• Contre-feux - par Jacques Sapir (11 août 2015)L’accord auquel la Grèce et ses créanciers semblent être arrivé aujourd’hui, mardi 11 août, après de longues négociations est un mauvais accord. Les 85 milliards qui sont prévus dans cet accord sont, aujourd’hui, largement insuffisant. Il ne pouvait en être autrement. Car ce texte est la conclusion logique du diktat imposé le 13 juillet 2015 par les créanciers à la Grèce. Et, ce diktat n’a pas été conçu dans l’objectif d’apporter un réel secours à la Grèce, même au prix d’énormes sacrifices, mais uniquement pour humilier et déconsidérer politiquement son gouvernement. Ce diktat est le produit d’une vengeance politique et n’a aucune rationalité économique.

    Les doutes sont d’ores et déjà présent sur cet accord qui doit être ratifié d’ici le 20 août. Il a été longuement dénoncé dans diverses colonnes[1]. Il va accroître l’austérité dans un pays dont l’économie est en chute libre depuis les manœuvres de la Banque Centrale Européenne à partir du 26 juin dernier. L’accroissement des prélèvements fiscaux est un non-sens dans une économie en récession. Il faudrait, au contraire, injecter massivement de l’argent dans l’économie pour faire repartir la production. Tout le monde le sait[2], que ce soit le gouvernement grec ou ses créanciers. Pourtant ces derniers persévèrent dans l’erreur. Pourquoi ?

    La responsabilité de l’Allemagne

    On pointe souvent la responsabilité de l’Allemagne. De fait, ce pays entend lier cet accord à une stricte conditionnalité et ceci alors que les conditions mises aux précédents plans d’aides qui ont été signés depuis 2010 ont abouti à une chute de 25% du PIB et à une explosion du chômage. De même, l’Allemagne entend imposer une importante réforme des retraites à Athènes, alors que ces mêmes retraites jouent le rôle d’amortisseur à la crise dans un pays où les transferts intergénérationnels remplacent des allocations chômage désormais très faibles. Cela reviendra à appauvrir un peu plus la population, et à provoquer plus de récession. Enfin, l’Allemagne veut encore imposer de larges privatisations. Il est clair que ces dernières permettraient aux entreprises allemandes, qui sont loin d’être blanc-bleu sur la Grèce (la filiale grec de Siemens est au cœur d’un immense scandale fiscal) de continuer une liste d’achat à bon marché. On le voit, l’incompétence semble donner la main au cynisme.

    La responsabilité de l’Allemagne est évidente. En fait, le seul espoir – si la Grèce doit rester dans la zone Euro – serait d’annuler une large part, de 33% à 50%, de la dette grecque. Mais, de cela, le gouvernement allemand ne veut rien savoir et ceci au moment où il apparaît qu’il a tiré de larges profits de la crise grecque comme le reconnaît un institut d’expertise allemand[3]. Il y a cependant dans l’obstination meurtrière du gouvernement allemand envers le peuple grec quelque chose qui va bien au-delà d’un attachement aux « règles » d’une gestion très conservatrice ou des intérêts particuliers. En fait, le gouvernement allemand entend punir le peuple grec pour avoir porté au pouvoir un parti de gauche radicale. Il y a ici une volonté clairement politique et non économique. Mais, le gouvernement allemand veut aussi faire de la Grèce un exemple afin de montrer, en regardant en direction de l’Italie et de la France comme le note l’ex-Ministre des finance Yanis Varoufakis[4], qui est le chef dans l’Union européenne. Et cela est des plus inquiétant.

    Les déclarations de Romano Prodi

    Dans ce contexte, les déclarations de M. Romano Prodi dénonçant dans un journal conservateur de la Vénétie, Il Messagero, ce qu’il appelle le « blitz allemand » doivent être regardées avec attention[5], mais aussi avec une certaine méfiance. Quant Romano Prodi, dont il faut rappeler qu’il fut président de la Commission européenne et Premier-ministre de l’Italie, dénonce le comportement du gouvernement allemand en considérant que ce dernier met en cause le fonctionnement même de la zone Euro, il y a peu à redire. Mais, ce comportement critiquable n’est nullement analysé dans ce qu’il révèle. Certes, le gouvernement allemand, dans la forme comme dans le fond, est en train de détruire la zone Euro. Mais, s’il le fait c’est qu’il n’a guère le choix. En effet, agir différemment reviendrait à accepter ce que propose implicitement Romano Prodi, soit une organisation fédérale de la zone Euro. Or ceci n’est pas possible pour l’Allemagne. Si l’on veut que la zone Euro ne soit pas ce carcan qu’elle est aujourd’hui qui allie la dépression économique à des règles austéritaires, il faudrait en effet que les pays du Nord de la zone Euro transfèrent entre 280 et 320 milliards d’euros par an, et cela sur une période d’au moins dix ans, vers les pays d’Europe du Sud. L’Allemagne contribuerait à cette somme sans doute à hauteur d’au-moins 80%. Cela veut dire qu’elle devrait transférer de 8% à 12% de son PIB, selon les hypothèses et les estimations, tous les ans. Il faut dire ici que ceci n’est pas possible. Tous ceux qui entonnent le grand lamento du fédéralisme dans la zone Euro avec des sanglots dans la voix ou avec des poses martiales n’ont pas fait leurs comptes ou bien ne savent pas compter. On peut, et on doit, critiquer la position allemande vis-à-vis de la Grèce parce qu’elle participe d’une vendetta politique contre un gouvernement légalement et légitimement élu. Mais exiger d’un pays qu’il transfère volontairement une telle proportion de sa richesse produite tous les ans n’est pas réaliste.

    Romano Prodi n’est pas un imbécile

    Or, Romano Prodi n’est certainement pas un imbécile, et ceux qui se souviennent de son intervention en Russie, au Club Valdaï de 2013 savent qu’il est d’une rare intelligence, et de plus il sait compter. Pourquoi, alors, s’obstine-t-il dans cette voie, et pourquoi appelle-t-il à un axe entre Rome et Paris pour rééquilibrer le rapport de force ? Pourtant, Romano Prodi sait très bien que ce n’est pas dans le gouvernement français que l’on peut trouver un partenaire résolu pour affronter Berlin[6]. Depuis septembre 2012, et le vote sur le TSCG, il est clair que François Hollande n’a aucune envie et aucune intention d’aller au conflit avec Madame Merkel. Son inaction, ou plus précisément son inaction, en témoigne tous les jours.

    Alors, il nous faut bien admettre que Romano Prodi fait en réalité de la politique, et qui plus est de la politique intérieure italienne. Il sait que la question de l’Euro est aujourd’hui directement et ouvertement posée en Italie, que ce soit objectivement dans les résultats économiques qui se dégradent ou que ce soit subjectivement dans la multiplication des prises de position Euro-critiques de la gauche (avec l’appel de Stefano Fassina) à la droite et à la Ligue du Nord. Il faut comprendre sa position comme un contre-feu face à un changement, lent mais profond, de l’opinion publique et de l’opinion des politiques sur la question de l’Euro. Mais, pour que ce contre-feu soit efficace, il lui faut bien dire des vérités. D’où, l’analyse, qui n’est pas fausse, sur les conséquences de l’attitude allemande sur la Grèce. Mais, en même temps, on voit que cette analyse n’est volontairement pas poussée à ses conclusions logiques.

    Contre-feux

    On voit donc le jeu de Romano Prodi. Mais, celui de Wolfgang Schäuble n’est pas différent. Le Ministre des finances allemand a compris le risque pour son pays qu’à partir de la crise grecque se mette en place un puissant mouvement vers le fédéralisme au sein de la zone Euro, avec toutes ses implications. Et, de cela, il ne veut, et sur ce point il est en accord parfait tant avec la Chancelière qu’avec le dirigeant du SPD, Sygmar Gabriel, sous aucun prétexte. Ainsi, qu’il s’agisse de Romano Prodi ou de Wolfgang Schäuble, les deux hommes, les deux dirigeants politiques, en sont réduits à allumer des contre-feux. Mais, ce qui est aujourd’hui nouveau, c’est que leurs actions ne peuvent plus être coordonnées. Elles vont se heurter l’une l’autre, et de cette désarticulation stratégique découle une désarticulation politique du projet de l’Euro.

    Romano Prodi cherche à éviter ou à ralentir la constitution de ce front des forces anti-euro, front qui monte dans l’opinion comme dans les milieux politiques tant en Italie qu’en Europe. Wolfgang Schäuble, lui, tient à éviter que l’on entre dans une logique d’union de transfert qui serait mortelle pour l’Allemagne. Ainsi, l’un et l’autre affectent de parler de l’Euro et de l’Europe mais, en réalité, pensent dans le cadre national. Quelle meilleur preuve faut-il de la mort de l’Euro, mais aussi de l’échec d’une certaine idée de l’Union européenne ?

    Jacques Sapir

     

    [1] Voir Godin R., « Grèce : pourquoi le nouveau plan d’aide est déjà un échec » in La Tribune, 4 août 2015, http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-pourquoi-le-nouveau-plan-d-aide-est-deja-un-echec-496415.html ou Robin J-P, « Pourquoi le Grexit est plus que jamais d’actualité » in FigaroVox, 4 août 2015, http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/08/04/31001-20150804ARTFIG00200-pourquoi-le-grexit-est-plus-que-jamais-d-actualite.php

    [2] Même un journal qui nous a habitué à des propos très conservateurs sur ce point l’admet. Voir : http://www.lesechos.fr/monde/europe/021256452465-le-3e-plan-grec-pas-meilleur-que-les-precedents-1143735.php#xtor=RSS-52

    [3] « Greek Debt Disaster: Even If Greece Defaults, German Taxpayers Will Come Out Forward, Says German Assume Tank » in Observer, http://www.observerchronicle.com/politics/greek-debt-crisis-even-if-Greece-defauts-German-taxpayers-will-come-out-ahead-says-german-think-tank/58504/

    [4] Voir la transcription de sa téléconférence à l’OMFIF ou Official Monetary and Financial Institutions Forum http://www.omfif.org/media/1122791/omfif-telephone-conversation-between-yanis-varoufakis-norman-lamont-and-david-marsh-16-july-2015.pdf

    [5] Prodi R., « L’Europa fermi l’inaccettabile blitz tedesco », Il Mesaggero, 8 août 2015, http://www.ilmessaggero.it/PRIMOPIANO/ESTERI/europa_fermi_inaccettabile_blitz_tedesco/notizie/1507018.shtml

    [6] Godin R., « Grèce : y a-t-il un vrai désaccord entre Paris et Berlin ? », in La Tribune, 3 août 2015, http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-y-a-t-il-un-vrai-desaccord-entre-paris-et-berlin-496193.html

     

    source: russeurope

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Déclaration conjointe des « Amis d’Hypathie » (membres de l’Association Internationale de la LP) et du Bureau Européen de Coordination de la Libre PenséeMonseigneur Iéronymos, primat de Grèce (à droite) en compagnie du patriarche Bartholomée, le 4 février à Athènes

    La richesse de l’Église chrétienne orthodoxe grecque appartient au peuple grec et non à ses créanciers. A l’instar des révolutionnaires français de 1789 qui avaient nationalisé les biens du clergé, le peuple grec est en droit de considérer que la richesse du clergé a été constituée par le travail des Grecs et lui appartient.

    Le Parlement grec a approuvé le 22 juillet la deuxième partie du Plan imposé par la troïka, plan qui impose les privatisations, la destruction des services publics, des systèmes de santé et de retraite et du droit du travail, l’accélération des saisies et des expulsions et la diminution du pouvoir d’achat, dans le but supposé de « rembourser une dette » qui en réalité a déjà été remboursée plusieurs fois par le jeu des intérêts versés.

     L’absence de contribution de l’Église grecque a déjà été évoquée. On évoque à ce sujet les œuvres sociales et les soupes populaires auxquelles le clergé contribuerait. C’est, dans le meilleur des cas, une aimable plaisanterie quand on sait que la fortune de l’Église grecque et des monastères, aussi ramifiée que multiforme, dépasse vraisemblablement le montant de la prétendue dette.

    Une chose est facilement vérifiable les sociétés et institutions de l’Église orthodoxe posséderaient des obligations d’État rémunérées à 6 % représentant à elles seules 40 % du montant dû par le Trésor public grec et dont la Troïka exige le paiement. Et pendant ce temps les prêtres continuent à être payés sur le budget de l’État.

     La confiscation par la loi de l’enrichissement indu lié à ces obligations permettrait de sauver des milliers de vies, des milliers d’emplois et d’équilibrer le régime de retraite ; elle permettrait, qui plus est, une contribution non négligeable à la relance de l’économie.

    Le Bureau européen de coordination de la Libre pensée se prononce, avec les libres penseurs grecs pour :


     - la vérité sur la richesse et les revenus de l’Église grecque et des monastères : commission nationale d’enquête !

    - la confiscation par la loi de l’enrichissement indu des Églises et son affectation aux besoins du peuple et des services publics.

    - la prise en charge par l’Église grecque elle-même des salaires du clergé, ainsi que de sa couverture sociale et de son système de retraites, les frais d’entretien des églises et le paiement des impôts.

    Athènes, le 4 août 2015
     

    Déclaration conjointe des « Amis d’Hypathie » (membres de l’Association Internationale de la LP) et du Bureau Européen de Coordination de la Libre Pensée

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Fascisme et classe ouvrière – par Georges DimitrovCamarades!

    Déjà le VIe Congrès de l’Internationale Communiste avertissait le prolétariat international de la maturation d’une nouvelle offensive fasciste et appelait à la lutte contre elle.

    Le Congrès indiquait que « des tendances fascistes et des germes du mouvement fasciste existent presque partout, sous une forme plus ou moins développée ».

    Dans les conditions de la crise économique extrêmement profonde, de l’aggravation marquée de la crise générale du capitalisme, du développement de l’esprit révolutionnaire dans les masses travailleuses, le fascisme est passé à une vaste offensive.

    La bourgeoisie dominante cherche de plus en plus le salut dans le fascisme, afin de prendre contre les travailleurs des mesures extraordinaires de spoliation, de préparer une guerre de brigandage impérialiste, une agression contre l’Union Soviétique, l’asservissement et le partage de la Chine et sur la base de tout cela de conjurer la révolution.

    Les milieux impérialistes tentent de faire retomber tout le poids de la cirse sur les épaules des travailleurs. C’est pour cela qu’ils ont besoin du fascisme.

