Malgré la multiplication des villes où étaient programmées des manifestations, le cortège de Vannes ne s’est pas clairsemé. Ils étaient 3 200 dans la rue contre le passe sanitaire ce samedi.
Souvent les manifestations ont un peu de retard au démarrage. Pas ce samedi. Comme si les anti-passe sanitaire avaient hâte de montrer leur mobilisation. Pour ce quatrième samedi, ils étaient encore plus nombreux que les semaines précédentes : plus de 3 200 selon notre comptage. 10 000 selon Bertrand Deléon, qui se réjouissait devant l’hôtel de ville de la « troisième plus grosse manifestation à Vannes après la Libération et Charlie ».
Et à 14 h tapantes, le cortège s’est élancé du port vers la rue Thiers pour deux tours de l’intra-muros, et un peu plus. Après un sit-in place Gambetta, la rue a été rendue à la circulation vers 17 h, sans incidents.
Pendant environ une heure, quelques dizaines de manifestants sont restés place Gambetta, avant de rendre la rue à la circulation vers 17 h à la demande des forces de l’ordre.La situation des enfants
La validation de la loi par le Conseil Constitutionnel n’est sans doute pas pour rien dans cette nouvelle hausse de la mobilisation. Pierre (*), à la chevelure grisonnante, fait partie des Vannetais pour qui ça a été la goutte d’eau. « Je ne suis pas un habitué des manifestations, sauf culturelles », témoigne-t-il, dans la rue pour la première fois. « Je suis pour l’harmonie. Mais là, on monte une partie de la population contre l’autre. Jean-Michel Blanquer parle d’évincer les élèves, on va suspendre la solde des soignants. C’est d’une grande violence ! Et où sont les débats contradictoires ? A-t-on encore le droit de réfléchir ? »
Pour leur quatrième samedi de mobilisation, les anti passe sanitaire étaient plus de 3 200 dans les rues de Vannes, ce 7 août.Annie (*) aussi était là pour la première fois. « Je serais venue, mais je travaillais, en pharmacie. Moi, je suis pour le masque et les gestes barrière », explique-t-elle. « On a bien vu que ça marchait cet hiver. On est en rupture de test, il n’y a pas de rendez-vous pour la vaccination et on impose un passe, en pleines vacances. Et pour les enfants aussi ! Non ».
Comme eux, beaucoup étaient là sans bannière. Dans le cortège familial et particulièrement hétérogène, flottaient néanmoins des drapeaux tricolores, le drapeau indépendantiste breton, un drapeau chouan ou une pancarte estampillée Civitas. Le mot d’ordre, lui, était, « Liberté », scandé par la foule, avec, entre autre également « Commerçants ou policiers avec nous » selon le lieu.
Pour leur quatrième samedi de mobilisation, les anti passe sanitaire étaient plus de 3 200 dans les rues de Vannes, ce 7 août.Nouveau rendez-vous le 14
Magali, elle, portait pour la deuxième fois son panneau : « Pro et anti vax, unis contre le pass ». Elle aussi était une des rares à porter un masque. « J’ai des personnes à risque autour de moi. Mais j’estime qu’à 44 ans, je ne suis pas assez vieille pour devoir me faire vacciner. Je ne suis pas contre les vaccins, mais contre l’imposition d’un passe discriminatoire ». Exerçant une profession libérale, elle voit arriver la contrainte pour pouvoir continuer à travailler.
C’est d’ailleurs pour cela que le rassemblement de samedi prochain pourrait partir du port vers le siège de l’ARS (Agence régionale de santé), boulevard de la Résistance. « C’est un symbole fort pour les soignants, les pompiers… », expliquait Bertrand Deléon, organisateur de la première manifestation.
(*) Les prénoms ont été modifiés.
source: https://www.letelegramme.fr/