• À Douarnenez, un samedi de puissantes paroles féministes (LT.fr-6/03/21-14h20)

    Les prises de parole ont alterné avec les chants. Les prises de parole ont alterné avec les chants.

    Textes et chants militants ont marqué la Journée internationale pour les droits des femmes, ce samedi, à Douarnenez.

    « Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère ! » En arrivant, ce samedi, sur la place des Halles de Douarnenez en chantant ce slogan, ce collectif a donné le ton d’une matinée militante. Dans le cadre de la Journée internationale de lutte et de grève pour les droits des femmes, qui se tient le 8 mars, le Planning familial de Douarnenez invitait les femmes partageant ses valeurs à venir s’exprimer par des chants et des textes. Outre les participantes, plusieurs dizaines de personnes ont assisté à ce rendez-vous rythmé, parfois festif mais toujours déterminé.

    « Le féminisme n’a jamais tué personne »

    Le Planning avait voulu mettre en avant les « premières de corvées » éprouvées par la crise sanitaire. « L’épidémie a mis en lumière que les femmes étaient au front, en première ligne à travers différentes professions et aussi à la maison », indique l’association. Elle était dans la rue pour « s’élever contre l’exploitation des femmes, pour réclamer la revalorisation des métiers à prédominance féminine et de réelles hausses de salaires ». Ou encore « contre notre exploitation, pour l’égalité salariale femmes-hommes et revendiquer un réel partage des tâches domestiques ». Les questions de discrimination dans toutes leurs dimensions, de violences sexuelles et d’avortement (pour un délai légal étendu au-delà de douze semaines) ont aussi été évoquées.

    Le drame du Guatemala

    L’émotion est montée d’un cran lorsqu’une jeune militante a pris la parole pour évoquer le drame du 8 mars 2017 au Guatemala, où elle se trouvait à l’époque. Pendant que des centaines de femmes défilaient dans les rues de la ville de Guatemala pour revendiquer leurs droits, à quelques kilomètres de là, 56 jeunes filles brûlaient vives dans un centre de protection de la jeunesse, provoquant la mort de 41 d’entre elles. Sous les yeux indifférents des forces de l’ordre, qui les retenaient dans une salle de classe dont les dimensions ne dépassaient pas les 47 m². La justice n’a toujours pas été rendue, dénonce l’auteure de ce texte, qui au nom des victimes clame : « Ne nous laissez pas mourir pour rien ».

    Entre les chants, plusieurs cas de victimes ont été abordés. Comme celui d’Alexandra Richard à Rouen. Condamnée en novembre à dix ans de prison pour homicide volontaire, après avoir mortellement tiré sur son conjoint violent en 2016, elle ne bénéficiera pas d’une remise en liberté d’ici son procès en appel. Ou encore celui de Jennifer, une femme trans’incarcérée à la maison d’arrêt de Toulouse depuis plus de trois mois, pour des faits de tentative d’homicide volontaire sur un homme qu’elle accuse de viol.

    Le rassemblement de Douarnenez aura duré une bonne heure, et les discussions se sont longuement poursuivies. Un mot d’ordre revenait souvent : « Le féminisme n’a jamais tué personne ».

    Rodolphe POCHET

    source: https://www.letelegramme.fr/

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