    Ils s’efforcent de résoudre le problème des marchés par l’asservissement des peuples faibles, par l’aggravation du joug colonial et par un nouveau partage du monde au moyen de la guerre.

    C’est pour cela qu’ils ont besoin du fascisme.

    Ils s’efforcent de devancer la montée des forces de la révolution en écrasant le mouvement révolutionnaire des ouvriers et des paysans et en lançant une agression militaire contre l’Union Soviétique, rempart du prolétariat mondial.

    C’est pour cela qu’ils ont besoin du fascisme.

    Dans une série de pays, notamment en Allemagne, ces milieux impérialistes ont réussi, avant le tournant décisif des masses vers la révolution, à infliger une défaite au prolétariat et à instaurer la dictature fasciste.

    Mais ce qui est caractéristique pour la victoire du fascisme, c’est précisément la circonstance que cette victoire, d’une part, atteste la faiblesse du prolétariat, désorganisé et paralysé par la politique social-démocrate scissionniste de collaboration de classe avec la bourgeoisie, et, d’autre part, exprime la faiblesse de la bourgeoisie elle-même, qui est prise de peur devant la réalisation de l’unité de lutte de la classe ouvrière, prise de peur devant la révolution et n’est plus en état de maintenir sa dictature sur les masses par les vieilles méthodes de démocratie bourgeoise et de parlementarisme.

    LE CARACTÈRE DE CLASSE DU FASCISME

    Le fascisme au pouvoir est, comme l’a caractérisé avec raison la XIIIe Séance Plénière du Comité exécutif de l’Internationale Communiste, la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier.

    Fascisme et classe ouvrière – par Georges DimitrovLa variété la plus réactionnaire du fascisme, c’est le fascisme du type allemand, il s’intitule impudemment national-socialisme sans avoir rien de commun avec le socialisme allemand.

    Le fascisme allemand ce n’est pas seulement un nationalisme bourgeois, c’est un chauvinisme bestial. C’est un système gouvernemental de banditisme politique, un système de provocation et de tortures à l’égard de la classe ouvrière et des éléments révolutionnaires de la paysannerie, de la petite bourgeoisie et des intellectuels.

    C’est la barbarie médiévale et la sauvagerie.

    C’est une agression effrénée à l’égard des autres peuples et des autres pays.

    Le fascisme allemand apparaît comme la troupe de choc de la contre-révolution internationale, comme le principal fomentateur de la guerre impérialiste, comme l’instigateur de la croisade contre l’Union Soviétique, la grande patrie des travailleurs du monde entier.

    Le fascisme, ce n’est pas une forme du pouvoir d’Etat qui, prétendument, « se place au-dessus des deux classes, du prolétariat et de la bourgeoisie », ainsi que l’affirmait, par exemple, Otto Bauer.

    Ce n’est pas « la petite bourgeoisie en révolte qui s’est emparée de la machine d’Etat », comme le déclarait le socialiste anglais Brailsford.

    Non.

    Le fascisme, ce n’est pas un pouvoir au-dessus des classes, ni le pouvoir de la petite bourgeoisie ou des éléments déclassées du prolétariat sur le capital financier.

    Le fascisme, c’est le pouvoir du capital financier lui-même.

    C’est l’organisation de la répression terroriste contre la classe ouvrière et la partie révolutionnaire de la paysannerie et des intellectuels.

    Le fascisme en politique extérieure, c’est le chauvinisme sous sa forme la plus grossière, cultivant une haine bestiale contre les autres peuples.

    Il est nécessaire de souligner avec une vigueur particulière ce véritable caractère du fascisme parce que le masque de la démagogie sociale a permis au fascisme d’entraîner à sa suite, dans une série de pays, les masses de la petite bourgeoisie désaxée par la crise, et même certaines parties des couches les plus arriérées du prolétariat, qui n’auraient jamais suivi le fascisme si elles avaient compris son caractère de classe réel, sa véritable nature.

    Le développement du fascisme et la dictature fasciste elle-même, revêtent dans les différents pays des formes diverses, selon les conditions historiques sociales et économiques, selon les particularités nationales et la situation internationale du pays donné.

    Dans certains pays, principalement là où le fascisme n’a pas de large base dans les masses et où la lutte des différents groupements dans le camp de la bourgeoisie fasciste elle-même est assez forte, le fascisme ne se résout pas du premier coup à liquider le Parlement et laisse aux autres partis bourgeois, de même qu’à la social-démocratie, une certaine légalité.

    Fascisme et classe ouvrière – par Georges DimitrovDans d’autres pays, où la bourgeoisie dominante appréhende la proche explosion de la révolution, le fascisme établit son monopole politique illimité ou bien du premier coup, ou bien en renforçant de plus en plus la terreur et la répression à l’égard de tous les partis et groupements concurrents.

    Ce fait n’exclut pas, de la part du fascisme, au moment d’une aggravation particulière de sa situation, les tentatives d’élargir sa base et, sans changer d’essence de classe, de combiner la dictature terroriste ouverte avec une falsification grossière du parlementarisme.

    L’arrivée du fascisme au pouvoir, ce n’est pas la substitution ordinaire d’un gouvernement bourgeois à un autre, mais le remplacement d’une forme étatique de la domination de classe de la bourgeoisie – la démocratie bourgeoise – par une autre forme de cette domination, la dictature terroriste déclarée.

    Méconnaître cette distinction serait une faute grave, qui empêcherait le prolétariat révolutionnaire de mobiliser les couches laborieuses les plus étendues de la ville et de la campagne pour la lutte contre la menace de la prise du pouvoir par les fascistes, et d’utiliser les contradictions existant dans le camp de la bourgeoisie elle-même.

    Mais c’est une faute non moins grave et non moins dangereuse de sous-estimer l’importance que revêtent, pour l’instauration de la dictature fasciste, les mesures réactionnaires de la bourgeoisie, qui s’aggravent aujourd’hui dans les pays de démocratie bourgeoise, et qui écrasent les libertés démocratiques des travailleurs, falsifient et rognent les droits du Parlement, accentuent la répression contre le mouvement révolutionnaire.

    Camarades, on ne saurait se faire de l’arrivée du fascisme au pouvoir l’idée simpliste et unie qu’un comité quelconque du capital financier déciderait d’instaurer à telle date la dictature fasciste.

    En réalité, le fascisme arrive ordinairement au pouvoir dans une lutte réciproque, parfois aiguë, avec les vieux partis bourgeois ou une portion déterminée d’entre eux, dans une lutte qui se mène même à l’intérieur du camp fasciste et qui en arrive parfois à des collisions armées, comme nous l’avons vu en Allemagne, en Autriche, et dans d’autres pays.

    Fascisme et classe ouvrière – par Georges DimitrovTout cela sans affaiblir cependant l’importance du fait qu’avant l’instauration de la dictature fasciste, les gouvernements bourgeois passent ordinairement par une série d’étapes préparatoires et prennent une série de mesures réactionnaires contribuant à l’avènement direct du fascisme.

    Quiconque ne lutte pas, au cours de ces étapes préparatoires, contre les mesures réactionnaires de la bourgeoisie et le fascisme grandissant, n’est pas en état d’entraver la victoire du fascisme, mais au contraire la facilite.

    Les chefs de la social-démocratie estompaient et cachaient aux masses le vrai caractère de classe du fascisme, ils n’appelaient pas à la lutte contre les mesures réactionnaires de plus en plus fortes de la bourgeoisie.

    Ils portent la grande responsabilité historique du fait qu’au moment décisif de l’offensive fasciste, une partie considérable des masses travailleuses, en Allemagne et dans une série d’autres pays fascistes, n’a pas reconnu dans le fascisme le rapace financier sanguinaire, leur pire ennemi, et du fait que ces masses n’ont pas été prêtes à la riposte.

    Quelle est donc la source de l’influence du fascisme sur les masses?

    Le fascisme réussit à attirer les masses parce qu’il en appelle, de façon démagogique, aux plus sensibles de leurs besoins et de leurs aspirations.

    Le fascisme ne se borne pas à attiser les préjugés profondément enracinés dans les masses; il joue aussi sur les meilleurs sentiments des masses, sur leur sentiment de justice et parfois même sur leurs traditions révolutionnaires.

    Pourquoi les fascistes allemands, ces laquais de la grande bourgeoisie et ces ennemis mortels du socialisme, se font-ils passer devant les masses pour des « socialistes » et représentent-ils leur avènement au pouvoir comme une « révolution »?

    Parce qu’ils visent à exploiter la foi dans la révolution, l’élan vers le socialisme, qui vivent au cœur des grandes masses travailleuses d’Allemagne.

    Fascisme et classe ouvrière – par Georges DimitrovLe fascisme agit dans l’intérêt des ultra-impérialistes, mais il se montre aux masses sous le masque de défenseur de la nation lésée et en appelle au sentiment national blessé, comme, par exemple, le fascisme allemand qui entraîna les masses derrière lui avec le mot d’ordre  » Contre Versailles !  »

    Le fascisme vise à l’exploitation la plus effrénée des masses, mais il aborde celles-ci avec une habile démagogie anticapitaliste, en exploitant la haine profonde des travailleurs pour la bourgeoisie rapace, les banques, les trusts et les magnats financiers, et en formulant les mots d’ordre les plus tentants au moment donné pour les masses politiquement frustes.

    En Allemagne: « l’intérêt général prime l’intérêt privé »; en Italie: « notre Etat n’est pas, un Etat capitaliste, mais corporatif »; au Japon: « pour un Japon sans exploitation »; aux Etats-Unis:  » pour le partage de la richesse », etc.

    Le fascisme livre le peuple à la merci des éléments vénaux les plus corrompus, mais se présente devant lui en revendiquant un « pouvoir honnête et incorruptible ».

    En spéculant sur la profonde déception des masses à l’égard des gouvernements de démocratie bourgeoise, le fascisme s’indigne hypocritement contre la corruption (par exemple, les affaires Barmat et Sklarek en Allemagne, l’affaire Staviski en France, et une série d’autres)

    Le fascisme capte, dans l’intérêt des cercles les plus réactionnaires de la bourgeoisie, les masses déçues qui abandonnent les vieux partis bourgeois.

    Mais il en impose à ces masses par la violence de ses attaques contre les gouvernements bourgeois, par son attitude intransigeante à l’égard des vieux partis de la bourgeoisie.

    Dépassant en cynisme et en hypocrisie toutes les autres variétés de la réaction bourgeoise, le fascisme adapte sa démagogie aux particularités nationales de chaque pays et même aux particularités des différentes couches sociales dans un seul et même pays.

    Et les masses de la petite bourgeoisie, voire une partie des ouvriers, poussés au désespoir par la misère, le chômage et la précarité de leur existence, deviennent victimes de la démagogie sociale et chauvine du fascisme.

    Le fascisme arrive au pouvoir comme le parti de choc contre le mouvement révolutionnaire du prolétariat, contre les masses populaires en fermentation, mais il présente son avènement au pouvoir comme un mouvement « révolutionnaire » contre la bourgeoisie au nom de « toute la nation » et pour le « salut » de la nation. (Rappelons-nous la « marche » de Mussolini sur Rome, la « marche » de Pilsudski sur Varsovie, la « révolution » nationale-socialiste de Hitler en Allemagne, etc.)

    Mais quel que soit le masque dont le fascisme s’affuble, sous quelque forme qu’il apparaisse, quelle que soit la voie qu’il emprunte pour arriver au pouvoir :

    Le fascisme est l’offensive la plus féroce du Capital contre les masses travailleuses.

    Le fascisme, c’est le chauvinisme effréné et la guerre de conquête.

    Le fascisme, c’est la réaction forcenée et la contre révolution.

    Le fascisme, c’est le pire ennemi de la classe ouvrière et de tous les travailleurs!

    QU’EST-CE QUE LE FASCISME VAINQUEUR APPORTE AUX MASSES?

    Le fascisme avait promis aux ouvriers un « juste salaire », mais, en fait, il leur a apporté un niveau de vie encore plus bas, un niveau de vie misérable.

     Il avait promis du travail aux chômeurs, mais, en fait, il leur a apporté des tortures de la faim encore plus pénibles, un travail forcé, un travail servile.

    En fait, il transforme les ouvriers et les chômeurs en parias de la société capitaliste sans aucun droit; il détruit leurs syndicats; il les prive du droit de faire grève et les empêche d’éditer la presse ouvrière; il les embrigade de force dans les organisations fascistes; il dilapide les fonds de leurs assurances sociales; quant aux fabriques et aux usines, il en fait des casernes où règne l’arbitraire effréné des capitalistes.

    Le fascisme avait promis à la jeunesse travailleuse de lui ouvrir largement la voie d’un brillant avenir.

    En fait, il a apporté les licenciements en masse de la jeunesse des entre prises, les camps de travail et le dressage militaire sans répit pour la guerre de conquête.

    Le fascisme avait promis aux employés, aux petits fonctionnaires, aux intellectuels d’assurer leur subsistance, d’abolir la toute-puissance des trusts et la spéculation du capital bancaire.

    En fait, il leur a apporté une incertitude du lendemain et un désespoir plus grand encore; il les soumet à une nouvelle bureaucratie composée de ses partisans les plus dévoués.

    Il établit une dictature insupportable des trusts; il sème dans des proportions inouïes la corruption, la décomposition.

    Le fascisme avait promis à la paysannerie ruinée, tombée dans la misère, de liquider le joug des dettes, d’abolir les fermages et même d’aliéner sans compensation les terres des propriétaires fonciers au profit des paysans sans terre et en train de se ruiner.

    En fait, il établit un asservissement inouï de la paysannerie laborieuse aux trusts et à l’appareil d’Etat fasciste, il pousse jusqu’aux dernières limites l’exploitation de la masse fondamentale de la paysannerie par les gros propriétaires fonciers, les banques et les usuriers.

    « L’Allemagne sera un pays agricole, ou elle ne sera pas », déclarait solennellement Hitler.

    Eh bien! qu’est-ce que les paysans ont reçu en Allemagne, sous Hitler?

    Le moratotium (1) déjà annulé?

    Ou la loi sur l’héritage de la ferme paysanne qui pousse à évincer des campagnes des millions de fils et de filles de paysans et à en faire des mendiants?

    Les salariés agricoles sont convertis en demi-serfs, privés même du droit élémentaire de libre déplacement.

    La paysannerie laborieuse est privée de la possibilité de vendre sur le marché les produits de son exploitation.

    Et en Pologne?

