Mis en service en 2009, le bus qui a brûlé le vendredi 8 octobre 2021, à Saint-Marc, à Brest, avait 695 000 km au compteur. 

Après le bus en feu à Saint-Marc, vendredi 8 octobre 2021, la CFDT de Bibus alerte sur le vieillissement du parc brestois. Dix-sept bus en circulation à Brest affichent près d’un million de kilomètres.

« La veille de l’incendie du bus, en réunion, nous avions, justement, une nouvelle fois, alerté la direction sur la vétusté du parc, commente Luc Daniel du syndicat CFDT de Bibus. Le lendemain de la réunion, le bus prenait feu, le troisième en huit ans ! »

17 bus à près d’un million de km

Vendredi 8 octobre 2021, vers 7 h 45, un bus de la ligne 3 a pris feu dans le quartier de Saint-Marc. Les cinq passagers ont été évacués, sains et saufs, avant. Armé d’un extincteur, le conducteur n’a pu stopper le spectaculaire sinistre. Il ne reste du bus qu’une carcasse calcinée.

Mis en service en 2009, ce bus avait 695 000 km au compteur. Les plus anciens du parc sont en service depuis 15 ou 16 ans. Sur les 104 bus diesel en circulation sur le réseau Bibus, onze approchent du million de km : « C’est énorme ! continue Luc Daniel. Ils auraient déjà dû être déclassés. »

Du bricolage au lieu de la maintenance

« Conscient des limitations de la flotte brestoise », l’exploitant du réseau brestois (RATP Dev) va récupérer, en mars 2022, auprès de sa maison-mère, une quinzaine de bus parisiens âgés de dix à vingt ans, Paris passant à l’électrique : « Du bricolage, encore, regrette la CFDT. Exactement comme dans l’atelier de réparation : il n’y a pas de travail de fond, seulement du bricolage, aucune maintenance en profondeur, des réparations au jour le jour. »

Au grand regret de la trentaine de mécanos de l’atelier : « Ils ont très peu de marge de manœuvre en cas de panne. Ils font leur boulot au mieux, pour que les bus puissent reprendre la route sans tarder puisqu’il n’existe pas de bus de réserve. »

Préavis de grève

Quatre bus électriques doivent arriver en décembre prochain. Mais leur mise en service ne sera pas immédiate, « le problème de leur alimentation n’ayant pas encore été réglé ». En attendant, la CFDT réclame le rapatriement à Brest des 20 bus sous-traités aux entreprises comme CAT, Labat ou Transdev, « pour pouvoir affecter des bus adaptés à la fréquentation ».

Autant d’enjeux qui expliquent le préavis de grève qui commence ce vendredi 15 octobre 2021 pour trois mois.

Source : https://www.ouest-france.fr

Auteur : Frédérique GUIZIOU