• À Brest, « les ralentisseurs, cela devient intolérable ! » pour les conducteurs de bus. ( LT.fr - 27/04/21 - 17h30 )

    Sophie Lannuzel, conductrice, montre un ralentisseur, certes doux « mais que l’on sent tout de même au volant d’un bus », suivi d’un rond-point, devant Le Quartz, désigné par Luc Daniel, de la CFDT BiSophie Lannuzel, conductrice, montre un ralentisseur, certes doux « mais que l’on sent tout de même au volant d’un bus », suivi d’un rond-point, devant Le Quartz, désigné par Luc Daniel, de la CFDT Bibus. 

    Des chauffeurs de la compagnie de transports en commun Bibus vont manifester ce mardi contre la multiplication des ralentisseurs, voire des ronds-points, à Brest. Ils les tiennent pour responsables de maux de dos, notamment.

    Ce n’est pas la première fois que des employés de Bibus protestent contre les ralentisseurs à Brest. À la mi-février 2011, il y a dix ans, certains avaient même sorti la tractopelle pour en racler un en goudron, rue Victor-Eusen, à Saint-Pierre. « Les derniers ralentisseurs installés sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase », estime Luc Daniel, de la CFDT Bibus, qui s’appuie sur un décret du 27 mai 1994 les interdisant sur les lignes régulières de bus. « Une tolérance s’est instaurée, mais cela devient intolérable ! », estime-t-il. « Route de Paris, il y en a maintenant tous les 30 m ! À Saint-Marc, il y en a un, on dirait une marche d’escalier. Nous demandons à la Métropole de mettre un terme à cela… ».

    Lombalgies, troubles musculo-squelettiques

    Et il n’est pas question que du confort des conducteurs de bus, mais aussi de leur santé. Depuis 2016, selon la CFDT Bibus, l’absentéisme a augmenté de 4 à 15 %. Ces ralentisseurs et les ronds-points (notamment parce qu’il faut davantage tirer sur le volant) font partie des causes. Les lombalgies, par exemple, se font plus fréquentes. « À Brest, nous étions l’un des réseaux où il y avait le moins d’arrêts maladie, mais nous avons rejoint tout le monde », regrette Claude, un conducteur. « Et puis les voitures ralentissent (avec également la limitation à 30 km/h), alors nous faisons nos parcours moins vite, tandis que la direction raccourcit nos temps de parcours. On ne peut plus avoir de pause, parfois, en bout de ligne ». « Ces temps sont infaisables. Et on ramasse les secousses », ajoute Sophie Lannuzel, qui conduit des bus et trams depuis dix-sept ans.

    Les soufflets abîmés

    Un autre problème se pose : les bus articulés voient leur soufflet s’abîmer du fait des passages sur certains ralentisseurs. Il faut les réparer ou les changer plus souvent. Christophe, avec qui nous avons embarqué, explique que les batteries des bus électriques seront protégées à l’aide de sabots. « Mais cela durera un temps : le sabot risque de s’abîmer vite »…

    La solution, pour eux, pour éviter tous ces désagréments, ce sont les coussins berlinois, ces surélévations souvent rouges, fixées au sol : l’écartement des roues des bus leur permet de les passer sans encombre, il n’y a pas de frottement en dessous, tandis que ces aménagements remplissent leur office de ralentissement des voitures.

    Source : https://www.letelegramme.fr

    Auteur : David Cormier

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