Fermeture de lits l’été, manque de personnels, pénurie de médecins et Smur : le comité des usagers de l’hôpital s’alarme de l’état de l’offre médical dans le pays de Douarnenez.
« On a actuellement 17 lits fermés, en principe provisoirement », commence Yves Jardin, président du comité des usagers de l’hôpital. L’hôpital de Douarnenez compte 115 lits au total. Déjà au début du mois, la CGT de l’hôpital alertait sur ces fermetures temporaires pendant l’été alors que la fréquentation augmente. Pour rappel, l’hôpital de Douarnenez a connu, en juillet, 17 jours en tension, c’est-à-dire en surcharge de patients, contre seulement deux en juillet de l’année dernière. « Tout au long l’année, il y a en moyenne 40 passages aux urgences par jour », reprend Yves Jardin. « L’été on monte à 70. Nous, ce qu’on demande c’est qu’il n’y ait pas de suppressions de lits provisoires ou non, ni l’été ni à aucun autre moment de l’année ». Ce problème n’est pas spécifique à la cité penn sardin, selon le président du comité. « Aux urgences de Saint-Brieuc, ils ont déclenché une grève pour demander plus de lits ». Les médecins urgentistes en grève ont décidé de poursuivre leur mouvement jusqu’au 15 septembre.
Douarnenez, toujours à la recherche de médecins
« On constate aujourd’hui qu’aux urgences on a des temps d’attente assez longs », observe Yves Jardin. « Ça peut aller jusqu’à six heures ». Pour le président de l’association, c’est dû à un manque de personnels et de lits, « une situation qu’on retrouve partout en France », estime Yves Jardin. « Il n’y a pas eu d’appel à candidatures de la part de l’administration de l’hôpital pour recruter des infirmiers et aides soignants. À cela se sont ajoutées très peu de candidatures spontanées », remarque-t-il. Pour Anne-Marie Leschevin, ancienne infirmière militante active du comité, c’est aussi l’absence de possibilité de rendez-vous chez les médecins généralistes qui amènent de plus en plus de personnes aux urgences.
« Il n’y a pas assez de médecins, donc les consultations sont saturées », témoigne-t-elle. La communauté commune compte 19 000 habitants pour onze médecins ; 10 à Douarnenez et un à Pouldergat. Déjà en 2018 la mairie avait distribué 10 000 sets de table pour remédier à la pénurie de médecin. « On peut en sourire mais ces appels des maires dénotent d’une situation grave », estime Yves Jardin.
La solution des centres de santé
Le comité des usagers de l’hôpital émet une solution qui existe déjà dans d’autres départements : les centres de santé. Des composantes différentes des maisons médicales puisque les médecins y exercent en tant que salariés et non pas en libérale.
« Beaucoup de jeunes médecins ne veulent plus exercer en libérale »
« Plusieurs formules sont possibles, reprend Jean-Louis Griveau. Ça peut être porté par une collectivité locale ou par une coopérative par exemple. C’est le cas à Hennebont. Beaucoup de jeunes médecins ne veulent plus exercer en libérale et cherchent des postes en salariat ». Une proposition repoussée par l’ancienne majorité « au motif que ça allait coûter cher à la collectivité, se souvient Jean-Louis. Mais dans le cadre d’un centre de santé ça ne coûte pas d’argent à la collectivité locale puisqu’il y a un accord avec l’assurance maladie. La recette principale vient de là ».
Le comité souhaite également un retour d’une ligne autonome du Smur la nuit et le week-end pour Douarnenez et le Cap-Sizun. Depuis juin 2018, la ligne est prise en charge par Quimper.
Loeiza Larvor
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