Une partie des manifestants ce samedi 

Environ 150 personnes de Lanildut et des communes voisines ont répondu à l’appel lancé par plusieurs associations de défense de l’environnement ce samedi .

La station d’épuration de Saint-Dénec, à Porspoder (Finistère), a été mise en service au début des années 2000 par le Syndicat intercommunal d’assainissement de Landunvez, Lanildut et Porspoder (SIALLP). Depuis, les eaux usées traitées de la station sont rejetées sur des terrains de 1,4 ha proche de la station puis aboutissent dans le ruisseau de Melon et la mer, en attendant une solution pérenne. Cette zone d’aspersion est devenue insuffisante.

La compétence assainissement a été transférée à la Communauté de communes du Pays d’Iroise (CCPI) en 2014. Après étude de plusieurs solutions, les services de l’État ont validé le rejet dans un ruisseau busé partant de la station et aboutissant dans l’Aber Ildut (arrêté préfectoral du 19/12/2018) avec mise en place sur la station d’un traitement UV pour détruire les micro-organismes avant rejet, des analyses bactériologiques mensuelles des eaux à la sortie de la station et dans l’aber Ildut.

Travaux suspendus

Les travaux ont démarré en septembre 2019 et, après des échanges avec la Police de l’Eau, ils ont été suspendus en mai 2020. Les travaux étaient prévus reprendre la semaine du 22 mars.

Laurent Le Berre, président de l’association APPCL et Martine Donval, du collectif citoyen contre le rejet à Lanildut, ont pris la parole devant 150 personnes, masquées avec distanciation et gel et masque à disposition, pour dénoncer ces travaux : « Il faut dire NON à ce projet stupide qui coûte cher », disent-ils.

Ils ajoutent : « Finie la zone d’aspersion, on oublie les 2 km de ruisseau (eau vive bombardée par les UV naturels du soleil), on rejette au cœur d’une zone habitée, au pied des restaurants et du commerce alimentaire, à proximité de l’école en déclarant qu’il n’y a pas d’habitants dans les 300 mètres du rejet, on nie le fait que l’aber Ildut est un milieu fragile (eau saumâtre, fonds vaseux, faune très particulière), on oublie aussi que cette zone est protégée (Natura 2000, Parc Marin proche). Si le ruisseau de Melon est impacté par ces eaux, il permet sur les 2 km qui séparent la zone d’aspersion de la mer, de faire décroître très efficacement les concentrations en bactéries fécales. La plage de Melon n’est pas plus polluée par les bactéries que les autres plages estuaires du secteur. Et si une pollution s’avère réelle, il faut plutôt la rechercher du côté du phosphore ou des microplastiques ou d’autres éléments chimiques. Malgré nos demandes, nous n’avons toujours pas pu avoir accès aux informations que détient la CCPI. D’autre part, nous venons d’apprendre que les travaux ne reprendront pas dans la semaine qui vient ».

source: https://www.ouest-france.fr/