• Meeting International des Jeunesses Communistes

    GILLIATT (JRCF-FRANCE)

    Meeting international des Jeunesses Communistes

    ALEXA (JC DE CUBA)

    Meeting international des Jeunesses Communistes

    B. AU NOM DES JEUNES DU KPP (PARTI COMMUNISTE POLONAIS)

    Meeting International des Jeunesses Communistes

    AZZY DES JEUNESSES CONNELY (JEUNES COMMUNISTES D'IRLANDE)

     

     

     

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  • Syndicalisme & politique

    INTRODUCTION -FADI KASSEM

    syndicalisme & politique

    GEORGES GASTAUD, SECRETAIRE NATIONAL DU PRCF

    Syndicalisme & politique

    MESSAGE DE DJORDJE KUZMANOVIC

    syndicalisme & politique

    JEAN-PIERRE PAGE (ancien dirigeant confédéral CGT)

    syndicalisme et politique

    BENOIT FOUCAMBERT-FRONT SYNDICAL DE CLASSE

    syndicalisme et politique

    PATRICE HERNET-MOUVEMENT POUR LE SOCIALISME DU 21EME SIECLE

     

     

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  • À l’occasion de cette rentrée sociale et politique, le PRCF s’adresse aux militants de la . Loin des polémiques partisanes, les militants franchement communistes posent la question d’un débat de fond sur la question de l’Union Européenne. Une lettre qui invite au dialogue, avec comme conclusions : le , antifasciste et internationaliste, discutons-en sereinement

     

    Lettre à la France Insoumise ! (IC.fr-21/09/18)Chers camarades,

    Nous sommes effarés par la manière dont Ian Brossat, l’adjoint « communiste » d’Anne Hidalgo, a tout fait pour envenimer le climat de la fête de l’Huma en diabolisant, par pur dessein électoraliste, le débat en cours sur les causes des migrations et en feignant de croire qu’être offensif sur les causes des guerres impérialistes (Libye, Syrie, etc.), sur les ingérences euro-atlantiques en Ukraine, sur la fascisation rapide de toute une partie de l’UE où l’interdiction des partis communistes (Pays baltes, Pologne, Ukraine, etc.) participe de la banalisation du fascisme et de la résurgence de l’impérialisme allemand, empêcherait de défendre les sans-papiers et d’accueillir humainement les personnes qui cherchent refuge en France.

    Encore plus effarés de voir comment, en raison de la diabolisation dont il a été victime, Djordje Kuzmanovic, qui, dès le début de l’été, avait accepté une invitation à débattre sur notre stand, a dû  – sagement – renoncer à  ce débat pour éviter les incidents et pour se montrer solidaire d’Adrien Quatennens et des autres députés insoumis.

    Sachez aussi que sur la Fête, alors que le « peuple communiste » est toujours aussi fraternel et généreux, plusieurs stands dont le nôtre ont été victimes de tentatives dangereuses de vandalisation nocturne, ce qui est à la fois scandaleux sur le principe et nuisible au prestige de cette belle fête, rendez-vous annuel des progressistes.

    Nous n’avons garde de vilipender les militants communistes du PCF qui, durant le week-end, d’accord ou pas d’accord avec notre campagne de Frexit progressiste, et très généralement en accord avec notre campagne de solidarité avec le PC polonais en cours d’interdiction, sont venus nombreux sur notre stand ainsi que de nombreux camarades « insoumis ». Pour notre part, quand nous avons des interrogations critiques à l’égard de votre mouvement, nous les exprimons publiquement de manière aussi franche que constructive, notre but étant – sans perdre de vue l’objectif de reconstruire un parti communiste digne de ce nom dans ce pays – de promouvoir, sans Lettre à la France Insoumise ! (IC.fr-21/09/18)la moindre concession à l’égard de la social-eurocratie, une France franchement insoumise à l’UE supranationale et au système capitaliste qui détruit notre pays.

    Quand des divergences naturelles surgissent, la bonne méthode reste le dialogue. C’est dans cet esprit que nous engagerons prochainement un Tour de France de débats dans les chefs-lieux de région, avec tous ceux qui (à l’exception, faut-il le dire, des faux progressistes qui fraient avec l’extrême droite) acceptent de discuter fraternellement, sur le thème : le Frexit progressiste, antifasciste et internationaliste, discutons-en sereinement. Et sans perdre de vue l’idée, issue de Hegel, que « la contradiction est la racine de toute vie et de tout mouvement ».

    Salutations républicaines,

    Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF,

    Antoine Manessis, Fadi Kassem responsables de la commission des relations unitaires.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Communiqué du PRCF

    Fête de l’Huma 2018 un grand succès du stand du PRCF ! (IC.fr-18/09/18)

     

    Fête de l’Huma 2018 un grand succès du stand du PRCF !

     

    Durant quatre jours, le stand du PRCF sur la fête de l’Huma n’aura pas désempli.

    Succès de la mobilisation de la jeunesse

    Il faut d’abord saluer la forte participation des jeunes adhérents des JRCF, qui ont même déjoué une scandaleuse entreprise nocturne de vandalisation (cf PJ ci-dessous)  de plusieurs stands affichant leur ancrage marxiste-léniniste, parmi lesquels le stand du PRCF.

    Succès des évènements politiques organisés par le PRCF

    Il faut se féliciter ensuite du succès éclatant des différents évènements politiques   organisés par le PRCF avec, notamment :

    le grand succès du meeting international des jeunes communistes co-organisé par les JRCF et par la commission internationale du Pôle : sous la présidence de Christophe Pouzat, en présence de délégués jeunes du parti communistes des Peuples d’Espagne, du Fronte popolare italien, de la jeunesse communiste du Parti Communiste d’Irlande (Youth Connolly Movement), du parti SADI du Mali, de la FDJ et des jeunes de l’ABW-KPD (Allemagne), des jeunes du Parti socialiste unifié du Venezuela, de la Jeunesse sandiniste du Nicaragua, de la JC de Cuba, des jeunes du PC danois, de jeunes démocrates coréens, de la JC de Colombie, du PC de la Suisse italienne, et bien entendu, de la JRCF représentée par le jeune travailleur Gilliatt De Staërck, un ardent climat de lutte anti-impérialiste et antifasciste a régné sur l’avenue Simone de Beauvoir où se situait le stand du PRCF. Un hommage vibrant a été rendu à Beata K., la jeune secrétaire internationale du PC de Pologne, menacée de délégalisation lors d’un « procès » organisé le 26 septembre par la « justice » fasciste, et prétendument « antitotalitaire », de Varsovie. Plusieurs centaines de signatures ont été recueillies sur la fête pour la défense des camarades polonais et seront prochainement adressées au Comité des droits de l’homme de l’ONU (des personnalités représentatives des communistes de 16 pays soutiennent cette pétition devenue internationale).

    Plein succès également du débat sur la « reconquête de l’hégémonie culturelle », présidé par Aymeric Monville, philosophe et co-animateur des Editions Delga, en présence de l’historien du syndicalisme Stéphane Sirot, de l’historienne Annie Lacroix-Riz, du cégétiste Jean-Pierre Page, du philosophe Georges Gastaud, de l’économiste Jean-Claude Delaunay, du biologiste Guillaume Suing et du médiologue Olivier Rubens. A. Monville avait ouvert la réunion en rendant hommage à trois grands disparus de l’été, Jean Salem, Domenico Losurdo et Samir Amin.

    Enfin, malgré les pressions scandaleuses assorties de menaces qui ont conduit Djordje Kuzmanovic, responsable de la France insoumise, à s’abstenir de venir à la fête de l’Huma (alors qu’il était invité à ce débat depuis le début de l’été), le débat politique et syndical du dimanche après-midi présidé par Fadi Kassem a fait salle comble et a duré de 15 h à 17 h passées en présence de Jean-Pierre Page, de Laurent Brun, secrétaire général des Cheminots CGT (ovationné), du représentant du Front syndical de classe, de Patrice Hemet (Mouvement pour le socialisme du 21ème siècle) et de G. Gastaud, secrétaire national du PRCF, et plus de 20 interventions émanant de l’assistance. A plusieurs reprises, les intervenants ont soulevé l’enthousiasme des participants. Bien que malheureusement comprimées par le temps disponible, les nombreuses interventions faites de la salle ont montré que, d’accord ou pas, de sympathiques et fraternels camarades du PCF ou de la France insoumise étaient prêts à débattre sans exclusive ni caricature du Frexit progressiste en mettant de côté les invectives et les grossiers amalgames dont cette perspective politique fait souvent l’objet de ceux qui ne savent plus comment défendre la mensongère « Europe sociale »… C’est dans cet esprit que le PRCF organisera prochainement un Tour de France pour débattre sereinement sur le thème : « d’accord ou pas, débattons sans tabou du Frexit progressiste, antifasciste et internationaliste ».

    Là encore, le débat du dimanche après-midi, tourné vers l’avenir mais portant fièrement la mémoire communiste, aura rendu un vibrant hommage aux grands disparus franchement communistes qu’étaient Bernard Parquet, fils de Résistant antifasciste, ancien directeur de l’Ecole centrale du PCF, ex-« lignard » d’EDF, vice-président du PRCF et co-fondateur du Front syndical de classe, Arsène Tchakarian, membre du comité de parrainage du PRCF, ultime survivant des FTP-MOI du groupe de l’ « Affiche rouge », Henriette Dubois, « Nelly » sous la Résistance, ancienne dirigeante JC sous le Front populaire et agent de liaison FTPF/Zone Sud, militante émérite du PRCF, dignement représentée par son petit-fils Sébastien, du PRCF-06. Le débat aura également été l’occasion d’une part de rendre hommage au militant antifasciste Clément Méric, sauvagement assassiné il y a 5 ans par l’extrême droite fasciste et dont le procès s’est achevé sur la condamnation des meurtriers sauvages, d’autre part d’exprimer la solidarité avec les cheminots en lutte pendant des mois, parmi lesquels notre camarade Wladimir De Gesu.

    Ajoutons que durant ces deux jours, de nombreuses personnalités amies ou simplement éprises de discussion sont passées au stand, de Raphaël Vahé, éminent militant de l’ARAC à Gilles, du CN du PCF (opposition), en passant par Matthieu Varnier, secrétaire général du COURRIEL (association de défense de la langue française, stupéfait de voir que la boutique officielle du PCF, en face du stand PRCF, s’intitulait « Red Shop, made in PCF » !!!) et par Roland Diagne de la Coordination communiste du Nord, ou encore Loïc Canitrot de la Compagnie Jolie Môme passé saluer les jeunes camarades des JRCF… Par ailleurs, un franc soutien a été accordé à des camarades en lutte comme les Postiers de Sud, qui ont reçu à la fois un appui militant et financier de la part du PRCF

    De nombreux livres, journaux (du tout récent « Initiative communiste », en présence de son rédacteur en chef Vincent Flament) ont été diffusés. Et surtout au delà des très nombreux contacts prix, des adhésions au Pôle, ont conclu ce long week-end militant qui n’aurait pu exister sans le travail d’amont, d’organisation et de terrain, notamment au bar, à la diffusion de tract, au service d’ordre, au « mojito » et au vin de Collioure, à la déco, à la sono, à l’animation musicale, au montage et au démontage, de camarades admirables que nous ne pourrions tous citer sans prendre le risque d’un oubli injuste. Cet engouement et cet engagement massifs et fraternels ont débouché sur l’adhésion de 8 nouveaux camarades chaleureux, témoignant de l’incontestable dynamique du PRCF depuis plus de deux ans ; puisse ce succès en appeler de nombreux autres !

    Passez à l’action, rejoignez le PRCF et les JRCF, adhérez !

    • Pour rejoindre le PRCF et ses JRCF, une force en mouvement et en voie de profond renouvellement générationnel  cliquez ici (contact PRCF29)
    • Pour signer en ligne la pétition « Pologne » cliquez ici
    • Pour vous abonner à « Initiative communiste » ou à Etincelles, cliquez ici
    • ou écrivez à PRCF, 8 rue du Clos Lapaume, 92220 Bagneux.

     

    Document à lire: Le communiqué du PRCF et des JRCF- Les JRCF stoppent des actes de vandalisme contre des stands communistes à la fête de l'Huma (16/09/2018)

    source: https://www.initiative-communiste.fr

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  • Comme chaque année, le  et des JRCF à la fête de l’Huma sera le lieu de rendez vous immanquable pour tous ceux qui ont la solidarité internationaliste, la défense de la paix, la convergence des luttes en partage. Action, débat, rencontre avec des camarades des 4 coins du monde, venez nombreux !
    Au delà des débats et du meeting international,librairie et médias, action de solidarité antifasciste et internationaliste.
    Le stand du PRCF c’est également de la restauration légère et une buvette, de la bonne humeur et la fête pendant 3 jours !

     

    La météo s’annonce ensoleillé durant les 3 jours de la fête de l’Huma 2018. Alors venez nombreux !

    cliquez ici pour la météo à la courneuve à la fête de l’Huma 2018

    Activez votre bon de soutien en ligne avant le 13 septembre : cliquez ici

    Toutes les infos pratiques de la fête de l’Huma sur le site internet de la fête de l’Huma : https://fete.humanite.fr/

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr

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  • Dans cette vidéo Georges Gastaud philosophe, secrétaire national du PRCF explique pourquoi il ne peut y avoir de capitalisme vert, pourquoi le stade suprême du capitalisme est l'exterminisme et pourquoi l'écologie est une question stratégique pour les communistes

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  • La mise en route de la construction d’une nouvelle Internationale des travailleurs et des peuples devrait constituer l’objectif majeur du travail des meilleurs militants convaincus du caractère odieux et sans avenir du système capitaliste impérialiste mondial en place.

    Le système en place depuis une trentaine d’années est caractérisé par l’extrême centralisation du pouvoir dans toutes ses dimensions, locales et internationales, économiques, politiques et militaires, sociales et culturelles. Quelques milliers d’entreprises géantes et quelques centaines d’institutions financières, associées dans des alliances cartellisées, ont réduit les systèmes productifs nationaux et mondialisés au statut de sous-traitance. De cette manière les oligarchies financières accaparent une part croissante du produit du travail et de l’entreprise transformée en rente pour leur bénéfice exclusif.

    Ayant domestiqué les partis politiques traditionnels majeurs de « droite » et de « gauche », les syndicats et les organisations de la société dite civile, ces oligarchies exercent désormais également un pouvoir politique absolu, et le clergé médiatique qui leur est soumis fabrique la désinformation nécessaire pour la dépolitisation des opinions générales. Les oligarchies ont annihilé la portée ancienne du pluripartisme et lui ont substitué un régime de quasi parti unique du capital des monopoles. Privée de sens, la démocratie représentative perd sa légitimité.

    Ce système du capitalisme tardif contemporain, parfaitement clos, répond aux critères du « totalitarisme », qu’on se garde néanmoins d’invoquer à son endroit. Un totalitarisme pour le moment encore « doux » mais toujours prêt à recourir à la violence extrême dès lors que, par leur révolte possible, les victimes – la majorité des travailleurs et des peuples – viendraient à se révolter.

    Les transformations multiples associées à ce processus dit de « modernisation » doivent être appréciées à la lumière de l’évolution majeure identifiée dans les lignes précédentes. Il en est ainsi des défis écologiques majeurs (la question du changement climatique en particulier) auxquels le capitalisme ne peut apporter aucune réponse (et l’accord de Paris sur le sujet n’est rien d’autre que de la poudre jetée aux yeux des opinions naïves), comme des avancées scientifiques et des innovations technologiques (informatique entre autres) rigoureusement soumises aux exigences de la rentabilité financière qu’elles doivent procurer aux monopoles.

    L’éloge de la compétitivité et de la liberté des marchés, que les médias asservis présentent comme garants de l’expansion des libertés et de l’efficacité des interventions de la société civile, constitue un discours aux antipodes de la réalité, animée par les conflits violents entre fractions des oligarchies en place et réduite aux effets destructeurs de leur gouvernance.

    L’histoire du siècle dernier avait précisément été celle de la révolte des peuples des périphéries du système mondial. Ici la victoire de la révolution algérienne contre le colonialisme français…

    Dans sa dimension planétaire le capitalisme contemporain procède toujours de la même logique impérialiste qui a caractérisé toutes les étapes de son déploiement mondialisé (la colonisation du XIX è siècle constituait une forme évidente de mondialisation). La « mondialisation » contemporaine n’échappe pas à la règle : il s’agit d’une forme nouvelle de mondialisation impérialiste, et rien d’autre. Ce terme passe partout, sans qualification, cache la réalité majeure : le déploiement de stratégies systématiques développées par les puissances impérialistes historiques (Etats Unis, pays de l’Europe occidentale et centrale, Japon) qui poursuivent l’objectif de pillage des ressources naturelles du Grand Sud et la sur exploitation de ses forces de travail que la délocalisation et la sous-traitance commandent. Ces puissances entendent conserver leur « privilège historique » et interdire à toutes les autres nations de sortir de leur statut de périphéries dominées.

    L’histoire du siècle dernier avait précisément été celle de la révolte des peuples des périphéries du système mondial, engagés dans la déconnexion socialiste ou dans les formes atténuées de la libération nationale, dont la page est provisoirement tournée. La recolonisation en cours, privée de légitimité, demeure de ce fait fragile.

    Pour cette raison les puissances impérialistes historiques de la triade ont mis en place un système de contrôle militaire collectif de la planète, dirigé par les Etats Unis. L’appartenance à l’Otan, indissociable de la construction européenne, comme la militarisation du Japon, traduisent cette exigence du nouvel impérialisme collectif qui a pris la relève des impérialismes nationaux (des Etats Unis, de la Grande Bretagne, du Japon, de l’Allemagne, de la France et de quelques autres) naguère en conflit permanent et violent.