    « Le paysan polonais, écrit le journal polonais Czas, use de procédés et de troyens employés, peut-être, seulement à l’époque du Moyen Age; il fait couver le feu dans son poêle et le prête à son voisin, il divise les allumettes en plusieurs fragments, il emprunte de petits morceaux de savon noir, il fait bouillir des tonneaux à harengs pour obtenir de l’eau salée.

    Ce n’est pas là une fable, mais la situation réelle de la campagne, et chacun peut s’en convaincre. »

    Or, ce ne sont pas les communistes qui écrivent ces choses, camarades, mais un journal réactionnaire polonais!

    Encore n’est-ce pas tout, loin de là.

    Chaque jour, dans les camps de concentration de l’Allemagne fasciste, dans les sous-sols de la Gestapo, dans les cachots polonais, dans les Sûretés générales bulgare et finlandaise, dans la Glavniatch de Belgrade, dans la Sigouranza roumaine, dans les îles d’Italie, on fait subir aux meilleurs fils de la classe ouvrière, aux paysans révolutionnaires, aux champions d’un radieux avenir de l’humanité, des violences et des brimades si répugnantes qu’elles font pâlir les agissements les plus infâmes de l’Okhrana tzariste (2).

    Le fascisme scélérat d’Allemagne transforme en une bouillie sanglante le corps des maris en présence de leurs femmes; aux mères, il envoie par colis postal les cendres de leurs fils assassinés.

    La stérilisation est transformée en un instrument de lutte politique.

    Dans les salles de tortures, on injecte de force, aux antifascistes prisonniers, des substances toxiques, on leur brise les mains, on leur crève les yeux, on les suspend, on les gorge d’eau, on leur découpe le signe fasciste dans la chair.

    J’ai sous les yeux le relevé statistique du S.R.I. – Secours Rouge International, – concernant les hommes assassinés, blessés, arrêtés, estropiés et torturés en Allemagne, Pologne, Italie, Autriche, Bulgarie, Yougoslavie.

    Dans la seule Allemagne, depuis l’accession des national-socialistes au pouvoir, il a été tué plus de 4200 personnes, on en a arrêté 317 800, blessés et soumis à de pénibles tortures 218 600 ouvriers, paysans, employés, intellectuels antifascistes, communistes, social-démocrates, membres des organisations chrétiennes de l’opposition.

    En Autriche, le gouvernement fasciste « chrétien », depuis les combats de février de l’année dernière, a assassiné 1900 ouvriers révolutionnaires, en a blessé et mutilé 10 000, arrêté 40 000. Et ce relevé est loin d’être complet!

    Il m’est difficile de trouver les mots capables d’exprimer toute l’indignation qui s’empare de nous à l’idée des tourments que les travailleurs subissent aujourd’hui dans les pays fascistes.

    Les chiffres et les faits que nous citons, ne reflètent même pas la centième partie du tableau véritable de l’exploitation et des tortures de la terreur blanche, dont est pleine la vie quotidienne de la classe ouvrière dans les différents pays capitalistes.

    Il n’est point de livres, si nombreux soient-ils, qui puissent donner une idée claire des férocités innombrables exercées par le fascisme sur les travailleurs.

    C’est avec une émotion profonde et un sentiment de haine à l’égard des bourreaux fascistes que nous inclinons les drapeaux de l’Internationale Communiste devant la mémoire inoubliable de John Scheer, Fiete Schultz, Luttgens en Allemagne; Koloman Wallisch et Munchreiter en Autriche; Challay et Furst en Hongrie; Kofardjiev, Lutibrodski et Voïkov en Bulgarie; devant la mémoire des milliers et des milliers d’ouvriers, de paysans, de représentants des intellectuels progressistes, communistes, social-démocrates et sansparti, qui ont donné leur vie dans la lutte contre le fascisme.

    Nous saluons de cette tribune le chef du prolétariat allemand et président d’honneur de notre congrès, le camarade Thaelmann. Nous saluons les camarades Rakosi, Gramsci, Antikaïnen. Nous saluons Thomas Mooney qui, depuis dix-huit ans déjà languit en prison, et les milliers d’autres prisonniers du Capital et du fascisme et nous leur disons: « Frères de lutte, frères d’armes, vous n’êtes pas oubliés. Nous sommes avec vous. Chaque heure de notre vie, chaque goutte de notre sang, nous le donnerons pour vous affranchir et affranchir tous les travailleurs du honteux régime fasciste. »

    Camarades!

    Lénine nous avertissait déjà que la bourgeoisie réussirait peut-être à frapper d’une terreur féroce les travailleurs et à repousser pour un temps plus ou moins bref les forces croissantes de la révolution, mais que, de toute façon, elle ne réussirait pas à échapper à sa perte.

    « La vie – écrivait Lénine, – l’emportera.

    La bourgeoisie a beau se démener, s’exaspérer à en perdre la raison, dépasser toutes les bornes, commettre sottise sur sottise, se venger d’avance des bolchéviks et s’efforcer de massacrer une fois de plus comme aux Indes, en Hongrie, en Allemagne et ailleurs des centaines de milliers de bolchéviks jeunes et vieux.

    Elle fait en agissant ainsi ce qu’ont toujours fait les classes condamnées par l’histoire.

    Les communistes doivent savoir que l’avenir leur appartient, quoi qu’il arrive.

    C’est pourquoi nous pouvons et nous devons unir dans la grande lutte révolutionnaire l’ardeur la plus passionnée su sang-froid le plus grand et à l’estimation la plus froide des agitations forcenées de la bourgeoisie. » V.I.Lénine, Œuvres, t. XXXI, p. 81.

     Oui, si nous-mêmes et le prolétariat du monde entier marchons d’un pas ferme dans la voie que nous indique Lénine, la bourgeoisie périra quoi qu’elle fasse.

    LA VICTOIRE DU FASCISME EST-ELLE INÉVITABLE ?

    Pourquoi et de quelle façon le fascisme a-t-il pu vaincre?

    Le fascisme est le pire ennemi de la classe ouvrière et des travailleurs.

    Le fascisme est l’ennemi des neuf dixièmes du peuple allemand, des neuf dixièmes du peuple autrichien, des neuf dixièmes des autres peuples des pays fascistes.

    Comment, de quelle manière, ce pire ennemi a-t-il pu vaincre?

    Le fascisme a pu accéder au pouvoir avant tout parce que la classe ouvrière, par suite de la politique de collaboration de classe avec la bourgeoisie que pratiquaient les chefs de la social-démocratie, s’est trouvée scindée, désarmée au point de vue politique et au point de vue de l’organisation, face à l’agression de la bourgeoisie.

    Quant aux Partis communistes, ils étaient insuffisamment forts pour soulever les masses, sans et contre la social-démocratie, et les conduire ainsi à la bataille décisive contre le fascisme.

    En effet! Que les millions d’ouvriers social-démocrates, qui, aujourd’hui, tout comme leurs frères communistes, éprouvent par eux-mêmes les horreurs de la barbarie fasciste, réfléchissent sérieusement: si, en 1918 au moment où éclata la révolution en Allemagne et en Autriche, le prolétariat autrichien et allemand n’avait pas suivi la direction social-démocrate d’Otto Bauer, de Friedrich Adler et de Renner en Autriche, d’Ebert et de Scheidemann en Allemagne, mais avait suivi la voie des bolchéviks russes, la voie de Lénine, le fascisme n’existerait aujourd’hui ni en Autriche, ni en Allemagne, ni en Italie, ni en Hongrie, ni en Pologne, ni dans les Balkans.

    Ce n’est pas la bourgeoisie, mais la classe ouvrière qui serait depuis longtemps déjà maîtresse de la situation en Europe.

    Prenons, par exemple, la social-démocratie autrichienne.

    La révolution de 1918 l’avait portée à une hauteur considérable.

    Elle détenait le pouvoir. Elle occupait de fortes positions dans l’armée, dans l’appareil d’Etat.

    En s’appuyant sur ses positions, elle pouvait tuer dans l’œuf le fascisme naissant.

    Mais elle a livré sans résistance les positions de la classe ouvrière l’une après l’autre.

    Elle a permis à la bourgeoisie de rendre son pouvoir plus fort, d’annuler la Constitution, d’épurer l’appareil d’Etat, l’armée et la police des militants social-démocrates, de retirer l’arsenal aux ouvriers.

    Elle a permis aux bandits fascistes d’assassiner impunément les ouvriers social-démocrates; elle a accepté les conditions du pacte de Hüttenberg (3) qui ouvrait la porte des entreprises aux éléments fascistes.

    En même temps, les chefs de la social-démocratie bourraient le crâne aux ouvriers, à l’aide du programme de Lintz (4) qui prévoyait le recours éventuel à la violence armée contre la bourgeoisie et l’instauration de la dictature du prolétariat, en les assurant que le Parti répondrait par l’appel à la grève générale et à la lutte armée si les classes dirigeantes usaient de violence à l’égard de la classe ouvrière.

    Comme si toute la politique de préparation de l’agression fasciste contre la classe ouvrière n’était pas une succession de violences, exercées contre elle, sous le voile des formes constitutionnelles.

    Même à la veille des batailles de février et pendant ces batailles, la direction de la social-démocratie autrichienne a laissé le Schutzbund (5), qui luttait héroïquement, isolé des grandes masses et elle a voué le prolétariat autrichien à la défaite

    Le victoire du fascisme était-elle inévitable en Allemagne?

    Non, la classe ouvrière allemande pouvait la conjurer.

    Mais, pour cela, elle aurait dû parvenir à réaliser le front unique prolétarien antifasciste, elle aurait dû obliger les chefs de la social-démocratie à cesser leur campagne contre les communistes et à accepter les propositions répétées du Parti Communiste sur l’unité d’action contre le fascisme.

    Lors de l’offensive du fascisme et de la liquidation graduelle par la bourgeoisie des libertés démocratiques bourgeoises, elle n’aurait pas dû se contenter des résolutions verbales de la social-démocratie, mais répondre par une véritable lutte de masse, qui eût entravé les plans fascistes de la bourgeoisie allemande.

    Elle aurait dû empêcher l’interdiction, par le gouvernement Braun-Severing6, de l’Association de combattants rouges, établir entre cette association et la Reichsbanner (7), qui comptait près d’un million de membres, une liaison de combat et obliger Braun et Severing à armer l’une et l’autre pour riposter aux bandes fascistes et les écraser.

    Elle aurait dû contraindre les leaders social-démocrates placés à la tête du gouvernement prussien à prendre des mesures de défense contre le fascisme, à arrêter les chefs fascistes, à interdire leur presse, à confisquer leurs ressources matérielles et les ressources des capitalistes qui finançaient le mouvement fasciste, à dissoudre les organisations fascistes, à leur enlever leurs armes, etc.

    Puis, elle aurait dû obtenir le rétablissement et l’extension de toutes les formes d’assistance sociale et l’établissement d’un moratoire et de secours pour les paysans, en train de se ruiner sous l’effet des crises, en imposant les banques et-les trusts, afin de s’assurer de cette façon le soutien de la paysannerie travailleuse.

    Cela n’a pas été fait par la faute de la social-démocratie d’Allemagne, et c’est pourquoi le fascisme a su vaincre.

    La bourgeoisie et les nobles devaient-ils inévitablement triompher en Espagne, pays où se combinent si avantageusement les forces de l’insurrection prolétarienne et de la guerre paysanne?

    Les socialistes espagnols étaient au gouvernement dès les premiers jours de la révolution.

    Ont-ils établi une liaison de combat entre les organisations ouvrières de toutes les tendances politiques, y compris communistes, et anarchistes, ont-ils soudé la classe ouvrière en une organisation syndicale unique?

    Ont-ils exigé la confiscation de toutes les terres des propriétaires fonciers, de l’Eglise, des couvents au profit des paysans, pour gagner ces derniers à la révolution?

    Ont-ils tenté de lutter pour le droit des Catalans et des Basques à disposer d’eux-mêmes, pour l’affranchissement du Maroc?

    Ont-ils procédé dans l’armée à l’épuration des éléments monarchistes et fascistes, pour préparer son passage du côté des ouvriers et des paysans

    Ont-ils dissous la garde civile, exécrée du peuple et bourreau de tous les mouvements populaires?

    Ont-ils frappé le parti fasciste de Gil Robles, ont-ils porté des coups à l’ Eglise catholique pour abattre sa puissance?

    Non, ils n’ont rien fait de tout cela. Ils ont repoussé les propositions répétées des communistes sur l’unité d’action contre l’offensive de la bourgeoisie, des propriétaires fonciers et du fascisme.

    Ils ont voté des lois électorales qui ont permis à la réaction de conquérir la majorité des Cortès, des lois réprimant les mouvements populaires, des lois en vertu desquelles on juge actuellement les héroïques mineurs des Asturies.

    Ils ont fait fusiller par la garde civile les paysans en lutte pour la terre, etc.

    C’est ainsi que la social-démocratie a frayé au fascisme la route du pouvoir et en Allemagne et en Autriche et en Espagne, en désorganisant et en divisant les rangs de la classe ouvrière.

    Camarades! Le fascisme a vaincu aussi parce que le prolétariat s’est trouvé coupé de ses alliés naturels.

    Le fascisme a vaincu parce qu’il a réussi à entraîner à sa suite les grandes masses de la paysannerie, du fait que la social-démocratie pratiquait au nom de la. classe ouvrière une politique en réalité antipaysanne. Le paysan avait vu se succéder au pouvoir une série de gouvernements social-démocrates qui, à ses yeux, personnifiaient le pouvoir de la classe ouvrière mais pas un d’entre eux n’avait résolu le problème de la misère paysanne, pas un d’entre eux n’avait donné la terre à la paysannerie. La social-démocratie d’Allemagne n’avait pas touché aux propriétaires fonciers: elle entravait les grèves des ouvriers agricoles. Le résultat, c’est que ceux-ci, en Allemagne, bien avant l’accession de Hitler au pouvoir, abandonnèrent les syndicats réformistes et, dans la plupart des cas, passèrent aux Casques d’acier et aux national-socialistes. Le fascisme a vaincu encore parce qu’il a réussi à pénétrer dans les rangs de la Jeunesse, du moment que la social-démocratie détournait la jeunesse ouvrière de la lutte de classe, que le prolétariat révolutionnaire n’avait pas déployé parmi les jeunes le travail éducatif nécessaire et n’avait pas réservé une attention suffisante à la lutte pour ses intérêts et ses aspirations spécifiques.

    Fascisme et classe ouvrière – par Georges DimitrovLe fascisme a su saisir le besoin d’activité combative, particulièrement vif chez les jeunes et il a entraîné une partie considérable d’entre eux dans ses détachements de combat.

