Les salariés attendent désormais que le commissaire aux comptes convoque un conseil d’administration pour valider la cessation de paiement de la structure, annoncée vendredi.
« 60 000 € de subventions en moins sur les deux dernières années » : Cédric Boudjema explique ainsi la difficulté de l’équation à résoudre quand, en parallèle, « on a décidé de maintenir les services à la population avec moins d’argent ».Pour éviter « l’effet ciseau » (charges en augmentation et recettes en baisse) redouté dans les perspectives financières, un licenciement et une diminution des temps d’activités périscolaires (TAP) ont tout d’abord été proposés. « Le bureau et le conseil d’administration ont refusé », dévoile le directeur.
Un dispositif local d’accompagnement (DLA) via l’espace associatif de Quimper a été également sollicité. « À la vue des premiers rapports, certains membres du bureau ont décidé de tout stopper », poursuit Cedric Boudjema.Quant au plan de redressement ensuite proposé aux trois communes partenaires, « il a été jugé viable par la Caf, TMO (1) et la mairie de Treffiagat », insiste le directeur.Les communes du Guilvinec et Plomeur refusant la poursuite de financement exceptionnel. Pour rappel, le déficit du Malamok à fin 2016 est de 124 356 €.« Avec la subvention de 80 000 € partagée entre les trois communes et le prêt, également de 80 000 €, le plan de redressement était viable », affirme le directeur du Malamok.
Un audit « pertinent »
À la question « Où est l’argent », posée lundi par les élus guilvinistes et plomeurois, Cédric Boudjema répond simplement : « On a un budget d’1,1 million d’euros par an. Il sert à payer les salaires et au fonctionnement ». Quant à l’activité loisir Ty-Malamok (ALSH), « on a reçu 70 000 € du Guilvinec en janvier. C’est tout. Plomeur a voté 33 000 € mais non-versés ; et Treffiagat 34 000 € non-versés également ».Pour le personnel et la direction, il n’y avait donc pas d’autre solution que la fermeture de l’ALSH. « Mais le centre de loisirs sera ouvert ce mercredi, ainsi que la ludothèque, les espaces Jeunes et les TAP jusqu’à vendredi. Car ces activités n’engendrent pas de frais supplémentaires », assure Danièle Dubois, salariée et déléguée du personnel FSU.
Direction et salariés regrettent aussi le manque de communication de TMO sur les résultats de l’audit. « Pourtant, cet audit est pertinent, il n’a pas été fait à charge », reconnaît Cédric Boudjema, qui conclut à une co-responsabilité élus-Malamok dans la situation actuelle : « On prend acte du sur-encadrement, mais le projet était sous-financé ». Et de pointer aussi un problème de gouvernance au sein du bureau : « Quatre présidents durant les trois derniers exercices… »Désormais, le commissaire aux comptes devra convoquer un conseil d’administration pour valider la cessation de paiement. Puis, le tribunal de grande instance décidera : soit une mise en redressement judiciaire, ou directement une liquidation, ce qui paraît le plus probable.« Le Malamok, c’est 16 équivalents temps plein et, en cas de redressement ou liquidation judiciaire, ce serait 21 licenciements économiques et 12 CDD qui ne seraient pas honorés », assure Danièle Dubois. Chiffres auxquels s’ajoutent une dizaine de prestataires extérieurs.Le Malamok, c’est aussi 1 100 adhérents pour l’ensemble de la structure dont 600 adhérents dans le cadre des activités et des cours. « En cas de liquidation, c’est toute la vie associative locale qui va en pâtir », déplore Danièle Dubois. Pour expliquer à la population les conséquences d’une fermeture du Malamok, une rencontre d’information est organisée, samedi 8 avril, à 10 h 30, sur place.
(1) L’entreprise en charge de l’audit commandé fin décembre.