    Dans ces conditions la construction d’un front internationaliste des travailleurs et des peuples de toute la planète devrait constituer l’axe majeur du combat face au défi que représente le déploiement capitaliste impérialiste contemporain.

    La Révolution chinoise

    Face au défi défini dans les paragraphes précédents l’ampleur des insuffisances des luttes conduites par les victimes du système paraît béante.

    Les faiblesses de ces réponses populaires sont de nature diverse que je rangerai sous les rubriques suivantes :

    (i)L’émiettement extrême des luttes, du local au mondial, toujours spécifiques, concernant des lieux et des domaines particuliers (écologie, droits des femmes, services sociaux, revendications communautaires etc.). Les rares campagnes de portée nationale ou même mondiale n’ont guère enregistré de succès significatifs entraînant des changements dans les politiques mises en œuvre par les pouvoirs ; et nombre de ces luttes ont été absorbées par le système et nourrissent l’illusion de la possibilité de sa réforme.

    La période est pourtant celle de l’accélération prodigieuse de processus de prolétarisation généralisée : la presque totalité des populations des centres sont désormais soumis au statut de travailleurs salariés vendeurs de leur force de travail, l’industrialisation de régions du Sud a entraîné la constitution de prolétariats ouvriers et de classes moyennes salariées, leurs paysanneries sont désormais pleinement intégrées au système marchand. Mais les stratégies politiques mises en œuvre par les pouvoirs sont parvenues à émietter ce gigantesque prolétariat en fractions distinctes, souvent en conflit. Cette contradiction doit être surmontée.

    (ii)Les peuples de la triade ont renoncé à la solidarité internationaliste anti impérialiste à laquelle ont été substituées au mieux des campagnes « humanitaires » et des programmes « d’aide » contrôlés par le capital des monopoles. Les forces politiques européennes héritières de traditions de gauche adhèrent largement de ce fait à la vision impérialiste de la mondialisation en place.

    (iii)Une idéologie nouvelle de droite a gagné l’adhésion des peuples.

    Au Nord le thème central de la lutte de classe anti capitaliste est abandonné – ou réduit à son expression la plus parcellaire – au bénéfice d’une prétendue définition nouvelle de la « culture sociétaire de gauche », communautariste, séparant la défense de droits particuliers du combat général contre le capitalisme.

    Dans certains pays du Sud la tradition des luttes associant le combat anti impérialiste au progrès social a cédé la place à des illusions passéistes réactionnaires d’expression para religieuses ou pseudo ethniques.

    Dans d’autres pays du Sud les succès de l’accélération de la croissance économique au cours des dernières décennies nourrissent l’illusion de la possibilité de la construction d’un capitalisme national « développé » capable d’imposer sa participation active au façonnement de la mondialisation.

    La Grande Révolution d’octobre 1917

     Le pouvoir des oligarchies de l’impérialisme contemporain paraît indestructible, dans les pays de la triade et même à l’échelle mondiale (la « fin de l’histoire » !). L’opinion générale souscrit à son déguisement en « démocratie de marché » et le préfère à son adversaire du passé – le socialisme – affublé des qualificatifs les plus odieux (autocraties criminelles, nationalistes, totalitaires etc.).

    Et pourtant ce système n’est pas viable pour beaucoup de raisons :

    (i)Le système capitaliste contemporain est présenté comme « ouvert » à la critique et à la réforme, inventif et flexible. Des voix commencent à s’exprimer qui prétendent mettre un terme aux abus de sa finance incontrôlée et aux politiques d’austérité permanente qui l’accompagne, et ainsi de « sauver le capitalisme ». Mais ces appels resteront sans écho : les pratiques en cours servent les intérêts des oligarchies de la triade – les seuls qui comptent – dont elles garantissent la croissance continue de la richesse, en dépit de la stagnation économique qui frappe la triade.

    (ii)Le sous-système européen fait partie intégrante de la mondialisation impérialiste. Il a été conçu dans un esprit réactionnaire, anti socialiste, pro impérialiste, soumis à la direction militaire des Etats Unis. L’Allemagne y exerce son hégémonie, en particulier dans le cadre de la zone euro et en Europe orientale annexée comme l’Amérique latine l’est par les Etats Unis. L’« Europe allemande » sert les intérêts nationalistes de l’oligarchie germanique, exprimés avec arrogance comme on l’a vu dans la crise grecque. Cette Europe n’est pas viable et son implosion est déjà amorcée.

    (iii)La stagnation de la croissance dans les pays de la triade fait contraste avec son accélération dans des régions du Sud qui ont été capables de tirer profit de la mondialisation. On en a conclu trop vite que le capitalisme est bien vivant, mais que son centre de gravité se déplacerait des vieux pays de l’Occident atlantique au Grand Sud en particulier asiatique. En fait les obstacles à la poursuite de ce mouvement correctif de l’histoire sont appelés à prendre toujours plus d’ampleur dans la violence de leur mobilisation – par le moyen entre autres des agressions militaires. Les puissances impérialistes n’entendent pas permettre à un pays quelconque de la périphérie – grand ou petit – de se libérer de leur domination.

    (iv)Les dévastations écologiques associées nécessairement à l’expansion capitaliste viennent renforcer les raisons pour lesquelles ce système n’est pas viable.

    Le moment actuel est celui de « l’automne du capitalisme » sans que celui-ci ne soit renforcé par l’émergence du « printemps des peuples » et de la perspective socialiste. La possibilité de réformes progressistes d’ampleur du capitalisme parvenu à son stade actuel ne doit pas faire illusion. Il n’y a pas d’alternative autre que celle que rendrait possible un renouveau de la gauche radicale internationaliste, capable mettre en œuvre – et non pas seulement d’imaginer – des avancées socialistes. Il faut sortir du capitalisme en crise systémique et non pas tenter l’impossible sortie de cette crise du capitalisme.

    Dans une première hypothèse rien de décisif ne viendrait affecter l’attachement des peuples de la triade à leur option impérialiste, en particulier en Europe. Les victimes du système demeureraient dans l’incapacité de concevoir la sortie des sentiers battus du « projet européen », la déconstruction nécessaire de ce projet, préalable incontournable à sa reconstruction, plus tard, dans une autre vision.

    Les expériences de Siriza, de Podemos, de la France insoumise, les hésitations de Die Linke et d’autres témoignent de l’ampleur et de la complexité du défi. L’accusation facile de « nationalisme » à l’endroit des critiques de l’Europe ne tient pas la route. Le projet européen se réduit de plus en plus visiblement dans celui du nationalisme bourgeois de l’Allemagne. Il n’y a pas d’alternative, en Europe comme ailleurs, à la mise en place d’étapes de projets nationaux populaires et démocratiques (non bourgeois, mais anti bourgeois), amorçant la déconnexion de la mondialisation impérialiste. Il faut déconstruire la centralisation outrancière de la richesse et du pouvoir associée au système en place.

    Dans cette hypothèse le plus probable serait un « remake » du 20 è siècle : des avancées amorcées exclusivement dans quelques périphéries du système. Mail il faut savoir alors que ces avancées demeureront fragiles comme l’ont été celles du passé, et pour la même raison, à savoir la guerre permanente que les centres impérialistes ont poursuivi contre elles, largement à l’origine de leurs limites et dérives. Par contre, l’hypothèse d’une progression de la perspective de l’internationalisme des travailleurs et des peuples ouvrirait la voie à d’autres évolutions, nécessaires et possibles.

    La première de ces voies est celle de la « décadence de la civilisation ». Elle implique que les évolutions ne sont maîtrisées par personne, se creusent leur chemin par la seule « force des choses ». A notre époque, compte tenu de la puissance de destruction à la disposition des pouvoirs (destructions écologiques et militaires) le risque, dénoncé par Marx en son temps, que les combats détruisent tous les camps qui s’y affrontent, est réel. La seconde voie par contre exige l’intervention lucide et organisée du front internationaliste des travailleurs et des peuples.

    La Révolution cubaine

    La mise en route de la construction d’une nouvelle Internationale des travailleurs et des peuples devrait constituer l’objectif majeur du travail des meilleurs militants convaincus du caractère odieux et sans avenir du système capitaliste impérialiste mondial en place. La responsabilité est lourde et la tâche exigera des années encore avant de donner des résultats visibles. Pour ma part je soumets les propositions suivantes :

    (i)L’objectif est de créer une Organisation (l’Internationale nouvelle) et non simplement un « mouvement ». Cela implique qu’on aille au-delà de la conception d’un Forum de discussions.

    Cela implique également qu’on prenne la mesure des insuffisances associées à l’idée, encore dominante, de « mouvements » prétendus horizontaux, hostiles aux organisations dites verticales, sous prétexte que ces dernières sont par nature anti démocratiques. L’organisation naît de l’action qui secrète par elle-même des cercles « dirigeants ». Ces derniers peuvent aspirer à dominer, voire manipuler les mouvements ; mais on peut également se protéger contre ce danger par des statuts appropriés. Matière à discussion.

    Les expériences de Siriza, de Podemos, de la France insoumise, les hésitations de Die Linke et d’autres témoignent de l’ampleur et de la complexité du défi.

    (ii) L’expérience de l’histoire des Internationales ouvrières doit être étudiée sérieusement, même si l’on pense qu’elles appartiennent au passé. Non pour « choisir » un modèle parmi elles, mais pour inventer la forme la mieux appropriée aux conditions contemporaines.

    (iii) L’invitation doit être adressée à un bon nombre de partis et d’organisations en lutte. Un premier comité responsable de la mise en route du projet devrait être constitué rapidement.

    (iv) Je n’ai pas souhaité alourdir ce texte. Je revoie néanmoins à des textes complémentaires (en français et en anglais) :

    a) un texte fondamental concernant l’unité et la diversité dans l’histoire moderne des mouvements au socialisme

    Le moment actuel est celui de « l’automne du capitalisme » sans que celui-ci ne soit renforcé par l’émergence du « printemps des peuples » et de la perspective socialiste. Ici l’éphémère mouvement « Occupy Wall Street » au cœur de la citadelle capitaliste

    b) un texte concernant l’implosion du projet européen

    c) quelques textes concernant : l’audacité exigée dans la perspective du renouveau de gauches radicales, la lecture de Marx, la nouvelle question agraire, la leçon d’Octobre 1917 et celle du maoïsme, le renouveau nécessaire de projets nationaux populaires.

     

    Samir Amin

    sources: https://www.investigaction.net/  &  http://jrcf.over-blog.org/

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  • Appel de la Commission Internationale du PRCF

    (par Pierre Pranchère et Antoine Manessis)

    Non à l'interdiction du Parti COMMUNISTE polonais (KPP) !  Oui à la LIBERTÉ d’expression en POLOGNE !

    Dans quelques jours, le 27 septembre 2018 aura lieu une audience du Tribunal qui poursuit nos camarades du  ( de ) et leur journal ( Brzask – L’Aube). Le procureur général du ministère de la Justice a sollicité les parquets locaux pour qu’ils se saisissent de la question de la légalité du Parti. C’est bien une atteinte gravissime aux libertés démocratiques de base. C’est bien une étape particulièrement dangereuse de la  en Europe et de la proscription, au final, de TOUS les partis communistes dignes de ce nom. Outre nos camarades Polonais dont la solidarité internationaliste exige que nous les défendions contre le clérical-fascisme de la clique de Kaczynski et du PIS, il faut aussi comprendre qu’une telle interdiction au cœur de l’UE du grand capital a un caractère d’expérience et de test. L’absence de réaction populaire et communiste forte serait un très mauvais signal.  

    Mais en plein été, durant la période des congés mérités, période peu favorable aux mobilisations, notre pétition a eu un écho qui démontre que l’importance de l’attaque anti-démocratique n’est pas sous-estimée.  

    16 pays, une  quinzaine de partis et organisation communiste ont déjà apporté leurs soutiens au KPP. Et ce n’est qu’un début !

    Outre les camarades du PRCF, ses sympathisants et des militants progressistes, outre les actifs militants de l’Association des Amis d’Edward Gierek dans le Nord-Pas-de-Calais, ce qui retient aussi l’attention c’est l’écho international de notre pétition. Seize pays, une quinzaine de partis et d’organisations communistes, de Russie à l’ Autriche, d’Italie à la Suède en passant par les Etats-Unis ont  apporté leur soutien aux camarades de Pologne, et ce n’est sans doute qu’un début.  

    Il est donc indispensable qu’ici nous soyons dignes de la vague de solidarité qui se lève.

    Devant les entreprises, sur les marchés ou sur les plages, après la rentrée dans les facs et à l’entrée des lycées, allons recueillir des signatures.  

    D’autant que la camarade Beata Karon, la jeune dirigeante internationale du KPP, sera présente sur le stand du PRCF au meeting internationaliste de la jeunesse à la Fête de l’Humanité, le samedi 15 septembre à 14h.  

    Cette campagne de solidarité doit aussi mettre en évidence la complicité de l’Union Européenne et de Macron dans cet attentat contre la liberté. Et des chiens de garde médiatiques dont aucun n’a fait état des menaces pesant sur le KPP sans doute trop occupés qu’ils sont à traquer le président progressiste du Venezuela, Nicolas Maduro.  

    Camarades, amis, progressistes non communistes, syndicalistes,  

    Jusqu’à la Fête de l’Huma des centaines, des milliers de signatures peuvent et doivent être rassemblées. Que chacun imprime la pétition, la fasse largement signer autour de lui et communique au plus tôt les signatures recueillies (nom, prénom, adresse, profession) à nos camaradeMarcelle Sage-Pranchère et Pierre Pranchère, ancien FTP, ancien député, président de la commission internationale du PRCF, Puy Salmon, 19800 St-Priest de Gimel.

     

    Une fois encore nous le ferons !  

     La solidarité internationale c’est notre affaire !

    Signez la pétition en ligne

     

    POUR SIGNER LA PETITION EN LIGNE-CLIQUER  ICI

     

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  • Rentrée politique et sociale : Quelques pistes de réflexion et d’action soumises aux communistes, aux autres progressistes et aux syndicalistes de classe.par Georges GASTAUD, porte-parole du PRCF 

    Une analyse dédiée à Bernard Parquet et à Arsène Tchakarian qui viennent de nous quitter.

     

    La préoccupante affaire Benalla-Macron a montré que, derrière sa façade arrogamment monolithique, le pouvoir macronien est bien plus fragile qu’il n’y paraît. Comment en irait-il autrement ? L’actuel chef de l’exécutif n’a même pas réuni un quart des électeurs inscrits sur son programme (1er tour de la présidentielle) et la pléthore de députés macronistes, « élus » en 2017 sur la base d’une participation de 43 % (très majoritairement, les classes populaires ont boycotté de fait le second tour des législatives !) exprime moins l’état de l’opinion publique qu’elle ne reflète les savants dispositifs institutionnels et politiciens (mécanisme du quinquennat subordonnant la législative à l’effet présidentiel, utilisation du repoussoir Le Pen pour diviser le peuple et faire élire sans coup férir n’importe quel candidat maastrichtien, trahison de la gauche institutionnelle qui, appareil du PCF-PGE en tête, défend l’euro et la funeste « construction » européenne, américanisation forcenée des modes de vie et de pensée des jeunes générations…) par lesquels le monde du travail est tenu à l’écart de la vie politique. Malgré les sondages bidon, qui peut croire que les travailleurs pourront éternellement supporter un pouvoir aussi antisocial qu’antinational et despotique ? Un pouvoir qui détruit à marche forcée sous pilotage euro-merkélien le Code du travail, la SNCF et EDF, l’Université « à la française », le CNRS, l’hôpital public, la Sécu, et qui compte s’en prendre, très prochainement, au statut des fonctionnaires, aux pensions de réversion et aux retraites par répartition tandis que le lien social se délite, que les équipements collectifs et infrastructurels (ponts, route, réseau ferré…) se dégradent et que la précarité et l’incertitude du lendemain atteignent des niveaux alarmants  ?

    Le problème est donc moins la « force tranquille » – purement apparente ! – de ce pouvoir brutalement oligarchique, que la torpeur majoritaire de la population laborieuse qui, non sans raisons quand on constate les trahisons sociopolitiques qui ont sévi depuis 1981 -, ne croit plus guère aux luttes syndicales et doute fortement de la possibilité d’un changement politique progressiste. Certes, dans ce paysage délabré, la déconfiture réjouissante du PS et l’émergence connexe de la France insoumise ont préservé, pour le moment, un espace politique progressiste indispensable aux luttes (cet espace qui fait désormais totalement défaut en Italie…). Certes, les syndicalistes de classe et les étudiants en lutte ont vaillamment livré bataille pour la défense du Code du Travail, du bac comme premier grade universitaire, de la SNCF ou de l’EDF. Certes, des luttes admirables se sont poursuivies cet été, des électriciens aux postiers. Mais globalement, le mouvement syndical reste sur une série d’échecs et doit trouver les voies d’une renaissance de classe et de masse alors que la direction jaune de la CFDT est célébrée par tous les médias.

    Surtout, la souveraineté du peuple français est bafouée comme jamais*, l’augmentation des crédits militaires exigée par l’OTAN est vertigineuse tandis qu’en Europe, l’UE fait interdire la grève en Grèce et qu’elle encourage en sous-mains le fascisant gouvernement polonais « délégaliser » le PC de Pologne… Plus préoccupant encore, des communistes sincères s’enferment dans l’impasse d’une alliance européiste et sourdement anti-léniniste au sein du PCF muté tandis qu’à la France insoumise, les sirènes d’une nouvelle union de la gauche euro-constructive semblent l’emporter sur les tenants d’une ligne patriotique, anti-impérialiste et euro-critique. Dans cette conjoncture très délicate pour le mouvement populaire, le PRCF soumet plusieurs pistes de réflexion aux militants du progrès social, de l’indépendance nationale et de la paix.

