« On n’est pas là pour faire la guerre, mais pour dénoncer l’atteinte à nos libertés ». Elizabeth arrive de Malestroit et ne se décrit pas comme antivax. « J’étais présente aux dernières manifestations anti-passe sanitaire et je viendrai autant de fois qu’il le faudra. On ne lâchera rien ». Il est un peu moins de 14 h, mais la place du port de Vannes est déjà bien remplie. Munis de pancartes, des groupes de manifestants descendent des rues annexes pour rejoindre le cortège en train de se former. Au total, plus de 2 500 personnes sont réunies - 2 000 selon la police, 5 000 à 8 000 selon les manifestants. Avec un mot d’ordre : « liberté ». Un mot qui revient en boucle sur le chemin de l’hôtel de ville.
« Touchez pas à nos enfants ! »
Aline et Jean-Pierre* travaillent en restauration sur la Presqu’île de Rhuys. « Si le passe sanitaire est vraiment mis en place, la semaine prochaine, on est tous les deux au chômage ». « La manière de faire du gouvernement est vraiment sauvage », renchérit Elizabeth. « On se bat pour nous, mais surtout pour les générations de demain. Ce n’est pas le monde qu’on veut pour eux », complète-t-elle. Dans la foule, les familles sont nombreuses. Séverine, 41 ans, vient de Lorient avec son mari et sa fille. Sur sa pancarte, « #sans étiquette politique » souligne une citation de Victor Hugo. « On ne descend pas habituellement dans la rue, mais là, ce qu’il se passe, c’est grave, s’insurge-t-elle. On n’est ni gilet jaune, ni antivax, ni complotistes. Mais si on est là, c’est parce qu’on grignote peu à peu nos libertés, et surtout celles de nos enfants ».
« La police avec nous ! »
15 h. À peine arrivé au port, le cortège repart en direction de la mairie. Jérémy donne le rythme de la marche à l’aide de son sifflet. « Les forces de l’ordre nous donnent la possibilité de faire un second tour pour exprimer notre colère », explique-t-il. « Vous pouvez faire un sit-in devant la Poste », ajoute les deux agents de police qui encadrent la tête de la marche. « Ils font un travail fantastique », témoigne Sylviane Roullet, l’organisatrice du jour. Comme pour lui donner raison, les manifestants se mettent à applaudir. « Bravo à la police. La police avec nous ! », scandent-ils avant d’entonner La Marseillaise, suivi de La Tribu de Dana.
Le cortège se divise peu avant 16 h. La tête prend la direction du port, le reste entame un tour dans l’hypercentre. « Bravo Bretons ! », scande une passante le poing levé. Des notes de biniou s’échappent de l’esplanade. Sylviane Roullet débriefe avec un manifestant avignonnais. « La semaine prochaine, faudra penser à prendre un mégaphone », se note-t-elle, bien décidée à poursuivre la mobilisation. Le reste du groupe arrive. Une poignée de participants tente de rameuter du monde sur la préfecture et fait chou blanc. La manifestation restera pacifique. Et se soldera par des applaudissements, avec toujours ce même mot d’ordre : « Liberté ! ».
* Les prénoms ont été modifiés.
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