Créé en 2018 à l’initiative du Mouvement de la Paix et de l’Université européenne de la Paix (UEP), le Collectif pour l’interdiction des armes nucléaires du Finistère (Cian 29) regroupe une quinzaine d’organisations politiques, syndicales et associatives. Comme son nom l’indique, son credo est de construire « un avenir résolument humain, libéré de la menace périlleuse que fait courir à l’humanité le maintien et la modernisation d’un arsenal atomique ».
Premier rassemblement post-Tian
Dans cette optique, le Cian 29 organise une nouvelle fois une marche et un rendez-vous au sommet du Menez Hom pour exiger la fin de l’arme nucléaire, vendredi 6 août, jour anniversaire du « crime contre l’humanité » d’Hiroshima (1945) – le bombardement atomique de Nagasaki, le 9 août 1945, sera également commémoré. Pourquoi le Menez Hom ? « Parce qu’il est l’un des sommets du département, et qu’il surplombe la rade de Brest et l’île Longue [la base opérationnelle des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la marine française] », explique Roland de Penanros, membre de l’UEP.
Le missile en carton confectionné par le collectif sera de la partie.Ce rassemblement sur la presqu’île de Crozon aura, cette année, une saveur particulière, puisqu’il sera le premier du genre à se dérouler après l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction des armes nucléaires (Tian), le 22 janvier 2021. « Ce traité avait été signé aux Nations unies en 2017, rembobine Roland de Penanros. À l’époque, 122 pays sur 193 y étaient favorables, soit la très grande majorité de la population mondiale. Et à partir du moment où 50 pays l’avaient ratifié [un seuil franchi en octobre 2020, ndlr], il faisait office de loi au regard du droit international ».
Les 50 villes françaises qui soutiennent le Traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires, dont Paris et Lyon.8 969 € par minute
Problème : les États dotés de l’arme nucléaire, dont la France, « ont complètement boycotté cette démarche ». « Si nous n’étions pas là, personne, dans notre pays, ne saurait que cette arme a été mise au ban de la société internationale », estime Roland de Penanros. À moins d’un an des élections présidentielle et législatives, le Cian 29 entend donc (ré) alerter les élus et la population, dans l’espoir d’un processus de démantèlement. En rappelant, pour conclure, que l’État français a dépensé 8 969 € par minute pour des armes nucléaires, en 2020…
Pratique
Vendredi 6 août : ouverture de l’espace militant pour le désarmement nucléaire au sommet du Menez Hom (à 16 h) ; marche vers le sommet, depuis la stèle de la Résistance au parking de Sainte-Marie (17 h-18 h) ; pique-nique, agora et animations (18 h 30- 21 h 30).
Jeremy Goujon
source: https://www.letelegramme.fr