• Brest-À Kermaria, certains migrants ont « peur de l'expulsion »

    par Pierre Chapin

    Brest-À Kermaria, certains migrants ont « peur de l'expulsion » Plusieurs migrants, dont certains préfèrent cacher leur visage, disent craindre d'être remis aux autorités italiennes sans avoir pu demander réellement l'asile en France.

    Accueillis à Brest depuis mi-novembre et le démantèlement de la jungle de Calais, plusieurs migrants craignent d'être renvoyés vers leur pays d'origine, via l'Italie.

    Ils sont six à être venus à notre rencontre hier. Des hommes, uniquement, qui ont quitté leurs pays seuls, pour fuir « la misère, l'injustice, le danger ». Six parmi une trentaine d'autres qui, après des mois de galères, ont échoué à Brest, avec l'espoir de voir leur situation enfin régularisée. C'est le cas de Mohamed : ce Soudanais a d'abord tenté sa chance en Libye, avant de mettre le cap sur l'Italie. Et de déchanter une nouvelle fois. « J'ai été arrêté, violenté. On m'a forcé à imposer mes empreintes digitales à coups de pistolet à impulsions électriques ». Après six jours de prison, il décidera de migrer vers la France, « pour la belle réputation du pays ». Il y vivra à la rue (« c'est toujours mieux qu'au Soudan »), campera à Calais. Lors du démantèlement de la jungle, il monte dans un car, avec « la promesse » qu'après un séjour en centre d'accueil et d'orientation (CAO), sa situation serait rapidement régularisée.

    Piégés par des empreintes déposées en Italie

    C'était mi-novembre. Depuis, Mohamed, comme ses camarades d'infortune, sont toujours hébergés dans le CAO de Kermaria, à Lambézellec, qui abrite aujourd'hui 28 migrants. Malgré deux cours par semaine, il comprend mal le français. Surtout, il dit avoir « peur pour sa situation », devoir « prendre des médicaments pour dormir ».

    « Au début, on m'a dit que je pourrais rester en France. Mais aujourd'hui, on me demande de repartir en Italie, où je serai expulsé vers le Soudan ». Depuis le 21 mars, comme deux autres Soudanais, il est assigné à résidence. Et il est convoqué aujourd'hui en préfecture, à Quimper, sans connaître la raison. Comme beaucoup de ses collègues de Kermaria, il a été « dubliné » en Italie : puisqu'il y a déposé ses empreintes, il est censé y faire sa demande d'asile. Ce qu'il rejette. « On n'a fait aucune demande là-bas. Et je ne veux surtout pas y retourner : on y est traité comme des animaux », prolonge un autre migrant de Kermaria, qui souhaite rester anonyme et refuse d'exposer son visage, craignant pour son dossier administratif.

    « On veut s'intégrer en France »

    Les six migrants rencontrés hier sont unanimes. « On veut s'installer en France, s'intégrer, commencer à travailler. Mais on est complètement isolés au CAO et on a l'impression que rien n'est fait pour faire avancer nos dossiers, mais pour nous expulser. Ici, les gens qu'on rencontre sont plus respectueux qu'en Italie. Mais pas l'administration ». Hier, les services de la préfecture, soumis à un « devoir de réserve » en période électorale, n'ont pas souhaité s'exprimer sur ce dossier. Quant au CAO de Kermaria, initialement aménagé jusqu'au 31 mars, il pourrait, lui, demeurer ouvert encore plusieurs mois.

    source: letelegramme.fr

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