• Pêche : le casse-tête d’un nouveau partage des eaux (LT.fr-14/10/20-6h)

    Le Marmouset III, chalutier de la Scopale, à Boulogne-sur-Mer, lors d’une pêche en Manche.Le Marmouset III, chalutier de la Scopale, à Boulogne-sur-Mer, lors d’une pêche en Manche.

    Que peut-il se passer pour les pêcheurs français, belges, hollandais… si leurs zones de pêche habituelle dans les eaux anglaises venaient purement et simplement à disparaître par l’effet d’un « no deal » entre Londres et Bruxelles ? Où iraient-ils pêcher ? Quelles seraient les nouvelles concurrences ?

    Il n’y a pas que les pêcheurs français à s’inquiéter des effets du Brexit. Les Belges aussi. « Notre flotte a une longue tradition de pêche dans les eaux britanniques. Aussi petite qu’elle soit (65 navires professionnels), elle tire 50 % de ses revenus de la zone économique exclusive et de la zone des 12 miles (ndlr : côtière) », explique la vice-ministre présidente de la région flamande, Hilde Krevits.

    La pêche au maquereau dans le Cotentin s’annonce complexe

    Par exemple, dans la zone maritime, à moitié britannique, qui va du Cotentin à Zeebrugge, l’Union européenne a autorisé, en 2020, la capture de 40 000 tonnes de maquereau. Sur ce total, les Belges s’en sont vus alloués environ 20 % ; les Français, 25 % ; les Néerlandais ; 40 % ; et les Britanniques, 10 %. Le problème posé par la revendication de « souveraineté » de Londres, au mépris des droits de pêche historiques, se pose, de façon plus ou moins aiguë, dans chacune des quelque dix zones de pêche concernées, littéralement traversées par la limite de la zone économique exclusive britannique.

    En Manche Est, des 2 800 tonnes de sole que les pêcheurs européens étaient autorisés à débarquer en 2020, 20 % revenaient aux Britanniques, le reste aux Belges (pour un tiers) et aux Français (pour deux tiers). Tout comme les Français, les Belges disposent d’importants quotas de plie, de sole, de cabillaud en Manche et en mer celtique.

    Les stocks de poissons seront mis sous pression

    Que se passera-t-il si les Britanniques ferment carrément leurs eaux, comme ils menacent de le faire en cas de « No deal », ou revendiquent simplement un quota plus important pour eux ? Hans Polet, chercheur à l’ILVO, l’Ifremer belge, anticipe d’ores et déjà le risque que « la pression sur les stocks de poissons augmente » mécaniquement dans les eaux européennes. « Pêcher dans d’autres eaux n’est pas aussi simple que de juste envoyer les bateaux dans une autre direction », note Hilde Krevits.

    Hans Polet prévoit toutefois que les conséquences du Brexit soient globalement moins lourdes pour les armements néerlandais, dont « 95 % des quotas » sont en mer du Nord. Leurs navires pourraient toutefois se rabattre, dans la Manche, sur les espèces hors quotas, comme le mulet, le grondin ou la limande. Cela se fera « au détriment de l’habitat et des écosystèmes « et « ne veut pas dire que les bateaux resteront profitables pour autant », dit-il.

    Les Belges n’excluent pas une action en justice

    L’économiste Chris Williams, auteur d’une étude sur la distribution des quotas entre pêcheries européennes, rappelle que renégocier des quotas dans l’urgence est une gageure. « Il a fallu sept ans » après les adhésions britannique et irlandaise à la Communauté économique européenne, « pour s’entendre sur les droits historiques », rappelle-t-il.

    La semaine dernière, Hilde Krevits a adressé au négociateur Michel Barnier une charte datant de 1666 par laquelle le roi Charles II a accordé aux pêcheurs de Bruges des droits « éternels » de pêche dans les eaux britanniques. C’est « un privilège bilatéral auquel nous recourrons s’il apparaît que l’accès… pour la flotte belge est sérieusement compromis », explique le gouvernement flamand, quitte à aller devant les tribunaux.

    Florence Autret, correspondante du télégramme à Bruxelles

    source: https://www.letelegramme.fr/

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