• Brest. Les avocats font grève, les tribunaux le gros dos… (OF.fr-13/02/20-7h30)

    Brest. Les avocats font grève, les tribunaux le gros dos… (OF.fr-13/02/20-7h30)

    Ils entendent protester contre la fin de leur régime autonome de retraite, mais les délais de jugement s’allongent sensiblement à Brest (Finistère). Tour d’horizon d’une justice qui tourne au ralenti…

    « Je suis désolé, Monsieur, mais vous ne pourrez pas être jugé aujourd’hui. Vous devez savoir qu’il y a en ce moment la grève des avocats et vous n’avez personne pour assurer votre défense. » Ce message, les juges du tribunal correctionnel de Brest (Finistère) ont pris l’habitude de le dire en début d’audience.

    Conduit entre deux policiers munis de leur gilet pare-balles, le prévenu, un Albanais de 24 ans en situation irrégulière sur le territoire français, est sorti pour l’occasion de la maison d’arrêt. Il retournera dormir en prison dans l’attente de son procès.

    Les faits sont graves. L’affaire qui a eu lieu le 30 janvier 2020 est arrivée au tribunal bien ficelée par les gendarmes, dans le cadre d’une comparution immédiate. Elle porte sur l’arrestation, l’enlèvement et la séquestration d’un homme. Deux femmes sont aussi sous les barreaux.

    « Ne pas décevoir… »

    C’est un cas parmi beaucoup d’autres. Car la comparution immédiate risque de s’éterniser… En cause, la grève des avocats qui engorge la justice, même si certains enfilent ponctuellement leur robe. Comme cet avocat du barreau de Brest, croisé dans un couloir du palais de justice, lundi, qui avoue  ne pas pouvoir décevoir tous ses clients .

    Il plaide certains dossiers, met d’autres de côté. Pas très à l’aise. À l’audience de correctionnelle, son confrère porte un badge rouge « en grève », mais a repris lui aussi du service.

    Début janvier, la grogne a débuté par un débrayage. Elle s’est durcie le lundi 13 par le vote d’une grève « illimitée » de la presque totalité des 240 avocats du barreau de Brest. En cause, la réforme des retraites, qui entend mettre fin au régime autonome des avocats.

    Le greffe en surchauffe

    « Cette situation complexifie beaucoup le travail du greffe, constate le procureur de Brest, Jean-Philippe Récappé. Le travail se faisait déjà à flux tendu. Maintenant, c’est double travail.  Au niveau des audiences pénales et civiles, les dossiers s’accumulent. Il y a beaucoup de renvois, car les gens veulent des avocats pour les défendre. Certains prévenus choisissent d’être jugés sans avocat, mais ils sont rares.

     En accord avec le barreau, nous jugeons les affaires qui risqueraient de faire remettre en liberté des gens tenus par leurs délais de jugement », indique Jean-Philippe Récappé. Pour les autres, les délais s’allongent en moyenne de deux mois. Un vrai problème. « Certaines personnes ont été convoquées depuis huit mois pour des faits qui dataient déjà de cinq à six mois. Et leur affaire est reportée. »

    Rendez-vous en… janvier 2021 !

    C’est le cas des comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), dont les plus proches convocations sont désormais fixées au tribunal de Brest en janvier 2021. Dans ces conditions, pour les personnes en attente de jugement, difficile de tourner la page.

    Pour l’affaire de séquestration et d’enlèvement, le prévenu Albanais sera, lui, jugé le 13 mars. Il fait partie des  priorités .

    Sabine NICLOT-BARON

    source: https://www.ouest-france.fr/

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