Roland Guilcher, délégué syndical CGT à Naval Group, site de Brest.

Les employés de Naval Group et de diverses entreprises extérieures intervenantes sur le site ne travaillent plus depuis mardi 15 octobre 2019. Ils demandent une augmentation de leurs primes et une meilleure prise en compte de leurs conditions de travail.

Trois questions à…

Roland Guilcher, délégué syndical CGT Naval Group à Brest.

Pour quelle raison êtes-vous en grève depuis mardi 15 octobre 2019 ?

Principalement pour des revendications salariales. Il y a un vrai malaise. La pression monte depuis plusieurs mois déjà. Nous avons eu des réunions depuis mardi avec la direction de Naval Group, mais nous avons l’impression de nous heurter à un mur. Il n’y a pas de prise en compte des spécificités d’exercice de notre métier sur le site de L’Ile-Longue, lieu stratégique de la force de dissuasion française.

Sans trahir votre devoir de réserve, pouvez-vous préciser quelles sont-elles ?

Nous avons beaucoup de contraintes de travail et des conditions de vie sur le site bien particulières avec des expositions au plomb, au radon, à l’amiante… Pour les gens de la pyrotechnie, on rajoute une exposition aux rayonnements ionisants. De plus, les personnels de droit privé de Naval Group et certains sous-traitants n’ont pas accès au décret amiante qui permet un départ anticipé à la retraite du salarié. La question de l’attractivité du site se pose.

Concrètement, que demandez-vous ?

Nous voulons une prime supplémentaire de 170 € net par mois, pour chaque salarié. Nous sommes surpris par l’ampleur du mouvement qui est très suivi par 70 à 80 % des personnels qui travaillent pour Naval Group à L’Ile-Longue. Aujourd’hui, nous avons été reçus à la Préfecture par le chef d’état-major de l’Amirauté. Nous espérons qu’il fera pression sur Naval Group. Le travail est arrêté. Sans vraie négociation, nous ne retournerons pas travailler.

La direction de Naval Group apporte ces précisions :

« Nous sommes conscients qu’il existe des contraintes inhérentes aux déplacements et à l’activité sur l’Ile Longue. Naval Group est ouvert au dialogue afin de trouver des améliorations possibles, notamment en matière de qualité de vie au travail, pour limiter l’impact de ces contraintes. C’est pour cela que nous avons proposé une réunion à l’ensemble des organisations syndicales représentatives de l’entreprise le 23 octobre. »

Sabine NICLOT-BARON.

source: https://www.ouest-france.fr/