    La nouvelle génération de la jeunesse masculine et féminine n’a pas passé par les horreurs de la guerre.

    Elle sent peser sur ses épaules tout le fardeau de la crise économique, du chômage et de l’effondrement de la démocratie bourgeoise. Faute de perspectives d’avenir, des couches considérables de jeunes se sont avérées particulièrement sensibles à la démagogie fasciste, qui leur dessinait un avenir tentant lors de la victoire du fascisme.

    Dans cet ordre d’idées, nous ne pouvons omettre une série de fautes commises par les Partis communistes, fautes qui ont freiné notre lutte contre le fascisme.

    Il y avait dans nos rangs une sous-estimation inadmissible du danger fasciste, sous-estimation, qui jusqu’à présent, n’est pas liquidée partout.

    Il y avait autrefois dans nos Partis des points de vue du genre de  » l’Allemagne n’est pas l’Italie « ; autrement dit : le fascisme a pu vaincre en Italie, mais sa victoire est impossible en Allemagne. Ce pays étant un pays hautement développé sous le rapport de l’industrie, hautement cultivé, riche des traditions de quarante années de mouvement ouvrier, où le fascisme est impossible.

    Il y avait aussi des points de vue qui existent encore aujourd’hui, du genre de celui-ci: dans les pays de démocratie bourgeoise « classique », il n’y a pas de terrain pour le fascisme.

    Ces points de vue ont pu et peuvent contribuer à diminuer là vigilance à l’égard du danger fasciste et entraver la mobilisation du prolétariat dans la lutte contre le fascisme.

    On peut citer également de nombreux cas où les communistes ont été pris au dépourvu par le coup d’État fasciste.

    Souvenez-vous de la Bulgarie, où la direction de notre Parti a pris une position « neutre » et, au fond, opportuniste à l’égard du coup d’État du 9 juin 1923; de la Pologne où, en mai 1926, la direction du Parti Communiste, ayant apprécié d’une façon erronée les forces motrices de la révolution polonaise, n’a pas su distinguer le caractère fasciste du coup d’État de Pilsudski et s’est traînée à la queue des événements; de la Finlande où notre Parti, se basant sur une idée fausse de la fascisation lente, graduelle, a laissé passer le coup d’État fasciste préparé par un groupe dirigeant de la bourgeoisie, coup d’État qui a pris le Parti et la classe ouvrière au dépourvu.

    Alors que le national-socialisme était déjà devenu en Allemagne un mouvement de masse menaçant, il y avait des camarades, pour qui le gouvernement de Brüning était déjà celui de la dictature fasciste, et qui déclaraient avec morgue:  » Si le « Troisième Reich » de Hitler arrive un jour, ce ne sera qu’à un mètre et demi sous terre, avec, au-dessus de lui, le pouvoir ouvrier vainqueur. »

    Les communistes d’Allemagne ont longtemps sous-estimé la blessure du sentiment national et l’indignation des masses contre Versailles; ils prenaient une attitude dédaigneuse à l’égard des flottements de la paysannerie et de la petite bourgeoisie; ils tardaient à établir un programme d’émancipation sociale et nationale, et lorsqu’ils l’eurent formulé, ils n’ont pas su l’adapter aux besoins concrets et au niveau des masses; ils n’ont pas même su le populariser largement dans les masses.

    Dans plusieurs pays, on substituait à la nécessité de déployer la lutte de masse contre le fascisme des raisonnements stériles sur le caractère du fascisme  » en général » et une étroitesse sectaire en ce qui concernait la manière de poser et de résoudre les tâches politiques d’actualité du Parti.

    Camarades, si nous parlons des causes de la victoire du fascisme, si nous signalons la responsabilité historique de la social-démocratie pour la défaite de la classe ouvrière, si nous notons aussi nos propres erreurs dans la lutte contre le fascisme, ce n’est pas simplement parce que nous voulons fouiller le passé. Nous ne sommes pas des historiens détachés de la vie, nous sommes des combattants de la classe ouvrière, tenus de répondre à la question qui tourmente des millions d’ouvriers: Peut-on, et par quel moyen, prévenir la victoire du fascisme ?

    Et nous répondons à ces millions d’ouvriers: Oui, il est possible de barrer la route au fascisme.

    C’est parfaitement possible. Cela dépend de nous-mêmes, des ouvriers, des paysans, de tous les travailleurs.

    La possibilité de prévenir la victoire du fascisme dépend avant tout de l’activité combative de la classe ouvrière elle-même, de l’union de ses forces en une armée combative unique luttant contre l’offensive du Capital et du fascisme.

    Le prolétariat en réalisant son unité de combat, paralyserait l’action du fascisme sur la paysannerie, la petite bourgeoisie des villes, la jeunesse et les intellectuels; il saurait en neutraliser une partie et attirer l’autre à ses côtés.

    Deuxièmement, cela dépend de l’existence d’un fort parti révolutionnaire, dirigeant de façon juste la lutte des travailleurs contre le fascisme. Un parti qui appelle systématiquement les ouvriers à reculer devant le fascisme et permet à la bourgeoisie fasciste de renforcer ses positions, un tel parti mènera inévitablement les ouvriers à la défaite.

    Troisièmement, cela dépend de la juste politique de la classe ouvrière à l’égard de la paysannerie et des masses petites-bourgeoises de la ville.

    Ces masses, il faut les prendre telles qu’elles sont, et non pas telles que nous voudrions les voir.

    C’est seulement dans le cours de la lutte qu’elles surmonteront leurs doutes et leurs hésitations; c’est seulement si nous prenons une attitude de patience à l’égard de leurs inévitables hésitations et si le prolétariat leur accorde son appui politique qu’elles s’élèveront à un degré supérieur de conscience révolutionnaire et d’activité.

    Quatrièmement, cela dépend de la vigilance et de l’action du prolétariat révolutionnaire au bon moment.

    Ne pas permettre au fascisme de nous prendre au dépourvu, ne pas lui abandonner l’initiative, lui porter des coups décisifs, alors qu’il n’a pas encore su rassembler ses forces, ne pas lui permettre de se consolider, lui riposter à chaque pas là où il se manifeste, ne pas lui permettre de conquérir des positions nouvelles, comme tente de le faire avec succès le prolétariat français.

    Voilà les principales conditions pour prévenir le progrès du fascisme et son accession au pouvoir.

    LE FASCISME EST UN POUVOIR FÉROCE MAIS PRÉCAIRE

    La dictature fasciste de la bourgeoisie, c’est un pouvoir féroce, mais précaire.

    Quelles sont les causes essentielles de la précarité de la dictature fasciste?

    Le fascisme qui s’apprêtait à surmonter les divergences et les contradictions du camp de la bourgeoisie, aggrave encore davantage ces contradictions.

    Le fascisme s’efforce d’établir son monopole politique en détruisant par la violence les autres partis politiques.

    Mais la présence du système capitaliste, l’existence des classes différentes et l’aggravation des contradictions de classe amènent inévitablement le monopole politique du fascisme à s’ébranler et à éclater.

    Ce n’est pas là le pays soviétique, où la dictature du prolétariat se réalise également à l’aide d’un parti sans concurrent, mais où ce monopole politique répond aux intérêts des millions de travailleurs et s’appuie de plus en plus sur l’édification d’une société sans classes.

    Dans un pays fasciste, le parti des fascistes ne peut conserver longtemps son monopole, parce qu’il n’est pas en mesure de s’assigner pour tâche l’abolition des classes et des antagonismes de classe.

    Il anéantit l’existence égale des partis bourgeois, mais une série d’entre eux continuent à exister illégalement. Quant au Parti Communiste, même dans les conditions de l’illégalité, il va de l’avant, il se trempe et guide la lutte du prolétariat contre la dictature fasciste. De cette façon, le monopole politique du fascisme doit éclater sous les coups des antagonismes de classe. Une autre cause de la précarité de la dictature fasciste consiste en ceci que le contraste entre la démagogie anticapitaliste du fascisme et la politique d’enrichissement de la bourgeoisie monopoliste par la pire des spoliations, permet de dénoncer plus facilement la nature de classe du fascisme et conduit à l’ébranlement et au rétrécissement de sa base de masse.

    En outre, la victoire du fascisme provoque la haine profonde et l’indignation des masses, contribue au développement de l’esprit révolutionnaire dans leur sein et donne une puissante impulsion au front unique du prolétariat contre le fascisme.

    En faisant une politique de nationalisme économique (autarcie) et en accaparant la plus grande partie du revenu national pour préparer la guerre, le fascisme mine toute l’économie du pays et aggrave la guerre économique entre les Etats capitalistes.

    Il confère aux conflits qui éclatent au sein de la bourgeoisie le caractère de collisions violentes et fréquemment sanglantes, ce qui sape la stabilité du pouvoir d’Etat fasciste aux yeux du peuple.

    Un pouvoir qui assassine ses propres partisans, comme on l’a vu le 30 juin de l’année dernière en Allemagne (8) , un pouvoir fasciste contre lequel une autre partie de la bourgeoisie fasciste lutte les armes à la main (putch national-socialiste en Autriche, interventions violentes de divers groupes fascistes contre le gouvernement fasciste en Pologne, en Bulgarie, en Finlande et dans d’autres pays), un tel pouvoir ne peut garder longtemps son autorité aux yeux des grandes masses petites bourgeoises.

    La classe ouvrière doit savoir utiliser les contradictions et les conflits dans le camp de la bourgeoisie, mais elle ne doit pas nourrir l’illusion que le fascisme s’épuisera de lui-même.

    Le fascisme ne s’écroulera pas automatiquement. Seule, l’activité révolutionnaire de la classe ouvrière aidera à utiliser les conflits qui surgissent inévitablement dans le camp de la bourgeoisie, pour miner la dictature fasciste et la renverser.

    En liquidant les restes de démocratie bourgeoise, en érigeant la violence déclarée en un système de gouvernement, le fascisme sape les illusions démocratiques et le prestige de la légalité aux yeux des masses travailleuses.

    Et cela à plus forte raison dans le pays où, comme par exemple en Autriche et en Espagne, les ouvriers ont lutté les armes à la main contre le fascisme.

    En Autriche, la lutte héroïque du Schutzbund et des communistes, en dépit de la défaite, a ébranlé dès le début la solidité de la dictature fasciste.

    En Espagne, la bourgeoisie n’a pas réussi à passer aux travailleurs la muselière fasciste.

    Les combats armés d’Autriche et d’Espagne ont eu pour résultat que des masses de plus en plus grandes de la classe ouvrière prennent conscience de la nécessité d’une lutte de classe révolutionnaire.

    Seuls les philistins monstrueux, des laquais de la bourgeoisie comme le plus ancien théoricien de la IIe Internationale, Karl Kautsky, peuvent reprocher aux ouvriers d’avoir pris, voyez-vous, les armes en Autriche et en Espagne. Quel aspect aurait aujourd’hui le mouvement ouvrier d’Autriche et d’Espagne, si la classe ouvrière de ces pays s’était inspirée des conseils de trahison des Kautsky ?

    La classe ouvrière éprouverait dans ses rangs une profonde démoralisation.

     » L’école de la guerre civile, dit Lénine, n’est pas vaine pour les peuples.

    C’est une dure école et son cours complet renferme inévitablement des victoires de la contre-révolution, le déchaînement des réactionnaires en furie, la répression sauvage du pouvoir ancien contre les insurgés, etc.

    Mais seuls les pédants invétérés et les esprits momifiés peuvent se lamenter à propos de l’entrée des peuples dans cette pénible école; cette école enseigne aux classes opprimées la conduite de la guerre civile, elle leur enseigne la révolution victorieuse, elle concentre dans la masse des esclaves modernes cette haine que les esclaves abêtis, abrutis, ignorants, recèlent en eux éternellement, et qui aboutit aux admirables prouesses historiques des esclaves parvenus à la conscience de l’opprobre de leur esclavage.  » V.I.Lénine, Œuvres, t. XV, p. 160.

    La victoire du fascisme en Allemagne, on le sait, a entraîné une nouvelle vague de l’offensive fasciste qui a abouti en Autriche à la provocation de Dollfuss, en Espagne à de nouvelles offensives de la contre-révolution visant les conquêtes révolutionnaires des masses, en Pologne à la réforme fasciste de la Constitution, et, en France, a stimulé les détachements armés des fascistes à faire une tentative de coup d’Etat en février 1934.

    Mais cette victoire et la frénésie de la dictature fasciste ont provoqué le réflexe du front unique prolétarien contre le fascisme à l’échelle internationale.

    L’incendie du Reichstag, qui fut le signal de l’offensive générale du fascisme contre la classe ouvrière, la mainmise sur les syndicats et les autres organisations ouvrières, et le pillage de ces organisations, les gémissements des antifascistes tourmentés sans répit qui nous parviennent des sous-sols des casernes et des camps de concentration fascistes, montrent aux masses avec la force de l’évidence à quoi a abouti le rôle scissionniste réactionnaire des chefs de la social-démocratie allemande, qui avaient repoussé les propositions communistes de lutte en commun contre le fascisme agressif, et démontrent la nécessité d’unir toutes les forces de la classe ouvrière pour renverser le fascisme.

    La victoire de Hitler a donné aussi une impulsion décisive à la réalisation du front unique de la classe ouvrière contre le fascisme en France.

    La victoire de Hitler n’a pas seulement éveillé chez les ouvriers la peur de partager le sort des ouvriers allemands; elle n’a pas seulement attisé en eux la haine des bourreaux de leurs frères de classe allemande, mais elle a encore affermi en eux la résolution de ne permettre en aucun cas dans leur pays ce qui est arrivé à la classe ouvrière d’Allemagne.

    L’aspiration puissante au front unique dans tous les pays capitalistes montre que les leçons de la défaite ne sont pas perdues.

    La classe ouvrière commence à agir d’une façon nouvelle.

    L’initiative des Partis communistes pour organiser le front unique et l’abnégation sans réserve des communistes et des ouvriers révolutionnaires, dans la lutte contre le fascisme, ont eu pour conséquence de porter à un degré sans précédent l’autorité de l’Internationale Communiste.

    Dans le même temps, se développe la crise profonde de la IIe Internationale, qui s’est manifestée et accentuée avec un éclat particulier depuis la banqueroute de la social-démocratie allemande.

    Les ouvriers social-démocrates peuvent se convaincre avec de plus en plus d’évidence que l’Allemagne fasciste, avec toutes ses horreurs et sa barbarie, c’est, en fin de compte, le résultat de la politique social-démocrate de collaboration de classe avec la bourgeoisie.