    • Il convient selon nous de contrer plus fortement l’augmentation vertigineuse des budgets militairescommanditée par Trump et par l’OTAN dans la perspective d’une agression contre le peuple iranien, voire d’une confrontation mutuellement exterminatrice avec la Fédération de Russie. Ce regain du combat anti-impérialiste est d’autant plus nécessaire que ces sommes phénoménales n’iront absolument pas à la « défense nationale » (Chirac, Sarkozy et Hollande ont démantelé les régiments frontaliers et détruit le principe de la conscription républicaine), mais à la mise en place d’une armée européenne étroitement contrôlée par l’Oncle Sam. Dès lors, plus une lutte sociale sans mise en accusation de l’impérialisme euro-atlantique et de ses petits serviteurs LREM (la Loi des Riches et de l’Europe de Maastricht!) ! C’est dans cet esprit que le PRCF propose aux forces progressistes d’ « accueillir » dignement le super-faucon Trump, ennemi principal de la paix mondiale, dont Macron veut faire la vedette du 11 novembre 2018.

     

    • Il faut absolument lier la dénonciation de la macro-casse sociale au refus déterminé du « saut fédéral européen » par lequel Macron veut, en deux quinquennats, et si possible en un seul, rendre irréversible la dissolution de la France indépendante dans une UE de plus en plus néolibérale, supranationale, atlantique, anticommuniste et facho-complaisante. Il faut en finir avec les pudeurs de vierge d’une grande partie de la gauche, y compris syndicale et populaire, sur la question du patriotisme et de l’indépendance nationale. Quand comprendrons-nous enfin que, comme le disait excellemment Jaurès (qui n’avait rien d’un impérialiste gaulois !), «l’émancipation nationale est le socle de l’émancipation sociale » ? On ne pourra pas nationaliser les luttes et mettre en œuvre le « tous ensemble en même temps » des travailleurs tant que chaque corporation défendra « son » pré-carré (santé, éducation, transport, industrie, agriculture, etc.) et refusera par idéologie et peur du « politiquement correct » de défendre la nation populaire qui est notre maison commune ? Il faut rompre enfin avec l’influence délétère de la social-démocratie et du trotskisme, qui pousse la gauche à abandonner à Le Pen ou à Wauquiez – ces faux patriotes qui ne veulent en rien contester l’euro, l’OTAN et l’UE ! – le drapeau de l’indépendance nationale que, sous l’Occupation, sut vaillamment défendre la classe ouvrière « seule restée fidèle en sa masse à la France profanée » (dixit F. Mauriac). Loin de s’opposer à l’internationalisme prolétarien et à l’Europe des luttes, le patriotisme républicain s’oppose à la fois à la xénophobie lepéniste et au cosmopolitisme du grand capital dont l’hyper-milliardaire Georges Soros et son idéologie antinationale et « no-bordériste » est le prototype. En réalité, si la France sortait de l’UE sur la base d’un programme de justice sociale, de nationalisations démocratiques, de coopérations internationales et de démocratie populaire, cela susciterait un immense appel d’air révolutionnaire et internationaliste en Europe et sans doute bien au-delà!? Bref, comme le disait encore Jaurès, « si un peu de patriotisme éloigne de l’internationalisme, beaucoup de patriotisme y ramène »…

     

    • La fascisation de l’UE et de la plupart des pays membres (l’Italie est désormais pilotée par un néo-mussolinien ; pays natal d’Hitler, l’Autriche est gouvernée par des nostalgiques du Reich…), de même que la marche à l’Etat policier en France doivent être combattues bien plus vigoureusement. Nul au PRCF ne dit, confondant le processus de fascisation avec son terme, le fascisme pur et dur, que la France macroniste est d’ores et déjà fasciste. Mais retenant la perspicace analyse produite en 1935 par le Congrès de l’Internationale communiste, et surtout, refusant de fermer les yeux sur les réalités présentes, le PRCF constate que la dégénérescence hyper-autoritaire de la démocratie bourgeoise dont l’UE contre-révolutionnaire de Maastricht est le terrain, resserre jour après jour l’étau de l’Etat policier sur les libertés individuelles, syndicales et civiques, sur l’internet, sur les médias déjà hyper-concentrés, au risque cyniquement assumé de gonfler les voiles du lepénisme. 

     

    • Il faut cesser de pactiser avec la fausse gauche, mais aussi avec les états-majors euro-formatés des confédérations syndicales, avec les dirigeants pro-euro et « euro-constructifs » du PCF-PGE qui mentent sciemment sur l’introuvable « Europe sociale, démocratique et pacifique ». En réalité, l’UE n’est qu’une prison des peuples dominée (tantôt en partenariat étroit, tantôt en rivalité ouverte) par les impérialismes étatsunien et allemand. Comment croire une seconde qu’on pourrait reconstruire le syndicalisme de classe et faire renaître un parti communiste de combat sans affronter prioritairement, non dans les textes théoriques mais dans les manifs populaires et à l’entrée des usines, le fumeux mensonge réformiste de l’ « Europe sociale » ? Plus que jamais, Frexit progressiste, sortie par la voie progressiste de l’euro, cette euro-austérité faite monnaie, de l’UE, ce bain d’acide où cuisent les souverainetés nationales, de l’OTAN, cette machine à exporter les guerres US, et du capitalisme lui-même, ce système qui menace la survie de l’humanité sur tous les terrains, militaire, socio-économique et environnemental.

     

    • Il faut cesse de bêler que « Macron est légitime », comme le fait quasiment toute la gauche établie. Même sans sortir des limites du démocratisme formel, aucun élu n’est légitime pour violer le contrat social qui a présidé à son élection ou pour violer quotidiennement les principes constitutionnels qu’un président de la République a juré de défendre. Or Macron piétine sans cesse l’article II-a de la Constitution (« la langue de la République est le français») en promouvant à chaque occasion le tout-anglais cher au capital mondialisé. De même, ce personnage est constamment assis sur la loi laïque de 1905 (qui participe du « bloc de constitutionnalité ») qui dispose que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Et surtout, alors que la constitution précise que la source de toute légitimité est la souveraineté du peuple français, Macron travaille sans relâche, avec l’appui des LR, des Verts et du PS, à mettre en place la « défense européenne » intégrée à l’OTAN, le « budget de la zone euro » et la « souveraineté européenne », ce qui constitue autant de forfaitures à l’égard de son mandat républicain.

     

    • Brisant les tabous et les fausses pudeurs qui les enferment chacun dans sa branche et dans son syndicat (ce qui revient à abandonner aux directions confédérales euro-formatées le monopole de la ligne nationale : celle, perdante, du « syndicalisme rassemblé » avec la CFDT et la Confédération européenne des syndicats), les syndicalistes de classe auraient grand avantage à se rencontrer sans complexe et à co-élaborer une plate-forme revendicative nationale de lutte, un plan de lutte commun pour briser la machine euro-macroniste et partir à la contre-offensive. Car comment construire le « tous ensemble en même temps » des travailleurs si l’on résiste à l’idée de former un front commun des syndicalistes de combat ? Toute autre position conduit en réalité à laisser les états-majors défaitistes monopoliser le terrain des luttes nationales en les envoyant dans le mur les unes après les autres…

     

    • Sur le plan culturel, il faut convenir que l’arrière-plan de toutes nos défaites est le terrible recul que la conscience de classe a subie du fait notamment des processus de mutation euro-réformiste du PCF et de la CGT. Cette décadence idéologique a nourri l’idée que le capitalisme et l’UE sont des horizons infranchissables, que la première expérience socialiste de l’histoire (et dans sa foulée, toutes les révolutions de l’histoire y compris notre grande révolution Sans Culottes !) n’ont été qu’échec, fourvoiement et goulag. Tant que des progressistes accepteront de cautionner la scandaleuse équation « antitotalitaire » qu’on nous inculque depuis le collège, à savoir que « URSS = Troisième Reich» (alors que, comme le reconnaissait De Gaulle en 1966, « la Russie soviétique a joué le rôle principal dans notre libération »), il n’y aura d’autre avenir pour nos luttes que la frilosité et le défaitisme. Car comment se battre jusqu’au bout contre le capital si l’on a intériorisé l’idée fausse que le communisme ne vaut pas plus cher que son radical antagoniste, le fascisme ? Cette équation « antitotalitaire » revient en effet, du même geste, à invalider radicalement la révolution socialiste tout en rehaussant les brutes nazies au niveau de leurs héroïques vainqueurs de Stalingrad ! Procéder à la critique marxiste-léniniste de la première expérience socialiste de l’histoire est une chose que l’auteur de ces lignes a tenté de pratiquer dès les années 90 dans son livre Mondialisation capitaliste et projet communiste. Mais capituler devant l’idée que l’URSS est un « échec » (sans se soucier des conditions terriblement tendues dans lesquelles cette expérience pionnière s’est déroulée !), cautionner les pseudo-novateurs qui ont fait de l’anti-léninisme leur fonds de commerce, tout cela fait involontairement le jeu de ceux qui feignent de condamner le passé révolutionnaire pour mieux forclore les révolutions à venir. En conséquence, le PRCF appelle tous les progressistes qui comprennent que l’anticommunisme est le carburant principal de la fascisation à combattre de front la criminalisation du communisme historique. Il faut au contraire dénoncer sans trêve le caractère criminel, mortifère, exterministe en un mot, d’un système capitaliste-impérialiste depuis longtemps devenu synonyme de régressions, d’obscurantisme, de despotisme politique, de sac de l’environnement et d’attentat permanent contre la paix mondiale.

     

    • Concernant les graves problèmes environnementaux que l’actualité estivale a mis en évidence, il faut absolument que les communistes mettent en accusation le capitalisme et qu’ils dénoncent sa dimension de plus en plus exterministe, non seulement sur les plans économique et militaire, mais sur le plan de sa radicale irresponsabilité écologique symbolisée par l’indécent climato-négationniste qu’est D. Trump. N’est-il pas hautement significatif, alors que les preuves scientifiques du réchauffement climatique s’accumulent, que l’hyper-réactionnaire président des Etats-Unis continue de donner le la aux « démocraties occidentales » sur les plans économique, politique et militaire, et notamment à M. Macron qui fera de Trump, le super-faucon qui crée jour après jour les conditions d’une troisième et ultime guerre mondiale, la vedette des cérémonies du 11 novembre 1918 qui devraient normalement être entièrement tournées vers la préservation de la paix ?

    A tous ceux et celles qui voudront bien travailler avec nous ne serait-ce que sur un des points énumérés ci-dessus, le PRCF tend une main fraternelle. Et sans attendre le feu vert de qui que ce soit, les militants franchement communistes de notre organisation interviennent sur toutes ces questions avec un seul souci : défendre les travailleurs, le peuple de France et la cause si menacée de la paix mondiale.

     

    *******************************************

    *Allant plus loin que Sarkozy et violant la constitution qui dispose que les seuls symboles de la nation sont la Marseillaise, la Marianne coiffée du bonnet rouge et le drapeau tricolore, Macron s’est permis d’officialiser le drapeau et l’hymne européens que Sarkozy avait prudemment retirés de cet ersatz de Constitution européenne qu’est le Traité de Lisbonne !

    Le 21/08/2018

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Comment peut-on être chinois ? Les propagateurs du régime capitaliste mondialisé qui se nourrit du court terme aiment tirer des plans sur la comète et raconter des contes de fée valables pour l’éternité. Ils savent toujours expliquer après coup pourquoi une crise est arrivée mais ne savent jamais prévoir la prochaine, et encore moins comment en sortir mais ils savent par contre réduire tout système politique, économique et social à ce qu’ils croient connaître. Le monde entier est censé se prosterner devant l’inéluctabilité des affirmations de leurs oracles.

    Tout était bien fixé d’avance depuis « la chute du mur », mais voilà qu’un cinquième de l’humanité a décidé de continuer à échapper aux grilles prévues à cet effet et refuse d’entrer dans des cases préformées. Risibles sont les innombrables élucubrations qui se veulent intellectuelles et qui visent à réduire la portée des innovations chinoises en matière économique, sociale, politique, diplomatique. Alors que l’hyperpuissance d’un monde post-occidental en crise structurelle n’arrive visiblement plus à se faire les dents sur son ennemi stratégique. Car la Chine a inventé un système qui fonctionne et qui mérite donc d’être analysé et compris. Il faut simplement l’admettre et ouvrir les yeux.

    La Rédaction de la Pensée Libre (20/08/2018)

    Le socialisme chinois et le mythe de la « fin de l’Histoire »

     

    Par Bruno GUIGUE*

     

    En 1992, un politologue américain, Francis Fukuyama, osait annoncer la « fin de l’Histoire ». Avec l’effondrement de l’URSS, disait-il, l’humanité entrait dans une ère nouvelle. Elle allait connaître une prospérité sans précédent. Auréolée de sa victoire sur l’empire du mal, la démocratie libérale projetait sa lumière salvatrice sur la planète ébahie. Débarrassée du communisme, l’économie de marché devait répandre ses bienfaits aux quatre coins du globe, réalisant l’unification du monde sous les auspices du modèle américain.[1] La débandade soviétique semblait valider la thèse libérale selon laquelle le capitalisme - et non son contraire, le socialisme - se conformait au sens de l’histoire. Aujourd’hui encore, l’idéologie dominante martèle cette idée simple : si l’économie planifiée des régimes socialistes a rendu l’âme, c’est qu’elle n’était pas viable. Le capitalisme, lui, ne s’est jamais aussi bien porté, et il a fait la conquête du monde.

    Les tenants de cette thèse en sont d’autant plus convaincus que la disparition du système soviétique n’est pas le seul argument qui semble plaider en leur faveur. Les réformes économiques engagées en Chine populaire à partir de 1979, à leurs yeux, confirment également la supériorité du système capitaliste. Pour stimuler leur économie, les communistes chinois n’ont-ils pas fini par admettre les vertus de la libre entreprise et du profit, quitte à passer par-dessus bord l’héritage maoïste et son idéal égalitaire ? De même que la chute du système soviétique démontrait la supériorité du capitalisme libéral sur le socialisme dirigiste, la conversion chinoise aux recettes capitalistes semblait donner le coup de grâce à l’expérience « communiste ». Un double jugement de l’histoire, au fond, mettait un point final à une compétition entre les deux systèmes qui avait traversé le XXème siècle.

    Le problème, c’est que cette narration est un conte de fées. On aime répéter en Occident que la Chine s’est développée en devenant « capitaliste ». Mais cette affirmation simpliste est démentie par les faits. Même la presse libérale occidentale a fini par admettre que la conversion chinoise au capitalisme est illusoire. Enfin, les Chinois eux-mêmes le disent, et ils ont de solides arguments. Comme point de départ de l’analyse, il faut partir de la définition courante du capitalisme : un système économique fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échange. Ce système a été progressivement éradiqué en Chine populaire au cours de la période maoïste (1950-1980), et il a effectivement été réintroduit dans le cadre des réformes économiques de Deng Xiaoping à partir de 1979. Une dose massive de capitalisme a ainsi été injectée dans l’économie, mais - la précision est d’importance - cette injection eut lieu sous l’impulsion de l’État. La libéralisation partielle de l’économie et l’ouverture au commerce international relevaient d’une décision politique délibérée.

    Pour les dirigeants chinois, il s’agissait de lever des capitaux extérieurs afin de faire croître la production intérieure. Faire place à l’économie de marché était un moyen, et non une fin. En réalité, la signification des réformes se comprend surtout d’un point de vue politique. « La Chine est un Etat unitaire central dans la continuité de l’empire. Pour préserver son contrôle absolu sur le système politique, le parti doit aligner les intérêts des bureaucrates sur le bien politique commun, à savoir la stabilité, et fournir à la population un revenu réel croissant et de meilleures conditions de vie. L’autorité politique doit gérer l’économie de façon à produire plus de richesses plus efficacement. D’où deux conséquences : l’économie de marché est un instrument, pas une finalité ; l’ouverture est une condition d’efficacité et conduit à cette directive économique opérationnelle : rattraper et dépasser l’Occident ».[2]

    C’est pourquoi l’ouverture de la Chine aux flux internationaux fut massive, mais rigoureusement contrôlée. Le meilleur exemple en est fourni par les zones d’exportation spéciales (ZES). Les réformateurs chinois voulaient que le commerce renforce la croissance de l’économie nationale, et non qu’il la détruise », notent Michel Aglietta et Guo Bai. Dans les ZES, un système contractuel lie les entreprises chinoises et les entreprises étrangères. La Chine y importe les ingrédients de la fabrication de biens de consommation industriels (électronique, textile, chimie). La main d’œuvre chinoise fait l’assemblage, puis les marchandises sont vendues sur les marchés occidentaux. C’est ce partage des tâches qui est à l’origine d’un double phénomène qui n’a cessé de s’accentuer depuis trente ans : la croissance économique de la Chine et la désindustrialisation de l’Occident. Un demi-siècle après les « guerres de l’opium » (1840-1860) qui virent les puissances occidentales dépecer la Chine, l’Empire du Milieu a pris sa revanche.

    Car les Chinois ont tiré les leçons d’une histoire douloureuse. « Cette fois, la libéralisation du commerce et de l’investissement relevait de la souveraineté de la Chine et elle était contrôlée par l’État. Loin d’être des enclaves ne profitant qu’à une poignée de “compradors”, la nouvelle libéralisation du commerce fut un des principaux mécanismes qui ont permis de libérer l’énorme potentiel de la population ».[3] Une autre caractéristique de cette ouverture, souvent méconnue, est qu’elle bénéficia essentiellement à la diaspora chinoise. Entre 1985 et 2005, elle détient 60 % des investissements cumulés, contre 25 % pour les pays occidentaux et 15 % pour Singapour et la Corée du Sud. L’ouverture au capital « étranger » fut d’abord une affaire chinoise. Mobilisant les capitaux disponibles, l’ouverture économique a créé les conditions d’une intégration économique asiatique dont la Chine populaire est la locomotive industrielle.

