• Maltraitance dans un abattoir du Finistère : où en est-on ? (OF.fr-5/05/21-20h57)

    La chaîne d’abattage de la Société briecoise d’abattage (SBA) a été arrêtée mardi 4 mai 2021 au soir.La chaîne d’abattage de la Société briecoise d’abattage (SBA) a été arrêtée mardi 4 mai 2021 au soir. 

    Ligne de production suspendue, enquête judiciaire ouverte... Ce mercredi 5 mai 2021, une journée après la publication par L214 d’images de maltraitance dans un abattoir de Briec, près de Quimper (Finistère), le point sur la situation.

    Les dernières truies ont été abattues en fin de journée, mardi 4 mai 2021. Depuis, un calme inhabituel s’est installé dans la Société briecoise d’abattage (SBA), à Briec (Finistère). Dans la nuit de mardi 4 à mercredi 5 mai, l’association L214 a mis en ligne une vidéo montrant des actes de maltraitances commis envers des truies dans cet abattoir, appartenant au groupe Les Mousquetaires où sont abattues chaque semaine 2 300 femelles reproductrices de réforme (les coches), transformées en produits charcutiers.

    Le parquet a ouvert une enquête

    Truies paralysées, coincées dans des couloirs, dégagées à l’aide d’aiguillon électrique, coups portés aux yeux et à l’anus, difficulté à immobiliser les animaux lors de l’étourdissement… L214 a dénoncé « ces pratiques et des installations […] qui entraînent des souffrances extrêmes pour les animaux et qui sont dangereuses pour les employés ».

    L’association a déposé plainte et, ce mardi, le parquet du tribunal de Quimper a ouvert une enquête judiciaire, confiée à la gendarmerie.

    La ligne d’abattage suspendue

    Ce mercredi, c’était la sidération. Dans un communiqué, la direction de l’abattoir a déclaré « comprendre l’émotion » suscitée par ces images. Elle a pris la décision de suspendre la ligne d’abattage, « en attendant les conclusions des différents audits et enquêtes internes qui ont été immédiatement diligentés, en lien avec les autorités sanitaires ».

    « Si la direction ne l’avait pas fait, nous l’aurions exigé », a indiqué Christophe Marx, sous-préfet de Quimper, qui a convoqué la presse ce mercredi dans l’après-midi. Une enquête de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) va être menée.

    Une enquête des services vétérinaires

    Car L214 a aussi annoncé déposer un recours en responsabilité contre l’État. En 2016, un rapport de la DDPP pointait déjà un certain nombre de « non-conformités mineures » parmi lesquelles des animaux coincés dans des couloirs ou stressés par un treuil transportant les carcasses passant juste au-dessus d’eux.

    « Nous avons en permanence une équipe de 8 personnes des services vétérinaires sur place qui contrôlent les animaux qui arrivent, qui inspectent chaque carcasse pour valider l’état sanitaire et qui s’assurent du bien-être animal, a justifié Yvan Lobjoit, le directeur de la DDPP. Aucun inspecteur de chez moi n’aurait laissé passer cela. » Il assure que la majorité des non-conformités pointées en 2016 ont été résolues…

    Le préfet devra donner son feu vert avant le redémarrage de la production

    Alors, qu’est ce qui explique ces images et ces gestes ? L’abattoir, ouvert il y a quarante ans, a fait des travaux de modernisation depuis sa reprise par Agromousquetaires, filiale des Mousquetaires. D’autres étaient prévus, notamment dans la zone d’abattage. Était-ce suffisant ?

    Le sous-préfet évoque le comportement de quelques salariés. « Le préfet ne réautorisera l’ouverture que lorsque l’entreprise aura apporté des garanties en termes de formation de son personnel et sa capacité à surveiller toutes les étapes de la production, indique-t-il, suggérant à l’entreprise la mise en place de caméras de vidéosurveillances, autorisées à titre expérimentale dans la loi Egalim. « Mais cela relève de la responsabilité de l’entreprise ».

    « C’est notre emploi qui est en jeu »

    Mardi, les employés ont reçu l’ordre de se taire. L’un d’entre eux se confie. « C’est déjà un boulot dur physiquement et mentalement, là c’est un couperet, souffle-t-il. C’est angoissant. On se dit qu’on a une part de responsabilité… Mais on est tous pareils, c’est notre emploi qui est en jeu… On nous demande de produire. »

    Dans la première région de production porcine de France, l’exigence de rentabilité et celle de bien-être des animaux et des salariés sont-ils compatibles ? « L’un ne dispense pas l’autre, répond le sous-préfet. Sur des structures de cette nature, il y a du volume, il y a des investissements, une rentabilité mais il n’est pas question de brader ni sur le bien-être animal ni sur la sécurité des salariés. »

    Il précise que les services vétérinaires « vont s’assurer dans les autres établissements que le personnel est bien sensibilisé aux bonnes pratiques ». En attendant les conclusions des différentes enquêtes, les portes de l’abattoir resteront fermées, pour une durée indéterminée.

    Flora CHAUVEAU

    source: https://www.ouest-france.fr/

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