90 % des salariés de l’usine Petit Navire à Douarnenez (Finistère) ont fait grève ce vendredi 6 novembre 2020.
« En France, on relocalise et Petit Navire délocalise », blâme Gurwan Martin-Mériadec, délégué CFE-CGC et membre du comité social et économique (CSE). Ce vendredi matin, sur le site de Petit Navire, à Douarnenez (Finistère), l’usine de production est à l’arrêt. 90 % des salariés sont postés depuis 4 h 30. Ils y resteront jusqu’à minuit. 75 % des commerciaux ont aussi emboîté le pas. Tandis que six salariés continuent de travailler au conditionnement.
Le 14 octobre, des salariés s’étaient déjà rassemblés pour manifester contre le projet d’externalisation du service comptabilité en Inde, entraînant sept licenciements, dont des agents de maîtrise et des cadres avec plusieurs années d’ancienneté. Depuis, les échanges avec la direction tournent dans le vide.
Le CSE se bat pour obtenir des compensations à destination des salariés licenciés. En vain. « La direction ne veut rien entendre. Elle se contente du minimum légal », dénonce Pascal Herledant, membre du CSE.
Quel avenir pour Petit Navire à Douarnenez ?
Un motif économique et de compétitivité inexplicable pour le CSE, à en voir les bénéfices tirés par le groupe Thaï Union. « En 2019, le groupe a fait 140 millions d’euros de bénéfices et les établissements Paul Paulet, 29 millions de bénéfices », rétorque David Gueguen, secrétaire du CSE.
Les 300 salariés des établissements Paul Paulet, dont Petit Navire est la marque, voient flou quant à leur avenir. « On supprime sept postes à Douarnenez, une trentaine en Europe. À qui le tour ? », déplore Lucas Hervé, délégué CFDT. « Il y a une grande incertitude sur l’avenir de l’entreprise et sur l’ensemble des services », ajoute Gurwan Martin-Mériadec.
« Quel va être le prochain service externalisé ? La production ? Le service client ? Le marketing ? » s’interroge-t-il. Une question laissée sans réponse par la direction.
Le 13 novembre, le CSE rendra une décision consultative sur le projet de réorganisation et le système d’accompagnement. Les salariés et syndicats comptent maintenir cette mobilisation jusqu’au bout.
Timothy GAIGNOUX
source: https://www.ouest-france.fr/