    Dire que la Chine est devenue « capitaliste » après avoir été « communiste » relève donc d’une vision naïve du processus historique. Qu’il y ait des capitalistes en Chine ne fait pas de ce pays un « pays capitaliste », si l’on entend par cette expression un pays où les détenteurs privés de capitaux contrôlent l’économie et la politique nationales. En Chine, c’est un parti communiste de 90 millions d’adhérents, irrigant l’ensemble de la société, qui détient le pouvoir politique. Faut-il parler de système mixte, de capitalisme d’Etat ? C’est davantage conforme à la réalité, mais encore insuffisant. Dès qu’il s’agit de qualifier le système chinois, l’embarras des observateurs occidentaux est patent. Les libéraux se répartissent entre deux catégories : ceux qui reprochent à la Chine d’être toujours communiste, et ceux qui se réjouissent qu’elle soit devenue capitaliste. Les uns n’y voient qu’un « régime communiste et léniniste » bon teint, même s’il a fait des concessions au capitalisme ambiant.[4] Pour les autres, la Chine est devenue « capitaliste » par la force des choses et cette transformation est irréversible.

    Certains observateurs occidentaux, toutefois, essaient de saisir le réel avec davantage de subtilité. C’est ainsi que Jean-Louis Beffa, dans un mensuel économique libéral, affirme carrément que la Chine représente « la seule alternative crédible au capitalisme occidental ». « Après plus de trente ans d’un développement inédit, écrit-il, n’est-il pas temps de conclure que la Chine a trouvé la recette d’un contre-modèle efficace au capitalisme à l’occidentale ? Jusque-là, aucune solution de rechange n’était parvenue à s’imposer, et l’effondrement du système communiste autour de la Russie en 1989 avait consacré la réussite du modèle capitaliste. Or la Chine d’aujourd’hui n’y a pas souscrit. Son modèle économique, hybride, combine deux dimensions qui puisent à des sources opposées. La première emprunte au marxisme-léninisme ; elle est marquée par un puissant contrôle du parti et un système de planification vigoureusement appliqué. La seconde se réfère davantage aux pratiques occidentales, qui donnent la part belle à l’initiative individuelle et à l’esprit d’entreprendre. Cohabitent ainsi la mainmise du PCC sur les affaires et un secteur privé foisonnant ».[5]

    Cette analyse est intéressante, mais elle renvoie dos-à-dos les deux dimensions - publique et privée - du régime chinois. Or c’est la sphère publique, manifestement, qui est aux commandes. Dirigé par un puissant parti communiste, l’État chinois est un Etat fort. Il maîtrise la monnaie nationale, quitte à la laisser filer pour stimuler les exportations, ce que Washington lui reproche de façon récurrente. Il contrôle la quasi-totalité du système bancaire. Surveillés de près par l’État, les marchés financiers ne jouent pas le rôle exorbitant qu’ils s’arrogent en Occident. Leur ouverture aux capitaux étrangers est d’ailleurs soumise à des conditions draconiennes fixées par le gouvernement. Bref, le pilotage de l’économie chinoise est confié à la main de fer d’un Etat souverain, et non à la « main invisible du marché » chère aux libéraux. Certains s’en affligent. Libéral bon teint, un banquier international qui enseigne à Paris I relève que « l’économie chinoise n’est ni une économie de marché, ni une économie capitaliste. Pas même un capitalisme d’État, car en Chine c’est le marché lui-même qui est contrôlé par l’Etat ».[6] Mais si le régime chinois n’est même pas un capitalisme d’État, est-ce à dire qu’il est « socialiste », c’est-à-dire que l’État y détient la propriété des moyens de production, ou y exerce du moins le contrôle de l’économie ? La réponse à cette question est clairement positive.

    La difficulté de la pensée dominante à nommer le régime chinois, on l’a vu, vient d’une illusion longtemps entretenue : abandonnant le dogme communiste, la Chine serait enfin entrée dans le monde merveilleux du capital. On aimerait tant pouvoir dire que la Chine n’est plus communiste ! Convertie au libéralisme, cette nation réintégrerait le droit commun. Retour à l’ordre des choses, une telle capitulation validerait la téléologie de l’homo occidentalis. Mais on a sans doute mal interprété la célèbre formule du réformateur Deng Xiaoping : « peu importe que le chat soit blanc ou noir, pourvu qu’il attrape les souris ». Cela ne signifie pas que le capitalisme et le socialisme sont indifférents, mais que chacun sera jugé sur ses résultats. Une forte dose de capitalisme a été injectée dans l’économie chinoise, sous contrôle de l’État, parce qu’il fallait stimuler le développement des forces productives. Mais la Chine demeure un Etat fort qui dicte sa loi aux marchés financiers, et non l’inverse. Son élite dirigeante est patriote. Même si elle concède une partie du pouvoir économique aux capitalistes « nationaux », elle n’appartient pas à l’oligarchie financière mondialisée. Adepte du « socialisme à la chinoise », formée à l’éthique confucéenne, elle dirige un Etat qui n’est légitime que parce qu’il garantit le bien-être d’un milliard 400 millions de Chinois.

    Il ne faut pas oublier, en outre, que l’orientation économique adoptée en 1979 a été rendue possible par les efforts réalisés au cours de la période antérieure. Contrairement aux Occidentaux, les communistes chinois soulignent la continuité - en dépit des changements intervenus - entre le maoïsme et le post-maoïsme. « Beaucoup ont eu à pâtir de l’exercice du pouvoir communiste. Mais ils adhèrent pour la plupart à l’appréciation émise par Deng Xiaoping, lequel avait quelque raison d’en vouloir à Mao Zedong : 70 % de positif, 30 % de négatif. Une phrase est aujourd’hui très répandue parmi les Chinois, révélatrice de leur jugement sur Mao Zedong : Mao nous a fait tenir debout, Deng nous a enrichis. Et ces Chinois estiment tout à fait normal que le portrait de Mao Zedong figure sur les billets de banque. Tout l’attachement que les Chinois affichent encore aujourd’hui pour Mao Zedong tient à ce qu’ils l’identifient à la dignité nationale retrouvée ».[7]

    Il est vrai que le maoïsme a mis fin à cent cinquante ans de décadence, de chaos et de misère. La Chine était morcelée, dévastée par l’invasion japonaise et la guerre civile. Mao l’a unifiée. En 1949, elle est le pays le plus pauvre du monde. Son PIB par tête atteint la moitié environ de celui de l’Afrique et moins des trois quarts de celui de l’Inde. Mais de 1950 à 1980, durant la période maoïste, le PIB s’accroît de façon régulière (2,8 % par an en moyenne annuelle), le pays s’industrialise, et la population passe de 552 millions à 1 017 millions d’habitants. Les progrès en matière de santé sont spectaculaires, et les principales épidémies sont éradiquées. Indicateur qui résume tout, l’espérance de vie passe de 44 ans en 1950 à 68 ans en 1980. C’est un fait indéniable : malgré l’échec du « Grand Bond en avant », et malgré l’embargo occidental - ce qu’on oublie généralement de préciser - la population chinoise a gagné 24 ans d’espérance de vie sous Mao. Les progrès en matière d’éducation ont été massifs, notamment dans le primaire : la part de la population analphabète passe de 80 % en 1950 à 16 % en 1980. Enfin, la femme chinoise - qui « porte la moitié du ciel », disait Mao - a été éduquée et affranchie d’un patriarcat ancestral. En 1950, la Chine était en ruines. Trente ans plus tard, elle est encore un pays pauvre du point de vue du PIB par habitant. Mais c’est un Etat souverain, unifié, équipé, doté d’une industrie naissante. L’atmosphère est frugale, mais la population est nourrie, soignée et éduquée comme elle ne l’a jamais été au XXème siècle.

    Cette réévaluation de la période maoïste est nécessaire pour comprendre la Chine actuelle. C’est entre 1950 et 1980 que le socialisme a jeté les bases du développement à venir. Dès les années 70, par exemple, la Chine perçoit le fruit de ses efforts en matière de développement agricole. Une silencieuse révolution verte a fait son chemin, bénéficiant des travaux d’une académie chinoise des sciences agricoles créée par le régime communiste. A partir de 1964, les scientifiques chinois obtiennent leurs premiers succès dans la reproduction de variétés de riz à haut rendement. La restauration progressive du système d’irrigation, les progrès réalisés dans la reproduction des semences et la production d’engrais azotés ont transformé l’agriculture. Comme les progrès sanitaires et éducatifs, ces avancées agricoles ont rendu possible les réformes de Deng, elles ont constitué le socle du développement ultérieur. Et cet effort de développement colossal n’a été possible que sous l’impulsion d’un Etat planificateur, la reproduction des semences, par exemple, nécessitant des investissements dans la recherche impossibles dans le cadre des exploitations individuelles.[8]

    En réalité, la Chine actuelle est fille de Mao et de Deng, de l’économie dirigée qui l’a unifiée, et de l’économie mixte qui l’a enrichie. Mais le capitalisme libéral à l’occidentale, en Chine, est aux abonnés absents. Il arrive que la presse bourgeoise rende compte avec lucidité de cette indifférence des Chinois à nos propres lubies. On lit dans Les Echos, par exemple, que les Occidentaux ont « commis l’erreur d’avoir pu penser qu’en Chine, le capitalisme d’Etat pourrait céder le pas au capitalisme de marché ». Que reproche-t-on aux Chinois, en définitive ? La réponse ne manque pas de surprendre dans les colonnes d’un hebdomadaire libéral : « La Chine n’a pas la même notion du temps que les Européens et les Américains. Un exemple ? Jamais une entreprise occidentale ne financerait un projet qui ne serait pas rentable. Pas la Chine qui pense à très long terme. Avec sa puissance financière publique accumulée depuis des décennies, elle ne se préoccupe pas en priorité d’une rentabilité à court terme si ses intérêts stratégiques le lui commandent ». Puis l’analyste des Echos conclut : « Cela lui est d’autant plus facile que l’Etat garde la mainmise sur l’économie. Ce qui est impensable dans le système capitaliste tel que l’Occident le pratique, cela ne l’est pas en Chine ». On ne saurait mieux dire ! [9]

    Evidemment, cet éclair de lucidité est inhabituel. Il change des litanies coutumières selon lesquelles la dictature communiste est abominable, Xi Jinping est déifié, la Chine croule sous la corruption, son économie est chancelante, son endettement abyssal et son taux de croissance en berne. Enfilade de lieux communs et fausses évidences à l’appui, la vision que donnent de la Chine les médias dominants brille le plus souvent par un simplisme narquois. On prétend comprendre la Chine en la soumettant au lit de Procuste des catégories préétablies chères au petit monde médiatique. Communiste, capitaliste, un peu des deux, ou autre chose encore ? Dans les sphères médiatiques, on y perd son chinois. Difficile d’admettre, sans doute, qu’un pays dirigé par un parti communiste a réussi en trente ans à multiplier par 17 son PIB par habitant. Aucun pays capitaliste ne l’a jamais fait.

    Comme d’habitude, les faits sont têtus. Le parti communiste chinois n’a nullement renoncé à son rôle dirigeant dans la société, et il fournit son ossature à un Etat fort. Hérité du maoïsme, cet Etat conserve la maîtrise de la politique monétaire et contrôle le système bancaire. Restructuré dans les années 1990, le secteur public demeure la colonne vertébrale de l’économie chinoise : représentant 40% des actifs et 50% des profits générés par l’industrie, il prédomine à 80-90 % dans les secteurs stratégiques : la sidérurgie, le pétrole, le gaz, l’électricité, le nucléaire, les infrastructures, les transports, l’armement. En Chine, tout ce qui est important pour le développement du pays et pour son rayonnement international est étroitement contrôlé par un Etat souverain. Ce n’est pas en Chine qu’un président de la République braderait au capitalisme américain un joyau industriel comparable à Alstom, offert par Macron à General Electric dans un paquet-cadeau.

    En lisant la résolution finale du dix-neuvième congrès du Parti communiste chinois (octobre 2017), on mesure l’ampleur des défis. Lorsque cette résolution affirme que “le Parti doit s’unir pour remporter la victoire décisive de l’édification intégrale de la société de moyenne aisance, faire triompher le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère, et lutter sans relâche pour réaliser le rêve chinois du grand renouveau de la nation”, il faut peut-être prendre ces déclarations au sérieux. En Occident, la vision de la Chine est obscurcie par les idées reçues. On s’imagine que l’ouverture aux échanges internationaux et la privatisation de nombreuses entreprises ont sonné le glas du “socialisme à la chinoise”. Mais rien n’est plus faux. Pour les Chinois, cette ouverture est la condition du développement des forces productives, et non le prélude à un changement systémique. Les réformes économiques ont permis de sortir 700 millions de personnes de la pauvreté, soit 10% de la population mondiale. Mais elles s’inscrivent dans une planification à long terme dont l’Etat chinois conserve la maîtrise. Aujourd’hui, de nouveaux défis attendent le pays : la consolidation du marché intérieur, la réduction des inégalités, le développement des énergies vertes et la conquête des hautes technologies.

    En devenant la première puissance économique de la planète, la Chine populaire sonne le glas de la prétendue « fin de l’Histoire ». Elle renvoie à la deuxième place une Amérique finissante, minée par la désindustrialisation, le surendettement, le délabrement social et le fiasco de ses aventures militaires. Contrairement aux USA, la Chine est un empire sans impérialisme. Placé au centre du monde, l’Empire du Milieu n’a pas besoin d’étendre ses frontières. Respectueuse du droit international, la Chine se contente de défendre sa sphère d’influence naturelle. Elle ne pratique pas le “regime change” à l’étranger. Vous n’avez pas envie de vivre comme les Chinois ? Aucune importance, ils n’ont pas l’intention de vous convertir. Auto-centrée, la Chine n’est ni conquérante ni prosélyte. Les Occidentaux font la guerre pour enrayer leur déclin, quand les Chinois font des affaires pour développer leur pays. Au cours des trente dernières années, la Chine n’a mené aucune guerre et a multiplié son PIB par 17. Dans la même période, les USA ont mené une dizaine de guerres et précipité leur décadence. Les Chinois ont éradiqué la pauvreté, quand les USA déstabilisaient l’économie mondiale en vivant à crédit. En Chine la misère recule, tandis qu’aux USA elle progresse. Que cela plaise ou non, le « socialisme à la chinoise » met une fessée au capitalisme à l’occidentale. Décidément, la « fin de l’Histoire » peut en cacher une autre.

    Bruno GUIGUE

    *Normalien, Enarque, Ancien haut Fonctionnaire, Chercheur en philosophie politique, Enseignant-chercheur à l’Université de la Réunion

     

    [1] Francis Fukuyama, La fin de l’Histoire et le dernier homme, 1993, Flammarion.

    [2] Michel Aglietta et Guo Bai, La Voie chinoise, capitalisme et empire, Odile Jacob, 2012, p.17.

    [3) Ibidem, p. 186.

    [4] Valérie Niquet, « La Chine reste un régime communiste et léniniste », France TV Info, 18 octobre 2017.

    [5] Jean-Louis Beffa, « La Chine, première alternative crédible au capitalisme », Challenges, 23 juin 2018.

    [6] Dominique de Rambures, La Chine, une transition à haut risque, Editions de l’Aube, 2016, p. 33.

    [7] Philippe Barret, N’ayez pas peur de la Chine !, Robert Laffont, 2018, p. 230.

    [8] Michel Aglietta et Guo Bai, op. cit., p.117.

    [9] Richard Hiaut, « Comment la Chine a dupé Américains et Européens à l’OMC », Les Echos, 6 juillet 2018.

     

    source: http://www.lapenseelibre.org

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  • Comme chaque année, le PRCF et les JRCF seront présents sur la Fête de l'Humanité. Ils proposent une série de débats auxquels nous vous invitons à participer et à venir débattre avec nos invités politiques et syndicaux.

    Adresse du Stand du PRCF:  156, avenue Simone de Beauvoir.

    Nous n’avons pas encore les plans de l’Huma 2018 qui seront diffusés sur la Fête. Nous avons donc utilisé le plan de l’Huma 2017 à, titre indicatif pour donner une idée de l’emplacement de notre stand. Il est possible que le plan 2018 soit un peu différent… à vérifier au moment de la fête.

    Les débats politiques sur le stand

    du PRCF et des JRCF


     Samedi 15 septembre 2018-14h

    MEETING INTERNATIONAL 

    Débat animé par les JRCF, mouvement de jeunesse du PRCF

    Gilliatt DE STAËRCK, Responsable national des JRCF, avec des jeunes communistes attendus des 4 coins du monde
    Allemagne, Cuba, Danemark, Espagne, Grande-Bretagne, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Mali, Nicaragua, Suède, Palestine, Pologne, Venezuela… 

     

    Samedi 15 septembre 2018-17h

    BATAILLE POUR L’HÉGÉMONIE CULTURELLE PROGRESSISTE

    Débat dédié à Domenico LOSURDO et Jean SALEM, deux grands penseurs marxistes disparus en 2018

    Invités : 

    • Annie LACROIX-RIZ, professeur émérite d’Histoire contemporaine à l’université Paris VII-Denis Diderot, auteur de «  Les Elites françaises entre 1940 et 1944 – De la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine » 
    • Jean-Claude DELAUNAY, économiste, auteur de « Les trajectoires chinoises de modernisation et de développement –  De l’Empire agro-militaire à l’État-Nation et au socialisme »
    • philosophe marxiste, auteur de « Lumières Communes » & « Le nouveau défi léniniste » (Delga)
    • directeur des Editions Delga, auteur de « Les jolis grands hommes de gauche »
    • Jean-Pierre PAGE, ancien dirigeant de la CGT, auteur notamment du livre « CGT, pour que les choses soient dites » (DELGA)
    • historien, spécialiste des relations sociales, du syndicalisme et des conflits du travail, auteur de la série « Problématiques sociales et syndicales »
    • Guillaume SUINGprofesseur agrégé de biologie, auteur de « L’écologie réelle, une histoire soviétique et cubaine » & « Evolution : la preuve par Marx – Dépasser la légende noire de Lyssenko » (Delga)

    Séance de signatures à 16h 30.

