• Kervignac. Oui au projet de méthaniseur, mais sous conditions (OF.fr-26/08/20-17h58)

    Élodie Le Floc’h, la maire de Kervignac, lis un résumé du projet d’usine de méthanisation lors du conseil municipal du 25 août.Élodie Le Floc’h, la maire de Kervignac, lis un résumé du projet d’usine de méthanisation lors du conseil municipal du 25 août.

    Le conseil municipal de Kervignac a donné un avis favorable sous certaines conditions, mardi 25 août 2020, au projet d’usine de méthanisation porté par six agriculteurs.

    « Ça fait sept ans que je siège au conseil, je n’ai jamais vu autant de monde » , lance un élu pendant les débats du conseil municipal de Kervignac, mardi 25 août. Les habitants de la commune se sont déplacés en masse pour ce conseil municipal et les membres du collectif GAZpard en tête. Ils arborent un autocollant sur leur vêtement : « Non au projet de méthanisation ! »

    Porté par six agriculteurs locaux implantés dans douze communes environnantes, le projet consiste en l’installation, à Lothuen, d’une unité de production de biométhane à partir d’intrants agricoles : lisier, fumier et végétaux. La quantité de matière entrante est évaluée à 64 tonnes par jour. Le gaz produit sera directement injecté dans le réseau GRDF et les agriculteurs recevront du digestat pour nourrir leur terre.

    La maire de Kervignac, Élodie Le Floc’h, avance à pas feutré sur le sujet. Après avoir lu un résumé du projet, elle ne cessera de marteler au cours des débats : « L’avis du conseil n’est pas obligatoire ! Le projet d’installation d’une unité de méthanisation dépend d’autorisations préfectorales. » Le permis de construire a déjà été déposé depuis le 22 novembre 2019. 

    « Des risques pour l’environnement »

    Sébastien Seguin, conseiller de l’opposition, se positionne contre. Il sera le seul à le faire publiquement. Il pointe un projet mal défini et de possibles risques pour l’environnement et les cours d’eau, « comme le montre l’actualité à Châteaulin, dans le Finistère ». Il s’inquiète aussi d’une possible dévaluation et une perte d’attractivité de la commune.

    Le débat s’anime et la maire reprend la main. Elle livre son analyse du dossier agrémenté de son retour d’expérience, deux visites d’unités de méthanisation. Le bruit ? « Celui d’un sèche-cheveux » Les odeurs ? : « Le lisier arrivera dans un contenant étanche, il n’y aura pas d’odeurs. Il y en aura en revanche pour le fumier, mais il sera frais, donc moins odorant. »

    23 pour sous conditions, 4 contre, 1 nul

    Élodie Le Floc’h invitera le conseil à voter « pour, sous cinq conditions » : le projet ne doit pas entraîner une production dédiée de déchets pour alimenter le méthaniseur, il se fera en concertation constante entre porteurs élus et riverains, des protocoles de sécurité et la mise en place d’un plan de circulation devront être établis. Enfin, une étude de raccordement de gaz devra se faire en partenariat avec la commune.

    Un avis favorable au projet sera émis, avec 23 votes « pour sous conditions ». À la sortie du conseil, Tatiana Leroy, référente du collectif GAZpard jugeait ces conditions : « bonnes mais insuffisantes face aux nombreuses incohérences du projet, notamment sur le nombre de communes impactées sur le projet ».

    Maël JOUAN

    source: https://www.ouest-france.fr/

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