    Ces masses se rendent compte de plus en plus nettement que la voie où les chefs de la social-démocratie allemande ont mené le prolétariat, ne doit pas être reprise.

    Jamais encore il n’y a eu dans le camp de la IIe Internationale un aussi grand désarroi idéologique qu’à l’heure actuelle.

    La différenciation s’opère à l’intérieur de tous les Partis social-démocrates. Dans leurs rangs se forment deux camps principaux : à côté du camp des éléments réactionnaires, qui s’efforcent par tous les moyens de maintenir le bloc de la social-démocratie avec la bourgeoisie et repoussent avec rage le front unique avec les communistes, commence à se former un camp d’éléments révolutionnaires, doutant de la justesse de la politique de collaboration de classe avec la bourgeoisie, partisans de la réalisation du front unique avec les communistes et commençant, dans une mesure de plus en plus grande, à passer sur les positions de la lutte de classe révolutionnaire.

    Ainsi, le fascisme qui est apparu comme le fruit de la décadence du système capitaliste, a agi en dernière analyse comme un facteur de décomposition ultérieure de ce système.

    Ainsi le fascisme qui s’est chargé d’enterrer le marxisme et le mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière, conduit lui-même, en conséquence de la dialectique de la vie et de la lutte de classe, au développement ultérieur des forces qui doivent creuser sa fosse, la fosse du capitalisme.

    Georges DIMITROV

    source: initiative-communiste.fr

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Sur la situation en Grèce,le rôle anti-populaire de Syriza et les responsabilités de ceux qui applaudissent-par Yiorgos Marinos, Membre du Bureau politique du KKE

    Introduction

     

    Lundi 13 juillet le gouvernement SYRIZA-ANEL avec le soutien de tous les partis bourgeois s'est mis d'accord lors du sommet de la zone euro sur un paquet très dur de mesures antipopulaires, en réalité un 3ème mémorandum, qui abat les droits ouvriers-populaires qui n'étaient pas encore supprimés.

    Mercredi 15 juillet le gouvernement, qui brandissait le slogan “la gauche pour la première fois”, a fait voter au Parlement, avec le soutien des partis bourgeois ND, PASOK et POTAMI, l'accord conclu au sommet ainsi que la première vague de mesures du 3ème mémorandum qui charge le peuple avec de nouvelles mesures fiscales très dures et qui supprime des droits de retraite.

    Le KKE a voter contre l'accord et a soumis une proposition de vote par appel nominal lors de laquelle 32 cadres du SYRIZA ont voté NON, 6 n'ont pas pris part au vote et un s'est abstenu, en disant que “nous votons contre le nouveau mémorandum, mais ... nous soutenons de tout notre cœur le gouvernement qui l'a conclu”.

    L'expérience de ces 5 mois de vie du gouvernement SYRIZA démontre qu'il ne voulait et il ne pouvait pas préparer le peuple à une confrontation avec les memoranda et les monopoles, grecs et européens, exactement parce qu'il n'avait pas d'orientation de résistance et de confrontation. Au contraire, il a trompé le peuple en lui disant qu'il pouvait ouvrir la voie des changements dans son intérêt à l'intérieur de cette alliance des loups qu'est l'UE.

    Les développements sont une  éclatante manifestation de l'échec de la soi-disant « gauche de gouvernement » ou « gauche de renouveau » et de la théorie que l'UE pourrait changer son caractère monopoliste et antipopulaire.

    La ligne de lutte du KKE et son attitude vigoureuse et conséquente, rejetant la participation à de tels « gouvernements de gauche », en réalité des gouvernements de gestion bourgeoise, sont réconfortés.

    Sur la base de cette expérience spécifique et dépassant le “bombardement” des médias bourgeois, les travailleurs en Europe et dans tout le monde doivent tenter de détecter la vérité et d'utiliser les développements en Grèce pour tirer d'utiles conclusions.

    On les appelle à examiner et à élaborer la ligne de lutte du KKE, traversant le mur de désinformation des forces bourgeoises et opportunistes qui vivent sur leur nuage, où ils sont occupés à gérer la barbarie capitaliste, et qui travaillent de façon systématique pour faire manipuler les travailleurs.

     

    QUELLE EST LA VERITABLE SITUATION EN GRECE ?

     QUEL EST LE VERITABLE ROLE DE SYRIZA – EN QUOI CONSISTE LA RESPONSABILITE DE CEUX QUI APPLAUDISSENT ?

    Premièrement, lors de la crise capitaliste, dans des conditions créées par les conséquences douloureuses pour la classe ouvrière et les couches populaires, des conditions provoquées par la politique antipopulaire du parti libéral de la ND et du parti social-démocrate du PASOK, une large recomposition du système politique bourgeois a été lancée.

    Les partis bourgeois traditionnels, très usés, ont été affaiblis, et SYRIZA et l'organisation criminelle nazi “Aube Dorée” ont été renforcés.

    SYRIZA, un petit parti opportuniste au départ, a été propulsé à un score électoral élevé lors de l'élection de juin 2012, ensuite il est arrivé en première place en janvier 2015 et a formé un gouvernement avec le parti nationaliste et de droite de “ANEL”.

    Pendant toute cette période, ce parti a enfermé des travailleurs dans le schéma trompeur de “mémorandum  -  anti-mémorandum”, dissimulant le fait que les memoranda font partie de la stratégie plus générale du capital. Ce parti a profité de problèmes aigus du peuple pour lui donner des fausses promesses qu'il le soulagerait et qu'il satisferait les revendications des travailleurs.

    Dans ce cadre, il s'est engagé à faire augmenter immédiatement le SMIC, à rétabir les Conventions Collectives, à supprimer la taxe foncière, à augmenter le seuil d'imposition, à arrêter les privatisations etc.

    Malgré les slogans qu'il a utilisé, en pratique SYRIZA a élaboré une stratégie social-démocrate et a fait clair dès le départ qu'il allait gérer le capitalisme, servir la compétitivité et la rentabilité des groupes monopolistes et appliquer la stratégie de l'UE, qu'il a d'ailleurs appelée “notre maison européenne commune”.

    Deuxièmement, après l'élection de 2015, le gouvernement SYRIZA-ANEL a poursuivi la politique anti-populaire de précédents gouvernements. Le 20 février, il a conclu un accord avec l'UE, la BCE et le FMI (la Troïka) et s'est engagé à reconnaître et à rembourser la dette que le peuple n'a pas créé, à s'abstenir d”action unilatérales”, à la non-implémentation de ses promesses pré-électorales et à l'implémentation des “réformes capitalistes”.

    Dans les négociations qui ont suivi l'accord de Bruxelles, le gouvernement SYRIZA-ANEL a déposé des paquets de propositions avec des mesures très dures. En voici quelques unes:

    Maintien des memoranda et de l'ensemble des décrets d'application votés par la ND et le PASOK, des taxes supplémentaires, suppression des droits de retraite, des privatisations et d'autres mesures contre le peuple , d'un coût total de 8 milliards d'euros. Cette proposition était similaire à celle de la Troïka dont le coût des mesures antipopulaires a été estimé à 8.5 milliards d'euros.

    Les moments de tension lors des négociations et le départ à un moment du gouvernement SYRIZA-ANEL ne sont pas de la résistance pour la défense des intérêts populaires, comme cela est perçu de façon infondée par quelques partis à l'étranger.

    Ce qui se trouvait sur la table étaient les intérêts des monopoles et sur cette base, des contradictions plus générales se sont exprimées à l'égard du “mélange” de gestion du capitalisme, du cours de la zone euro et de la position de la Grèce dedans (la possibilité du grexit inclus), des contradictions entre l'Allemagne et la France, entre les États-Unis et les pays de la zone euro, en particulier l'Allemagne, sur la place de leader en Europe.

    Troisièmement, dans ces conditions, le gouvernement a soumis au parlement, le samedi 27 juin, une proposition de référendum tentant d'enfermer le peuple avec le OUI ou le NON au paquet des mesures antipopulaires de la Troïka et refusant de mettre au jugement du peuple sa propre proposition anti-populaire.

    Le KKE (dans le parlement) a exigé que soient soumis au référendum:

    a) la proposition de la Troïka, b) la proposition du gouvernement et c) la proposition du KKE pour “le désengagement de l'UE, la suppression des memoranda et des tous les décrets d'application anti-populaires”.

    Le gouvernement a arbitrairement refusé de soumettre la proposition du KKE (sur les trois questions à poser au référendum) au vote, afin de faire un chantage au peuple et de présenter le vote populaire comme une approbation de sa proposition – nouveau mémorandum.

    Le KKE a résisté, a dénoncé le chantage et a soumis au jugement du peuple son propre bulletin de vote qui écrivait:

     NON à la proposition de UE-BCE-FMI

    NON A LA PROPOSITION DU GOUVERNEMENT

    DESENGAGEMENT DE L'UE AVEC LE PEUPLE AU POUVOIR”.

    Ce bulletin de vote a été distribué dans les milieux de travail, dans les quartiers populaires, devant les bureaux de vote, tandis qu'en même temps, le KKE a appelé le peuple à résister de toute manière possible et à exprimer son opposition aux nouveaux memoranda.

    Dans des conditions de faux dilemmes et de chantages, le KKE a dit au peuple que tant le OUI que le NON seront utilisés pour imposer de nouvelles mesures antipopulaires.

    Cette décision est un grand atout pour notre peuple, pour continuer sa lutte avec ses intérêts comme critère.

    Une part considérable de notre peuple a résisté. Il a mis dans les urnes le bulletin du KKE, il a vote blanc ou nul (plus de 350 000, 6%) et une autre part a choisi de s'abstenir.

    Le KKE ne s'était pas fixé d'objectif chiffré pour le référendum. Son attitude était une attitude politique de principe. Elle visait à donner un message politique au peuple de ne pas se soumettre aux dilemmes de chantage, qu'ils venaient de la part de la Troïka ou de la part du gouvernement et des autres partis politiques bourgeois.

    Quatrièmement, un jour après le référendum, le 6 juillet, les développements ont réconforté à la façon la plus patente les positions et la ligne de lutte du KKE et ont démasqué les partis qui célébraient ensemble avec SYRIZA à l'étranger ou envoyaient des messages de soutien au premier ministre grec.

    Le lendemain du référendum, une réunion des chefs de file des partis politiques a été tenue, à l'initiative du premier ministre Tsipras et avec la participation du Président de la République. Une réunion qui a éclairé encore plus la situation.

    SYRIZA, ANEL, ND, PASOK, POTAMI, c-a-d tous les partis bourgeois, ont signé un communiqué commun où l'on peut lire entre autres: “Le verdict récent du peuple grec ne constitue pas un verdict de rupture mais de poursuite et de renforcement de l'effort pour arriver à un accord socialement juste et économiquement viable ...”, ce qui démontre que l'ensemble des partis bourgeois sont prêts à signer un accord, un nouveau mémorandum avec la Troïka et contre le peuple.

    Le secrétaire général du KKE, Dimitris Koutsoubas n'a pas signé le communiqué commun, il a exprimé sa position différente. Voici un extrait de ses déclarations à la sortie de la réunion: “nous avons exprimé de façon claire le point de vue du KKE, tant sur l'analyse du résultat du référendum que sur les immenses problèmes que le peuple grec rencontre dans cette alliance de loups qu'est l'UE, avec une politique qui multiplie les impasses pour le peuple, pour son revenu, pour le cours du pays et celui de notre peuple plus généralement.

    Il est démontré encore une fois qu'il ne peut pas avoir de négociation dans l'intérêt du peuple et des ouvriers « à l'intérieur des  murs » de l'UE, dans la voie de développement capitaliste, ... personne n'a autorisé qui que ce soit à signer de nouveaux memoranda, de nouvelles mesures douloureuses pour notre peuple”.

    Cinquièmement, après le référendum le gouvernement SYRIZA-ANEL a envoyé au Mécanisme Européen de Stabilité (MES) une demande pour un programme d'aide financière (emprunt) sur 3 ans d'une hauteur d'environ 50 milliards d'euros, avec une nouvelle convention de prêt et un nouveau mémorandum.

    Vendredi 10 juillet, le gouvernement a déposé à la Troïka (UE, BCE, FMI) un paquet provocateur de nouvelles mesures antipopulaires très dures, c-a-d un 3ème mémorandum de 12 milliards d'euros (!!!), à savoir de 4-5 milliards de plus que le paquet sur lequel il discutait avant le référendum.

    Le même jour, dans un débat au Parlement, le gouvernement a demandé et a obtenu de la part des partis bourgeois, la ND, le PASOK et le POTAMI, leur soutien et leur autorisation pour conclure l'accord antipopulaire-3ème mémorandum.

    Tandis que, aux petites heures du lundi 13 juillet, le premier ministre Tsipras s'est mis d'accord au sommet de la zone euro à un nouveau prêt de 83 milliards d'euros et un mémorandum antipopulaire très dangereux qui littéralement abat les droits ouvriers-populaires qui n'étaient pas encore supprimés.

    En voici quelques exemples illustratifs :

    Maintien de l'ENFIA, la taxe sur la propriété foncière, et d'autres mesures fiscales douloureuses votés auparavant par la ND et le PASOK qui ont conduit au désespoir de millions de familles populaires, augmentation supplémentaire de la TVA avec un transfert des produits alimentaires transformés et d'autres genres largement consommées par les couches populaires au coefficient supérieur de 23 %, suppression d’allégements d'impôts pour les agriculteurs, importante augmentation de la TVA dans les îles etc.

    La propagande gouvernementale, selon laquelle le gouvernement augmenterait le taux d'imposition sur les grandes entreprises et les armateurs est infondée. Il s'agit d'une goutte dans l'océan. Les allègements d'impôts accordés aux armateurs et au grand capital sont maintenus.

    Maintien de l'ensemble des mesures portant atteinte à la Sécurité Sociale : baisse des pensions de retraite, augmentation de l'âge de départ à la retraite, des allégements des cotisations pour la Sécu pour les patrons et en plus, de nouvelles mesures pour la suppression de régimes spéciaux (des départs précoces  à la retraite), du moins ceux qui étaient encore en vigueur, et la fixation de fait de l'âge de départ à la retraite à 67 ans, suppression de l'allocation pour les retraités les plus démunis, augmentation des cotisations des travailleurs pour la Sécu, fusion des caisses de Sécu avec une normalisation des droits vers le bas et avec une perspective de nouvelles mesures dures au nom de la pérennité du système de la Sécurité Sociale.