     

    Dimanche 16 septembre 2018-15h

    SYNDICALISME ET POLITIQUE FACE À MACRON-MEDEF, À L’UNION EUROPEENNE ET AUX GUERRES DE L’OTAN

    Débat organisé par les Commissions Luttes et Action Unitaire du PRCF

    Invités :

    Laurent BRUN, secrétaire général de la CGT Cheminots

    Jean-Pierre PAGE, ancien dirigeant de la CGT, auteur notamment du livre « CGT, pour que les choses soient dites » (DELGA)

    Benoit FOUCAMBERT, syndicaliste enseignant, dirigeant du FSC

    Betty TAMBUSCIO, ex présidente de l’Union Syndicale de Monaco (sous réserve)

    Djordje KUZMANOVIC responsable international de la FI

    Patrice HEMET, porte-parole du MS21

    Georges GASTAUD, secrétaire national du PRCF

     

     

    Rappel des consignes pour valider le bon de soutien et obtenir le ticket à présenter à l’entrée de la Fête.

     

    sources: 

    https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/fete-de-lhuma-2018-debats-politiques-organises-par-le-prcf/

    https://www.initiative-communiste.fr/articles/fete-de-lhuma-2018-pour-entrer-sur-la-fete-et-trouver-le-stand-du-prcf/

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  • Déclaration du Pôle de Renaissance Communiste en France

     

    AIR FRANCE, KLM, RYANAIR … fédérer les résistances ! (IC.fr-16/08/18)

     

    Alors que les pilotes du Néerlandais  ont rejoint, avec retard, leurs collègues d’ dans la lutte pour les salaires et les conditions de travail, alors que les salariés de  mènent une lutte pionnière contre la précarité imposée par les firmes aériennes à bas coût (à quand le tous ensemble du transport aérien?), le gouvernement euro-thatchérien de compte nommer à AIR FRANCE-KLM un PDG canadien, payé à millions pour mettre au pas les syndicats, privatiser l’entreprise et si besoin, la liquider.

    Moins que jamais, les travailleurs ne pourront reconstruire le rapport des forces contre le Capital et ses gouvernants sans :

    a) mettre radicalement en cause la “construction ” européenne supranationale et néolibérale qui déstabilise pays par pays les acquis sociaux et les services publics en imposant l’odieuse “économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée”

    b) fédérer les résistances des travailleurs, particulièrement de ceux des transports qui jouent un rôle stratégique en France: dans chaque lutte, faisons monter l’exigence du “M.A.R.R.E.: Mer, Air, Rail,  Route,  ENSEMBLE” !

    PRCF, 16 août 2018

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Déclaration du Sixième Congrès du Parti Communiste du Mexique

     

    6ème Congrès du Parti Communiste du Mexique-Mexico les 3-4-5 août 2018

    Les 3, 4 et 5 août, le VIe Congrès du Parti communiste du Mexique s'est tenu dans l'Ancienne École de Jurisprudence, dans le Centre Historique de Mexico, en présence de 190 camarades de 23 entités du pays, ainsi que la présence fraternelle du Parti communiste de Grèce, du Parti communiste de Cuba, du Parti communiste péruvien, du Parti communiste paraguayen, du Parti communiste du Venezuela, du Parti communiste des peuples d'Espagne, du Parti communiste du Salvador, de la Force Alternative Révolutionnaire Commune de Colombie et du Parti des communistes des États-Unis. Le Sixième Congrès du PCM a également reçu les salutations fraternelles de 41 partis communistes et ouvriers et autres organisations révolutionnaires de tous les continents.

    Le 3 août, avant l'installation du VIe Congrès, s'est tenu le Séminaire international d'échange sur l'expérience des partis communistes et ouvriers dans le travail de masse.

    L'installation des travaux a reçu les salutations fraternelles du Syndicat unique des travailleurs de l'industrie nucléaire, du Syndicat des travailleurs de l'Institut mexicain de technologie de l'eau, du Comité exécutif national démocratique du Syndicat national des travailleurs de l'éducation, du Mouvement Résistance des travailleurs de l'Institut mexicain de Sécurité Sociale, du Syndicat des travailleurs de la culture, ainsi que du Parti populaire socialiste du Mexique, du Parti populaire socialiste, du Parti populaire socialiste-APN, du Parti du Travail, du Front Populaire Révolutionnaire, ainsi que d'autres groupes syndicaux et sociaux.

    A l'ordre du jour des débats figuraient le Rapport politique du Comité Central et les Thèses Politiques, les Thèses sur le travail de masse, les Thèses sur l'émancipation des femmes, les Thèses sur les peuples indigènes, la Réforme des statuts et l'élection du nouveau Comité Central.

    Les objectifs établis par le Sixième Congrès, sous le slogan "Pour le pouvoir ouvrier et la révolution socialiste, renforcer le Parti communiste", sont les suivants :

    - Conformément au programme approuvé lors du Cinquième Congrès qui fait de la Révolution Socialiste l'objectif immédiat de la classe ouvrière, il est nécessaire de prendre des mesures pour accélérer le renforcement du PCM, du point de vue du renforcement de ses rangs et du point de vue de l'accroissement de son influence. Nous voulons souligner que par accroissement, nous n'entendons pas en faire un parti de masse, mais un parti de cadres forts, non pas un parti d'affiliés mais un parti de militants, non pas un parti mouvementiste mais une organisation d'organisations.

    - Le PCM doit porter son activité à un nouveau stade, parce que pendant toute la période précédente, l'essentiel était d'assurer l'existence du Parti, son caractère de classe, de défendre ses caractéristiques marxistes-léninistes, son identité communiste et internationaliste, ce qui nous a en quelque sorte conduit à concentrer la plupart de nos efforts sur la vie interne, mais aujourd'hui, nous avons pratiquement achevé la réorganisation et le Parti communiste doit déployer son intervention parmi les masses, c'est-à-dire parmi la classe ouvrière et les travailleurs dans leur ensemble, et parmi ses alliés, les secteurs populaires. Nous voulons souligner que le centre de l'activité du PCM est la classe ouvrière, le prolétariat, et que tant que nous y prendrons racine, il sera possible de développer l'alliance sociale de la classe ouvrière et des secteurs populaires.

    - Aujourd'hui, le Parti a développé sa présence dans la plupart des entités du pays, et dans un pourcentage significatif des zones que nous jugeons stratégiques, en raison de la concentration des travailleurs industriels, de sorte qu'il est objectivement possible de renforcer le Parti et son intervention massive parmi le prolétariat.

    Le Sixième Congrès a évalué les changements en cours dans le système impérialiste, la perte des positions de l'impérialisme américain et la montée du capital chinois, et le conflit sur la primauté, les rivalités inter-impérialistes qui accentuent le risque d'une guerre généralisée. Nous avons également évalué la très faible reprise de l'économie capitaliste qui a suivi la crise de surproduction et de suraccumulation, ainsi que l'agression des monopoles pour dévaloriser la force de travail et frapper avec des mesures barbares les droits syndicaux et sociaux et les conquêtes des travailleurs du monde.

    6ème Congrès du Parti Communiste du Mexique-Mexico les 3-4-5 août 2018Le Sixième Congrès du PCM a confirmé la position précédemment adoptée sur la caractérisation de la nouvelle sociale-démocratie et du gouvernement élu d'Andrés Manuel López Obrador, inscrit dans le courant protectionniste du capitalisme, avec le soutien de tous les monopoles, avec la tâche de recomposer la domination et d'assurer la dictature de classe sur les travailleurs et les secteurs populaires, pour assurer le profit, l'accumulation, le capitalisme, de sorte que le PCM réfute le sophisme d'un gouvernement de gauche, parce qu'il s'agit clairement d'une administration anti-travailleurs, anti-populaire. Nous, communistes, nous demanderons aux travailleurs de ne pas faire confiance à un tel gouvernement, de ne pas se faire d'illusions, de le combattre sans relâche et sans pause. Nous renforcerons la lutte contre l'ALENA, contre les Zones Économiques Spéciales, pour renverser la réforme du travail, contre le travail précaire et sans droits, pour l'augmentation des salaires et la récupération du pouvoir d'achat, contre la privatisation de la sécurité sociale, pour le respect des droits des travailleurs immigrés, pour le respect des terres et territoires des peuples indigènes, pour les droits et l'émancipation des travailleuses. Il est clair que López Obrador est attaché aux monopoles, et nous à la classe ouvrière, l'affrontement est donc inévitable.

    Le VIe Congrès du PCM a réaffirmé la lutte pour le socialisme-communisme comme moyen de résoudre les problèmes qui affligent le Mexique et le monde. Face aux limites du capitalisme et de la barbarie, il est nécessaire et urgent de mettre fin à l'exploitation, et la seule alternative est le pouvoir ouvrier, la socialisation des moyens de production concentrés et la planification centrale de l'économie.

    Sous la direction de son VIe Congrès, le Parti communiste du Mexique va déployer une intervention pour organiser massivement la classe ouvrière et les secteurs populaires, en développant un ensemble d'initiatives dans cette direction, avec des drapeaux anticapitalistes et antimonopoles.

    Le PCM est le parti de la classe ouvrière, le parti de l'émancipation des femmes, le parti de la jeunesse ouvrière et son idéologie inaliénable est le marxisme-léninisme.

    Le VIe Congrès a aussi marqué le début des commémorations du centenaire de la fondation de l'Internationale Communiste et de sa Section mexicaine, le PCM (septembre-novembre 1919) ainsi que du 25ème anniversaire du processus de réorganisation du PCM, entamé le 20 novembre 1994. Nous sommes fiers de l'histoire du communisme dans notre pays qui a nourri ses rangs avec Sen Katayama, Mikhaïl Borodin, Julio Antonio Mella, David Alfaro Siqueiros, Diego Rivera, Frida Kalho, Tina Modotti, José Guadalupe Rodríguez, Farabundo Martí, Gustavo Machado, Cesar Augusto Sandino, Rubén Jaramillo, Dionisio Encina, Mónico Rodríguez, et tant d'autres camarades exemplaires.

    6ème Congrès du Parti Communiste du Mexique-Mexico les 3-4-5 août 2018Pour les années suivantes, un Comité Central a été élu, dont la majorité des membres sont des travailleurs, avec une moyenne d'âge de 35 ans, et le nombre de femmes a considérablement augmenté. Lors de sa première session plénière, le VIe Comité Central a élu les camarades Pavel Blanco Cabrera comme Premier Secrétaire et Diego Torres comme Deuxième Secrétaire. Les camarades Marco Vinicio Dávila, Omar Cota, Kimberly Ruiz, Alfredo Valles et Julio Cota, Héctor Maravillo et Ángel Chávez ont été élus au Bureau politique.

    Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !


    Le VIe Congrès du Parti communiste du Mexique

    6ème Congrès du Parti Communiste du Mexique-Mexico les 3-4-5 août 2018

    source en espagnol: http://www.comunistas-mexicanos.org/partido-comunista-de-mexico/

    source traduction française:  http://solidarite-internationale-pcf.fr/

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  • Décès de notre ami et camarade, Samir AMIN ! (IC.fr-14/08/18)Nous avons appris hier, 13 août, le décès de notre ami  et camarade Samir AMIN. 

    Immense théoricien du développement inégal, de la nécessaire déconnexion des peuples du tiers monde avec le système prédateur de l’économie mondialiste, il nous laisse une œuvre foisonnante, qui va de livres militants de synthèse comme son dernier livre “Le Bicentenaire de la naissance de Marx” (Delga, 2018)jusqu’à l’analyse la plus novatrice où il complète le marxisme, notamment dans son maître ouvrage “La loi de la valeur mondialisée”.

    MARX s’était en effet proposé de traiter de l’économie capitaliste mondiale dans un volume VI du Capital, qui n’a jamais vu le jour. De ce fait, les marxismes historiques, largement confinés dans l’exégèse des écrits de MARX, ont éliminé de leur programme la réflexion, pourtant indispensable, sur la mondialisation de la loi de la valeur. Samir AMIN a notamment tenté de combler cette lacune et proposé une analyse de la transformation de , dégageant ainsi les fondements théoriques de la polarisation produite par l’expansion mondialisée de la domination du capital.

    On notera, parmi ses ultimes combats, le soutien sous forme d’une longue contribution (et non d’une simple préface) à l’ouvrage de Jean-Pierre Page “CGT : pour que les choses soient dites” (Delga, 2018). 

    Aymeric MONVILLE

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

    Samir Amin raconte Samir Amin

    Entrevue donnée par Samin AMIR en mai 2018 à RFI

     

     

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  • Bernard Parquet à la fête de l’Huma 2017,
    entouré par Bernard Guillaumin et Jean-Claude Soulié

    C’est avec beaucoup de peine et d’émotion que nous avons appris le décès subit de notre très cher Bernard Parquet. 

    Fils de Résistant, vétéran communiste, ancien responsable fédéral dans le Val de Marne, militant CGT de l’EDF, longtemps directeur de l’école centrale du PCF, Bernard était un militant ouvrier infatigable, un marxiste émérite, un animateur inlassable du PRCF dans le Val de Marne, un dirigeant national extraordinairement constructif et fraternel. 

    Ne renonçant jamais à l’espoir de reconstruire un vrai parti communiste en France, constamment présent sur le terrain, d’une modestie à toute épreuve, il laisse à tous ses camarades un exemple souriant et combatif qu’il est impératif de suivre, mais qu’il sera difficile d’imiter. 

    En l’attente de renseignements plus précis sur ses obsèques (qui auront lieu lundi 6 août), Léon LANDINI, Pierre PRANCHÈRE, Jean-Pierre HEMMEN, membres de la présidence du PRCF, Georges GASTAUD, secrétaire national, Annette MATEU CASADO, trésorière nationale, Vincent FLAMENT, co-fondateur avec Bernard PARQUET du PRCF 94, Christophe POUZAT, secrétaire du PRCF 94, adressent aux proches de Bernard, à ses camarades du PRCF 94, aux militants du Front Syndical de Classe dont Bernard fut l’un des fondateurs, ses sentiments profonds de chagrin partagé. 

    Bernard Parquet en grande discussion avec Pierre Pranchère sous l’œil amusé de J.C. Soulié

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Communiqué du PRCF

    (23 juillet 2018)

     Extrait de la vidéo où on aperçoit le collaborateur d\'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, empoigner un manifestant durant les manifestations organisées le 1er mai 2018.Extrait de la vidéo où on aperçoit le collaborateur d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, empoigner un manifestant 

    L'affaire Benalla est révélatrice du degré de fascisation du régime Macron (PRCF)Loin d’être anecdotique, l’affaire  est révélatrice du degré de fascisation et de dégénérescence déjà atteint par les sommets de l’Etat bourgeois.
    Retour en force des barbouzes, loi du silence et protection d’agissements criminels, le tout sur fond de répression du mouvement social et de la jeunesse en lutte, les pratiques du pouvoir macronien infligent jour après jour un démenti cinglant aux partis de la gauche établie qui ont appelé à voter “pour faire barrage à l’extrême droite fascisante” en 2017.

    Dans ces conditions, le Prcf invite les vrais démocrates à ;

    1. exiger la démission de G. Collomb, lequel n’en est pas à son coup d’essai en matière de pratiques liberticides et antisyndicales;
    2. cesser de confondre la fascisation avec la lepenisation qui en est l’aile marchante; sans coïncider avec le fascisme, qui va jusqu’à la liquidation de la démocratie bourgeoise elle-même, la fascisation prépare l’avènement d’un régime dictatorial déclaré si la défense des intérêts capitalistes le requiert; il faut exiger l’abrogation des lois liberticides mises en place depuis des années et que Macron a carrément transformées en état d’urgence définitif;
    3. cesser de demander veulement à ce personnage inquiétant de “revenir à des pratiques démocratiques”; dénonçons plutôt la brutalité et l’illégitimite radicale de ce pouvoir foncièrement antidémocratique parce qu’antinational et antisocial;
    4. de considérer l’UE comme un rempart à la fascisation : elle est en réalité un vecteur continental du terrible glissement réactionnaire qui, à l’ombre de l’Europe germano-atlantique des guerres, des régressions sociales et du viol des nations souveraines, favorise partout la montée des droites extrêmes et des droites ultra. Une ultra-droite dans laquelle l’expérience obligera de plus en plus à classer la Loi des Riches Et de Maastricht (LREM).

    source: https://www.initiative-communiste.fr

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  • Après le Parti communiste allemand en 2016, le Parti communiste de Belgique a décidé à son tour de quitter le Parti de la Gauche Européenne. Cette décision a été adoptée par un vote lors du dernier Congrès du PCB qui s'est tenu le 30 juin dernier à Bruxelles. Ce congrès a aussi décidé que le Parti communiste Wallonie-Bruxelles s'appellerait "Parti communiste de Belgique" et développerait également des activités en Flandre.

