« La crise sanitaire a accentué les difficultés de recrutement au centre hospitalier de Centre-Bretagne. Auparavant, il était difficile de faire venir des médecins. Désormais, la pénurie concerne tous les postes de soignants avec les arrêts maladie, souvent liés à la fatigue due au sous-effectif, les suspensions de contrat de travail et les départs, conséquences de l’obligation vaccinale pour les personnels soignants », constate Sud Santé qui tire la sonnette d’alarme face au nombre croissant de postes vacants.
Et selon le syndicat, cette situation a des répercussions sur l’offre de soins dans les divers établissements dépendants du centre hospitalier. « La direction a annoncé la fermeture du service de soins de suite et réadaptation de Kervenaoël. Les patients sont transférés vers d’autres établissements où leur séjour est écourté. La fermeture provisoire de ce service d’une vingtaine de lits permet de redéployer ailleurs le personnel », souligne Florence Even, la secrétaire du syndicat au centre hospitalier.
« Des réorganisations courantes »
Ce réajustement viserait aussi d’autres services pour répondre aux besoins de personnel. Sud Santé pointe la réduction de dix lits, soit la moitié de la capacité, du service court séjour en gériatrie. Par ailleurs, l’unité Thezac (post-cure gastro-entérologie) du centre hospitalier et le service soins de suite et réadaptation (SSR) de Loudéac n’ont pas rouvert après leur fermeture saisonnière au début de l’été. « Une fois encore, les équipes ont été déployées ailleurs », affirme Christophe Le Cunff, représentant de Sud Santé au CHS-CT du centre hospitalier.
À ces fermetures s’ajoute la pénurie chronique de personnel dans certains établissements, dont les Ehpad. « Il manque une vingtaine d’agents sur les sites de Loudéac et Pontivy », indique Sud Santé. « Ces absences aggravent les conditions de travail déjà compliquées. Le personnel est rappelé sur les jours de repos ou de congés pour combler les absences. Cela se traduit par de la fatigue, des arrêts de travail et une pénurie encore plus pesante », résume Florence Even. Sud-Santé estime le sous-effectif actuel à une centaine de postes sur 1 900. « À terme, il sera difficile de maintenir tous les services ouverts si on n’arrive pas à recruter. C’est inquiétant pour l’avenir de ce bel outil de travail », ajoute la secrétaire du syndicat. De son côté, la direction confirme les fermetures de service, tout en atténuant les tensions. « Il s’agit de fermetures temporaires pour pallier aux difficultés de démographie médicale. Ces réorganisations sont courantes dans les établissements de santé. »
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