• Morlaix. Faute de personnel, le centre hospitalier contraint de fermer 32 lits sur 930 (OF.fr-30/10/21-08h02)

    Morlaix. Faute de personnel, le centre hospitalier contraint de fermer 32 lits sur 930  (OF.fr-30/10/21-08h02)Le bâtiment psychiatrique Trévézel de l’hôpital de Morlaix dispose de trente lits. Sept sont fermés progressivement jusqu’au 3 décembre 2021.

    « La situation est aiguë », annonce la direction du centre hospitalier des pays de Morlaix (Finistère). À cause de l’absentéisme et des vacances, la structure manque de bras et doit fermer sept lits en psychiatrie jusqu’au 3 décembre 2021. Vingt-cinq autres sont fermés depuis deux ans, faute de médecin. Les syndicats tirent la sonnette d’alarme.

    Les vacances scolaires sont toujours des moments de gestion des ressources humaines délicats pour l’hôpital. Surtout dans ce contexte post-Covid. Ce cocktail détonant donne une situation que la direction du centre hospitalier des pays de Morlaix (CPHM), dans le Finistère, qualifie « d’aiguë ».

    Pourquoi l’hôpital a dû fermer des lits ?

    Les problèmes de recrutements et l’absentéisme ont généré un manque de personnel, et la structure a dû redéployer ses effectifs. Ainsi, sept lits sur les trente du bâtiment psychiatrique de Trévézel seront fermés jusqu’au 3 décembre 2021. Les agents qui y évoluent habituellement sont renvoyés vers les autres structures psychiatriques de l’hôpital, à Morlaix ou à Plougonven.

    La situation actuelle est « exceptionnelle et, dans le même temps, nous avons tendance à ajuster l’effectif en fonction de l’activité. Nous connaissons les mêmes problématiques que d’autres », expose la direction.

    Quels autres secteurs ont été impactés ?

    L’unité de réadaptation psychosociale Roz ar Scour a été fermée un week-end et « a rouvert depuis. C’est particulier : les patients partent en permission le week-end », poursuit la direction de l’hôpital. L’hôpital de jour Jean-Bart a été fermé du lundi 25 octobre au vendredi 29 octobre 2021. Il rouvrira mardi 2 novembre 2021.

    Pourquoi 25 lits sont fermés depuis deux ans ?

    Ça se passe du côté des services de soins de suite et de réadaptation (SSR), fermés faute de bras depuis deux ans. « Nous avons des difficultés de recrutements médicaux depuis le départ de médecins. » Si l’on additionne cette fermeture-là à Trévézel, 3,5 % des 930 lits sont fermés actuellement sur le CHPM.

    Quel est le taux d’absentéisme chez les agents de l’hôpital ?

    Il est apparemment plus élevé qu’avant la crise sanitaire. « Nous avons une pénurie de soignants, il faut réfléchir aux causes pour trouver des solutions », relève Christophe Boudrot, secrétaire général de la CGT. Le syndicat calcule 11 % à 16 % d’absentéisme chez les agents hospitaliers, aides soignants et infirmiers.

    Quand la direction en constate 9,25 % sur l’année 2021. « On est plutôt dans la fourchette basse de la moyenne », commente la direction.

    Sur quoi d’autre alertent les syndicats ?

    « On se repose sur les autres établissements du territoire s’il y a besoin de place. Or, deux ont sollicité le CHPM pour prendre des patients de psy, donc le territoire est en tension », alerte Francis Landouar, délégué de SUD.

    « Le Covid a fait émerger d’importants problèmes de dépression, de pensées suicidaires, de conduites addictives. Nous avons parfois des patients violents et imprévisibles. Que faire s’ils arrivent aux urgences et comment les gérer ? On se demande si la question de la fermeture des lits n’est pas une question de rentabilité », soulève Christophe Boudrot. Les deux syndicats annoncent être particulièrement vigilants à la date de réouverture du 3 décembre 2021.

    Recourir aux intérimaires est-il une solution ?

    Le centre hospitalier des pays de Morlaix consacre 3,5 millions d’euros, depuis janvier 2021, à des médecins intérimaires, notamment sur les spécialités. « C’est un budget légèrement en hausse depuis cette année, mais de même, c’est une problématique nationale qui n’est pas liée à la fermeture des lits en cours. »

    Comment faire face à ce manque de bras ?

    Pour les syndicats tout comme la direction, cela passe par l’attractivité. De l’hôpital de Morlaix mais aussi des métiers exercés. « Ce n’est pas notre politique de santé actuelle qui va donner envie, quand on voit ce qui a été fait avec le Ségur et les promesses non tenues du gouvernement », souligne Pascal Kerboriou, de la CGT.

    La direction travaille, de son côté, sur plusieurs axes. « Nous avons créé une feuille de route stratégique pour nos ressources humaines dès l’arrivée du directeur. Cela comprend la qualité de vie au travail et la gestion de l’absentéisme. »

    L’hôpital élargit son vivier de recrutement et ambitionne d’accueillir ses premiers apprentis aides-soignants, courant 2022. Enfin, tout un travail autour de la valorisation de l’établissement et de ces agents est en cours d’aboutissement.

     
    Gaëlle COLIN.
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