    Nous reproduisons ci-dessous le communiqué du Parti Communiste de Belgique expliquant les motifs de cette décision.

    Pourquoi le PCB a quitté le Parti de la Gauche Européenne(PGE)


    Le congrès a décidé à une majorité de 83% des voix adoptée à bulletin secret, de se retirer du Parti de la Gauche Européenne PGE.

    Sur le plan politique, plusieurs motifs ont conduit à cette décision de sortie du PGE, parmi lesquels :

    • L’hostilité statutaire du PGE vis-à-vis du socialisme réel alors que l’écroulement de ce dernier constitue la base de la mondialisation capitaliste et la destruction d’un rapport de force qui était favorable aux travailleurs du monde entier ;

    • Le caractère unanime des décisions du PGE qui fige et stérilise le débat en le transformant en un club de discussion élitiste et technocratique ;

    • La non-prise en considération de notre intervention en juillet 2014 sur la crise Ukrainienne qui dénonçait un véritable coup d’état à connotation fasciste ;

    • Le fait qu’en 2011, à l’occasion du 90e anniversaire de notre parti, « l’intervention du PGE » s’est limitée à la tenue d’un colloque à Bruxelles où la direction de notre parti n’a pas été officiellement invitée et où son histoire n’a même pas été évoquée ;

    • L’attitude inadmissible des dirigeants du PGE face à l’OTAN qui nous met en porte à faux avec notre exigence de sortie de l’OTAN en préalable à sa dissolution. Il en va de même de l’attitude de Syriza et de son dirigeant Tsipras dans la crise grecque, attitude qui a contribué à discréditer la gauche radicale exception faite des partis communistes non membres du PGE ;

    • Un montant de 30.000 euros de frais d’affiliation qui n’ont donné aucun retour en investissement ;

    • L’absence de liens privilégiés entre partis membres sur des questions communes, pourtant le fondement même du PGE. Entre autres, la fermeture de Caterpillar, où notre parti a été ignoré et d’autres partis privilégiés alors que nous avons été les premiers à défendre la réquisition des outils !

    Nous considérons que Le PGE est à la politique ce que la CES est au syndicalisme, c’est-à-dire des organisations créées et soumises à l’Union Européenne laquelle depuis sa fondation reste une organisation capitalistique qu’il est impossible de réformer de l’intérieur. « L’Europe sociale » qui serait le résultat de réformes progressistes est une illusion pour les travailleurs. 

    Nous rappelons que l’adhésion de notre parti au PGE a été imposée en 2005 par une minorité de ses membres qui s’est exercé au détriment d’un débat démocratique constitué au minimum par une décision de congrès. 

    La majorité des membres du parti a constaté que cette minorité pégéiste n’a eu de cesse d’entraîner notre mouvement dans le réformisme au détriment de son essence révolutionnaire.

    La récente visite du représentant de Die Linke (dont Gregor Gysi, président du PGE, est membre), Dietmar Bartsch, dans l’une des colonies israéliennes près de la bande de Gaza où il a planté des arbres dans le cadre de la coopération avec l’organisation sioniste « Keren Kayemet » (fonds national juif), connu pour sa grande responsabilité dans la politique de nettoyage ethnique contre les palestiniens, conforte notre décision.

     

    source: http://solidarite-internationale-pcf.fr/

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  •  

    Malgré le fort engagement des cheminots grévistes et des étudiants en lutte, le bulldozer macronien téléguidé par l’UE et par le MEDEF redouble d’attaques. Exploitant la popularité factice que lui a valu la victoire des Bleus à Moscou (on ne sait plus dire les Tricolores…), Macron accélère l’exécution de la feuille de route berlino-bruxelloise : le statut des fonctionnaires, les retraites par répartition, voire les pensions de réversion et le « pognon de dingue » versé aux « derniers de cordée » sont dans le collimateur d’un pouvoir qui se donne cinq ans pour rendre irréversible la dissolution de la République souveraine et indivisible dans l’acide de la « souveraineté européenne », de la « défense européenne » et du « pacte girondin ».

    Face à  cette casse généralisée, il faut qu’émerge au plus tôt une perspective révolutionnaire inséparable de l’idée de sortir la France de l’euro, cette austérité continentale faite monnaie, de l’UE, ce broyeur de peuples piloté par Berlin, de l’OTAN, cette machine de mort étasunienne, et du capitalisme, qui n’apporte plus aux peuples que régressions, guerres et fascisation. Plus que jamais – et ça bouge de ce côté-là puisque nombre de syndicats CGT se détachent de la CES jaune pour rallier la FSM rouge ! – les amis du syndicalisme de classe doivent s’unir : car comment construire le « tous ensemble en même temps » des  si les syndicalistes rouges s’interdisent de former un large front syndical de lutte à l’inter-pro ? Enfin, pour remettre le monde du travail au centre de la vie nationale, il faut reconstruire un  communiste de combat dont le -PGE actuel n’est plus qu’une contrefaçon « euro-constructive ». Deux méthodes se présentent alors aux communistes qui veulent reconstruire le  communiste aujourd’hui démoli.

    Révolution de palais ou parti communiste de combat ?

    La première méthode consiste, pour s’opposer à Pierre Laurent, l’homme qui rabat systématiquement sur le PS et sur Hamon, à s’allier à tout ce qui passe pour « faire nombre » quitte à jeter aux orties le léninisme, à  rallier le thème mutant de « l’échec de l’URSS », à repousser aux calendes grecques (« pour ne pas se diviser ») la question du Frexit progressiste, à taire les mots de nationalisation et de révolution socialiste tout en palabrant sur le communisme pour demain matin et en promettant on ne sait quels « nouveaux pouvoirs » dans l’entreprise alors qu’est éludée la question-clé, celle qui démarque le socialisme scientifique et révolutionnaire de Marx du réformisme utopique d’un Proudhon : celle de l’expropriation capitaliste, du pouvoir des travailleurs, du rôle dirigeant de la , en un mot, du socialisme pour la France. Parce qu’ils remettent à la Saint-Glinglin la question de la rupture organisationnelle des vrais communistes avec le PCF dénaturé, certains camarades en viennent alors à rallier en position subalterne la fraction parlementaire euro-constructive du PCF, ou pis encore sa commission économie, ce laboratoire faussement « novateur » du révisionnisme mutant. Seul  dénominateur commun aux signataires de ce texte : une critique de droite Mélenchon (qu’il faudrait au contraire prendre de gauche en appelant à  construire une France franchement insoumise à l’UE !) accusé de «nationalisme », voire de collusion avec Le Pen ! – parce qu’il ose se dire « indépendantiste français », alors que nos grands économistes « communistes » et « novateurs » prétendent sans rire « réorienter la BCE » dans un sens social !

    Nous ignorons si une telle méthode peut permettre d’évincer P. Laurent, mais si elle y parvenait sur de telles bases, aurait-on affaire à autre chose qu’à une révolution de palais ? Laquelle, faute de virer les fondamentaux toxiques de la «  », finirait de décourager les communistes de ce pays. L’expérience de Rifondazione comunista a d’ailleurs montré en Italie que l’on ne sauve pas le PC en  s’acoquinant à des trotskistes et à des semi-mutants euro-béats : car pendant que d’aucuns ne cessent de reculer parce qu’ils craignent de sauter le pas d’une reconstruction communiste effective, Macron organise le « saut fédéral européen », c’est-à-dire par la vente à la découpe de la France de 1789 et du CNR…

    La méthode bolchévique : unir les communistes dans l’action

    L’autre méthode, bolchevique a été éprouvée par l’histoire : à Tours, on n’a pas vu Cachin et Vaillant-Couturier s’allier au « centriste » Jean Longuet pour battre le droitier Léon Blum. Les partisans de l’Internationale communiste ont rompu avec les « centristes » comme Longuet et se sont tournés vers la classe ouvrière et vers les syndicalistes rouges à partir de positions 100% anti-impérialistes. Et, fort de cette fusion dynamique du mouvement ouvrier de classe et de l’avant-garde marxiste qui définit l’idée même de Parti communiste, la séparation organisationnelle salutaire des réformistes et des révolutionnaires a permis que naisse un parti de combat coupant les liens mortifères avec les « mutants » de l’époque. Sous des formes nouvelles et ouvertes au débat, c’est cette méthode bolchévique que propose le PRCF aux communistes où qu’ils soient organisés. Ensemble, allons aux usines, aux gares, aux centraux EDF en lutte, pour appeler la France à sortir, par la gauche, de l’UE/euro/OTAN. Unissons dans l’action les vrais communistes, tournons-les vers les syndicalistes de classe en portant les objectifs tranchants du Frexit progressiste, du socialisme et de la renaissance d’un PC de combat.

    Tourner les communistes vers la classe ouvrière à partir de position 100% anti UE

    Même si certains groupes misent sur toute une série de méthodes intermédiaires entre ces deux-là (auto-proclamation d’un « parti communiste » fictif contournant l’adresse aux autres communistes, improbable « reconquête révolutionnaire du PCF cellule par cellule », dissolution finale du PCF dans la FI (Buffet), fusion à petit pas d’un PCF résiduel avec les vestiges du PS (Laurent, Brossat)…), il faut choisir entre ces deux voies : soit vendre son âme pour, au mieux, accoucher d’une révolution de palais semi-mutante. Soit tourner les communistes vers la classe ouvrière à partir de positions 100% anti-UE, sans craindre à terme de reconstruire un parti délesté du boulet réformiste. Cette seconde voie n’est certes pas semée de roses. Mais c’est la seule qui vaille pour que renaisse à temps un parti de combat capable de sortir notre classe et notre pays de la macro-tenaille qui les broie.

     
    • Vincent Flament,
    • Benoit Foucambert
    • Georges Gastaud
    • Fadi Kassem
    • Antoine Manessis
    • Aymeric Monville
      Commission des relations politiques
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  • Allez les rouges ! Georges Gastaud secrétaire national du PRCF lance un appel à tous les communistes, dans et hors du PCF, pour la renaissance d'un parti communiste en France, fort et indépendant. Il explique pourquoi un parti communiste et nécessaire, et comment le reconstruire. Tous ensemble, pour les travailleurs, répondons présent à l'appel pour se rassembler et agir avec la classe ouvrière et remettre le monde du travail à l'offensive.

    source: https://www.initiative-communiste.fr/ (13/07/2018)

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  • Quel est le point commun de la réforme SNCF, de la réforme du bac, de la loi ORE, de la privatisation du service public de l’Énergie, des délocalisations et de la désindustrialisation, de la casse de la pêche et de l’agriculture française, de l’austérité qui étrangle la Santé, l’école, la justice, l’écologie, etc ? Qu’est-ce qui protège l’évasion fiscale ? qu’est-ce qui fait exploser le dumping social et environnemental ?

    Derrière toutes ces politiques qui frappent les travailleurs, il y a les tentacules d’une même pieuvre, celles de l’ du Capital. Cette arme de destruction massive construite par et pour les capitalistes pour écraser les travailleurs, en divisant et en mettant en concurrence les peuples, les régions, les villes.

    Pour le tous ensemble et en même temps des travailleurs, en France comme en , la vraie convergence des luttes c’est celle de la résistance pour la sortie de l’UE, de l’euro, de l’OTAN et du Capitalisme.

    , en dix minutes et en vidéo explique pourquoi la lutte pour la sortie de l’Union Européenne, peut et doit rassembler et fédérer les travailleurs.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr

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  • Elections européennes 2019 : motion du Comité Central du Pôle de Renaissance Communiste en France (P.R.C.F.)

    Après une riche discussion, le CC du PRCF, réuni le 10 juin 2018, a adopté à l’unanimité la motion suivante.

    Conformément à sa stratégie de lutte pour que la France sorte, par la voie progressiste, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, le PRCF doit continuer à délégitimer l’UE et ses institutions pseudo-démocratiques, notamment le prétendu « parlement européen », véritable paravent de la dictature supranationale du grand capital. Cette dé-légitimation est encore plus indispensable à l’heure où MACRON, fondé de pouvoir du MEDEF, de l’OTAN et de l’UE de MERKEL, veut parachever l’euro-dissolution de la France et rendre irréversible la casse sociale en substituant à grand pas :

    • Un « gouvernement de la zone euro » au droit pour notre pays de décider lui-même de son budget et de sa politique socio-économique,

    • Une « défense européenne » intégrée à l’OTAN en liquidation du principe d’une défense nationale exclusivement dévolue à la protection du territoire national,

    • Une « souveraineté européenne » mettant fin à l’histoire de la France indépendante, interdisant de fait la construction d’une France franchement insoumise à l’UE et prohibant, a fortiori, la révolution socialiste dans notre pays,

    • Le tout-anglais managérial, voulu par le MEDEF, l’UE, le CAC-40, l’OTAN, en lieu et place du français « langue de la République » aux termes de l’article II-a de la Constitution.

    Fidèle à ses combats antérieurs de 2014, 2009 et 2004, le PRCF appellera donc à l’abstention militante et citoyenne aux prochaines élections européennes.

    Pour autant, le but de notre campagne de masse, ciblant en priorité les usines, les facultés, les quartiers populaires et les communes rurales, sans oublier le débat au sein des syndicats ouvriers, enseignants, étudiants, paysans, etc., ne sera pas de nous confronter âprement aux progressistes engagés dans la promotion de listes évoquant, si peu que ce soit, la question d’une sortie des traités européens. En liaison avec les luttes, notre campagne visera, principalement, la dénonciation de l’UE, de l’Euro et de l’OTAN, la nécessité du FREXIT PROGRESSISTE, l’alliance des deux drapeaux, rouge et tricolore, pour remettre « le monde du travail au cœur de la vie nationale » (programme du CNR « Les Jours heureux ») et pour rouvrir à notre peuple la perspective révolutionnaire du SOCIALISME pour la France. 

    le 10/06/2018

    source: https://www.initiative-communiste.fr

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  • La journée de manifestation du 26 Mai est une expérience dont nous avons tous intérêt à tirer les leçons. Ses initiateurs avaient choisi un vocabulaire marquant, évoquant une "marée populaire" devant élargir la convergence des luttes, démontrer la force grandissante d’un mouvement social capable de faire reculer Macron.
    Le résultat est clair. La mobilisation, 250.000 personnes selon les organisateurs, a été inférieure à celle du 22 Mars dernier, 400 à 500.000 [1], et elle est restée très loin des niveaux de mobilisation contre la loi El Khomri (1 à 1,5 million) et encore plus loin des niveaux de 2010 contre la réforme Sarkozy des retraites (6 journées à plus de 3 Millions).

    La "marée" du 26 Mai, bien loin d’élargir les mobilisations et donc de renforcer la lutte des cheminots, de la santé ou de la fonction publique contre Macron, a peiné à les rassembler, montrant ainsi que le rapport de forces était largement insuffisant pour faire reculer Macron, surtout sur un mot d’ordre global... Certains voulaient lui "faire sa fête", mais le 26 mai l’a plutôt conforté pour son premier anniversaire de président.

    Il est essentiel de comprendre ce constat pour éclairer ses causes et faire des choix tactiques et stratégiques adaptés à la situation réelle, et, ce sera la conclusion, sortir enfin d’une conception très médiatique du mouvement social.

    Il faut d’abord éclairer le constat avec lucidité.

    Bien entendu, des milliers de militants se sont exprimés avec force, dynamisme, espoir. Après beaucoup de discussions, la CGT a joué le jeu de cette mobilisation décidée par un large collectif d’associations et elle a été effectivement bien présente. Le parti communiste a organisé à Paris un cortège significatif. Sans leur participation, la journée aurait été un échec total.

    Pourtant, 61 associations, syndicats et partis politiques avaient partagé l’analyse de la fondation Copernic et de l’association ATTAC, sur le besoin d’une "convergence" de toutes les mobilisations en déclarant ensemble :

    Le gouvernement espère que ces mobilisations sectorielles restent isolées et qu’il pourra les défaire les unes après les autres (...) Il se trompe, comme le montre la multiplication des collectifs citoyens en lien avec les salarié.es, les retraité.es et les étudiant.es ainsi que le succès de la solidarité aux grévistes, notamment à ceux de la SNCF. Il s’agit maintenant d’aller plus loin et, toutes et tous ensemble, d’affirmer dans la rue que des alternatives existent.

     

    Dans le respect de nos champs d’interventions respectifs, nous voulons aller au-delà de toutes les mobilisations positives qui existent déjà et rassembler toutes les forces sociales, syndicales, associatives, politiques pour construire et réussir ensemble un grand rendez-vous citoyen. Partout en France organisons le samedi 26 mai une marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité.

    Tous les initiateurs évoquait un évènement historique. Annick Coupé, secrétaire générale d’Attac, évoquait un "cadre que nous n’avons jamais connu", un "bien précieux" constitué grâce à la "volonté que chacun se respecte dans ce qu’il est". Pour Willy Pelletier de la Fondation Copernic, il s’agissait d’une "mobilisation historique", un "ovni qui n’a jamais été mis en place dans l’égalité de chaque structure".

    Notons qu’au cœur de l’analyse proposée se situe la convergence de toutes les forces à égalité, et le nombre de signataires semblaient montrer effectivement un élargissement prometteur, anarchistes, trotskystes, marxistes-léninistes, communistes, écologistes, socialistes, syndicalistes... [2]

    Janette Habel, co-présidente de la Fondation Copernic éclaire cette analyse d’une nouvelle forme de mouvement « Il y a une lassitude à l’égard des journées d’actions traditionnelles, à l’égard des formes d’actions des organisations syndicales traditionnelles. Je pense que cette Marée populaire est très différente. ». Cette conception d’un mouvement sans "direction", sans "mot d’ordre" est hérité des courants "mouvementistes" qui avaient réussi de grands évènements altermondialistes il y a quelques années. Janette Habel « Il n’y aura pas de carré de tête ni de mot d’ordre », « Cette Marée populaire tient d’abord à ce côté démocratique et représentatif de la société aujourd’hui »... Elle confirme l’ambition « La Fondation Copernic et Attac a déjà rassemblé beaucoup de monde mais il faut élargir encore ».

