La première ligne de tramway avait été subventionnée à hauteur de 20 %. Pour la seconde, la Métropole de Brest vise les 15 %. 

Pour financer le projet de deuxième ligne de tram (et de bus à haut niveau de service), la Métropole brestoise (Finistère) comptait sur une augmentation le taux du versement mobilité (VM). Mais ça, c’était avant le Covid-19 et ses répercussions économiques.

Il y a encore un an, tout était clair : pour financer dans de bonnes conditions le projet de deuxième ligne de tramway (et de bus à haut niveau de service), la Métropole de Brest allait augmenter le taux du versement mobilité (VM). Il serait porté à 2 % de la masse salariale payée par tout employeur, public ou privé, faisant travailler plus de onze personnes. Résultat attendu : 4 millions de plus par an, obligatoirement fléchés vers des projets de transports.

Mais ça, c’était avant. Avant la crise sanitaire du Covid-19 et ses répercussions économiques. Dans le contexte, relever le taux du versement mobilité à son maximum légal devient un sujet on ne peut plus délicat à manier. « Le laisser à 1,8 % fait partie des options, mais ce n’est pas la plus probable », admet Yohann Nédélec, vice-président de Brest métropole chargé des mobilités.

Les Verts se font entendre

Il reste donc deux choix possibles : « Augmenter le taux du VM à 2 % quand les travaux démarreront, en 2023. Ou quand le tram et le BHNS seront mis en service, en 2026. » À la manœuvre sur ce dossier, c’est François Cuillandre lui-même qui discute avec le milieu économique et ses représentants, dont la chambre de commerce et d’industrie. Qu’en ressortira-t-il ? Et quand ?

Le VM constitue la principale ressource de la Métropole, avec près de 40 millions d’euros par an. Ce « rendement » a déjà été affecté en 2020 par la crise du coronavirus. Et ce n’est malheureusement sans doute pas fini. L’augmentation du VM est aussi un sujet de débat interne à la majorité. Même si la plupart des formations n’abordent pas le sujet publiquement. Sauf une.

Le 15 décembre, Marion Maury, d’Europe Écologie les Verts, a rappelé que son parti ne lâcherait rien sur ce dossier : « Les élus écologistes sont favorables au fait de hisser le versement mobilité à la hauteur des ambitions [du projet de tram et de BHNS] et à la hauteur de l’urgence climatique car nous considérons que c’est une priorité politique majeure. Nous rappelons d’ailleurs que certains des plus gros contributeurs [N.D.L.R. Hôpital et Université] au VM ont vocation justement à être mieux desservis par ces projets de transport en commun. »

Le défi des subventions

François Cuillandre, Yohann Nédélec et Yann Guével (vice-président aux finances) n’auront pas que ces négociations politiques et économiques locales à mener. Pour boucler leur financement de 192 millions d’euros, ils tablent sur un taux de subventionnement de 15 %. Moins que celui obtenu pour la première ligne, qui était de 20 %. Cela supposera néanmoins de répondre avec succès aux différents appels à projets de l’Europe et de l’État, notamment en matière de transition écologique. 

Les services de la Métropole ont depuis longtemps acquis une réputation de savoir-faire en la matière. Mais Yohann Nédélec ne cache pas non plus son inquiétude, ou son incompréhension, face aux montants débloqués par l’État en la matière : « 780 millions d’euros à l’échelle du pays pour les appels à projet du ministère de la Transition écologique, cela ressemble à une mauvaise histoire. » Mais il arrive aussi que même les batailles les plus mal engagées se concluent par une victoire…

Olivier PAULY

source:  https://www.ouest-france.fr/