L’imposant et joyeux mais déterminé cortège, qui a sillonné le centre de Lorient, était ouvert par six Marianne. 

La sixième mobilisation contre le passe sanitaire a encore réuni 1 200 personnes ce samedi 21 août 2021, à Lorient (Morbihan). Dans le cortège, des salariés et des parents inquiets.

Ce passe sanitaire ne colle pas, il monte les gens les uns contre les autres, lâche JM​. Ce septuagénaire soigné, dont on ne saura s’il est vacciné ou pas, ajoute : C’est la seule raison qui m’amène ici. Mais un seul drapeau d’un syndicat ou d’un parti politique et ma femme et moi quittons le cortège​, très disparate quant à sa composition.

Quelques drapeaux flottent pourtant dans le bel air lorientais (Morbihan) ce samedi 21 aoûit 2021 après-midi. Des drapeaux bretons et français, dont un siglé de la croix de Lorraine, colorent un cortège fort de 1 200 personnes – un millier selon la police – ouvert par six Marianne. On marche au son de liberté / résistance​, joyeusement mais fermement scandé en rythme à l’aide d’un sifflet, d’un tambourin et même d’une poêle à frire… Les porteurs de masque sanitaire, en revanche, demeurent très minoritaires.

En arrêt depuis une semaine

Déjà présents lors du rassemblement matinal à Lanester, Benoît et Patrick, qui travaillent dans le médico-social dans le pays de Lorient, refusent d’être vaccinés. C’est l’obligation qui nous dérange. ​Leur direction leur impose de l’être d’ici la mi-octobre. Nous sommes en arrêt maladie depuis une semaine, nous n’avons pas d’autre solution.

Retoqué par son médecin traitant, un pro vaccination à qui j’ai dit la vérité, il est allé voir un autre généraliste à qui il a décrit son état anxiogène. S’il espère que le passe soit levé, dans le cas contraire lui et son collègue envisagent de démissionner, de changer de travail. Et d’attaquer notre employeur devant les Prud’hommes​.

Au terme du défilé en ville, les manifestants ont gagné le parc Jules-Ferry pour partager « un goûter apéro sauvage » ponctué de chants et de danses. 

« Je les retirerai de l’école »

Kinésithérapeute, Jean-Louis entend aussi faire valoir le libre arbitre : au-delà du passe sanitaire et de la vaccination, c’est la liberté de chacun qui est en jeu. Un message que trois femmes interrogées sur le parcours intègrent d’abord en tant que mères : Mes enfants et moi ne devons pas devenir des parias alors que nous prenons cette décision (N.D.L.R. : de ne pas nous faire vacciner) pour notre santé, assène Jessica, 36 ans.

Deux drapeaux tricolores en mains, Cécile, 41 ans, n’envisage pas une seconde d’envoyer (ses) enfants au vaccinodrome, quitte à les retirer de l’école. Maïwenn ne dit pas autre chose : C’est le fait qu’on veuille toucher à nos petits qui m’a fait sortir du bois. Si on veut les vacciner, je suis catégorique : ils ne retourneront pas en classe. Un avis que partage leur père ? Il n’a pas le choix. Il suit.

Yvan DUVIVIER

source: https://www.ouest-france.fr/