Le personnel de l’aéroport de Lorient Bretagne Sud s’est rassemblé, ce lundi 16 novembre, devant la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) pour protester contre le plan de licenciement économique prévu en début d’année.
Les salariés de l’aéroport de Lorient Bretagne Sud, soutenus par plusieurs sections syndicales, se sont rassemblés, ce lundi 16 novembre, à partir de 13 h devant la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lorient, quai des Indes, juste avant le Comité social et économique (CSE) prévu à 14 h, pour protester contre les licenciements économiques de plusieurs salariés.
« Ils veulent licencier du monde au maximum parce que la concession accordée par la CCI prend fin en 2021, sans doute pour remettre une autre structure après », s’indigne Philippe Le Boulc’h, salarié de l’aéroport depuis 33 ans et délégué CGT. L’accélération du processus de licenciements prévu initialement en 2022 et avancé en début d’année 2021 inquiète, d’une part, les salariés puisque 19 d’entre eux sont concernés sur les 24 actuellement en poste et d’autre part, sème le doute sur l’avenir du site.
Une dizaine de salariés ont plus de 50 ans
« Pour ceux qui ont 55 ans ou plus, on veut un plan de préretraite avec un rachat de trimestres et pour ceux qui ont une clause de réembauche, on veut une limite à 24 mois au lieu de douze », précise le délégué CGT. Actuellement, une dizaine d’entre eux est âgée de plus de 50 ans et si la convention collective prévoit pour les agents un contrat de sécurisation professionnelle (CSP), « la perspective de retrouver un emploi demeure fragile, à plus forte raison en ce moment ».
La communication de la direction critiquée
« Sept membres du personnel ne manifestent pas et sont restés à l’aéroport pour assurer le service par respect pour nos clients qui nous ont fait vivre toutes ces années, indique une salariée qui n’a pas souhaité donner son nom, on reste discrets car certains d’entre nous postulent ailleurs ». « Certains salariés travaillent à l’aéroport depuis 30 ans, c’est lamentable, ajoute une collègue, nous sommes en colère à cause du silence de la direction ». Si les salariés peuvent comprendre les difficultés économiques du site, la méthode employée ne passe pas : « On nous parle d’abord de compression des plannings, on reçoit ensuite un mail envoyé le vendredi soir à 18 h qui nous informe de la mise en place d’une cellule psychologique et on apprend le lundi qu’on est licenciés après avoir passé le week-end à s’inquiéter ».
Le directeur adjoint de l’aéroport, Philippe Le Gal, venu saluer ses collègues avant de se rendre au CSE, a invoqué son devoir de réserve. « Ce n’est pas facile de se trouver entre le marteau et l’enclume », a-t-il admis, refusant d’en dire plus.
Le silence des élus étonne
Salarié depuis 37 ans à la CCI et coordinateur CFDT, Loïc Le Hen s’interroge également. « Pourquoi cette précipitation ? Il y a une vraie interrogation sur le transport régional breton. Brest, Nantes, Lorient ont une vraie carte à jouer ensemble pour trouver un modèle de fonctionnement, estime-t-il, on s’étonne un peu du silence de nos élus depuis l’appel des 56 cet été, on peut se demander si l’aéroport les intéresse toujours ? »
À l’issue du CSE, une autre réunion s’est tenue en sous-préfecture, ce lundi 16 novembre, vers 16 h.
source: https://www.letelegramme.fr/