    Certains veulent convaincre que la journée a été un succès.

    Jean-Luc Mélenchon reprend sous le titre "Marées populaires : de belles initiatives citoyennes !", le communiqué de Copernic/Attac "Ce sont près de 80 organisations qui, en unissant leurs forces, ont rassemblé des centaines de milliers de manifestantes et manifestants"... Il affirme que "Le bilan de la marée populaire du 26 mai est fécond", évoquant des cortèges "dans près de 200 villes" qui ont "dans de nombreux cas surpris par leur nombre". Il considère que "le goût de ce type de rassemblement politico-social s’est découvert, il ne se perdra pas de sitôt". Il conclut en prédisant "la marée fera des petits"... Le PRCF est plus précis et évoque "plus de 80.000 manifestants à Paris, 65.000 à Marseille et des centaines de milliers dans les plus de 200 manifestations en France", concluant "c’est bien une première marée populaire qui s’est levée en France ce 26 mai. La rengaine des chiens de garde des médias ne doit leurrer personne. S’ils mordent c’est parce qu’ils ont peur de la colère populaire"...

    On se demande pourquoi les chiens de garde auraient plus peur des 250.000 manifestants du 26 mai que des 500.000 que le même journal comptait pour le 22 Mars... Rappelons que en 2006, 2009, et à 6 reprises en 2010, la mobilisation avait dépassé les 3 millions de manifestants, et qu’en 2013 face à Hollande, la mobilisation avait dépassé deux fois le million de personnes.

    Mais Pierre Dharréville, député PCF l’affirme « Une colère sociale monstrueuse continue de s’exprimer dans le pays, on travaille à l’unité depuis plusieurs semaines et il y a la possibilité d’un très large rassemblement ». Et il croit même sentir le vent du boulet pour Macron « On voit bien que le gouvernement et le Président de la République sont un peu en difficulté cette semaine ». Même Charles Hoareau dans Rouge Midi, comparant le 5 et le 26 Mai considère « qu’on est incontestablement dans une marée montante » et dénonce toute critique des formules qui seraient « un bien mauvais procès qu’on laissera à celles et ceux qui ne peuvent s’empêcher d’exprimer leur soulagement par des rires nerveux, rires d’autant plus bruyants que leur peur est plus grande ». Je pense sincèrement que Charles se trompe complètement en ne reconnaissant pas ce que la masse des ouvriers et employés ressentent, le gouvernement, la bourgeoisie n’ont vraiment, vraiment pas peur... J’espère que Ruffin, qui n’a jamais hésité à dire ce que les gens d’en bas ressentent même quand c’est politiquement incorrect, fera un reportage au cœur du peuple qui a regardé la marée populaire de loin...

    Il faut cependant bien dire quelque chose sur la suite et on sent que la marée se cherche. L’Humanité écrit « marée populaire ». Les organisateurs cherchent de nouvelles pistes où atterrir ? Sans opter pour une nouvelle manifestation, les initiateurs du 26 mai ont décidé de poursuivre le « travail engagé ».

    A l’inverse, tous les défenseurs du système se réjouisse de ce niveau de mobilisation, même Marianne évoque la "marée basse", confortant le premier ministre qui parle d’un "petit coefficient de marée" et le gouvernement comme toutes les forces de droite affirme avec détermination "on continue"...

    JF Kahn dans le point fait mine de s’interroger :

    Le contexte était, à priori, des plus favorables : baisse de popularité de l’exécutif, prolifération des mouvements sociaux, accumulation des rejets, montée des mécontentements, convergence des aigreurs, exacerbation des corporatismes et aussi, ici et là, déchaînement des rages, explosion de radicalités chauffées à blanc. Pourquoi alors une telle contre-performance ?

    Quelle analyse de la situation sociale et politique ?

    Notons la réponse du politologue Arnaud Benedetti, auteur de "Le coup de com’ permanent" :

    Car le moment, aussi flamboyant soit-il, disruptif par bien des aspects, se fracasse sur la réalité d’une humeur et d’un temps bien plus disposé à une révolution de type conservatrice que de type sociale. 2018 n’est pas 1968, ni 1848 mais bien plutôt 1958, c’est-à-dire un mixte de volonté d’autorité et de réforme. Force est de constater qu’à ce stade et sans pour autant avoir fait la démonstration de son efficience, le macronisme occupe cette place...

    Qu’on partage ou pas cette analyse, elle nous renvoie à une question fondamentale. Quelle analyse du rapport de forces faisons-nous ? Quelle est la situation sociale, économique et politique de la France au juste ? Quelle sens historique donnons-nous à la réussite du "coup Macron" en 2017 ? Quelles sont les forces sociales qui l’ont choisi, quelles sont celles qui l’ont accepté par défaut ? Et quelles sont les forces sociales les plus déterminées à le combattre ? Et pour quels objectifs politiques et sociaux ?

    Il y a une réponse vague comme la marée qui imprègne toutes les organisations participantes, y compris malheureusement le PCF, et que résume l’expression des "99%"... Une lecture du monde où il y a une toute petite minorité de profiteurs du système, les 1%, et une immense majorité, un "peuple" des perdants qui ont objectivement intérêt à se rassembler, les "99%". La victoire de Macron ne serait effectivement qu’un "coup de com", et les conditions objectives d’une révolution seraient là, comme l’affirmait Mélenchon pendant sa campagne de 2017.

    La formule de la marée populaire correspond à cette lecture de la réalité sociale. Sauf qu’elle fait totalement l’impasse sur toute analyse de classe de la réalité sociale, qui montre que les 1% eux-mêmes sont à différencier entre les 0,01% qui contrôlent l’essentiel du capital, et les cadres dirigeants de l’économie, et surtout, que les 99% sont une réalité complexe, contradictoire, divisée, un ensemble de classes sociales aux intérêts parfois opposés entre économie mondialisée et économie locale, entre rural et urbain, entre statutaires et précaires, entre jeunes et retraités, sans compter les divisions idéologiques que le racisme, le communautarisme, les religions alimentent...

    L’intérêt fondamental de toutes ces classes sociales des "99%" est évidemment de faire reculer le capitalisme jusqu’à le renverser, mais leur intérêt immédiat est souvent au contraire totalement inscrit dans leur mise en concurrence permanente ! Et au cœur de ces 99%, une classe sociale délaissée par le système médiatique se cherche, celle des producteurs, des prolétaires disait-on, qui a pris l’essentiel des coups de la guerre de classes dans ce capitalisme mondialisé arrogant, et qui a perdu le plus gros de sa "conscience de classe" construite au fil de ses luttes et que la révolution d’octobre avait transcendé en démontrant qu’elle pouvait devenir dirigeante...

    Tant que nous resterons prisonnier de la pensée mouvementiste des 99%, du discours théorisant la spontanéité du mouvement qui est tout, le refus de toute organisation de combat et donc de toute direction reconnue, de tout mot d’ordre réfléchi pour son impact dans une situation donnée, nous ne proposerons pas d’objectif adapté à la réalité sociale et nous ne surmonterons pas les difficultés historiques à reconstruire une classe ouvrière consciente de sa place dans la production de richesse, et donc pas non plus les difficultés à unir réellement le peuple.

    Quelle leçon politique du 26 Mai ?

    La première leçon du 26 Mai, c’est que le discours de la fondation Copernic est une impasse, que la multiplication des sigles au bas d’un appel n’est pas une force, que l’émiettement du mouvement politique ne sert que les aspirants à une fonction ou une représentation, qu’à la lutte des places qui recommencent dès que des élections approchent.

    Comme le savent beaucoup de syndicalistes, on ne construit pas une force plus grande en rassemblant des mouvements faibles. Il faut renforcer chaque mouvement pour qu’il puisse converger et contribuer au rassemblement. Chacun sait bien dans une manifestation que d’avoir les délégués syndicaux de nombreuses boites est utile, mais révélateur des difficultés quand ils sont presque tous venus seuls de leur boite !

    Sur toutes ces questions, les communistes ont une expérience historique que malheureusement, la direction du PCF a jeté aux oubliettes. La mutation et ses suites a enfermé la direction du PCF dans ce "mouvementisme" sans jamais tenir compte de la pourtant longue expérience altermondialiste et de ses échecs. Il est vrai que la fondation Copernic est animée entre autres par de nombreux anciens dirigeants du PCF qui l’ont quitté après avoir échoué à le "refonder", et cherchent toujours comment... « remettre à l’endroit ce que le libéralisme fait fonctionner à l’envers ». Mais pour ceux qui veulent construire une autre société, cet "antilibéralisme" est une impasse qui nous ramène aux socialistes utopiques d’avant Marx... [3]

    Une bonne manière de réouvrir le chantier est de reprendre quelques leçons de l’histoire du mouvement communiste qu’évoquait notre regretté camarade Jean Salem aux rencontres communistes de Vénissieux en avril 2016... et qui concluait son intervention par ces mots :

    Stop à l’absence de politique. Et avant la lutte électorale, qui est très importante, les véritables luttes et leur nécessaire fédération, leur nécessaire reprise en compte à un niveau politique par une organisation qui possède une doctrine, une doctrine de combat et une organisation, une structure.

    Cela devrait conduire les communistes à laisser tomber le vocabulaire "mouvementiste" des marées et de retrouver leur capacité d’organisation, de mise en cohérence, de construction politique. La marée est certes une très grande force, mais c’est une force sans but, sans orientation autre que de remplir l’espace prédéfini par la géographie, avant de s’en retirer... Sa force lui est extérieure, sans organisation, et les civilisations humaines ont su depuis longtemps l’amadouer dans les fjords et estuaires aménagés... Le mouvement social fait face, lui, à un ennemi organisé, mobile, créatif, violent... Il ne peut pas se contenter d’aller là ou la géographie le lui dit, mais il doit être capable de décider où frapper et de quelle manière, d’adapter tactiquement son mouvement à la réalité sociale que lui impose le système dominant...

    La leçon du 26 Mai pour tous les militants, c’est l’urgence de construire les mots d’ordre qui aident et élargissent le mouvement social. Pour convaincre des hésitants, il faut formuler clairement l’objectif de lutte, le mot d’ordre adapté à la situation, qui correspond au niveau de conscience et de mobilisation. A l’évidence, il ne peut s’agir aujourd’hui de "faire tomber Macron", mais il peut s’agir par exemple, de le faire reculer sur la réforme du rail avec des objectifs simples et clairs pour le plus grand nombre :
    - organiser, de manière contraignante si nécessaire, le transfert de 50% du trafic marchandise de la route vers le rail
    - généraliser le statut des cheminots à tout le secteur des transports dans une convention collective qui reprenne les conditions de travail et les avantages sociaux du statut
    - un plan d’investissement national dans les petites gares et lignes et la relance du rail passager hors grandes lignes.

    Ce devrait être le travail de l’heure de tout ceux qui veulent construire pas à pas une issue politique à la réaction macronienne.

    Pierre-Alain MILLET

     

    [1Tous les chiffres sont des organisateurs, mais on aurait les mêmes comparaisons relatives avec les chiffres de la police ou des médias

    [2Un signe cependant, la page facebook de la "mareepopulaire" est suivi par... 3976 personnes seulement.

    [3Il est désolant de voir des marxistes-léninistes s’enfermer pour des raisons tactiques derrière de tels inspirateurs..

    Documents joints

    maree-barrages-mouvement-et-organisation_a3886-2.pdf  4 juin - PDF - 191.9 ko

    maree-barrages-mouvement-et-organisation_a3886.pdf   5 juin - PDF - 191.9 ko

    source : http://lepcf.fr/

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  • Avant le départ de la  parisienne, entretien avec F Kassem

    Quelques images du cortège très dynamique et motivé du PRCF, emmené par la banderole des jeunescommunistes des

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  • Appel du PRCF au succès du 26 mai 2018

    Après le camouflet réjouissant que les salariés d’Air-France ont infligé à leur PDG macroniste à propos du rattrapage salarial, après le NON quasi-unanime des cheminots à l’euro-projet de casse de Macron-Pépy, alors que la répression policière et la diffamation médiatique permanente ne suffisent pas à stopper la fronde des étudiants, la contre-offensive unitaire des fonctionnaires et la grève cheminote, après les succès du 1er mai et du 5 mai, il est essentiel de faire du 26 mai prochain un immense succès populaire.

    Le PRCF est signataire de l’appel à ces manifestations et chaque militant valide de notre organisation aura à cœur d’y être présent avec le matériel (affiches, tracts, autocollants…), le journal – Initiative – et les symboles de notre organisation qui, depuis des années, se bat pour le «  en même temps », pour le dépassement de la stérile opposition entre syndicalistes et militants politiques progressistes, pour la mise en cause radicale, non seulement de Macron-Thatcher, mais de l’UE supranationale du grand capital qui orchestre les mauvais coups à l’échelle du sous-continent européen. Il y a incompatibilité radicale entre la « construction » euro-atlantique du capital, entièrement tournée vers la destruction des conquêtes sociales et des souverainetés populaires, et la logique transformatrice issue du CNR dont le programme visait à « mettre le monde du travail au centre de la vie nationale » (programme « Les Jours heureux »).

    C’est dans cet esprit unitaire, et sans crainte de porter son message spécifique de reconstruction du , de consolidation du syndicalisme de classe, de démonstration de l’illégitimité complète de Macron pour détruire la France et ses acquis sociaux, de construction d’un large Front antifasciste, patriotique, populaire, écologiste pour affranchir la France de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, que les militants du PRCF et des JRCF participeront de manière responsable et combative aux marches du 26 mai.

    Il convient aussi d’y dénoncer la logique de guerre impérialiste et de surarmement qui caractérise le gouvernement atlantiste actuel, plus prompt à engager la France dans l’augmentation du budget militaire et dans les pires aventures impérialistes, qu’à satisfaire les revendications en matière d’emploi, de salaire, d’acquis sociaux et de services publics.

    Ces marches du 26 mai doivent être conçues, non pas comme un point d’orgue des luttes du printemps, mais comme un moment fort pour appeler au tous ensemble en même temps contre Macron-Thatcher afin qu’émerge dans la lutte une France Franchement Insoumise à l’UE-OTAN et au capitalisme.  

    Pour le secrétariat national du PRCF

    • Georges Gastaud, secrétaire national
    • Jo Hernandez, commission luttes
    • Antoine Manessis, commission internationale
    • Gilliatt de Staërck, JRCF

     

    le 24/05/2018

    source: https://www.initiative-communiste.fr

     ______________________________________________________________________________

    MAREE POPULAIRE EN FINISTERE

    ♦ Brest: 15heures-Place de la Liberté

    ♦ Quimper: 15 heures-Place de la Gare

    ♦ Morlaix: 10 heures 30-Gare

    ♦ Quimperlé: 10h 30 Place C. De Gaulle

    ___________________________________________________________________

    TRACT PRCF

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  • Ce dimanche 13 mai 2018, Libération a publié un entretien avec le fondateur du mouvement Génération.s, , avec un titre pour le moins surprenant : « Nous sommes la puisque tous les autres ne le sont pas »[i]. Et l’ancien candidat du Parti « socialiste » à l’élection présidentielle de vite cibler son principal rival : « A l’issue de la présidentielle, il y avait une personne qui se trouvait en situation de rassembler la gauche, qui par le suffrage universel avait la légitimité et l’autorité pour le faire. C’était Jean-Luc Mélenchon. Mais il a décliné cette responsabilité. Il me semble que parmi les dirigeants de son mouvement, ils sont une majorité à penser que la conquête du pouvoir ne passera pas par le rassemblement de la gauche mais par une stratégie populiste. » Ainsi, Benoît Hamon indique que la gauche serait représentée par… lui-même, au point de répondre de manière péremptoire à la question suivante : « Face à cette dualité entre Macron et Mélenchon, comment définissez-vous votre gauche ? » : « Nous sommes la gauche puisque tous les autres ne le sont pas ! ».

    Voici donc un homme qui a récolté moins de 6,5% de voix à l’élection présidentielle, qui a refusé de se retirer du premier tour alors qu’il devenait évident que non seulement il allait recevoir une rouste électorale mémorable mais aussi qu’il risquait de faire éliminer la seule candidature de gauche susceptible d’être présente au second tour de l’élection présidentielle – à savoir celle de Jean-Luc Mélenchon –, qui décide de créer son propre mouvement sur son seul score à l’élection présidentielle et qui accuse Jean-Luc Mélenchon de suivre une « stratégie solitaire »[ii], qui affirme être lui-même la gauche, au point d’affirmer sans vergogne : « Cette responsabilité du rassemblement, j’entends l’assumer. Parce que j’ai été candidat à la présidentielle et que je reste, alternativement avec Jean-Luc Mélenchon, la personnalité la plus populaire à gauche […] Moi, je prendrai toutes mes responsabilités. » En termes de « stratégie solitaire », on ne peut rêver mieux…

    Mais au fait, qu’entend Benoît Hamon par être la « gauche » ? L’actuel dirigeant de Génération.s, qui rejoue la pièce de la défunte « gauche plurielle » mais ignore l’écrasante responsabilité de l’ () en termes de destruction des services publics – à commencer par l’actuelle « réforme » de la SNCF[iii] – et du code du travail[iv], livre plus en détail le fond de sa pensée. Bien entendu, nous trouvons des propos intéressants voire convenus : « la transition écologique, la métamorphose du travail, la santé environnementale, la question démocratique » ; et d’ajouter : « tout démontre enfin l’importance de guérir la République des inégalités qui la minent, de prendre garde aux conséquences des dérives autoritaires et liberticides qui frappent toutes les démocraties, la nôtre en particulier ».

