• La Bolivie en temps de Pandémie- par Luis Romero Wamani (bolivarinfos-30/03/20)

    En ces temps de coronavirus, il faut parler de quelque chose qui préoccupe les citoyens de l'Etat Plurinational de Bolivie dans le domaine social et politique. Il est très inquiétant que le Gouvernement de fait qu'on appelle « Gouvernement de transition » ait provoqué la confusion dans les politiques publiques de santé et la politique partisane, c'est à dire la candidature d' Añez à la présidence. C'est pourquoi il est très important de repenser la façon dont sont conduites les politiques publiques (en l'occurence celles de la santé) et la politique du parti (campagne électorale pour rendre à nouveau le pouvoir exécutif constitutionnel). Si le but est de pacifier, on devrait trouver le dialogue entre tous les secteurs de la société mais nous sommes très loin de cela, bien au contraire : les fissures et les fragmentations sont pires.

    Dans le domaine politique, nous savons déjà qu'il est plein de désaccords et loin de la pacification avec la présentation de la candidature du régime actuel. On y ajouté du bois pour ne pas dire qu'on a mis de l'huile sur le feu. Ainsi, les fissures, la haine et la stigmatisation d'un secteur politique qui est à présent dans l'opposition se sont renforcées. Mais en ce moment, en temps de coronavirus, ce n'est pas le plus important, comme l'a dit l'ex-président actuel candidat du MAS IPSP. Le gros problème est qu'un problème de santé publique est en train d'être politisé.

    Dans le domaine social, il est important d’évoquer les divers aspects de la vie sociale d'un pays en temps de quarantaine. 

    Il faut évoquer le décret de « nécessité et d'urgence » qui déclare le pays en quarantaine totale avec fermeture des frontières pour faire diminuer la courbe d'infection du virus. Le gros problème est l'incohérence de tout ce qui accompagne ce décret. Il y a des annonces super importantes qui vont derrière les problèmes, es événements ne sont pas accompagnés et encore moins anticipés.

    Pour faire respecter le décret, on fait appel à la militarisation et à une énorme présence policière dans les rues, ceci étant précédé d'un discours de haine, de stigmatisation et de menaces envers les secteurs les plus vulnérables de la société. Et cela semble être, comme le disent certains analystes, « une quarantaine en cols blancs » car les seuls qui sont en capacité de al respecter sont ceux qui ont une certaine aisance et une certaine stabilité économique. Par contre, pour le secteur précaire, vulnérable, menace et criminalisation sont monnaie courante. Ceux qui vivent au jour le jour, à cause du confinement, vont consommer leur petit capital gagné en travaillant et rester sans ressources. Même si on a décidé de remettre un panier d'aliments à ce secteur, une fois de plus, on n'a as dit comment leur sera remis ce panier. Pendant ce temps, le temps passe et le désespoir, la crainte et l'incertitude augmentent. Le désespoir est déjà en train de s'installer dans ce secteur qui, évidemment, est majoritaire.

    Les annonces semblent importantes et ronflantes comme le Bon de la famille de 500 Bs. par enfant scolarisé dans une école publique. On ne dit pas comment il sera attribué ni quelle sera l'autorité qui sera chargée de son application. On suppose que c'est le Ministère de l'Education mais on ne dit pas clairement qui seront les intermédiaires et quel sera le mécanisme par lequel cette promesse sera tenue. Etant donné cette incohérence, il y a déjà des manifestations et des résistances à respecter la quarantaine et ce n'est pas par refus ni parce qu'on ne veut pas respecter les règles mais parce qu'en réalité, l'aide n'arrive pas et s'ils restent sans ressources, s'ils ont un malade, il n'y a aucun moyen de l'isoler parce qu'ils vivent entassés. Face à cela, une fois de plus, ce que le Gouvernement encourage, c'est a stigmatisation et la haine de ce secteur de la société.

    Concernant la façon dont la pandémie est abordée, il faut dire qu'on voit des spots qui disent de se laver les mains avec de l'eau et du savon et d'utiliser du gel hydroalcoolique mais on ne dit rien de la façon dont une partie de cette société qui n'ai pas d'eau à son domicile et doivent parcourir une certaine distance pour se la procurer va faire. Le Ministère de la Santé, dans ses conférences de presse, se limite à donner le nombre de personnes contaminées, suspectes, des morts et de créer tout un récit autour de ces éléments. Ce qui est répétitif et abondant, ce sont les menaces ais on ne dit rien des mesures spécifiques concernant la santé, combien de respirateurs on a ni dans quel état sont les ressources du personnel sanitaire. On ne parle pas non plus des revenus de Biosalud qui sont maigres pour en pas dire inexistants. 

    Ce qu'on sait, c'est que le personnel de santé travaille dans des conditions précaires d'énorme vulnérabilité. Si la courbe de l'infection monte, ce secteur court un véritable risque et en fait, officieusement, on sait déjà qu'il y a des médecins et des infirmières infectés et en quarantaine.

    Dans cette situation on ne dit rien de ce qui se passe avec un ministre très visible et agissant du Gouvernement de transition, le Ministre du Gouvernement Arturo Murillo. La dernière fois qu'on l'a vu, il portait un masque et tout d'un coup, il a disparu de la scène politique et en particulier de la TV. Officieusement, on dit qu'il pourrait être infecté par le coronavirus. Si c'est confirmé, c'est grave car il pourrait avoir infecté beaucoup de gens, ayant parcouru plusieurs départements du pays ces derniers temps. Ses dernières apparitions ont été des enregistrements audio, des interviews à la radio et l'interrogation reste en suspens.

    En conclusion, on peut dire que la situation concernant la pandémie est malheureusement incertaine parce qu'elle a été politisée et que cela est en rapport direct avec la campagne électorale. Même si la date des élections n'est pas fixée pour des raisons évidentes, la présidente de fait, la candidate, sournoisement, continue de faire campagne pour les élections à venir et la pandémie a été infectée par la campagne électorale. 

     Luis Romero Wamani

    Source en espagnol et français : 

    http://www.resumenlatinoamericano.org/2020/03/29/bolivia-en-tiempos-de-pandemia/

    http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/03/bolivie-la-bolivie-en-temps-de-pandemie.html

    Traduction en français Françoise Lopez pour Bolivar Infos

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