    Maintien des conditions de travail de « Moyen-Age » qui règnent aux milieux de travail, gel des Conventions Collectives, maintien des salaires abaissés, et en plus, de nouvelles mesures anti-ouvrières au nom de l'adaptation aux orientations de l'UE sur la progression des contrats de travail individuels entre un travailleur et son patron, sur la progression de l'emploi en temps partiel et en intérim ainsi que sur des relations de travail flexibles.

    Mise en œuvre de la « boîte à outils » de l'OCDE (lequel le gouvernement considère comme un partenaire stratégique) qui prévoit la libéralisation des métiers, le travail du dimanche etc.

    Maintien des privatisations déjà achevées et nouvelles privatisations des ports, de 14 aéroports de province, du rail, de la société de gestion du gaz naturel etc. Il est prévu aussi de créer un mécanisme de mise en hypothèque et de mise en vente de la propriété publique pour collecter 50 milliards d’euros afin de rembourser les prêts.

    L'accord prévoit aussi des excédents budgétaires primaires de 1 % en 2015, de 2 % en 2016, de 3 % en 2017, de 3,5 % en 2018 et l'application d'un mécanisme des coupes automatiques dans les salaires, les pensions de retraite et les dépenses sociaux, dès qu'une déviation budgétaire est détectée.

    Pour convaincre le peuple à accepter ces mesures, le gouvernement SYRIZA-ANEL a utilisé le même dilemme-chantage que la ND et le PASOK auparavant: Un nouveau mémorandum encore plus dur ou une faillite d'état à travers un grexit ?

    Il a utilisé le même dilemme qu'au temps du premier et du deuxième mémorandum, le même qui était utilisé à chaque fois qu'une partie d'aide allait être déboursée. Le peuple devrait à chaque fois choisir le « moindre mal » , ce qui conduit finalement au mal le plus grave.

    Même à ce moment, que la politique antipopulaire de SYRIZA est évidente, Tsipras tente de cultiver de fausses attentes en affirmant que l'accord prévoit un aménagement de la dette (qui s'accroît à cause du nouveau prêt) et les soi-disant « aides à la croissance », que le peuple a  « financées » et qui seront d'ailleurs dirigées vers les grands groupes qui en profiteront.

    Sixièmement, ce n'est pas tout, puisque la politique antipopulaire du gouvernement SYRIZA-ANEL est exprimée aussi dans le domaine de la politique internationale.

    En cinq mois, le gouvernement grec a apporté un soutien fort à l'OTAN, aux États-Unis, à l'axe euro-atlantique.

    Non seulement il a maintenu, mais il s’est engagé à renforcer les bases des États-Unis et de l’OTAN à Souda, qui est la base pour les interventions impérialistes et les guerres dans la région, à l'Aktion (radars mobiles), le quartier général à Thessalonique, à Larissa etc.

    Il a annoncé que, en consultation avec les États-Unis, il va installer une nouvelle base de l'OTAN dans la mer Égée, sur l'île de Karpathos.

    Il s’est engagé dans des positions officielles gouvernementales à disposer les forces armées et les bases militaires pour de nouvelles guerres impérialistes dans la région, au nom de faire face aux djihadistes et de la «protection des populations chrétiennes ».

    Il participe à des exercices militaires avec les États-Unis et l’Israël et renforce ses relations militaires, politiques et économiques avec l'Israël qui continue l’occupation et attaque brutalement le peuple palestinien.

    La soi-disant «politique multidimensionnelle » avec la Russie et la Chine, les BRICS, est une politique qui se positionne dans la promotion des intérêts des groupes monopolistes afin d’améliorer leur position sur l’échiquier du secteur de l'énergie, dans le cadre des concurrences impérialistes générales, embarquant le peuple grec dans de nouvelles aventures.

    QUELQUES CONCLUSIONS

    Ainsi, les travailleurs en Europe et dans le monde entier peuvent tirer des conclusions importantes sur les développements en Grèce, condamner les forces politiques qui défendent la voie capitaliste de développement et l'Union européenne, l'union impérialiste interétatique.

    Les communistes, les travailleuses  et les travailleurs doivent examiner les développements sur la base des faits réels; apprécier l'attitude de dizaines de partis communistes qui ont essayé d'analyser sur la base des critères de classe les développements en Grèce, et en respectant le principe de l'internationalisme prolétarien, ils ont contribué au soutien de la lutte du KKE, ils ont accueilli ses bulletins d'information et des interviews relatives, ils ont écrit des articles et lutté contre les confusions semées par SYRIZA et le PGE.

    Le KKE remercie les dizaines de partis communistes et les dizaines de Jeunesses communistes du monde entier qui ont exprimé de différentes manières leur solidarité et ont soutenu la lutte de notre parti et de la KNE.

    Nous remercions les travailleuses  et les travailleurs, les syndicats et d'autres organisations du mouvement populaire de l'étranger qui soutiennent la lutte du mouvement de classe en Grèce.

    Notre parti va continuer les dures luttes, il va continuer à honorer leur confiance.

    En fait, dans les conditions de la forte pression exercée par le mécanisme idéologique bourgeois et l'intervention des forces de l'opportunisme, la manifestation massive de la solidarité internationale est très importante. Elle est une contribution à notre lutte commune, une précieuse expérience qui portera ses fruits dans la prochaine période.

    Simultanément, les communistes, les travailleuses et les travailleurs, doivent examiner attentivement et condamner les forces de l'opportunisme et l'ensemble des forces qui ont caché tout au long de cette période les positions du KKE et se sont rangées du coté de SYRIZA, embellissant l’essence antipopulaire de classe de sa politique, son caractère social-démocrate.

    Le PGE (« Parti de la gauche européenne ») joue un rôle particulièrement dangereux quant à la manipulation des travailleurs; dans les positions sociales-démocrates de SYRIZA il a vu sa propre stratégie mutante de gestion bourgeoise, ses propres positions au sujet de l'intégration dans l'UE.

    Il était prévu.

    Le grand problème est que certains PC se sont convertis en applaudisseurs de SYRIZA, l’ont présenté comme une force de résistance contre l'UE, en cachant que ce parti est un défenseur de l’alliance des loups européenne et de l'OTAN, un administrateur du système capitaliste barbare.

    Ces forces ont salué le « non » du référendum, mais elles ont caché que derrière celui-ci il y avait le « oui » de SYRIZA à un nouveau mémorandum, à de nouvelles mesures qui continuent à saigner notre peuple.

    Ces partis ont désinformé les travailleurs dans leurs pays. Ils ont relié l'attitude du gouvernement grec avec la défense de la «souveraineté populaire», mais la réalité montre que le peuple ne peut pas être dominant quand il est entouré par l'extorsion des forces du capital, quand il a faim, quand il est au chômage, victime du capitalisme et des capitalistes qui ont le pouvoir et la propriété des moyens de production, qui volent la richesse produite par les travailleurs.

    L'attitude de ces partis était objectivement contre la lutte du KKE et les intérêts de la classe ouvrière et des couches populaires en Grèce et dans tous les pays, parce que le soutien de la nouvelle social-démocratie renforce l'ennemi des travailleurs en cultivant des illusions et des confusions.

    Il n'y a aucune excuse. Les responsabilités sont grandes. Les partis qui ont caché les positions du KKE, ont organisé des manifestations de soutien de SYRIZA et ont salué la social-démocratie, ont été exposés.

    En fait, les manifestations par exemple à Paris, à Rome, à Bruxelles, à Nicosie, à Lisbonne et dans d'autres villes ont été utilisées par SYRIZA comme un alibi «de gauche » pour renforcer sa position, apparaître comme un «Sauveur» et imposer aux travailleurs de nouvelles mesures antipopulaires dures.

    Ce n’est pas la première fois qu’on parle de ces questions. Les conséquences de l'effet opportuniste sur les lignes du mouvement communiste, les conséquences de la contre-révolution persistent et sont douloureuses.

    Comme il est connu, notre parti exprime toujours (depuis plusieurs années) sa solidarité internationaliste, même avec des PC qui aujourd'hui se sont rangés du coté de ses adversaires politiques. Le KKE a une position de principe et nous allons continuer ainsi.

    Mais quant aux choix des PC qui se sont rangés du coté de la social-démocratie, le Mouvement communiste européen et international doit ouvrir un débat et en tirer des conclusions.

    Celui qui perd l’orientation révolutionnaire de classe, se dirige vers l’abîme, même en gardant son nom communiste, même si il fait généralement référence au socialisme.

    Ceci est confirmé par l'expérience historique et c'est le problème avec ces forces qui utilisent la calomnie sur le sectarisme pour incriminer la lutte révolutionnaire, pour cacher leur propre abandon des principes du marxisme-léninisme et leur choix de la gestion bourgeoise.       

    Les derniers développements ont évoqué de graves problèmes qu’on doit examiner davantage.

    Les partis sociaux-démocrates, comme par exemple SYRIZA et PODEMOS, travaillent pour la manipulation de la classe ouvrière, afin d’assurer la gestion capitaliste avec des slogans pseudo-gauches.

    En fait, l'exemple de SYRIZA a prouvé encore une fois que les soi-disant «gouvernements de gauche » sont une forme de gestion et de reproduction de l'exploitation capitaliste, ils cultivent des illusions, désarment les forces populaires et conduisent au renforcement des forces conservatrices, au retour des gouvernements de droite. Des exemples de « gouvernements de gauche» en France, en Italie, à Chypre, en Danemark, mais aussi dans des pays d'Amérique latine confirment cette position.

    La position présentant le remplacement de l’euro par une monnaie nationale, par exemple par la drachme en Grèce, comme une solution en faveur du peuple, une position soutenue par de divers groupes gauchistes et des cadres de SYRIZA qui ont voté contre le troisième mémorandum au Parlement, constitue « de la poudre aux yeux» des travailleurs. La monnaie elle-même ne peut pas résoudre les problèmes en faveur du peuple. L'exploitation capitaliste va se poursuivre et ce qui détermine les développements est la classe sociale ayant le pouvoir et les moyens de production dans ses mains.

    Essayer d'interpréter les développements avec des positions qui affirment que la Grèce est une «colonie», n'a aucun fondement objectif, puisqu'on supprime ainsi les objectifs et les intérêts de la bourgeoisie et on ne prend pas en compte le développement capitaliste inégal et l'inégalité des relations entre les États capitalistes.

    Le choix prédominant de la bourgeoisie est la participation de la Grèce à l'OTAN et l’UE, et la cession de la souveraineté est un choix conscient visant à protéger le capitalisme et servir les intérêts des monopoles dans les alliances impérialistes.

    La concentration de l'attention sur l'attitude de l'Allemagne, la tentative d'interpréter les développements du point de vue du « coup d’État de Schäuble» obscurcit l'essence de rivalités inter-impérialistes, les intérêts en conflit.

    Le choix du gouvernement SYRIZA-ANEL de choisir des alliés, par exemple aux États-Unis et en France n’est pas lié aux intérêts du peuple, mais aux intérêts des groupes monopolistes, empêtrant  notre peuple encore plus dans les antagonismes impérialistes.

    Les récentes déclarations du cadre de SYRIZA et vice-premier ministre sont caractéristiques: «Nous devons remercier publiquement le gouvernement des États-Unis et le président Obama, parce que probablement  sans sa contribution et sa persévérance que l'accord inclue des questions concernant la dette et le développement, peut-être on ne réussirait pas».

    LA LUTTE DU KKE 

    Le KKE a fait du progrès ayant enrichi sa stratégie sur la base des exigences contemporaines de la lutte de classe, surmontant les « étapes intermédiaires » de la gestion du système d'exploitation et les diverses variations de conservation de la démocratie bourgeoise, en défendant les lois de la révolution et de la construction socialiste.

    Notre parti a suivi la ligne de lutte anticapitaliste - antimonopoliste, la ligne de concentration et de préparation des forces ouvrières - populaires pour le renversement du capitalisme, pour le pouvoir ouvrier-populaire, le socialisme, en rejetant la coopération avec le parti social-démocrate de SYRIZA, ainsi que toute participation à un gouvernement de gestion bourgeoise.

    Il a donné une réponse décisive aux élections de 2012, en continuant dans des conditions difficiles la lutte politique et idéologique de masse indépendante sur la base des besoins contemporains des familles des couches ouvrières-populaires.

    Le Parti s’est lancé dans la bataille des élections de 2015, a augmenté ses forces et utilise son groupe parlementaire de 15 membres pour illustrer les problèmes du peuple, en soumettant des propositions de loi importantes, comme celle pour l’abrogation des mémorandums et des lois d'application que le gouvernement refuse de discuter au Parlement depuis cinq mois.

    Il utilise son groupe au Parlement européen en faveur des travailleurs, ayant conquis un niveau élevé en ce qui concerne ses interventions politiques après avoir quitté le groupe GUE/NGL, qui est devenu une annexe du PGE.

    Dans la lignée droite de cette lutte politique se trouve la position fière du KKE dans le récent référendum où il a révélé la politique antipopulaire du gouvernement SYRIZA-ANEL, de la troïka et des partis bourgeois qui soutiennent la position «à tout prix dans l'UE », en présentant sa propre proposition au peuple.

    Notre parti intervient de manière décisive aux développements politiques, il lutte contre les difficultés et les faiblesses et travaille sans relâche dans les lieux de travail, dans le mouvement ouvrier – populaire, il conduit les luttes de la classe ouvrière, de la paysannerie, des classes moyennes, des jeunes, il poursuit son action internationaliste, renforce ses relations avec des dizaines de PC partout dans le monde et tente de discuter de son expérience avec les communistes, avec l’avant-garde des forces ouvrières à l'étranger.

    Les tâches sont très sérieuses. Le KKE met l’accent sur l'organisation de la résistance des travailleurs contre l’accord antipopulaire du gouvernement SYRIZA-ANEL, pour la montée des exigences et le développement d’un mouvement militant qui exige massivement la récupération des pertes, la satisfaction des besoins contemporains.

    Le mouvement de classe, le PAME et les autres regroupements militants intensifient les protestations massives, font des efforts pour organiser un mouvement de solidarité afin de soutenir ceux qui souffrent du chômage et de la pauvreté, les retraités, les travailleurs qui se tiennent dans les files d'attente dans les banques pour obtenir une petite partie du salaire de retraite en raison des restrictions sur les transactions bancaires.

    Avec des comités de lutte dans les entreprises, les usines, les hôpitaux, les supermarchés, les services, en mobilisant les « comités populaires » dans les quartiers.

