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Camila Vallejo (PCCh) : « Nous devons faire avancer les changements depuis le gouvernement et depuis la rue » (H&S-1/01/22)
Bachelet aussi avait parlé de gouverner avec la rue, on a vu ce qu’il en a été. Incontestablement le parti communiste a fait la preuve de la réalité de cette exigence depuis en particulier la révolte et il ne faut pas oublier ce que Camila Vallejo souligne à la fin de l’interview, il y a eu un processus, une convention qui donne corps à cette exigence dont tout dépendra. Il faudrait également éclairer des dimensions importantes de cette “rue”, le féminisme et les peuples indigènes, les étudiants, et la dimension de classe face à cette dictature jamais absente. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
Entretien réalisé par Isabel CARO et Felipe CÀCERES (24/12/2021-18h29)
La député, qui semble être un pilier pour le cabinet de Gabriel Boric, affirme que le succès du futur gouvernement dépend de ses liens avec le monde social. « Si nous n’avons pas le processus de changements bien enraciné, ce que nous construisons peut être instable et très facile à inverser », prévient-elle.
Elle ne voulait pas se faire réélire comme députée du district 12. Après deux mandats, Camila Vallejo prévoyait de passer la main. Le triomphe de Gabriel Boric à l’élection présidentielle remet cependant en question ses plans.
« Nous sommes prêts à continuer de travailler fort pour assurer le succès du programme. Même si je voulais passer la main dans cette période, mais je ne sais pas si ça pourra se faire », admet-elle.
La député, qui est l’un des atouts pour le cabinet Frente Amplista, aborde les défis de la nouvelle administration et le rôle que le Parti communiste jouera dans le futur gouvernement.
Quel défi est imposé à cette nouvelle génération ?
Le vote pour Gabriel et le taux de participation élevé montrent que les revendications sociales des dernières décennies ont gagné. Le principal défi du gouvernement est de représenter ces revendications et la possibilité de les concrétiser de manière responsable, mais aussi d’apporter la certitude que nous réaliserons des progrès significatifs en matière de droits sociaux. Les jeunes exigent également une nouvelle façon de faire de la politique, féministe et de gouvernance.
Qu’avez-vous identifié pour ces nouvelles logiques ?
Le pouvoir doit être déterminé. C’est quelque chose que nous essayons d’impulser dans la campagne et que Gabriel assume depuis qu’il a été élu président.
Et comment est-il déterminé ?
Ce n’est pas seulement une question de génération, car il s’agit d’une tâche intergénérationnelle. Mais l’une des tâches principales est qu’il n’y a pas de gouvernance sans une structure de gouvernance qui facilite la participation citoyenne.
Ils ont déplacé ceux qui ont gouverné depuis le retour de la démocratie. Quelles sont les différentes points que vous souhaitez marquer ?
La période de transition a laissé de nombreuses lacunes et dettes en ce qui concerne les organisations sociales, syndicales, de femmes et étudiantes. Nous voulons récréer ces liens, parce que nous comprenons que nous ne pouvons pas agir seuls. La possibilité de succès de ce gouvernement dépend beaucoup de ce que nous faisons avec le monde social.
La modération pendant le ruissellement a-t-elle été un facteur important?
Je ne pense pas qu’il y ait un tel tournant. Gabriel a toujours été une personne réfléchie et apte au dialogue qui met son leadership à disposition pour parvenir à des accords. La campagne a démontré une façon différente de faire de la politique, qui n’a pas à voir avec un virage vers le centre ou l’ancienne Concertación, mais avec sortir de la bulle et rassembler autant de personnes que possible.
Ils ont proposé la formule d’ouverture du cabinet à d’autres forces, mais pas à la coalition. Le président a discuté avec le PS de l’éventuelle entrée dans son gouvernement. Quelle est votre position?
Nous comprenons l’importance de maintenir notre axe articulé, la coalition de l’AD, mais aussi que nous devons élargir les cercles concentriques vers ceux qui sont honnêtement disposés à contribuer aux changements qui doivent être menés de la part du gouvernement et de la rue. C’est le président élu qui devrait adopter cette définition. Nous ne pouvons pas nous fermer, mais cette ouverture est fonction d’un programme gouvernemental, si nous ne voulons pas nous fixer un objectif personnel.
Le PC est le plus grand parti d’AD. Quel rôle espérez-vous avoir ?
Nous sommes le plus grand parti de la coalition, mais nous n’allons pas peser plus ou moins que nous ne pesons. Que notre caucus soit grand, que nous fassions partie du gouvernement est une occasion pour la coalition, pour le travail qui nous attend.
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Ne s’attendent-ils pas à avoir un rôle plus important que dans le gouvernement de Bachelet ?
Nous ne sommes pas venus pour faire des demandes ou quoi que ce soit de ce genre, nous respectons les décisions du président, et là où nous en sommes au niveau ministériel, nous serons des collaborateurs et nous aurons une contribution importante.
Avec Bachelet, il avait été proposé d’être à La Moneda et dans la rue. Cette conception est-elle répétée?
Les pieds dans la rue sont les racines de l’arbre. Si nous n’avons pas le processus de changements bien enraciné, cela peut être instable ce que nous construisons et très facile à inverser. Cela ne peut pas être tapé du deuxième étage, de La Moneda, mais nous avons besoin du cabinet sur le terrain et en ligne directe avec les gens, à qui nous nous devons. Sinon, nous continuerons à perpétuer la construction élitiste du pouvoir.
Dans AD, on répète que le PC est le seul parti qui a obtenu une place dans la commission politique…
Je ne l’avais pas entendu (rires).
Et vous attendez-vous à ce qu’il en soit ainsi?
Gabriel va l’annoncer. Ici, personne n’a rien d’assuré, cela dépend de ce que le président élu juge le plus pratique.
Aimeriez-vous faire partie du comité politique?
Je ne vais pas répondre à cette question. En tant que parti, nous sommes prêts à continuer à travailler dur pour le succès du programme. Même si je voulais me retirer un peu dans cette période, mais je ne sais pas si ça pourra se faire.
Il a été déclaré que le ministère de la Femme pourrait passer au comité politique, un poste dans lequel vous êtes également mentionnée. Est-ce une définition?
C’est une définition que le président élu doit prendre.
Lui avez-vous parlé?
J’ai parlé d’autres choses avec lui. Mais il me semble qu’il existe un accord sur le fait que non seulement ce ministère doit être plus pertinent, mais qu’il y aura aussi l’intégration de la perspective de genre dans l’ensemble du gouvernement.
Comment comptez-vous gérer les attentes des gens ?
L’implication des citoyens dans le processus est essentielle, il faut qu’ils en fassent partie, parce qu’ils comprennent plus qu’on ne le croit parfois. Et évidemment, le Congrès est un espace de négociation, mais c’est aussi un Congrès qui se constitue après la révolte et la Convention, et qui est encadré dans un nouveau scénario où le Chili s’est positionné comme un exemple de démocratie, de participation et de volonté de changement. Je crois que nous allons y parvenir, nous avons surmonté de nombreuses difficultés au cours des 10 dernières années.
source: https://histoireetsociete.com/
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Tags : International, Amérique Latine, Chili, entretien Camila VALLEJO, PC Chili
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