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Les capitalistes consolident le contrôle des terres agricoles américaines. (IC.fr-18/02/21)
La superficie des terres agricoles aux États-Unis a été en baisse constante depuis le début du 21e siècle. Alors qu’environ 40% de la superficie du pays reste consacrée à l’agriculture, plus de 5.6 millions d’hectares de terres agricoles ont été perdus à cause de la dévastation écologique ou du développement entre 2012 et 2017. (source American Farmland Trust) Au moins 3.2 millions d’hectares supplémentaires ont été perdus chaque année depuis lors. (source Département américain de l’agriculture)
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Et les fermes ferment à un rythme alarmant, avec 5800 fermetures rien qu’en 2018. Les propriétaires de fermes noires ont été les plus durement touchés. Depuis 1920, plus d’un million de familles noires ont perdu leur ferme (Guardian 15 août 2019), et elles constituent maintenant moins de 2% de tous les propriétaires agricoles. Une étude réalisée en 2019 par le Center for American Progress a révélé que le Département d’Agriculture US « a une longue histoire bien documentée de discrimination contre les agriculteurs noirs. L’administration inégale des programmes gouvernementaux de soutien agricole, cruciale pour protéger les agriculteurs d’une entreprise intrinsèquement risquée, a eu un impact profond sur les communautés rurales de couleur.
Pourtant, malgré le fait que le nombre de fermes et la superficie totale des terres agricoles chutent, la taille moyenne des fermes est en fait à la hausse. Comment cela pourrait-il être ? C’est à cause de la consolidation de la propriété en moins de propriétés privées. Il semble que les milliardaires s’emparent des terres agricoles aussi vite qu’ils le peuvent.
Cette année, il a été révélé que le plus grand propriétaire privé de propriété agricole aux États-Unis est maintenant Bill Gates. Selon le Land Report, Gates possède plus de 98000 hectares de terres agricoles en Louisiane, Arkansas, Nebraska et Arizona, ainsi que de petites exploitations dans 14 autres États.
Les autres plus grands propriétaires fonciers privés aux États-Unis comprennent la dynastie agricole Offutt – dont le patriarche Ron Offutt est l’homme le plus riche du Dakota du Nord – avec plus de 76000 hectares ; Stewart et Lynda Resnick, milliardaires propriétaires d’eau fidjienne, d’oranges Halo et de jus de POM, avec 76000 hectares; les barons réactionnaires des plantations sucrières cubaines Alfonso et José Fanjul, avec 1a peu pres 65000 hectares; et la JG Boswell Company, avec un peu plus de 60000 hectares.
La taille moyenne d’exploitations agricoles, selon l’USDA, est de 180 hectares. Ces cinq propriétaires terriens possèdent environ 375 000 hectares de terres agricoles américaines. En comparaison, l’île de Manhattan fait moins de 6070 hectares. La consolidation de la propriété des terres agricoles est une évolution alarmante avec des répercussions pour l’ensemble de la classe ouvrière, en particulier avec les implications de la négligence meurtrière de l’État capitaliste autour de la crise COVID.
Besoin de vaincre le capitalisme
Près d’un demi-million de travailleurs agricoles ont contracté le COVID-19, mais selon le Centre national pour la santé des travailleurs agricoles, « ce chiffre sous-estime probablement considérablement le nombre, car il exclut la main-d’œuvre contractuelle et temporaire. Aucun test ni notification de cas positifs de COVID chez les travailleurs agricoles n’est systématiquement effectué à l’échelle nationale ou industrielle. »
Malgré le fait que 95% des fermes appartiennent à des Blancs, la plupart des ouvriers agricoles sont noirs, latinos et autres ethnicités, avec 75% des ouvriers agricoles nés dans d’autres pays. Les agriculteurs noirs ont été victimes de discrimination à long terme de la part du Département de l’Agriculture US dans l’attribution de prêts, de paiements en cas de catastrophe et d’assistance. La moitié de tous les travailleurs agricoles n’ont pas de résidence permanente légale aux États-Unis (National Agricultural Worker Study, 2019)
Il faut avant tout reconnaître que toutes les terres des continents américains ont été volées aux peuples autochtones par les colonisateurs européens.
Le développement capitaliste et le colonialisme des colons ont toujours conduit à la destruction écologique. Il y a un siècle, les États-Unis étaient confrontés à une pandémie massive. Une décennie plus tard, il a fait face à l’une de ses pires catastrophes naturelles en cours – le Dust Bowl, qui a dévasté des contrées de six États du sud des Grandes Plaines. (tinyurl.com/y2x66697) Cette période de tempêtes de poussière non naturelles, qui ont été causées par les banques obligeant les agriculteurs à des pratiques qui endommageaient le sol, ont conduit à la famine, à des maladies respiratoires, à une exode massive vers l’ouest, vers la Californie et à des pénuries d’eau. Ceci, en combinaison avec la crise financière de 1929, a défini la souffrance de la Grande Dépression.
À moins que la classe ouvrière ne se lève pour vaincre le capitalisme et l’impérialisme une fois pour toutes, une nouvelle ère de dévastation et de misère indicibles s’abattra sur nous.
traduction par PG pour www.initiative-communiste.fr d’un article de Ted Kelly publié le 12 février 2021 par nos camarades de Workers World – Capitalists consolidate control over U.S. farmland
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Tags : Etats-Unis d'Amérique, capitalisme, agriculture
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