    Ce sont des outils précieux pour le renforcement de la lutte du peuple.

    Dans cette voie nous continuons et nous appelons la classe ouvrière, les couches populaires à adopter massivement et décisivement la proposition politique du KKE pour la meilleure organisation possible des travailleurs, la réorganisation du mouvement syndical, le renforcement de l'alliance populaire entre la classe ouvrière, la paysannerie, les autres couches populaires pauvres, afin de renforcer la lutte pour des changements radicaux. Pour la socialisation des monopoles avec la planification centrale scientifique de l'économie, le désengagement de l'UE et de l’OTAN et le développement des relations mutuellement bénéfiques avec des autres États et peuples, l'annulation unilatérale de la dette, avec la classe ouvrière, notre peuple véritablement au pouvoir.

     Yiorgos Marinos,Membre du Bureau Politique

    du Comité Central du PC de Grèce (KKE), le 28 juillet 2015

    source: fr.kke.gr

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Une déclaration de la Libre Pensée

    A propos de sa Manifestation nationale laïque du 5 décembre 2015 (15H – Place de la République à Paris )

    « L’union ne peut naître de la confusion »
    Jean Jaurès

     

    Début janvier 2015, la Fédération nationale de la Libre Pensée a lancé un appel pour la tenue d’une manifestation nationale laïque « Pour l’abrogation de la loi Debré », à l’occasion du 110e anniversaire de la promulgation de la loi du 9 décembre 1905, dite de Séparation des Églises et de l’État.

    Au vu de la place, désormais incontournable, de la Fédération nationale de la Libre Pensée, il est tout à fait normal que cette initiative suscite, ici ou là, des commentaires et des crispations. Certains en sont même à faire des lettres ouvertes à la Libre Pensée, en omettant de lui envoyer, ce qui n’est pas le meilleur moyen pour qu’elles arrivent à leur destinataire.

    D’autres tentent, c’est leur nature, de monter des opérations de diversion qui, telle une variété de cactus, ne fleurit qu’une seule fois. Ainsi va le monde, en somme….

      La Libre Pensée s’est adressée et s’adresse encore à l’ensemble du mouvement laïque

    Cette manifestation est à l’initiative de la Fédération nationale de la Libre Pensée et elle est convoquée, à l’occasion du 110e anniversaire de la loi de 1905, pour « l’abrogation de la loi Debré ».

    La Libre Pensée, parce qu’elle a trop connu cela dans le passé et qu’elle sait que cela relève de la quadrature du cercle, se refuse à « négocier » un appel commun des associations laïques qui se termine toujours par un texte affadi, parce que basé sur le plus petit dénominateur commun. De plus, la dispersion actuelle du mouvement laïque conduit à la cohabitation d’associations ayant une véritable réalité et d’autres qui relèvent le plus souvent d ‘une fiction associative.

    Dans ces conditions, tenter de vouloir mettre tout le monde d’accord relève plus d’une gageure et d’une aventure qui rappelle le radeau de la Méduse que d’une véritable mobilisation laïque.

    La Libre Pensée considère donc plus efficace de demander à toutes les associations laïques (grandes ou petites), à tous les syndicats, à toutes les obédiences maçonniques qui le souhaitent, à tous les partis et organisations politiques qui le veulent, de participer à la manifestation du 5 décembre 2015 sous la forme et sous les mots d’ordre qui ont leur faveur.

    Personne n’aura donc à se renier, à imposer aux autres un point de vue contraire à leurs idées ou à accepter des positions qui ne sont pas les siennes. Et tous pourront participer ensemble à cette manifestation nationale laïque. Il ne saurait y avoir de démarche plus unitaire que celle entreprise par la Fédération nationale de la Libre Pensée.

    Elle a d’ores et déjà sollicité des rencontres avec les obédiences maçonniques : Grand Orient de France, Droit Humain, Grande Loge Féminine de France, Grande Loge Mixte de France, Grande Loge Mixte Universelle.

    La Fédération nationale de la Libre Pensée est ouverte, dans ce cadre précis ainsi défini, à toute rencontre pour faciliter les convergences possibles pour assurer le succès de la manifestation laïque du 5 décembre 2015 à 15H place de la République à Paris.

    Elle se propose de réunir à Paris, le mardi 3 novembre 2015 à 19H, les organisations qui souhaitent participer à la manifestation du 5 décembre 2015 afin de mettre au point les modalités pratiques de la manifestation. Il est évident, qu’ayant pris cette initiative, la Fédération nationale de la Libre Pensée conduira le cortège sur les grands boulevards parisiens.

    Comme il est de tradition aussi, pour respecter l’indépendance des associations, les partis et organisations politiques pourront manifester en queue de cortège.

     

    Paris, le 10 août 2015
    source: fnlp.fr
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • « Tel Aviv-sur-Seine »: Non au blanchiment par la Mairie de Paris de l’apartheid israélien

    La Campagne BDS France dénonce la collaboration de la Mairie de Paris à une nouvelle opération de la Hasbara israélienne (services de propagandes) à travers « Tel Aviv sur Seine » annoncé à Paris Plage le 13 août prochain.

    Un an après l’opération « bordure de protection » sur Gaza où Israël a assassiné plus de 2200 personnes dont 500 enfants selon les Nations Unies, moins d’un mois après le vote par le parlement israélien autorisant l’alimentation forcée des prisonniers, une semaine après les dernières violences coloniales qui viennent de brûler vifs tous les membres de la famille Dawabshah à Douma en Cisjordanie tuant le petit Ali Dawabshah de 18 mois, l’incursion de Tel Aviv dans Paris plage constitue une véritable provocation.

    Imposer le pouvoir colonial sur les quais de la Seine dans une parodie grotesque de la « bulle » où sont enfermés les habitants de Tel Aviv , c’est vouloir nous imposer ce modèle de la ségrégation , de la discrimination et de la violence contre les populations civiles.

    Un modèle que la campagne BDS refuse. Avec l’appel palestinien au Boycott Désinvestissement Sanction, elle choisit de boycotter la violence coloniale et toutes ses institutions.

    Tel Aviv n’est pas une ville comme les autres. Construite sur les ruines de 7 villages palestiniens, elle est la capitale reconnue internationalement de l’Etat d’Israël : elle symbolise donc la politique de cet Etat.

    Par la très faible présence d’habitants palestiniens, elle marque la volonté du régime israélien de se débarrasser de la population autochtone de la Palestine.
    Célébrer Tel Aviv aujourd’hui à Paris, c’est tenter de normaliser la situation de colonisation, d’apartheid et d’épuration ethnique que subit le peuple palestinien.
    Quiconque est soucieux des droits humains ne peut le supporter.
    La mairie de Paris impose cette opération aux Parisien-nes qui ne sont pas d’accord avec sa collaboration et sa complicité.

    Paris Plage devrait être une image du vivre ensemble dans l’égalité et le respect des droits de chacun et non pas celle d’un jumelage avec l’apartheid israélien !

    Adressez vos protestations à la Mairie de Paris:

    Page facebook d'Anne Hidalgo :

    https://www.facebook.com/HidalgoAnne?ref=ts&fref=ts
    http://next.paris.fr/pro/Portal.lut?page_id=9599&document_type_id=12&document_id=10737&portlet_id=24224
    http://www.paris.fr/actualites/paris-plages-2015-2688 

    La Campagne BDS France/www.bdsfrance.or/ campagnebdsfrance@yahoo.fr

    Paris, le 7 août 2015

     

    lire également: http://www.lecourrierdelatlas.com/982605082015La-venue-de-Tel-Aviv-a-Paris-Plage-cree-la-polemique.html

    °

    °°°

    °

    « Tel Aviv sur Seine »: Appel à mobilisation en direction des élus de la Mairie de Paris

    « Tel Aviv-sur-Seine »: Non au blanchiment par la Mairie de Paris de l’apartheid israélien (BDS France-7/08/2015)

    « Ecrivez aux élus parisiens, dont les adresses figurent ci-dessous pour exiger l’annulation de cette infamie « Tel Aviv Sur Seine », et de ce qu’ils ont imposé, un an après le dernier massacre israélien à Gaza, par la force aux parisien-nes qui ne sont pas d’accord avec leur collaboration et leur complicité. »:

    Merci à tous-tes de notre participation et pour la large diffusion!

    Voici les adresses mails des élus de Paris:

    anne.hidalgo@paris.fr, Maire de Paris

    bruno.julliard@paris.fr, 1er adjoint à la maire de Paris, chargé de la Culture

    remi.feraud@paris.fr, Président du groupe PS au Conseil de Paris

    nathalie.kosciusko-morizet@paris.fr, Présidente du groupe « Les Républicains »

    david.belliard@paris.fr, Président du groupe EELV

    eric.aziere@paris.fr, Président des élus UDI-Modem

    nicolas.bonnet-oulaldj@paris.fr, Président du groupe communiste – Front de gauche

    jean-bernard.bros@paris.fr, Président du groupe radical de gauche, centre et indépendants

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Une Déclaration du Réseau Faire Vivre et renforcer le PCF

    Grèce et U.E. : premières réflexions du réseau FVR-PCF pour ouvrir le débat après la note du CEN (Comité exécutif national) du 17 juillet

    Les communistes français ont suivi avec beaucoup d’intérêt la situation de la Grèce depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza. Si l’on connaissait les critiques du KKE par rapport à Syriza, il n’en est pas moins vrai que l’arrivée au pouvoir d’une force politique se réclamant de la gauche de rupture à la tête d’un pays épuisé par des années de politique d’austérité, constituait une expérience politique intéressante sur laquelle il fallait se garder de tout à priori et porter un regard communiste solidaire des luttes de ce peuple.

    Le référendum du 5 juillet en Grèce, son résultat sans appel – 61% de votes hostiles aux politiques d’austérité que voulait imposer l’Union européenne – permettait à Alexis Tsipras d’être en position de force face aux créanciers de la Grèce. Or, Syriza a signé un accord léonin qui foule aux pieds la souveraineté du peuple grec.

    Tout en étant d’accord avec les constats sur la « brutalité de la méthode » de l’Eurogroupe et de la BCE, sur la pression politique et financière exercée à l’encontre de la Grèce, et sur les « violations extrêmement graves de la souveraineté du pays », nous ne partageons pas de nombreuses autres affirmations de la note de la direction. Nous souhaitons, par les questionnements qui suivent, ouvrir le débat et la réflexion collective sur des questions jusqu’ici balayées d’un revers de main lors de nos conseils nationaux, à savoir l’appréciation que nous portons sur l’Union européenne au stade actuel de la crise, sur le rôle de la monnaie unique, sur la pertinence d’une sortie progressiste de la zone euro, sans nous interdire de poser la question de la nature de l’Union européenne.

    Que nous le voulions ou non, la crise grecque a lancé ce débat au sein des formations politiques françaises, dans les milieux intellectuels et universitaires, mais aussi chez les salariés et dans les milieux populaires.

    Refuser d’aborder le débat, nous replier sur le postulat que seule l’extrême droite conteste l’euro et l’Union européenne, serait suicidaire à l’heure où la contestation de la construction européenne est partagée par une fraction toujours plus importante de la population. Pire, laisser la contestation de l’UE à l’extrême droite est une erreur politique qui pourrait se révéler lourde de conséquences.

    Alors que faire ? Rester dans la posture que nous avons adoptée au début des années 90, à savoir que l’UE est une construction démocratique que l’on peut réorienter de l’intérieur ? Ou l’analyser pour ce qu’elle est, à savoir un outil de domination du capitalisme contre les peuples, une superstructure politique dont les dirigeants n’hésitent pas à broyer la souveraineté populaire lorsqu’elle ne va pas dans le sens qui leur convient ?

    Premier constat largement partagé, l’accord signé entre la Grèce et ses créanciers ne règle rien sur le fonds. Certes, Alexis Tsipras a obtenu l’engagement du déblocage de nouveaux crédits, ce qui évite pour le moment à la Grèce de quitter la zone euro.
    Mais plusieurs questions se posent suite à cet accord.

    Grèce et U.E. : premières réflexions du réseau FVR-PCF pour ouvrir le débat après la note du CEN (Comité exécutif national) du 17 juillet


    1 - Sur l’appréciation de la situation politique en Grèce :

    • les Grecs, qui ont voté en connaissance de cause le refus de nouveaux plans d’austérité, vont-ils accepter les "réformes" imposées par l’UE, dont tout le monde s’accorde à penser qu’elles vont aggraver la situation déjà dramatique des couches les plus précaires de la société ?

    • en politique intérieure, Tsipras a fait passer les nouvelles mesures d’austérité avec les voix de l’opposition. Quel crédit politique a-t-il à l’issue de cette séquence ?

    • au sein de Syriza, le CC a voté majoritairement contre l’accord et les mesures qui l’accompagnaient. A la Chambre, l’unité de Syriza s’est fissurée puisque 30 députés ont refusé de voter en faveur de l’accord. Et pour faire bonne mesure, Tsipras a chassé du gouvernement plusieurs ministres contestataires. Comment Syriza peut-elle concilier ces contradictions ? A-t-elle la capacité à surmonter ses divisions internes ?

    • pourquoi les positions du KKE et du mouvement syndical ne sont-elles pas prises en compte dans notre analyse ?

    2 - Sur l’accord lui-même

    Le « renflouement » de la Grèce par de l’argent prêté par la BCE et le FMI règle-t-il quoi que ce soit sur le long terme ? Tout le monde fait le même constat : non. Il va seulement approfondir l’endettement de l’État grec, et sa dépendance à l’égard des bailleurs de fonds. Tout cela pour rester au sein de la zone euro.
    • le jeu en vaut-il la chandelle ? Sans se substituer à Syriza, pourquoi n’avons-nous pas d’appréciation sur cette question ?
    • Varoufakis a expliqué publiquement que ses désaccords avec Tsipras portaient sur le manque de préparation d’un scénario alternatif en cas d’impossibilité à trouver un accord. Ce fameux « plan B » aurait nécessité de préparer la sortie de la Grèce de la zone euro. Si le ministre des finances lui-même a exploré cette possibilité et y était favorable, pourquoi la sortie de l’euro de la Grèce n’est-elle présentée que comme l’option jusqu’au-boutiste allemande ? N’est-ce pas la sous-évaluation de l’intransigeance de l’UE et le manque de préparation d’une sortie éventuelle de la zone euro dans des conditions correctes qui a fait que Tsipras a accepté le diktat de l’UE ?
    • la mise sous tutelle de la Grèce par l’imposition de deux mesures qui s’attaquent directement à sa souveraineté – l’obligation de soumettre à l’UE toute réforme avant qu’elle soit présentée au Parlement grec, et la création d’un fonds alimenté par la privatisation des actifs publics directement soumis à la gestion de l’UE – ne sont-ils pas l’expression d’un véritable diktat, révélateur de la nature réelle de l’UE ?

