• L’île de Groix (56) en mal de médecins (LT.fr-20/09/21-19h)

    La maison de santé à Groix accueille de nombreux professionnels de santé mais plus de médecins titulaires depuis cet été. La maison de santé à Groix accueille de nombreux professionnels de santé mais plus de médecins titulaires depuis cet été. 

    Groix en mal de médecins ! Les deux généralistes ont démissionné en début d’été. Des remplaçants du continent assurent l’intérim. Un collectif s’est créé pour gérer l’urgence insulaire et surtout trouver une solution pérenne.

    9 h 15, un vendredi de septembre, à Groix. La maison de santé, inaugurée en début d’année, tourne déjà à plein régime. Des kinés, un dentiste, deux cabinets infirmiers, un orthophoniste, un podologue, un ostéopathe… Une offre de soins conséquente pour une commune de 2 200 habitants. « Il ne manque que les toubibs. Un comble pour un équipement conçu pour eux », soupire Dominique Yvon, le maire.

    Le médecin retraité reprend du service

    Depuis la démission des deux généralistes salariés de Kersanté, cet été, l’île souffre d’une grave pénurie de médecins. Premier symptôme : le docteur Tattevin a même repris du service il y a quelques jours. De garde cette semaine, avec une remplaçante, la Groisillonne (en exercice sur l’île depuis 2016) venait de prendre sa retraite au début de l’année. « Une solution temporaire, au moins jusqu’à la fin de l’année », promet l’Association des professionnels de santé de l’île de Groix, sur tous les fronts depuis que les deux médecins ont jeté l’éponge, pour cause d’épuisement professionnel. « Les remplaçants envoyés du continent sont très bien, mais ce ne sont jamais les mêmes », regrette Denis, un Parisien revenu au pays il y a quatre ans. « On aimait tous avoir son médecin référent. Comme avant », explique le retraité qui accompagne sa femme chez le dentiste, même s’il conçoit que les jeunes peuvent hésiter à s’installer sur une île, même paradisiaque. « C’est surtout la prise de rendez-vous qui est compliqué », confie ce jeune papa, obligé de venir sur place avec sa petite fille d’un an, juste pour prendre rendez-vous « J’ai appelé ce matin, mais le téléphone du secrétariat sonnait dans le vide ».

    «Une île sans médecin et une île qui meurt»

    Pour une médecine durable, pas des médecins de passage

    Fini donc l’âge d’or de la médecine insulaire à l’ancienne avec jusqu’à trois médecins installés sur l’île ? Françoise n’a connu que ça et se dit « solidaire des Groisillons en mal de docteur ». Solidaire aussi d’une population qui vieillit, malgré l’arrivée de nouveaux résidents et l’ouverture d’une classe à l’école primaire.

    Cette résidente à mi-temps, croisée dans le bourg avec ses journaux sous le bras, revient de la Librairie principale. Un des commerces du bourg qui a ouvert un livre d’or pour recueillir les souhaits et vœux de ses clients. Tous demandent « des médecins pour tous », « une médecine bienveillante et durable », « des médecins permanents, pas de passage » et se disent « perdus sans médecin ». Autre propos : « une île sans médecin et une île qui meurt », « non aux déserts médicaux ». Des messages qui font écho aux autocollants « Solidarité avec les médecins de Groix », aperçus sur quelques vitrines, panneaux et murs de l’île.

    Il y a urgence

    Au-delà de la mobilisation citoyenne, encore timide, Groix veut que les choses changent. « J’ai cru comprendre que Kersanté mettait la pression sur ses médecins pour passer moins de temps avec les patients et faire plus d’honoraires, lâche le maire. J’ignore qui a raison ou tort, mais ce que je sais, c’est que les anciens médecins n’étaient pas là pour faire du chiffre mais pour soigner les malades. Pour rassurer, pas pour prescrire chrono en main. On ne traite pas la médecine dans une île de 14 km² comme à Neuilly-sur-Seine ».

    L’élu est catégorique : « Le système tel qu’il existe aujourd’hui n’est pas viable ». Un diagnostic qu’il a défendu lors la réunion de l’Association des îles du Ponant, ce week-end, à l’île aux Moines. « C’est bien beau de se mobiliser et de sensibiliser la population, mais il faut maintenant du concret et surtout des solutions pérennes ».

    Dans son blog, L’opposition municipale s’interroge : « Kersanté est-elle en mesure d’offrir les prestations souhaitées et d’ajuster les effectifs de médecins aux besoins réels. Cet organisme peut-il se réformer ? À défaut, il faudra envisager un autre mode d’organisation ».

    Pour l’APSIG, il y a urgence. Le problème est complexe mais des solutions existent.

    La maison de santé à Groix accueille de nombreux professionnels de santé mais plus de médecins titulaires depuis cet été .Depuis quelques semaines, des autocollants « Solidarité avec les médecins de Groix » fleurissent sur les vitrines, panneaux et murs de l’île. 

    « On se donne jusqu’à décembre pour régler le problème. Si on voit que les autorités traînent des pieds, il faudra organiser un débat public et pourquoi pas une grande manifestation populaire », alerte Frédéric Delange, président de l’association des professionnels de santé et pharmacien de l’île.

    Une nouvelle poussée de fièvre en perspective, à l’image des Cirés jaunes de 2015…

     

    Katell Brélivet

    source: https://www.letelegramme.fr/

    « Pontivy-Un dernier trajet à bord du Napoléon express ce mercredi 22 septembre (LT.fr-20/09/21-12h)Désert médical : « Il faudrait trois médecins à Groix en hiver et cinq en été » LT.fr-20/09/21-19h19) »
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