• REPORTAGE. Sous les pavés de la cité des Vénètes, à Vannes, un trésor de plus de 2 000 ans conservé (OF.fr-1/08/20-11h06)

    Christophe Le Pennec, archéologue référent et responsable des collections d’histoire, d’archéologie, de sciences naturelles au musée de la ville, observe une arche, lieu supposé de la fondation de la ville par les Romains il y a 2 000 ans. Située sur le tracé de l’ancien fleuve, aujourd’hui sous la rue Saint-Nicolas.Christophe Le Pennec, archéologue référent et responsable des collections d’histoire, d’archéologie, de sciences naturelles au musée de la ville, observe une arche, lieu supposé de la fondation de la ville par les Romains il y a 2 000 ans. Située sur le tracé de l’ancien fleuve, aujourd’hui sous la rue Saint-Nicolas.

     

    Les souterrains de Vannes (Morbihan) regorgent de secrets qui témoignent de l’évolution de la ville. Des fondations romaines datées de plus de deux millénaires aux aménagements sous la Révolution française, en passant par les constructions du Moyen Âge, ce patrimoine caché révèle une histoire passionnante.

    Parmi les milliers de pas battant les rues pavées de la cité des Vénètes, à Vannes (Morbihan), combien se doutent que deux mille ans d’histoire restent encore figés sous leurs semelles ? Savent-ils aussi qu’outre celles du port, d’autres eaux coulent dans les souterrains de la belle endormie ? Des pierres gravées de 1669 aux vestiges d’habitations, en passant par l’endroit présumé de la fondation de Vannes, Christophe Le Pennec, archéologue référent de la Ville depuis 1994, raconte ce patrimoine enfoui, invisible… et pourtant si proche. 

    Lieux inaccessibles au public

    La double combinaison est enfilée, les consignes de sécurité passées en revue, tout cela sous le regard bienveillant des agents de la Ville, Jérôme, Christophe et Samuel, les gardiens du temple. S’ils en connaissent les moindres recoins, ils confient que « c’est impressionnant d’y pénétrer pour la première fois ». Un privilège donc, pour ces lieux inaccessibles au public. De la lumière à l’ombre, il est temps de s’engouffrer dans les antres de la capitale morbihannaise et du réseau d’adduction d’eau long d’une centaine de mètres.

     

    Un passage vers le tracé de l’ancien fleuve situé sous le jardin de la préfecture. 

     

    Des canaux témoins de l’évolution de la cité au Moyen Âge

    « Nous sommes sous la place de la Poissonnerie, annonce Christophe Le Pennec. Au XIIIe siècle, cette place était une zone marécageuse. Un talus a alors été construit, et ce terre-plein créé est devenu la place aux poissons. Les deux canaux ici présents témoignent également de l’évolution de la cité au XVe siècle. Le duc Jean IV, puis son fils, a aménagé le sud de la ville, en grignotant du terrain sur le port. Le rempart médiéval a donc été agrandi comme le montre cette maçonnerie. Mais l’un des canaux, débouchant sur la mer, constituait aussi un point faible d’attaque. Ils avaient donc prévu de pouvoir obturer le passage via une herse, dont on voit encore la rainure de chaque côté, pour repousser les envahisseurs. »

     

    Visite des souterrains de Vannes. Sous la place la Poissonnerie.

    Cette maçonnerie jouxte d’ailleurs celle plus irrégulière et récente qui montre les soubassements de la place Gambetta actuelle, quand en 1830, la ville de Vannes a décidé de l’aménager.

     

    Christophe Le Pennec, archéologue référent et responsable des collections d’histoire, d’archéologie, de sciences naturelles au musée de la ville, observe une pierre gravée en 1662 sous la place de la Poissonnerie. 

    « Des femmes et des hommes ont vécu ici »

    Prochain arrêt, les jardins des Remparts. Ici, point d’échelle pour descendre explorer le long ruisseau qui coule sous le quartier proche de Saint-Patern. Pour atteindre le cœur des tunnels, il faut muscler les cuisses et courber l’échine. Une fois sur place, l’eau jusqu’aux genoux, on resterait presque sans voix.

    D’un côté, « nous sommes en bas de la rue du Lieutenant-Colonel Maury, où on peut apercevoir les vestiges de maisons, qui étaient encore en fonctionnement au début du XX e siècle. Des femmes et des hommes ont vécu ici il y a encore peu de temps », témoigne Christophe Le Pennec. Et de l’autre, « on se situe à l’endroit présumé de la fondation de Vannes par les Romains il y a plus de 2 000 ans. Cette arche de pont, que l’on ne peut dater précisément, mais parfaitement conservée, s’appelait Darioretum, qui signifie « le gué bouillonnant », d’après certains érudits. Le premier nom de la ville. C’est aussi le passage obligé entre la colline de Boismoreau et celle du Mené. »

     

    Une maison située sur le tracé de l’ancien fleuve, aujourd’hui sous la rue Saint-Nicolas.

     

    Préservés du temps qui passe

    Le patrimoine vannetais est « considérable, passionnant et riche », conclut Christophe Le Pennec. Et les souterrains de la ville ne font pas exception, à ceci près qu’ils restent cachés, endormis, à l’abri des épreuves du temps.

     

    Une pierre taillée sur le tracé de l’ancien fleuve, aujourd’hui situé sous le jardin de la Préfecture et la rue Saint-Nicolas. 
     
     
     
     
    Yann DOUYÈRE.
     
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