Vous connaissez parfaitement le milieu puisque travaillez depuis deux à trois ans pour les majors de la livraison à domicile. Pourquoi lancez votre propre structure ?
« C’est justement après avoir travaillé pour ces grands noms de la livraison que nous avons eu envie de nous lancer. Gagner sur le plan écologique, social, et éthique, en étant enregistré en France et en bénéficiant des avantages sociaux des salariés en France. Pouvoir disposer d’une couverture sociale, de congés payés, d’une rémunération correcte et régulière ».
Ce n’est pas le cas par l’intermédiaire des grandes chaînes ?
« Pas vraiment. Vous êtes auto-entrepreneurs, et vous pédalez en grande partie pour un intermédiaire fiscalement domicilié à l’autre bout de la planète. On a envie de remettre du sens et du local au cœur de notre métier. De rémunérer celui qui pédale pour son travail, dans son environnement ».
Vous vous appuyez aussi sur une prise de conscience et une responsabilisation de vos clients ?
« Complètement. On a le sentiment qu’il y a un désir partagé de revenir à un milieu plus sain, plus social, et plus écologique. Alors que la livraison à domicile est revendiquée 100 % à vélo par les grandes enseignes, sept livraisons sur dix s’effectuent à scooter, deux en voiture, et une seulement à vélo. Nous, ce sera 100 % vélo mécanique, dans un rayon de trois kilomètres, en centre-ville ».
Comment est perçue votre initiative ?
« Très bien par les commerçants et les restaurateurs qui veulent continuer à travailler localement. Les retours par les transporteurs sont également bons puisque nous réussirons, dans l’hyper-centre, à proposer des tarifs équivalents voire moins élevés ».
Pourquoi tout miser sur le vélo ?
« Parce que c’est de loin le meilleur moyen de livrer en centre-ville, se garer, se jouer du trafic. Nous mettrons un point d’honneur à rouler en respectant les vitesses et le code de la route. Sans bruit, sans pollution, dans l’esprit de la livraison que nous défendons ».
Qui compose votre équipe ?
Nous sommes quatre : Yann Ciriani (21 ans), Pierre Marchadour (27 ans), Sébastien Loquen (32 ans) et Nicolas Brélivet (47 ans), tous passionnés et pratiquants assidus de vélo. Nous espérons aussi recruter des filles qui partagent les mêmes valeurs. L’idée n’est pas de gagner beaucoup plus d’argent mais d’améliorer les conditions sociales de l’activité pour la rendre pérenne et durable ».
Quand allez-vous démarrer et par quoi ?
« On espère démarrer en septembre, une fois qu’on aura tout réglé administrativement, et commencer par les restaurants. On n’ira pas nécessairement sur le terrain occupé par les majors, mais plutôt vers les gens qui cherchent à valoriser le transport à vélo, et le local ».
Pratique
Les Coursiers brestois, contact sur le site internet lescoursiersbrestois.bzh, à l’adresse lescoursiersbrestois@gmail.com, ou par tél. 07 49 77 58 23
Auteur : Stéphane Jézéquel
Source : https://www.letelegramme.fr