• Fonderie de Bretagne. « Notre combat est juste, légitime et crédible » (OF.fr-23/03/21-19h)

    Rassemblement devant la Fonderie de Bretagne du groupe Renault pour protester contre la vente de l’usine de Caudan.Rassemblement devant la Fonderie de Bretagne du groupe Renault pour protester contre la vente de l’usine de Caudan.

    Plus d’un millier de personnes ont participé, ce mardi 23 mars 2021, à la mobilisation lancée par la CGT Fonderie de Bretagne, à Caudan, près de Lorient (Morbihan). Les 350 salariés s’engagent dans un combat qui s’annonce long.

    9 h 50, ce mardi 23 mars 2021, à l’approche de la Fonderie de Bretagne, à Caudan, près de Lorient (Morbihan), les voitures sont déjà nombreuses à stationner le long de la route. « Trahison » s’écrit en rouge barrant le chemin qui mène au vaste parking de l’usine de Renault. Pour combien de temps encore ? Le groupe automobile a finalement annoncé sa volonté de chercher un repreneur, au terme d’une revue stratégique de neuf mois que beaucoup dénoncent.

    Plus d’un millier de personnes ont participé à la mobilisation. « Nous sommes venues pour soutenir les salariés, dit Josy, fille des Forges venue avec sa belle fille Aurore. Mon père a travaillé ici, mon frère aussi. » Aurore est là pour « soutenir cette entreprise, c’est toute une industrie, un savoir-faire ». Pour Josy, « il faut redonner à l’humain sa vraie place, sinon on ne va pas avancer… »

    Un peu plus loin, Guy Noblin, retraité lorientais, Gisèle Burvan, retraitée syndicaliste, Georges Larzul, militant communiste, ne comptent plus les raisons d’être là. « On détruit l’industrie continuellement, en France, se navre Guy. Il y a un an, on s’est aperçu qu’on n’était plus foutu de faire des vaccins. La Fonderie, Renault, c’est le même schéma. La France est derrière l’Italie en matière d’industrie. » Gisèle est révoltée par « tout cet argent public donné aux entreprises sans contrepartie ».

    Ces pièces sont fabriquées à la Fonderie de Bretagne, à Caudan (Morbihan).

    Thomas, fondeur depuis 2013 et Arnaud, 19 ans de métier, oscillent tous deux entre écœurement et questionnement. « Renault nous a lâchés… Pourtant, nous avons tout fait pour faire vivre notre outil. La machine tourne et elle est performante. Aujourd’hui, on ne sait pas où va. Renault ne veut rien entendre. Oui, c’est une trahison et de la déception, le groupe aurait dû tout faire pour trouver de nouveaux marchés. Il ne l’a pas fait. Voilà le résultat. »

    « Le vent de la colère monte… »

    Comme il y a un an, comme il l’a craint, Maël Le Goff, secrétaire général CGT FDB, a repris le micro. Et il a mis en garde : « Le vent de colère monte et il est rassembleur. L’étude du cabinet Advancy, commandée par Renault, prépare notre mort. » Elle s’appuie sur des chiffres parcellaires, dénonce-t-il. « Les taux de rendement et de rebut utilisés ne sont pas ceux d’aujourd’hui… L’étude s’appuie sur des documents où l’année 2020 n’apparaît même pas dans les chiffres comptables. » Au passage, il a rafraîchi les mémoires. « Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, le président Macron, dès le début de la crise sanitaire, ont clamé leur volonté de “produire plus en France”. Une partie des volumes de FDB est délocalisée en Europe et même au Brésil. »

    À nouveau, les salariés de la Fonderie se battent pour rester dans le groupe Renault. 

    Salariés de la Fonderie du Poitou, d’usines bretonnes comme Bigard, syndicalistes de la métallurgie française… Tous ont repris en chœur la nécessité de ce combat pour une relocalisation des savoir-faire, des emplois. « 5 000 suppressions d’emplois sur les 13 000 existants en France, voilà ce qui guette les fonderies en France. » Avec également dans les rangs des soutiens, des élus locaux, à l’image de Dominique Le Vouëdec, pour le groupe d’opposition Lorient agglomération coopération entre terre et mer : « Il se joue ici un enjeu de territoire, nous appelons à l’unité politique sur ce dossier. » Fabrice Vély, vice-président à Lorient Agglomération et maire de Caudan, a également assisté au rassemblement.

    « La lutte est juste ! »

    Jusqu’aux prises de paroles des deux figures politiques du jour, Alexis Corbière, député La France insoumise et Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français et candidat à la l’élection présidentielle de 2022. « C’est un combat lorientais, breton, national, qui s’engage, où sont représentées de nombreuses organisations qui se rassemblent », lance Alexis Corbière. Offensif face au gouvernement, il poursuit : « Ce plan de 100 milliards d’aides pour les relocalisations, c’était de l’esbroufe. Seul 1 % a été utilisé pour les relocalisations. Il ne faut plus aucune aide publique qui ne soit conditionnée au maintien de l’emploi. Ou alors il faut rendre l’argent. »

    Fabien Roussel pointe les 4,8 milliards d’euros versés par Renault à ses actionnaires, en 13 ans. « La relocalisation industrielle, c’est tout mon combat, a-t-il assuré. Un pays sans industrie est un pays sans avenir. L’État, actionnaire de Renault doit obliger le groupe à rapatrier la production en France. »

    Delphine LANDAY et Pierre WADOUX

    source: https://www.ouest-france.fr/

    « Fonderie de Bretagne. Le gouvernement attentif (OF.fr-23/03/21-20h04)Le vent de fronde se lève sur la Fonderie de Bretagne (LT.fr-23/03/21-21h37) »
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