Bolivie et les fédérations de travailleurs de la santé ont dénoncé le manque d’équipement, de matériel et de protections de sécurité tandis que sur les réseaux sociaux, des vidéos montrant des médecins demandant désespérément de l’aide à l’État tournent en boucle.

    Dans ce chaos, le 6 avril, Anibal Cruz , qui avait prévu pour les quatre prochaines mois 3840 morts et 48 000 personnes infectées dans le pays, avec une moyenne de mortalité de 8 %, supérieure à la moyenne mondiale de 5 %, soutenait que les lits de thérapie intensive allaient s’effondrer et s'était fixé l'objectif de réduire ces chiffres de moitié, a été relevé de ses fonctions. 

    Le nouveau ministre de la santé est Marcelo Navajas, qui a été le médecin officiel de l’ambassade des États-Unis en Bolivie et est un paladin de la santé privée. Il s'est approprié les services départementaux de la santé dans le but d'occulter de l’information sur les chiffres et la gestion des fonds.

    Il a présenté un « plan stratégique national » basé sur trois axes : le diagnostic, l’isolement, l’hospitalisation et le contrôle. Il n’a pas prévu de faire des tests de façon massive comme le recommande l’Organisation Mondiale de la Santé et il a durci les conditions pour y avoir accès. Il a mentionné des auberges, des hôtels, des hôpitaux pour l’isolement mais à Piciga, les jeunes sont sous des tentes, dans des conditions inhumaines et à Monteiro, dans les poulaillers.

    Navajas a minimisé cyniquement les projections catastrophiques de son prédécesseur : « Les projections disent qu'en 5 ans, le monde entier aura été en contact avec le COVID–19 par l’intermédiaire d’un vaccin ou non. » La position de minimiser le danger du virus suit la ligne négationniste de Jair Bolsonaro et de Donald Trump qui a fait des États-Unis l’épicentre de la pandémie.

    « Il n’y avait pas d’équipement, plus de volonté d’acheter mais il n’y avait pas d’endroit où acheter : nous, nous n’avions pas la priorité pour les achats au niveau mondial (…) Nous sommes en liste d’attente, » a-t-il dit. Mais c’est Anñez qui a expulsé les brigades médicale cubaines spécialisées en catastrophes et a interdit à Oruro et à Pando d’acheter le médicament cubain, l’interféron Alpha–2B. 

    La dictature dirigée par Janine Añez qui s’est autoproclamée et a repoussé les élections générales prévues pour le 3 mai, a monté un discours médiatique sur la désastreuses « succession reçue » du Gouvernement constitutionnel d’Evo Morales et profite de la quarantaine pour faire du prosélytisme et prendre des décisions d’intérêt politique pendant que les gens sont chez eux et ne se préoccupe pas de sauver des vies.

    Le COVID–19 est utilisé pour rester au pouvoir et renforcer un projet politique néolibéral sur la base d’un contrôle de l’information féroce, dans un pays ou 70 % de la population travaille comme marchands ambulants ou à son compte.

    A Béni, à Cochabamba et à Santa Cruz, la quarantaine n’a pas été respectée parce que les gens sont sortis dans la rue pour exiger de l’aide alimentaire.

    Les experts préviennent de l’imminence d’une crise alimentaire à cause de l’absence d'un État qui garantissent la culture, la récolte , la redistribution des aliments et à cause de la spéculation sur les prix. 

    Il y a un déphasage entre le discours du Gouvernement et la réalité sanitaire du pays où il n’y a même pas une campagne sérieuse de prévention massive contre le COVID–19 alors que la maladie continue de se propager. Face a l’absence de l’État, la population commence à reprendre ses valeurs ancestrales de solidarité et de réciprocité à travers ses organisations sociales, syndicales, de quartier. 

    Sullkata M. Quilla

     

    Source en espagnol :

    https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/04/21/bolivia-una-dictadura-que-niega-la-pandemia/

    Source en français : traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

    http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/04/bolivie-une-dictature-qui-nie-la-pandemie.html

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