    Si nous nous arrêtions à ce – très insuffisant et incomplet – constat, cela passerait encore. Mais l’ancien ministre des gouvernements Ayrault et Valls ajoute à sa définition : « Il faut lever des passions positives, que ce soit sur la question écologique, les migrants ou l’Europe ». Nous avons hâte de voir en quoi « l’Europe » est une « passion positive », elle qui passe son temps à : écraser les travailleurs ; remettre en cause le droit de grève en Grèce[v] – où la population est littéralement martyrisée par la « Troïka » composée de la Banque centrale européenne (BCE), le Fond monétaire international (FMI) et la Commission européenne présidée par « Monsieur LuxLeaks » Jean-Claude Juncker, expert en fraude fiscale de grande ampleur[vi] – ; détruire les libertés démocratiques, en témoigne la quasi-interdiction des partis communistes dans les « démocraties postcommunistes » de l’Est ; laisser défiler les Waffen-SS en Lettonie[vii] ; ne pas s’émouvoir de la chasse aux migrants organisée par des milices identitaires (portant un beau blouson bleu avec écrit dessus… Europe !) dans les Alpes[viii] ; ou encore soumettre les souverainetés populaires à l’OTAN, au CETA, au TAFTA ou encore à l’accord de libre-échange passé entre l’UE et le Mercosur[ix] – favorisant au passage davantage l’exploitation sauvage de tous les petits paysans et agriculteurs européens et sud-américains par les grandes FTN comme Monsanto ; enfin, sans doute au titre de l’« Europe de la paix », courtiser le gouvernement grossièrement pronazi de Kiev et mettre en place à coups de milliards une armée européenne inféodée à l’OTAN pour préparer une prochaine guerre contre le peuple russe.

    Benoît Hamon complète dès lors son propos : « Comme homme de gauche, je reste un internationaliste et je pense que la coopération entre les peuples, c’est mieux que la compétition tous azimuts. Donc l’idéal européen reste le mien. » Si Benoît Hamon est, comme il le prétend, « internationaliste » et favorable à la « coopération entre les peuples », qu’il rompe avec l’UE SUPRANATIONALE QUI EST CONTRAIRE A L’INTERNATIONALISME puisque niant les souverainetés populaires afin de se placer AU-DESSUS de ces dernières, dans une perspective jupitérienne que l’ancien « frondeur » – mais pas au point de faire tomber le gouvernement lors de l’adoption de l’odieuse loi El Khomri-Macron-Valls-Hollande-Gattaz-UE en 2016 – ne cesse pourtant de dénoncer ! Et Benoît Hamon d’enfoncer le clou en ressortant une vieille antienne annihilant toute tentative de constituer un rapport de forces radical avec l’UE pour mener une de gauche : « Partagerons-nous la même bannière qu’EE-LV ? Je l’espère, car nous avons 95 % en commun : nous sommes européens et fédéralistes ». Comprenez donc : hors de l’UE – où n’existe pourtant pas un peuple européen –, hors de la dissolution de l’Etat-nation dans les « Etats-Unis d’Europe » souhaités par le MEDEF (car c’est cela que signifie le mot « fédéralisme »), point de salut !

    Mais plutôt que d’opérer ce virage internationaliste, Benoît Hamon prend des accents mitterrandiens – quand l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste affirmait déjà en 1978 : « L’Europe sera socialiste ou ne sera pas »[x] ; nous apprécions le résultat 40 ans après… – et se lance alors dans un traditionnel discours aveugle : « Avec le « Printemps européen », la nouvelle alliance européenne progressiste et écologiste que nous avons constituée avec Yánis Varoufákis, nous défendons un seul et même projet dans toute l’Europe. Notre message, c’est « Hope is back » [in English, please !] (« l’espoir est de retour »). » Cette « nouvelle alliance européenne progressiste », qui n’est que la formule 2018 de l’éternelle fable de « l’Europe sociale », se veut ambitieuse : « Nous devons impérativement répondre à la crise démocratique qui sévit en Europe en mettant en place un processus de convention démocratique afin de réviser l’architecture européenne (donc les traités), en y associant les citoyens européens et les corps intermédiaires. » Faut-il rappeler à Benoît Hamon que la révision de l’architecture européenne ne peut avoir lieu qu’après ACCORD UNANIME DES ETATS PUIS DES PARLEMENTS NATIONAUX (soit 54 accords !) ?! Avec qui Benoît Hamon compte-t-il réviser des traités dont les premiers datent de 1951 – sans compter l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) de 1948 inféodée au plan Marshall… – et qui, par essence même, sont profondément ordo-libéraux, capitalistes, atlantistes et anti-internationalistes ?! Benoît Hamon n’est-il pas au courant que 79% des ouvriers, cœur électoral historique de la gauche – et que 65% des 18-25 ans qu’il dit représenter – ont refusé le Traité établissant une Constitution européenne (TECE) le 29 mai 2005 et rejettent en majorité cette UE appliquant l’idéologie capitaliste, impérialiste et atlantiste (C.I.A.) et constituant une véritable machine de guerre antidémocratique, antisociale et anticommuniste ?!

    Benoît Hamon ne peut prétendre incarner la gauche en laissant opérer de telles illusions qui font le jeu de l’UE et de son idéologie C.I.A., mais aussi de « Jupiter » ne cessant de marteler la nécessité d’une « Europe forte », plus « démocratique » et autres fables pour enfants maintes et maintes fois récitées. En réalité, soit cette UE reste profondément inféodée à Washington via l’OTAN, comme c’est le cas aujourd’hui ; soit elle entre dans une stratégie de confrontation (partielle) avec Trump, et l’européisme d’Hamon nous inscrit par avance dans un affrontement inter-impérialiste intercontinental qui est aux antipodes d’une stratégie réellement pacifique et internationaliste – Lénine eût qualifié cela de « social-impérialisme » : socialisme en paroles, impérialisme en pratique ! Au moins Hamon a-t-il le mérite de reconnaître ce qui oppose profondément son mouvement à la France insoumise et plus encore aux mouvements comme le PRCF qui se prononcent pour un Frexit progressiste : « Nous avons un désaccord stratégique car LFI envisage sérieusement une sortie de la France de l’euro et de l’Union européenne »[xi]. Et c’est bien là la barricade fondamentale qui se dresse dans la définition de la gauche : agir au sein de l’UE en faisant croire qu’il est possible de modifier son architecture ou en sortir définitivement, ou du moins mettre en débat la question d’en sortir, pour enfin appliquer une politique réellement progressiste (et, tant qu’on y est, socialiste !), écologique, démocratique et souveraine, en un mot une politique… de gauche.

    N’en déplaise à Benoît Hamon : celui le plus à même de rassembler largement sur des bases réellement de gauche – nonobstant les divergences idéologiques et stratégiques au sein même de la France insoumise – car justement « envisage[ant] sérieusement » de créer des conditions pour mener une politique de gauche, ce pourrait être Jean-Luc Mélenchon, surtout s’il refuse d’écouter les sirènes des gauches euro-complaisantes (et donc « prolo-rebutantes ») de Hamon à Besancenot en passant par Pierre Laurent et « Ensemble ». N’en déplaise à Benoît Hamon, la position sur la question européenne est décisive pour se situer à gauche et pour mettre en place une France franchement insoumise à l’UE et en marche vers le socialisme qui, seule, peut « casser le plafond de verre » et mobiliser des millions d’ouvriers, d’employés, d’artisans, de chômeurs, qui ne vont plus voter mais qui s’étaient massivement mobilisés pour dire non à l’UE (car leur rejet visait l’UE très au-delà du seul TECE) en 2005. N’en déplaise à Benoît Hamon, la division est entretenue par ceux qui, comme lui, qualifient de populiste Jean-Luc Mélenchon et tous ceux qui, autour du noyau progressiste traditionnel, veulent construire un très large Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologiste capable d’isoler l’oligarchie. Utiliser sans cesse ce mot « populiste » à des fins de stigmatisation politicienne, c’est au contraire favoriser le confusionnisme avec le FN, comme se plait tant à le faire l’Oligarchie politico-économico-médiatique (OPEM) européiste toute imbibée de l’idéologie CIA la plus réactionnaire qui soit.

    Benoît Hamon veut être la gauche ?! Qu’il ait le courage ne serait-ce que de réfléchir à, voire envisager de, la sortie de l’euro, de l’UE, de l’OTAN (au sein de laquelle il souhaite maintenir la France !) et, in fine, du capitalisme, ce système intrinsèquement exploiteur qui qui ne peut pas être réformé et doit être détruit ! Qu’il ait le courage de faire sienne cette déclaration toujours d’actualité de Jean Jaurès : « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup d’internationalisme y ramène », plutôt que de renvoyer le patriotisme au vulgaire et hideux nationalisme xénophobe et raciste de la droite extrême et de l’extrême droite, et ainsi qu’il comprenne que le drapeau rouge ET le drapeau tricolore s’associent et se complètent pleinement – ce à quoi devrait d’ailleurs réfléchir la France Insoumise (LFI) elle-même qui a fortement limité sa dynamique en milieu ouvrier et populaire en proscrivant le drapeau rouge de ses rassemblements électoraux de 2017. Qu’il ait le courage de dialoguer avec LFI comme le font de manière responsable les camarades du Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF), au-delà des divergences et désaccords qui s’expriment de manière franche mais courtoise et sans remettre en cause la volonté d’un large Front antifasciste, patriotique, populaire et écologique pour combattre Macron, le MEDEF, l’UE, l’OTAN et les LR-FN.

    Avant même de prétendre incarner la gauche, que l’ancien candidat du Parti « socialiste » se pose ces questions et ne contribue pas davantage à l’affaiblissement d’un rapport de forces déjà trop défavorable à la gauche populaire et patriotique en véhiculant les plus gros stéréotypes qui font le jeu de l’idéologie CIA et de la droite fascisante. Qu’il réfléchisse davantage à la responsabilité de l’ancien Parti auquel il a appartenu et qui a converti la France au capitalisme néolibéral, à la fausse « mondialisation heureuse », à l’atlantisme le plus guerrier et à la dictatoriale « Union européenne » qui jette tous les peuples européens dans une guerre économique de tous contre tous satisfaisant les intérêts capitalistes depuis 1982/1983 ! Qu’il médite également sur cette réflexion que formula Jaurès en 1898 : « Nous savons que dans l’état présent du monde et de l’Europe, les nations distinctes et autonomes sont la condition de la liberté humaine et du progrès humain. Tant que le prolétariat international ne sera pas assez organisé pour amener l’Europe à l’état d’unité, l’Europe ne pourra être unifiée que par une sorte de césarisme monstrueux, par un saint empire capitaliste qui écraserait à la fois les fiertés nationales et les revendications prolétariennes. Nous ne voulons pas d’une domesticité internationale. Nous voulons l’Internationale de la liberté, de la justice et du droit ouvrier. »

    Être la gauche ne revient pas à proposer la fausse alternative de « l’Europe sociale » face à une UE originellement et par essence façonnée et structurée par l’idéologie C.I.A. Être la gauche consiste en revanche au minimum à proposer un rapport de forces posant une franche alternative : « L’Europe, on la change ou on la quitte ! » ; et même, disons-le encore plus clairement, à proclamer comme le fait le PRCF que « POUR S’EN SORTIR, IL FAUT EN SORTIR : FREXIT PROGRESSISTE ! ».


    [i] L’article est disponible au lien suivant : http://www.liberation.fr/politiques/2018/05/13/benoit-hamon-nous-sommes-la-gauche-puisque-tous-les-autres-ne-le-sont-pas_1649765 Les citations ci-après sont extraites de cet entretien, sauf mention contraire.

    [ii] Voir l’article suivant : https://www.lexpress.fr/actualite/politique/hamon-appelle-melenchon-a-abandonner-sa-strategie-solitaire_1993238.html

    [iii] Voir l’article suivant : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/05/09/31003-20180509ARTFIG00172-que-veut-vraiment-faire-le-gouvernement-avec-la-sncf.php Heureusement, pas de risque d’être accusé de « fake news » ou autre « complotisme » avec Le Figaro

    [iv] Sans prendre une liste exhaustive sur ces sujets, signalons pour rappel les articles suivants : https://www.huffintonpost.fr/guillaume-balas/loi-travail-quadruple-echec-democratique_b_9970604.html ; http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/05/17/31001-20160517ARTFIG00137-ce-que-la-loi-el-khomri-doit-a-l-union-europeenne.php ; https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/la-loi-travail-la-loi-commission-europeenne/ Au moins ne pourra-t-on accuser Le Huffington Post de véhiculer des « fake news » « complotistes »…

    [v] Voir l’article suivant : http://www.rfi.fr/europe/20180112-grece-greve-services-publics-restriction-droit-syndicats

    [vi] Voir l’article suivant : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/11/06/20002-20141106ARTFIG00410-ue-jean-claude-juncker-fragilise-par-leluxleaks.php

    [vii] Voir l’article suivant : https://fr.timesofisrael.com/en-lettonie-des-centaines-defilent-en-lhonneur-des-anciens-combattants-ss/

    [viii] Voir l’article suivant : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/hautes-alpes-des-militants-d-extreme-droite-veulent-barrer-la-route-des-migrants-au-col-de-l-echelle_2716702.html

    [ix] Voir l’article suivant : https://www.marianne.net/economie/qu-est-ce-que-l-accord-ue-mercosur-ce-traite-qui-pousse-les-agriculteurs-dans-la-rue

    [x] Lire cet entretient tout à fait éclairant de François Mitterrand avec le chien de garde Jean-Pierre Elkabbach dans lequel l’ancien Président de la République fait croire à l’Europe sociale en… 1992 : http://discours.vie-publique.fr/notices/927006000.html

    [xi] Voir le lien suivant : https://www.lexpress.fr/actualite/politique/hamon-appelle-melenchon-a-abandonner-sa-strategie-solitaire_1993238.html

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr (16/05/2018)

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  • Ce lundi 7 mai 2018, les organisations syndicales des travailleurs du rail étaient reçues à Matignon par le premier ministre Édouard Philippe.

    Les cheminotes et cheminots se rassemblaient à Paris place Vauban, notamment à l'appel de SUD-Rail et FO, pour montrer leur détermination à ne rien lâcher dans de pseudos négociations et exiger le retrait du plan destructeur du gouvernement.

    Comme depuis de nombreux jours, j'étais présent aux côtés des salariés en lutte, en tant que militant PRCF.

    Une ambiance joyeuse et combative sur la place Vauban. La chaleur tape un peu, mais les discussions vont bon train, entre bières et sandwichs. Les banderoles sont déployées, les fumigènes allumés. Les drapeaux flottent au vent, SUD, FO, quelques CGT. Sont présents des cheminots de l’Île-de-France mais aussi de Nantes, Metz, nancy, Grenoble ou encore Chambéry.

    Un bus de la compagnie Transdev – concurrent direct de la SNCF – est joyeusement bloqué durant une quinzaine de minutes. Les slogans fusent.

    Après plus de deux heures de rassemblement, le cortège se forme, déterminé et bruyant, et s'ébranle vers la Gare Montparnasse. Des étudiants, quelques personnels de la santé, des usagers solidaires attendent déjà sur place.

    Et c'est à l'arrivée en gare que cette belle journée prend une tournure beaucoup plus terne. Des vidéos et images sont disponibles sur internet. J'en dirai ici deux mots.

    La police laisse entrer une quinzaine de camarades en tête de cortège à l'intérieur, puis repousse violemment ceux-ci et toute la manifestation qui arrive derrière eux. Coups de boucliers, insultes homophobes, intimidations... Surpris, nous tenons bons et exigeons de pouvoir rentrer pacifiquement dans la gare. À ce moment les CRS se casquent et gazent à bout portant de nombreux travailleurs. Un de nos camarades cheminots du PRCF est d'ailleurs méchamment gazé. Mais la solidarité s'organise très vite, pas de mouvement de panique, pas d'éparpillement, les manifestants font bloc et ne lâchent pas le terrain. Coups de matraques et de boucliers. Au moins deux blessés au crâne, d'innombrables gazés, la colère monte, les premiers soins sont donnés.

    Un meeting improvisé se déroule alors devant la gare, avec prise de parole des cheminots, d'étudiants, de soutiens.

    Je rentre avec des camarades cheminots. Le cortège se poursuivra à travers les métros jusqu'à la Gare du Nord, où les travailleurs, malgré la nasse policière mise en place, pourront s'exprimer sur leurs lieux de travail, recevant au passage le soutien de nombreux usagers.

    En rentrant chez moi, un camarade la FI de Grenoble me signale que la police est intervenue très violemment sur la campus de la ville. Les vidéos sont là aussi en ligne. Selon nos informations il y eu des arrestations et plusieurs blessés, dont l'un au moins envoyé au CHU. Parmi eux des étudiants venus simplement... passer leurs examens !

    Ne laissons pas les cheminotes et cheminots seuls dans leur combat.

    Dénonçons partout la répression à l’œuvre contre tout le mouvement social.

    Continuons à appuyer et impulser partout les luttes.

    T., militant PRCF

     

     

    Paris, lundi 7 mai 2018. Après s’être rassemblés sur la place Vauban, les cheminots SUD Rail et FO ont convergé vers la gare Montparnasse pour y rejoindre les étudiants. Ils ont pu s’enfoncer de quelques mètres dans la gare avant d’en être sortis par les forces de l’ordre à coups de matraques et de lacrymogène. Après des prises de parole ils ont entamé un « tour des gares » en se rendant à la gare de l’Est et à la gare du Nord.

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