    3 - Sur le rôle de la France

    La France a pesé de tout son poids pour soumettre la Grèce aux exigences de l’UE.

    • nos réactions face à la posture de François Hollande ont-elles été à la hauteur de la situation ? Ne devrions-nous pas montrer la cohérence entre la politique européenne de François Hollande et celle qu’il mène en France ? Pourquoi ne pas faire le lien entre l’austérité imposée en France au nom du redressement des comptes publics et la politique de l’UE, menée dans toute sa logique implacable, face à la Grèce ?

    • comment expliquer les cafouillages dans notre expression publique entre le « soutien à Syriza » et la tentation d’un vote en faveur de l’accord avec la Grèce ?

    4 - Sur les conséquences politiques dans et hors de Grèce

    L’arrivée de Syriza a été unanimement saluée en Europe par la majorité de forces progressistes européennes comme un événement positif. Tsipras avait promis durant sa campagne électorale que s’il était élu, il s’opposerait à de nouveaux plans d’austérité. A peine arrivé aux affaires, il cède face à l’UE et fait passer aux forceps des mesures antisociales d’une exceptionnelle gravité. Le message délivré par l’épisode que nous venons de vivre renforce la démoralisation et la démobilisation.

    • dans les pays européens, cette séquence politique démontre l’incapacité des forces progressistes à respecter leurs engagements et à mener les politiques pour lesquelles elles ont été élues. N’est-ce pas la porte ouverte à un recours à l’extrême droite, surtout si le discours que nous portons sur ce qui vient de se passer se limite à défendre la réorientation de l’EU en « Europe sociale » ?

    • le poids de l’OTAN n’est pas abordé. Cette question est en arrière-plan de par le rôle de la Grèce dans cette coalition. Qui plus est, il y a quelques semaines, un accord a été conclu entre la Grèce et l’OTAN sur l’implantation d’une nouvelle base de l’OTAN en Grèce, et ces derniers jours l’accord entre la Grèce et Israël pour des manœuvres militaires communes. Quel rôle ont joué les États-Unis dans les négociations entre l’UE et la Grèce ?

    5 - Sur les perspectives

    La note du CEN nous engage à renforcer la lutte contre l’austérité. Ces dernières semaines nous invitent à réfléchir aux conditions d’efficacité de cette bataille. Comment peut-on lutter contre l’austérité si on considère que la construction européenne est plus importante encore et que les luttes contre l’austérité doivent s’y soumettre ? Au degré de crise actuel du capitalisme, l’austérité est une des solutions mises en œuvre pour maintenir les taux de profit du capitalisme. L’expérience grecque témoigne qu’on ne peut pas à la fois combattre l’austérité et s’inscrire dans les règles de l’euro.

    • la proposition de « refonder l’Europe » est totalement coupée du contexte. Comment peut-on proposer une telle perspective politique quand on voit que la souveraineté d’un peuple qui s’exprime à plus de 60% contre une politique voulue par l’UE est foulée aux pieds ? Sur quelles forces politiques s’appuyer au sein du Parlement européen par exemple, pour y parvenir (si tant est que le Parlement européen soit autre chose qu’une simple chambre d’enregistrement) ?

    • la proposition de la création d’un « fonds européen destiné au développement des services publics et de l’emploi dans les pays membres » est-elle autre chose qu’un vœu pieux ? Quand on réalise la violence de l’appropriation des biens publics grecs organisée par la troika au profit de puissances privées ou publiques européennes, qui peut encore croire à une politique européenne de l’intérêt général ?

    Conclusion

    Après Chypre, ce qui s’est passé avec la Grèce ces dernières semaines démontre que l’Union européenne est une machine de guerre en faveur du capitalisme contre les peuples. Affirmer que l’on peut réorienter la construction européenne, après une telle démonstration de force de l’Eurogroupe est une position difficilement tenable, pour ne pas dire sans aucune crédibilité.

    Ne confondons pas la nécessaire coopération entre les peuples et des Etats souverains avec ce qui n’est ni plus ni moins que l’expression sans fard d’une forme à peine atténuée de dictature.

    L’UE vient de nous démontrer qu’elle ne laissera aucune marge de manœuvre aux « forces anti-austérité ». Et même si les plus lucides affirment que la dette n’est pas soutenable et qu’il faudra bien, peu ou prou, tirer un trait sur une partie de la dette, nous ne pouvons pas ignorer que cela se fera au détriment d’un peuple qui a déjà beaucoup souffert. Après la Grèce, l’UE ne s’arrêtera pas. Ses dirigeants viennent de faire un exemple. Ils poursuivront dans les mêmes termes partout ailleurs.

    A moins que... A moins qu’il y ait une véritable révolte populaire pour les faire reculer. A moins que certains pays, mesurant les avantages comparés du maintien dans la zone euro et d’une sortie, ne viennent gripper la machine. A moins que des forces politiques véritablement progressistes, des forces de rupture avec le système, en un mot des forces communistes ne se lèvent.

    Pour le moment, les propositions qui sont faites par la direction du PCF, si louables soient-elles, sont loin de ces enjeux.

    Réfléchissons collectivement, nous les communistes, pour envisager la rupture avec les logiques austéritaires européennes, même si cela conduit à une sortie progressiste de la zone euro et de l’UE, et la reconquête de la souveraineté populaire, débat actuellement refusé. Si nous, les communistes, ne nous emparons pas de ces questions centrales pour leur donner une réponse et une perspective politique, nous prenons la responsabilité de les laisser à l’extrême droite. Prenons nos responsabilités.

    Le réseau "Faire vivre et renforcer le PCF"

    Le 28 juillet 2015

    source: Le Réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF

    à lire également: le-document-de-travail-du Comité Exécutif National -du-PCF

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Le numéro° d'été [n° 158-159] d'INITIATIVE COMMUNISTE, mensuel du PRCF est paru

    Sommaire :
    pages 4-5 L’Equateur tremble, Cuba tient !
    pages 6-7 L’hôpital est malade, la C.G.T. aussi !
    pages 8-9 Rassemblement du 30 mai : par ici les quatre sorties !
    pages 10-11 Reste-t-il une alternative en France ?
    pages 12-13 Le conte de fée européen est fini !
    page 14 Refuser l’opportunisme et le sectarisme : est-ce si difficile ?
    page 15 Croizat, on ne t’oublie pas !

    _____

    Pour recevoir ce numéro

    Contactez le journal

    « INITIATIVE COMMUNISTE »

    BP 30111

    62802 LIEVIN

    ou adressez-vous à un militant du PRCF

    2,50 € le numéro

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Déremboursements : le confort n'est pas là où l'on pense !

    Il y a quelques jours, un syndiqué est débarqué en furie dans les locaux d'une Union locale CGT, en brandissant une feuille de soins !

    "C'est scandaleux » disait-il ; « Voilà qu'on considère comme des médicaments de confort — donc non remboursés —, les médicaments permettant le traitement des hémorroïdes ! J'en ai pour 28 euros de ma poche, pour 15 jours de traitement ! Et je vous assure: ce n'est pas pour du confort !"

    C'est alors qu'un autre syndiqué signala:

    "C'est pareil pour l'arthrose: les médicaments sont aussi déremboursés ! Vous avez pour 20€ la boite, tous les mois ! Je ne crois pas que ce soit non plus du confort !"

    Depuis 2011, 80 médicaments ont ainsi été totalement déremboursés. A savoir, par ordre décroissant :

    • 18 myorelaxants,
    • 17 vasodilatateurs,
    • 8 produits contre l'ostéoporose,
    • 7 antirhumatismaux non stéroïdiens,
    • 5 anti-hémorroïdaires en crème,
    • 5 anti-arthrosiques et traitements des crampes,
    • 3 antiparkinsoniens et
    • 2 bains de bouche.

    Ces déremboursements ont été décidés par le ministère de la Santé pour,  — prétendument — « freiner la hausse de la consommation médicamenteuse, après avis de la Commission de la transparence de la Haute Autorité de santé qui évalue le "Service médical rendu" (SMR) ».

    Or près de 80% de ces spécialités sont disponibles uniquement sur ordonnance.

    En 2011, certaines étaient encore remboursées à 30% ou 65%, voire à 100% pour le Farlutal® (médroxyprogestérone) utilisé en cancérologie.

    En fait, cela ne freine nullement la dépense de santé ! Cela transfère la dépense de santé sur le malade ! Ce n’est pas pareil !

    Car tout le monde sait pourquoi les médicaments sont déremboursés. Cela n'a rien à voir avec la hausse — normale — de la consommation médicamenteuse. 

    A l'origine, il y a les allègements de cotisations patronales, qui provoquent une  baisse des rentrées financières pour la Sécurité sociale. Ils sont, depuis des décennies, régulièrement décidées par le gouvernement sous prétexte de lutter contre le chômage. Et l'on voit bien que ce genre de mesures est complètement inefficace (sauf pour les profits des actionnaires) !

    Ces baisses successives, encore aggravées aujourd'hui par le Pacte de Responsabilité, provoquent inexorablement un assèchement des ressources de la Sécurité sociale, qu'il faut bien compenser quelque part: les gouvernants traduisent cette baisse de recettes — décidées par eux en pure perte — par, notamment, des déremboursements de médicaments (mais aussi par la réforme hospitalière, etc.).

    On le voit bien: ces exonérations de cotisations patronales sont une baisse cachée et différée du salaire, sur la partie du salaire appelée "salaire socialisé" (ou "salaire différé"). Vous savez, c'est ce que les médias appellent improprement "les charges".

    Et l'on subit concrètement cette baisse de salaire à l'occasion d'une maladie; là c'est véritablement "une charge" pour le malade.

    Et aujourd'hui les personnes les plus pénalisées sont évidemment les retraités, qui subissent d'un coté le blocage de leurs pensions, dans le même temps qu'ils sont, par essence et par nécessité plus que les autres générations, consommateurs de médicaments. 

    Mais quel est le malade qui souffre, qui n’irait pas à la pharmacie acheter des médicaments non-remboursés, lorsque le médecin les lui a prescrits ? Le plus pauvre !

    Cela se passe en France, à l’époque du 70e anniversaire de la Sécurité sociale !

    Lorsqu’on fait une recherche sur Internet, on trouve ce genre de commentaire : "Il faut sensibiliser tous les acteurs de la santé pour que cette décision soit comprise et bien interprétée. La question n’est pas tant celle de la maîtrise des dépenses de santé que celle d’une meilleure qualité des soins pour tous". C’est plutôt du coté de la « qualité du porte monnaie » du patient qu’il faudrait regarder !

    C’est sûr, la ministre de la Santé n'a pas d'hémorroïdes, ni d'arthrose, à moins que ses revenus et ceux de ses conseillers, ne leur permettent de dédaigner les remboursements !

    Mais rassurez-vous, nous dirons-ils : "chez les grecs c’est pire" ! Ceux-ci n’ont même plus accès à un vrai service de santé, ni aux médicaments ! Sauf qu’on n’est pas en Grèce ! On est en France ! Et que lorsque "cela fait mal", cela n’est pas une invention du malade !

    Morale: "En 2015, ne tombez pas malades ! Restez bien portant" !

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •  

    Fiche de paye : simplifier n’est pas cacher (CGT-le 27/07/2015)

    Communiqué de la CGT

    Sur proposition du Conseil de la simplification pour les entreprises, le gouvernement a décidé la mise en place d’un groupe de travail chargé de la simplification du bulletin de paye.

    Le rapport qui sera remis le 27 juillet confond simplification avec enfumage !

    Si la CGT n’est pas opposée à une simplification du bulletin de paye afin qu’il soit plus lisible pour le salarié, elle a toujours affirmé que la simplification devait donner du sens au bulletin de paye en mettant le salarié au centre des préoccupations du groupe de travail et en rendant plus compréhensible les fondements de notre système français de solidarité.

    Ces ambitions affichées dans le préambule du rapport ont guidé notre intervention. Force est cependant de constater que les recommandations du Président du groupe, faites dans le rapport au gouvernement, ne répondent absolument pas à ces ambitions.

    Le modèle de bulletin synthétique préconisé par le Président, très loin de faire l’unanimité, ne peut recevoir l’assentiment de la CGT, et ce pour plusieurs raisons :

    • > une très grande perte d’informations indispensables : retirer les taux et les bases de calcul, ne plus mentionner les détails relatifs aux retraites empêcheront les salariés de faire valoir leurs droits ;
    • > la présentation par risques et non par organismes : nier la construction de la protection sociale qui s’est structurée autour de luttes gagnantes pose un véritable problème. En cette année du 70e anniversaire de la Sécurité sociale, il est dommageable de perdre ces repères et de ne pas continuer à affirmer que la Sécurité sociale est le socle de la protection sociale à laquelle tous les salariés peuvent prétendre ;
    • > même si, à la demande de la CGT, n’apparaîtra pas la mention « coût du travail », il y a lieu de constater que tous les allègements de cotisations sociales et fiscales ne figureront pas sur le bulletin de paye proposé (CICE par ex). La CGT rappelle que ces allégements qui ne sont plus financés par les entreprises, ne le sont pas non plus par l’Etat mais par l’ensemble de nos concitoyens, conduisant à une double peine pour les salariés !

    Le bulletin de paye doit être un outil pour le salarié et non un outil de propagande patronale.

    La CGT a toujours combattu le fait que la simplification du bulletin de paye puisse entraîner des modifications du Code du travail. Les salariés ne peuvent se voir imposer un modèle de bulletin de paye testé par 19 salariés, dont 9 d’une seule entreprise, sur 23 millions en France et qui d’ailleurs ne l’ont pas tous approuvé. Les exigences des salariés en matière de démocratie sociale sont bafouées.

    Pour la CGT, lutter contre la complexité ne doit pas se faire au détriment de la connaissance et de la transparence. Elle sera toujours aux côtés des salariés afin que chacune, chacun puisse effectivement exercer son rôle de citoyen et conquérir une Sécurité sociale de haut niveau. Elle demande que les recommandations de ce rapport contraires à leurs intérêts ne soient pas prises en compte par le gouvernement.

    Montreuil, le 27 juillet 2015-source: cgt.fr

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire