• Manifestations le 31 mars, Loi Travail, État d’urgence, guerres impérialistes … comment agir et lancer la contre offensive

    Un entretien d'"Initiative Communiste" avec Georges Gastaud secrétaire national du PRCF

    Manifestations le 31 mars, Loi Travail, État d’urgence, guerres impérialistes … comment agir et lancer la contre offensive : Entretien d'I.C avec Georges Gastaud secrétaire national du PRCF(27/

    Manifestations le 31 mars, , État d’urgence, guerres impérialistes … comment agir et lancer la contre offensive : Entretien d’INITIATIVE COMMUNISTE avec Georges GASTAUD, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) – 27 mars 2016

    I.C. – Comment la direction nationale du PRCF, qui s’est réunie début mars, voit-elle l’évolution politique en Syrie, en et aux (où se déroulent les « primaires ») ?

    G.G. – En Syrie, ceux qui, comme Bernard Guetta[1] vendaient encore il y a peu la peau de l’Etat syrien et de ses alliés russes avant de les avoir tués, sont ridiculisés. Les prêcheurs de croisade occidentale et française qui ont entraîné notre pays dans une entreprise irresponsable de déstabilisation d’un Etat souverain (tout en vendant des armes au régime criminel de Riyad !) devront un jour rendre des comptes, non seulement au peuple syrien (et au peuple libyen, s’agissant de Sarko et de BHL), mais aux peuples français et belge, qui paient chèrement les contrecoups de l’invasion US de l’Irak et de la déstabilisation de la Syrie. En attendant, si le monstrueux Daech, si la non moins monstrueuse Al Qaida reculent en Syrie, c’est surtout grâce aux efforts des armées syrienne et russe qui ont commencé de briser la dynamique des fanatiques armés et soutenus par les pétromonarchies du Golfe, sans parler du régime clérical-fasciste d’Ankara, grand allié de l’ et des USA, grand massacreur des Kurdes et grand violateur de la liberté d’expression. Faut-il dire que pour autant, – j’allais écrire, « pour OTAN » ! – le PRCF n’a rien d’un inconditionnel de Poutine ou du gouvernement de Damas : en Syrie comme en Russie, ce sont les partis communistes que nous soutenons politiquement sur la base de l’internationalisme prolétarien et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sans ingérence impérialiste. Nous rejoignons largement les analyses de Marie Debs, dirigeante du PC libanais, qui s’est exprimée dans les colonnes d’IC à propos de la situation au Proche-Orient (et non au Moyen Orient comme disent les perroquets médiatiques des USA !).

    En Amérique latine, la contre-offensive réactionnaire de Washington et des droites locales contre les pays de l’ALBA fait des dégâts : au Venezuela, le processus bolivarien est menacé, en Bolivie, Morales a perdu son référendum malgré la réussite incontestable de ses politiques sociales ; en Argentine, au Brésil, les héritages respectifs de Kirchner et du PT sont attaqués par la fronde réactionnaire des classes privilégiées et les forces capitalistes prennent appui pour cela sur les désarmantes concessions au capital qu’ont multipliées Kirchner (et son candidat présidentiel) et Dilma Roussef.

    La visite d’Obama à Cuba est cependant et avant tout un succès du peuple révolutionnaire cubain : en effet, les USA sont totalement isolés en Amérique latine sur la question cubaine et une partie des capitalistes américains s’aperçoit que le blocus profite surtout aux concurrents canadiens ou européens. Bien entendu, le loup impérialiste ne s’est pas changé en agneau en prenant le visage souriant d’Obama, d’autant que le blocus est loin d’être levé et que c’est Clinton (ou Trump) qui tranchera vraiment la question. Il est évident, et nos camarades du PC cubain le savent et le disent, qu’en changeant d’attitude publique, les USA veulent passer, si j’ose dire, de la politique d’Achille (dont les furieux assauts échouèrent à prendre Troie) à la politique d’Ulysse, qui prit la ville du dedans en construisant à l’aide du fameux Cheval de bois. Mais Raul n’est pas Gorby et tout le monde a vu comment, lors de sa conférence de presse avec Obama, le président cubain a rejeté les gestes paternalistes d’Obama à son égard, comment il a franchement critiqué les USA sur le terrain des droits de l’homme, comment il a défendu le Poder popular et comment il a montré qu’il s’agit bien pour Cuba, non pas de « se rapprocher de l’impérialisme », mais de normaliser autant que faire se peut les relations entre deux Etats voisins sur la base des principes de la coexistence pacifique entre nations de régimes sociaux différents.

    Concernant le PRCF, sa ligne sur Cuba est inchangée : nous étions bien représentés à la petite manif parisienne qui a récemment accueilli Raul au Trocadéro, notre mensuel vient d’accorder une interview exclusive au très cordial ambassadeur du Venezuela à Paris et nous sommes preneurs d’une action coordonnée des amis de Cuba analogue, sous des formes évidemment nouvelles, à celle qui, en 2005, avait réuni sur notre proposition, le grand meeting de soutien à Cuba socialiste de St-Denis. Nous réaffirmons le mot de Geo Hage, Médaille de la République cubaine : « tout révolutionnaire actuel a deux patries, la sienne et Cuba socialiste ».

    Aux USA, le principe de réalité nous force à suivre de loin les primaires états-uniennes puisque, dans les rapports de domination impérialiste qui structurent la « mondialisation » et la « construction européenne», le sort des neuf milliards de Terriens est défini par les 50% d’Etats-uniens, plutôt blancs et nantis, qui jugent encore utile d’aller voter (à l’issue d’une campagne qui ôte toute chance à un éventuel candidat pauvre et anti-systémique !).

    S’il est intéressant de constater que les chouchous du système républicrate (ou démoblicain !) ont d’abord été à la peine – ce qui montre le mécontentement profond du peuple américain – il faut surtout constater que les votants auront sans doute pour finir le « choix exaltant » à effectuer : soit le fascisant Trump, avec ses propos islamophobes, machos, violents et anti-mexicains, soit l’ultra-belliciste Clinton : plus maîtresse de son expression que Trump, cette interventionniste surenchérit sur la politique exterminatrice de Tel-Aviv et ne cache même pas sa volonté d’en découdre sur tous les fronts, de l’Ukraine à la Méditerranée.

    Dans l’immédiat, tout patriote ne peut qu’exprimer son dégoût devant les pratiques des médias « français » qui, à l’occasion de ces « primaires », rampent devant le maître US et bavardent à perte de vue – de préférence en franglais – sur le « Super-Tuesday », sur le « gap » entre Trump et ses rivaux, etc. – en réduisant les « frenchies » sous-développés que nous sommes au rôle de citoyens passifs de l’Empire ! Quelle honte en particulier de voir le « communiste » P. Laurent, qui devrait défendre le droit pour chaque parti français et pour ses MILITANTS de désigner souverainement leurs candidats à l’issue d’un débat politique interne, rallier le système américain des primaires : car ce système marginalise les militants et place la vie politique sous la coupe directe de l’audimat, du « vote utile » et d’autres expédients qui permettent au capital de trier les candidats les plus favorables au maintien de l’exploitation capitaliste : on l’a vu il y a cinq ans en France avec la manière dont les naïfs participants « de gauche » à la primaire (et sans doute, nombre de gens de droite qui avaient compris l’astuce !) ont préempté Hollande, le candidat le plus servile envers l’UE, de même que les médias avaient « désigné » S. Royal aux dociles adhérents PS cinq ans plus tôt…

    Quand les choses en sont là idéologiquement, on se demande comment des communistes sincères peuvent encore croire que l’actuel PCF-PGE demeure, fût-ce potentiellement ou vestigialement, un parti « communiste »… Et cela d’autant plus qu’Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF-PGE, a relancé le débat sur l’appellation de ce parti…

    IC – Quelle attitude avoir à l’égard des migrations de masse provoquées par les ingérences impérialistes en Syrie et en  ?

    GG-Commençons par réaffirmer la position antifasciste et antiraciste non négociable de tout communiste et de tout être humain digne de ce nom. Les salopards qui « ratonnent » (sic !) des êtres humains en détresse, y compris des gosses, nous trouveront toujours en face d’eux. Le débat politique commence une fois qu’on a réaffirmé cela, y compris contre le FN du Pas-de-Calais qui a placardé des affiches proclamant « 0% migrant, 100% FN ».

    Cela dit, et sans mettre dans le même sac les fachos et certains humanistes qui ne font pas une analyse de classe correcte de la nation, nous ne sommes pas des « No Borders », des gens qui veulent dissoudre les nations et qui, tout en se croyant internationalistes, aident en fait les Empires dominants, UE atlantique en tête, à détruire les peuples souverains et à les dresser l’un contre l’autre. Les migrations géantes auxquelles nous assistons ne viennent pas du « désir » subit qu’auraient des millions de gens de prendre l’air en changeant de pays ; elles résultent de la déstabilisation néocoloniale odieuse de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Libye, etc. à laquelle se sont sciemment livrés les dirigeants de l’OTAN, France sarko-hollandienne en tête. Les communistes défendent le droit de chaque peuple à disposer de lui-même pour coopérer à égalité avec les autres pays de tous les continents : au PRCF, nous sommes patriotes et INTERnationalistes, comme l’étaient les Communards, les FTPF et les FTP-MOI, nous ne sommes pas nationalistes et SUPRAnationalistes comme l’est l’UE actuelle, ce mixte explosif de xénophobie et de nihilisme national. Notre internationalisme conséquent implique le droit de chaque individu, non pas à s’installer n’importe où quand bon lui semble en accompagnant les prédations impérialistes et les mouvements spéculatifs du capital. Car c’est ironiquement que la Lily de Pierre Perret et que ses compagnons somaliens d’infortune « venaient tous de leur plein gré / Vider les poubelles à Paris ». Ce que veut l’immense majorité des paysans, des ouvriers, des artisans, des futurs techniciens et ingénieurs, c’est, si les guerres impérialistes et le chômage capitaliste ne le leur interdisent pas, vivre en paix, aimer, décider et travailler au pays dans un climat de bonne entente entre personnes les plus diverses.

    Ce qui signifie que le droit tout à fait respectable de s’installer dans un autre pays doit être mis en cohérence avec le droit de chaque pays à se développer en recourant à la main-d’œuvre formée chez lui aux frais de la nation. Ce droit était garanti à l’époque où les pays socialistes échangeaient de la main-d’œuvre qualifiée tout en assurant D’ABORD le plein emploi chez eux ; et pour garantir ce droit à tout peuple et à tout travailleur, il faut rompre avec le capitalisme, marcher au socialisme et, dans ce cadre, engager une marche démocratiquement planifiée vers une société sans classes. Dans le cadre du capitalisme, de l’impérialisme et de l’UE du capital, le racisme de PEGIDA et le pseudo-humanisme de Merkel qui veut dynamiter les salaires allemands en important gratuitement une masse de techniciens anglophones du Proche-Orient, sont les deux faces d’une même inhumanité.

    IC – Face aux attentats fanatiques, l’état d’urgence à perpète et l’aggravation des mesures liberticides sont-elles inéluctables ?

    G.G.- Les attentats de Bruxelles démontrent plutôt le contraire. Depuis des années les gouvernants maastrichtiens et ultra-atlantiques de la France et de la Belgique ne cessent d’aggraver les lois liberticides sans que les noyaux fanatiques semblent sérieusement affectés. Et pour cause, ces réseaux fanatiques alimentés par les pétromonarchies et nourris par les guerres impérialistes en Libye et au Proche-Orient, sont au système capitalo-impérialiste ce que les subprimes étaient au capital financiarisé : son indispensable sous-produit. Bien entendu, un gouvernement progressiste et révolutionnaire combattrait cent fois plus durement les assassins terroristes et Cuba, par ex., a mille fois déjoué et puni très durement les menées terroristes commanditées contre elle par la C.I.A.[2], mais nous ne faisons pas confiance à l’Etat actuel, qu’il soit dirigé par Sarko ou par Valls, pour combattre efficacement le terrorisme ; d’ores et déjà, il dévoie la « lutte antiterroriste » pour frapper le mouvement ouvrier, étudiant et écologique. Il n’est que de voir comment Valls traite de voyous les ouvriers d’, comment il commande au Parquet de s’acharner sur les Goodyear, comment la police de Cazeneuve matraque les lycéens à terre, comment les écolos qui voulaient manifester pendant la COP 21 ont été préventivement embastillés, comment la Loi renseignement permet d’espionner la vie privée, pour saisir le contenu de classe réactionnaire de cet état d’urgence. La principale réponse de fond à apporter au fanatisme dans notre pays et ailleurs, est la relance du combat de classe « tous ensemble et en même temps ». Quand le drapeau rouge fédère pour le progrès social des millions de jeunes et de travailleurs, on ne se demande plus si le voisin est jaune ou noir, musulman ou athée, homo ou hétéro, on n’a pas besoin d’aller se chercher un « idéal » monstrueux dans on ne sait quel djihad ou croisade, le sens lumineux de la vie et de l’histoire réapparaît soudain de nouveau et « miraculeusement », le FN et l’intégrisme religieux sont éjectés de la problématique politique…

    Quant au préoccupant « retour du religieux », que nous n’amalgamons pas avec la spiritualité tolérante de nombre de nos compatriotes chrétiens, juifs ou musulmans, si nos gouvernants voulaient vraiment le contenir, ils commenceraient par respecter la loi laïque de 1905 au lieu de courir dans les mosquées, au repas du CRIF ou à la canonisation de Jean-Paul II comme l’a fait Valls au mépris de la séparation de l’Etat républicain et de toutes les Eglises !

    IC – En Europe, comment le PRCF regarde-t-il l’éventualité d’un BREXIT ?

    G.G. – Si les Britanniques votaient non à leur maintien dans l’UE, ce serait une bonne nouvelle pour les démocrates du continent. En effet le retrait anglais stimulerait partout ceux qui comprennent que la « construction européenne » est de A à Z un processus réactionnaire, antisocial et antidémocratique.

    Cela dit, n’idéalisons pas un éventuel Non anglais qui, dans les conditions de ce pays tourné vers les USA, signifierait encore plus d’attaques contre les travailleurs anglais et qui, de plus, serait compensé au niveau continental par un contre-BREXIT réac aggravant la mainmise sur l’UE de l’impérialisme allemand.

    Raison de plus pour expliquer, comme je l’ai entrepris dans un texte récent, qu’en France, l’éventuel « FR.EXIT » ne pourrait être qu’une Franche Rupture avec l’Europe Capitaliste Supranational à l’Initiative des Travailleurs, un F.R.E.C.S.I.T., pour mettre les points sur les i. En effet, chacun sait que le CAC-40 et le sont engagés à 200% dans la « construction européenne », la défense de l’euro et la mise en place du désastreux Grand Marché Transatlantique, dit « TAFTA » : c’est ce qu’expliquait dès 2011 le manifeste « Besoin d’aire » publié par le . Et pour cause, car la stratégie de classe du grand patronat « français », qui veut surtout mater son mouvement ouvrier frondeur et araser les conquis sociaux de 1945 (liés aux ministres communistes Thorez, Croizat, Paul, etc.), passe par la destruction de l’Etat-nation français : ce dernier étant contourné « en haut » par l’Europe fédérale centrée sur Berlin, « en bas » par les euro-régions rebaptisées Burgondie, Austrasie, Hauts de France, Occitanie/Catalogne, etc. Dans ces conditions, une position indépendantiste conséquente est interdite aux partis de la bourgeoisie, que ce soit au P « S », aux LR (Liquidons la République !) ou au FN. Début mars, Marion Maréchal Le Pen a d’ailleurs expliqué sur France-Inter que la position de son parti ne serait pas de quitter l’UE dès l’accès de « Marine » à l’Elysée, mais de programmer un référendum sur ce sujet, de feindre ensuite de négocier quelques aménagements de l’UE (comme l’avaient promis Hollande ou Tsipras avant de se dégonfler !), puis, si les concessions sont jugées suffisantes par la chef du FN (et on parie qu’elles le seront… ou qu’elles seront présentées comme telles !), d’appeler à voter oui au référendum… en enterrant toute velléité française de s’évader à temps du mouroir européen.

    C’est pourquoi le PRCF exerce sa vigilance de mouvement politique d’avant-garde quand, depuis des années, il parle d’U.M.’ Pen et qu’il affiche désormais le mot d’ordre « sortons de l’UE, sortons l’U.M.-Pen-S. ! », tant la logique des positions de classe va de plus en plus contraindre les deux branches du Parti Maastrichtien Unique à fusionner : la branche « euro-dissolution de la nation », constituée par le PS et par LR et flanquée de l’UDI et d’E. Cosse, et la branche « euro-fascisation » dont le FN est l’un des plus sinistres ornements avec à l’arrière-plan la mise en place galopante de l’Etat-policier par Sarko et par Valls.

    En France, contrairement à ce qui se passera sans doute en Angleterre, le « FRECSIT » ne peut se faire que par la gauche, porté par la classe ouvrière, par les militants franchement communistes et par un Front de Résistante Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologique (FR.A.P.P.E. !) refusant à la fois le mirage paralysant de l’ « Europe sociale » et le dangereux leurre supranationaliste de l’ « Europe à la française » chère aux Le Pen. Et le terme de cette lutte ne peut être que la rupture avec le grand capital dans la perspective, soyons clair, d’une révolution socialiste socialisant les secteurs-clés de l’économie et donnant le pouvoir politique au monde du travail.

    Le PRCF ne se contente pas de causer. Nos militants vont au porte à porte présenter un appel-pétition déjà signé par 2000 personnes pour un référendum permettant aux Français de se prononcer pour la sortie de l’euro et de l’UE. C’est le vœu de 53% des Français avant même qu’un débat ait eu lieu sur le , que serait-ce si les groupes politiques de gauche qui combattent l’UE s’unissaient tous sur un tel texte qui deviendrait alors vite irrésistible !

    IC- Comment caractériser le gouvernement actuel, sa politique et l’évolution des forces politiques dominantes ?

    G.G. – Ce n’est pas polémiquer que constater ceci : ce gouvernement se comporte en proconsulat de l’UE, de l’OTAN et du MEDEF.

    Dans le domaine socio-économique, Macron, Valls et Cie se réveillent chaque matin en se demandant quel acquis social, quel service public, quelle parcelle de souveraineté nationale ils vont démolir, quelle revendication du MEDEF et de son agent orange (tout le monde aura reconnu la direction CFDT), ils vont satisfaire. La Loi El Khomri n’est d’ailleurs – le PRCF l’a dénoncé immédiatement – qu’une traduction française des directives sur le marché du travail que, dès sa promotion à la Commission de Bruxelles, Moscovici a communiquées en anglais au gouvernement « français ». Si cette loi honteuse passe, le statut des fonctionnaires et les retraites par répartition suivront rapidement et avec eux, la capacité du mouvement populaire à faire grève (puisque le licenciement devenant discrétionnaire, chacun craindra de perdre son emploi s’il se fait « mal voir »).

    Sur le plan international, ce gouvernement est un fade vassal des USA. Le PRCF soutient l’appel cosigné par le vice-amiral Debray, ex-président de l’Institut Charles De Gaulle, et par Pierre Pranchère (ancien député, ancien FTP, vice-président du PRCF) dénonçant le projet de loi que Hollande veut faire adopter en avril aux députés pour permettre le retour de soldats américains sur notre sol.

    Sur le plan des libertés, ce gouvernement dépasse Sarko (qui il est vrai, surenchérit aussitôt, ainsi que la « douce » Kosciusko-Morizet) dans la strangulation des libertés, l’emprisonnement de militants syndicaux, le tabassage de lycéens, la mise en place forcée d’une contre-réforme scolaire que rejettent les profs, dans la surenchère avec le FN sur la nationalité. Nous ne sommes pas encore dans le fascisme, certes, mais nous vivons depuis des années dans une phase de libéral-fascisation (), puis de social-fascisation qui crée les conditions permanentes pour les surenchères de droite et d’extrême droite. Il est incompréhensible que certains antifascistes, qui confondent fascisme achevé et fascisation en marche, qui méconnaissent l’essence de classe de la fascisation et qui la confondent avec ses formes des années 1930, nient de manière pédante la fascisation en désarmant la riposte populaire. Pourtant celle-ci est loin d’être négligeable car notre peuple est loin d’avoir oublié la Liberté guidant le peuple. Pour stopper ce processus, il faut au minimum voir clair dans ce qu’est la « gauche » établie actuelle. Or là encore, c’est le contraire que fait la direction du PCF-PGE quand elle propose une primaire de la gauche qui de fait, nierait la différence DE NATURE entre la politique ultraréactionnaire du PS et celle d’un vrai mouvement anticapitaliste. Au final la danse du ventre de Pierre Laurent sur la primaire à gauche n’a d’autre but que de faire la courte-échelle à Hollande face à Le Pen et à Juppé/Sarko. En échange d’une assurance (aléatoire !) donnée au PCF par le PS de lui réserver quelques ultimes sièges « communistes » aux législatives ? Qu’on est loin avec ces « combinazzioni » de la classe ouvrière, de la jeunesse et de leurs luttes !

    Le fond, c’est que cette dérive à droite pluri-décennale de la politique française est indissociable de la dérive pluri-décennale du PCF, dite « mutation » ou « métamorphose » par laquelle ce parti, qui fut l’honneur de notre pays, a successivement rejeté tous ses principes marxistes-léninistes pour s’arrimer à la social-démocratie. Quand l’ancre rouge cède et que la nef « communiste » rosit et dérive vers Bruxelles, comment s’étonner que le PS – qui ne demande que ça ! – vire franchement à droite et que la droite vire au FN… si ce n’est pire quand on lit le programme d’un Laurent Wauquiez !

    Bref, beaucoup dépend de nous, militants communistes : soit nous accompagnerons de gauche, en critiquant et en marmonnant, les nouvelles dérives de « Fabien », soit nous reprendrons le flambeau des quatre sorties (de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme) que les Assises du communisme avaient commencé à porter de manière prometteuse, nous reconstruirons l’intervention communiste unitaire auprès du mouvement populaire et nous aiderons les travailleurs à sortir de l’ornière du « syndicalisme rassemblé » façon CES et CFDT : nous créerons alors les conditions politiques de la contre-offensive. Il est temps, il y a le feu aux conquis sociaux, à la république, aux libertés et une grande mobilisation se profile le 31 mars, « tirée » par la jeunesse et par les travailleurs de Goodyear !

    IC – Comment le PRCF se positionne-t-il à propos des et des propositions rivales des composantes de feu le Front de gauche (candidature , primaires) ?

    G.G. – J’ai dit ce que nous pensions des primaires, cette machine à américaniser la vie politique et à dissoudre ce qui reste du PCF dans le PS. Si l’on me demande si une candidature communiste serait nécessaire aux présidentielles, bien que nous condamnions cette élection dans son principe, je dirais plutôt deux fois qu’une ; mais il doit s’agir d’une candidature franchement communiste, liée aux luttes de la classe ouvrière, appelant la France à sortir de l’UE/OTAN, exigeant la nationalisation des monopoles capitalistes, fédérant les communistes indépendamment des dirigeants socialo-dépendants du PCF-PGE et œuvrant au rassemblement des progressistes anti-UE et anti-FN. Bref il ne suffira pas pour nous faire marcher d’un candidat d’apparence intronisé par le PCF ou par ce qui lui succèdera en juin : si je puis me permettre, le « rouge » doit être dans la bouteille, pas seulement sur l’étiquette !

    Concernant Mélenchon, nous avons essuyé des fins de non-recevoir à nos lettres ouvertes. Croit-il vraiment qu’il risque d’avoir trop de voix aux élections à venir ? En tout cas, les démarches n’allégeance nous sont étrangères. Ce candidat a certes le mérite de se déclarer laïque, patriote et républicain, de défendre (un peu) la langue française contre le tout-anglais, de dénoncer (a posteriori hélas !) le Traité de Maastricht, de se dire solidaire de Cuba, d’honorer le sacrifice de l’Armée rouge à Stalingrad, de condamner vertement le PS et de refuser de faire primaire commune avec lui ; mais dans le même temps, il flirte avec les euro-fédéralistes verts, il continue de rêver d’Europe sociale et d’afficher un illusoire Plan B de sortie de l’UE si l’Europe refusait d’être gentille avec la France. Faisons une hypothèse : en cas de victoire mélenchonienne aux présidentielles, cette ligne euro-compatible signifierait des mois de palabres à la Tsipras avec l’UE, et pendant ce temps, la France n’aurait aucune souveraineté politique, budgétaire et monétaire, les capitaux continueraient de f… le camp, les délocalisations s’accélèreraient et pour finir il n’y aurait aucune autre solution que d’imiter le capitulard Tsipras, membre du PGE comme MM. Mélenchon et Laurent. Toute tergiversation serait mortelle, la sortie de l’UE doit être franche, voire unilatérale, car la souveraineté nationale n’est pas négociable. A M. Mélenchon d’ouvrir au moins le dialogue public sur cette question décisive s’il veut fédérer. Quand au PRCF, il ne court derrière personne et il continuera de questionner fraternellement sur ce sujet les militants du PCF et du PG qui veulent aller au bout de la démarche. Et puisque J.-L. Mélenchon apprécie Robespierre, rappelons-lui ce mot de l’Incorruptible :

    « Ceux qui veulent une révolution sans révolution n’ont fait que se creuser un tombeau ».

    Quant à nous, qui n’avons pas l’outrecuidance de nous prendre en l’état pour « le » PCF, nous sommes sûrs d’être utiles au mouvement populaire en employant le temps de l’élection présidentielle pour diffuser par centaines de mille notre programme-candidat à la porte des entreprises et dans les manifs populaires. Nous dialoguerons sur cette base avec les militants, non seulement de la gauche de gauche, mais du patriotisme républicain pourvu qu’ils respectent comme nous cette double « ligne rouge » : aucune compromission avec le FN et avec ceux qui lui trouvent un charme quelconque, aucune compromission avec l’UE du capital qui ne sera jamais une « Europe pacifique, sociale et démocratique », à moins qu’on ne voie bientôt les crocodiles se nourrir soudain de mandarines.

    IC – Comment le mouvement populaire de rejet de la loi El Khomri (et contre les sanctions scandaleuses qui frappent les cégétistes d’Air France et de Goodyear) pourra-t-il stopper l’offensive de Valls-MEDEF et préparer la contre-attaque des jeunes et du monde du travail ?

    G.G. – Nous partageons les propositions et les critiques constructives énoncées à ce sujet par le Front syndical de classe, mais aussi par divers syndicats, CGT-Métallos du nord, CGT-Cochin, FSU-81, etc. Sauf à courir vers une défaite historique, il faut en finir avec le prétendu « syndicalisme rassemblé » – j’allais dire « syndicalisme attablé » – qui subordonne l’action syndicale au dialogue sans perspective avec la direction jaunâtre de la CFDT et avec les bureaucrates de la CES pro-Maastricht. Depuis le début du mouvement, nous soumettons au mouvement l’idée d’une manif nationale de combat à Paris avec appels à la grève reconductible, nous disons que la grève générale, certes, ne se décrète pas mais qu’elle se construit par la convergence des luttes, qu’il faut critiquer radicalement la honteuse phrase de Thibault déclarant en 2003 que « la CGT n’a pas vocation à bloquer le pays » : comme si ce n’était pas l’UE, le MEDEF et le capital qui bloquent le pays et comme si en 36, 68 et (à un degré moindre) en 95, ce n’était pas en bloquant LES PROFITS CAPITALISTES que les travailleurs avaient obtenu des avancées à l’aide d’un syndicalisme de classe et de masse fièrement revendiqué.

    D’autant que le « réformisme » des centrales jaunes et rosâtres est plus que jamais un leurre : il ne s’agit même plus pour elles d’obtenir des miettes en plus pour les travailleurs (ce que faisaient les réformistes d’antan pour éviter la révolution) : non, les Laurent Berger et Cie se contentent de négocier à la marge d’énormes régressions et de peindre en orange les nouvelles chaînes de l’esclavage : on le voit avec l’énorme régression que serait la fixation des normes du travail dans l’entreprise, en clair par chaque patron !, et non au niveau de la nation, où le rapport des forces est moins favorable au Capital. Nous invitons aussi les travailleurs – seuls décideurs car seuls payeurs, mais nous sommes nous-mêmes des travailleurs, des retraités, des étudiants ! – à s’assembler sur le lieu et pendant le temps de travail pour discuter et exiger dès maintenant une suite claire, rapide, déterminée au 31 mars. Nous leur suggérons aussi de ne pas seulement viser la loi El Khomri, de bien faire le lien entre cette loi scélérate et les directives mortifères de l’UE, plate-forme continentale du capital pour attaquer les conquis sociaux. Enfin, pour faire converger les luttes, rien de tel, dans le cadre d’une manif nationale de combat qu’appuie aussi la CGT Goodyear, que de faire converger l’ensemble des luttes : salaires, emploi, statuts, code du travail, retraites, Sécu, logement social, services publics, bourses et APL, même combat contre Valls-MEDEF, contre Sarko, contre l’UE des milliardaires et les guerres impérialistes qui coûtent des milliards détournés de la santé et de l’éducation ! Nous sommes vingt millions de salariés, des millions de chômeurs et de précaires, des millions de jeunes en formation, et nous devons aussi tendre la main au monde paysan en ébullition contre la destruction de l’agriculture programmée au bénéfice des grandes surfaces et de « l’économie ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » chère à l’UE. Tous ensemble convergeons contre le grand capital et contre son « PMU » toujours perdant, le Parti Maastrichtien Unique formé du PS, des LR et, de plus en plus, du FN sur la voie de l’euro-ralliement !

    IC – Quelles propositions politiques du PRCF pour unir les communistes alors que le congrès du PCF s’annonce particulièrement « gratiné » en matière de renoncements ?

    G.G. – Le PRCF ne méprise nullement, bien au contraire, les efforts des camarades du réseau Faire vivre et renforcer le PCF qui défendent un manifeste dont le fond converge largement avec ce que le PRCF propose depuis des années. Cependant, nous ne pensons pas que le PCF-PGE actuel soit redressable ni qu’il existe vraiment une perspective de redressement interne de ce parti, si ce n’est peut-être, et à vrai dire, bien improbablement, dans quelques décennies… Mais alors, il sera trop tard pour reconstruire un Parti communiste utile car entretemps, le mot « France » ne désignera plus qu’une expression géographique dénuée de contenu progressiste. Il suffit de remarquer que de 1976 à nos jours, le PCF a très officiellement purgé ses statuts de toute référence à la dictature du prolétariat, au soutien – fût-il critique – aux pays socialistes, au marxisme-léninisme, à l’internationalisme prolétarien, au centralisme démocratique et même au socialisme et à la socialisation des moyens de production… Si, comme le propose OlivierÔ, le numéro 2 du PCF, ce parti change de nom au prochain congrès en éliminant soit le « P » de parti, soit le « C » de communiste, soit le « F » de France, s’il participe en outre à la primaire socialiste, s’il ne fait que de la figuration aux présidentielles pour aider son suzerain Hollande à passer le cap du 1er tour, s’il continue de suivre le PGE (que préside P. Laurent et que vient de quitter le PC allemand), que signifiera alors logiquement « rester au parti ». QUEL parti qui ressemblera alors à 100% au « couteau sans manche dont on a jeté la lame » raillé par Lichtenberg ?

    Toutefois nous ne méprisons nullement ceux qui continuent d’œuvrer dans le cadre de ce parti pour y défendre localement des positions de combat, bien qu’il soit illusoire à terme de défendre des villages gaulois quand le paysage se « romanise » à vue d’œil : là aussi il faut chercher le « tous ensemble » offensif des communistes qui veulent le rester, le devenir ou le redevenir. Dans cet esprit le PRCF soutient le « manifeste des continuateurs communistes » (cf www.initiative-communiste.fr) qui permettrait de regrouper sur des bases franchement rouges ceux qui veulent actualiser l’héritage du PCF, pas celui de Hue et Cohen-Seat, mais celui qu’ont diversement incarné Jeanne Labourbe, Cachin, Duclos et Croizat… Et surtout, ne nous enfermons pas dans le congrès, c’est un piège : sans le négliger, allons ensemble aux luttes avec des tracts communs unissant camarades de l’intérieur et camarades de l’extérieur du PCF, c’est l’unité d’action ici et maintenant qui fournit la clé de la renaissance future, aussi prochaine que possible, d’un parti d’avant-garde. Sans que d’autres hypothèses soient exclues, celle-ci s’opèrera sur une base large quand, sur la base du primat de l’adresse communiste unie aux travailleurs en lutte et aux syndicalistes de lutte, les communistes déjà organisés indépendamment du PCF et ceux qui y sont encore, fusionneront en se détachant des éléments politiquement édentés qui dirigent l’actuel PCF.

    IC – Que faire pour que les forces progressistes et antifascistes anti-UE agissent de concert ?

    G.G.- Le PRCF est partie prenante et fer de lance avec d’autres forces de la Table ronde qui devrait se tenir à Paris le 2 avril prochain pour réactiver une dynamique 100% anti-UE et anti-FN, sur la base actualisée des grandes idées qui furent celles du CNR. Il y a un énorme potentiel de ce côté-là à condition de le cultiver ensemble, de ne pas se subordonner aux calculs de micro-appareil ou aux échéances électorales ; mettons au premier plan les luttes sociales, civiques et environnementales contre le grand capital, portons « en bas » les débats citoyens sur la sortie de l’UE par la voie progressiste, antifasciste et anti-impérialiste.

    IC – En quoi le renforcement du PRCF et des JRCF est-il une réponse efficace pour un jeune et pour un travailleur qui veulent reconstituer une force politique d’avant-garde en France ?

    G.G. – Contrairement à ceux qui s’autoproclament « le » nouveau PC dont le peuple a grand besoin, le PRCF n’a pas cette immodestie dérisoire. Nous ne sommes pas en l’état le nouveau parti communiste, mais nous avons conscience d’en être un ferment d’avant-garde indispensable. Depuis notre fondation en 2004, nous avons traversé avec succès bien des épreuves. Nous nous sommes dotés d’une organisation fraternelle, démocratique, où les militants issus du monde du travail sont majoritaires. Nous avons mis sur pied une stratégie révolutionnaire originale qui, pour continuer le meilleur de ce que fut l’action du PCF de 1920, 36, 38-45, etc., n’en a pas moins tiré certaines leçons décisives sur la social-démocratie. Les premiers en France et en Europe, nous avons inlassablement milité depuis 2004 (et à vrai dire, bien avant cette date, s’agissant des fondateurs du PRCF…), pour les « quatre sorties » et pour l’union des « deux drapeaux », rouge et tricolore. Nous faisons notre possible avec notre site (9ème site politique de France), par notre mensuel Initiative communiste, par notre revue théorique Etincelles, par nos livres, pour mener la recherche marxiste et la bataille des idées. Nous aidons les JRCF à reconstituer un réseau franchement marxiste dans la jeunesse. Patriotes, nous dialoguons avec des forces non communistes pourvu qu’elles soient claires sur l’antiracisme et l’antifascisme. Internationalistes, nous échangeons avec plus de 100 partis communistes dans le monde. Fidèles au grand passé des communistes, nous avons été l’axe du grand rassemblement de la place Stalingrad en 2013 et nous célèbrerons dignement le 100ème anniversaire prochain d’Octobre 1917 : sans que cela nous interdise en rien de réfléchir, par ex., à la signification de classe de l’ « ubérisation de la société » et aux formes nouvelles que prend la prolétarisation de la société. Bref, un jeune communiste, un militant du PCF qui veut se ressourcer et sortir du tête à tête délétère avec les « mutants », un syndicaliste ouvrier qui veut construire la perspective politique sans laquelle les luttes ne pourront pas passer à l’offensive, un paysan ou un artisan qui comprend que l’ennemi est le banquier et non le salarié, un intellectuel qui veut analyser et combattre ce capitalisme de plus en plus fascisant, éco-destructeur, « exterministe » en un mot, chacun d’eux fera un acte de grande portée pour lui-même et pour la cause du progrès en rejoignant notre organisation, en devenant acteur et non spectateur blasé attendant passivement que « la » solution sorte toute armée du cerveau de Jupiter pour enfin s’engager. Ce n’est pas seulement la division des forces communistes qui bloque la reconstruction du parti, c’est le fait que des milliers de communistes de cœur attendent passivement que l’unité tombe toute cuite du Ciel, alors que – même pour rassembler les communistes ! – l’union est un combat !

    Mais bien entendu, le PRCF n’a rien à vendre : il appelle à rejoindre son combat tous ceux qui pensent comme Robespierre : « je suis du peuple et je méprise aussitôt ceux qui croient être davantage ».

    [1] Le géopolitiste qui exalte l’UE, Merkel, l’OTAN, l’anti-castrisme, la russophobie, chaque matin sur France-Inter.

    [2] Après quoi, tous les anticommunistes travestis en droits-de-l’hommistes ont immédiatement transformé les poseurs de bombes en « dissidents » persécutés…

    source: initiative-communiste.fr
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  • Immense mobilisation

    Une seule issue: LE RETRAIT !

     (communiqué de la Confédération CGT-31/03/2016)

    31 mars 2016....Immense mobilisation-Une seule issue : LE RETRAIT (communiqué de la CGT)31 mars 2016-Manifestation pour le retrait du projet de loi travail -Brest


    Cette mobilisation est à l’image des 70% de français qui veulent le retrait de ce projet de loi.

    Dans de nombreuses manifestations, l’unité syndicale dépassait largement le cadre des organisations qui avaient appelées.

    Le gouvernement doit retirer son texte. Inutile de s’entêter plusieurs semaines comme pour la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité et les mesures d’état d’urgence. Les recettes qu’il propose avec le Medef, sont toujours ringardes, cela fait plus de 30 ans en France comme en Europe que s’applique une baisse des droits des salariés, du coût du travail avec pour seules conséquences une montée du chômage et une augmentation des dividendes versés aux actionnaires (+25% en 2015).

    Dans un contexte de hausse du chômage et d’explosion de la précarité, ce texte va favoriser le dumping social. Cela exacerberait encore plus la mise en concurrence entre des salariés, des entreprises sur un même territoire, une même branche. Elaborer un code du travail pour chaque entreprise, cela ne créera en aucun cas des emplois pérennes nécessaires à la relance économique et à l’investissement.

    La jeunesse crie partout « on vaut mieux que ça !  » avec elle, la CGT est disponible pour construire ce «  mieux  ».

    Nous proposons un nouveau statut du travail salariés avec des droits attachés à la personne et transférables d’une entreprise à l’autre, avec une sécurité sociale professionnelle pour ne plus passer par la case « chômage » en cas de changement d’entreprises.

    Nous proposons de travailler moins pour travailler mieux et travailler tous. Nous exigeons une autre répartition des richesses et l’augmentation des salaires et des pensions.

    Avec l’ensemble des organisations syndicales à l’initiative de ce 31 mars, nous allons proposer de poursuivre et amplifier l’action, les grèves, les manifestations, notamment le 5 avril en direction des parlementaires, le samedi 9 avril et après, jusqu’au retrait de ce projet de loi et pour l’obtention de nouveaux droits sociaux.

    Montreuil, le 31 mars 2016

     

    échos des manifestations en Finistère, le 31 mars 2016

     

    BREST

    Loi travail: 10.000 manifestants

    31 mars 2016....Immense mobilisation-Une seule issue : LE RETRAIT (communiqué de la CGT)

     

    MORLAIX

    2000 personnes contre la loi travail

    31 mars 2016....Immense mobilisation-Une seule issue : LE RETRAIT (communiqué de la CGT)

    31 mars 2016....Immense mobilisation-Une seule issue : LE RETRAIT (communiqué de la CGT)

     

    CARHAIX

    400 opposants (une centaine de lycéens)  a un projet de loi "ni amendable, ni négociable"

    31 mars 2016....Immense mobilisation-Une seule issue : LE RETRAIT (communiqué de la CGT)

     

     CHATEAULIN

    une centaine de lycéens de Jean Moulin et de l'Aulne dans la rue pour le retrait de la loi El Khomri

    31 mars 2016....Immense mobilisation-Une seule issue : LE RETRAIT (communiqué de la CGT)

     

    QUIMPER

    5000 personnes contre la loi travail

    31 mars 2016....Immense mobilisation-Une seule issue : LE RETRAIT (communiqué de la CGT)

     

    QUIMPERLE

    1600 contre la loi El Khomri, la mobilisation enfle !

    31 mars 2016....Immense mobilisation-Une seule issue : LE RETRAIT (communiqué de la CGT)

    sources: CGT & PQR

     

     

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  • Nous ne revendiquons rien-par Frédéric Lordon (LGS 29/03/2016)

    Au point où nous en sommes, il faut être épais pour ne pas voir qu’il en va dans les mouvements sociaux actuels de bien plus qu’une loi et ses barèmes d’indemnités. Mais l’épaisseur, en tout cas en ce sens, c’est bien ce qui manque le moins à ceux qui nous gouvernent et à leurs commentateurs embarqués. Aussi tout ce petit monde continue-t-il de s’agiter comme un théâtre d’ombres, et à jouer une comédie chaque jour plus absurde, les uns affairés à peser au trébuchet leurs concessions cosmétiques, les autres leurs gains dérisoires, les troisièmes à faire l’éloge du raisonnable ou à préparer gravement « la primaire ». Et tous se demandent quelle est la meilleure couleur pour repeindre la clôture du jardinet qu’ils continuent d’entretenir sur les flancs du volcan déjà secoué de grondements.

    Par un paradoxe caractéristique des époques finissantes, ce sont les seigneurs du moment qui accélèrent eux-mêmes le processus de la décomposition, dont on reconnaît les étapes aux seuils de corruption du langage enfoncés l’un après l’autre. On a pour habitude en cette matière de faire d’Orwell une référence. Mais Orwell était un petit joueur qui manquait d’imagination. Soyons juste : il n’était pas complètement sans talent, il a d’ailleurs fallu attendre un moment pour que son clou lui soit rivé. Enfin c’est fait. Et c’est Bruno Le Roux, président du groupe « socialiste » à l’Assemblée, qui s’est chargé de lui enseigner à quels sommets on peut emmener le prodige du renversement des mots : « il faut que le CDI ne soit pas une prison pour le chef d’entreprise (1 ». Il faut admettre qu’on peine à faire le tour d’un trait de génie pareil et qu’il faut être bien accroché pour ne pas céder complètement au vertige. Ceux qui s’en souviennent penseront également à cet extrait des Nouveaux chiens de garde (2) où Bénédicte Tassart (RTL), croyant vitupérer les séquestrations de patrons, s’exclamait qu’il « est inadmissible de retenir des personnes contre leur volonté dans des bureaux », manifestement sans se rendre compte qu’elle livrait par-là même un point de vue éditorial aiguisé sur le rapport salarial (sans doute limité au secteur tertiaire mais aisément généralisable). La malheureuse cependant était tout à fait innocente. Les évocations carcérales de Bruno Le Roux sont bien mieux pesées. Tellement bien d’ailleurs qu’elles donnent considérablement à penser — quoique peut-être hors de ses intentions de départ.

    Il se pourrait en effet que tout ce qui se passe en ce moment se joue précisément autour de la connexion, puissamment mise en évidence par Bruno Le Roux, du contrat salarial et de la prison. Qui se trouve enfermé vraiment, c’est bien sûr là le point de controverse résiduel, auquel par bonheur ne s’arrêtent pas trop longtemps tous ceux qui, bombes de peinture à la main, réélaborent pour leur propre compte, et de manière assez vigoureuse, la grande intuition rouquinienne.

    JPEG - 126.6 koLoi travail : des étudiants s’expriment sur la « jeunesse » du mouvement [Source : lundi.am]
    JPEG - 157.3 ko
    À franchement parler, le travail ne nous intéresse pas [Source : lundi.am]

    Et pas seulement celle-là. Car c’est décidément un gouvernement qui ne manque pas de philosophes et s’y entend dans l’art de donner à penser. On se souvient d’Emmanuel Macron méditant sur les fins dernières et qui suggérait qu’« il faut des jeunes qui aient envie de devenir milliardaires ». Passer à l’article indéfini pour lui faire dire qu’il faudrait que « les jeunes aient envie de devenir milliardaires » serait-il faire violence à une pensée que, visiblement, seule la crainte de réactions arriérées retient de la conséquence ? De l’un à l’autre en tout cas — de Le Roux à Macron — et quoique par des voies différentes, c’est bien une idée générale de l’existence qui nous est proposée.

    Il y a là une invitation et il faut y être sensible. Prenons donc les choses au niveau même de généralité où elles nous sont soumises — le seul moyen de leur apporter une réponse adéquate. Disons avec honnêteté que celle-ci a pris du temps à murir. Il est vrai que tant la brutalité de l’assaut néolibéral que l’effondrement de l’« alternative communiste » n’étaient pas propices à reprendre rapidement ses esprits. Cependant trois décennies d’expérimentation soutenue en vraie grandeur ne pouvaient pas ne pas produire quelques aperceptions. Le travail du réel fait son chemin, et il le fait d’autant mieux que se développent les lieux de mise en commun (au tout premier chef le site #OnVautMieuxQueCa), où les gens découvrent que ce qu’ils vivaient chacun par devers soi est en fait très largement partagé.

    Et puis, mais il faut en savoir gré à ce gouvernement dont les stimulations à penser n’ont jamais cessé, ladite « loi travail » vient là, comme une sorte d’apothéose, qui aide considérablement à ce que s’opèrent les dernières clarifications. L’idée de la vie que ces personnes nous offrent nous apparaît maintenant avec une grande netteté. C’est pourquoi, désormais en toute connaissance de cause, et y ayant bien réfléchi, nous pouvons leur répondre que non. Soulignons-le à l’usage des mal-entendants, qui se sont toujours comptés en grand nombre du côté du manche : c’est de cela qu’il est question aujourd’hui. Pas de CDD télescopiques, de comptes rechargeables, ou de barèmes à mollette : de cela, une idée de l’existence.

    On peut convaincre avec des principes, on le peut encore mieux avec des images. Pour qui n’aurait pas encore les idées bien fixées quant au type de monde que la philosophie gouvernementale désire pour nous — en tous les sens de l’expression : à notre place et pour nous l’imposer —, il suffirait de regarder une ou deux choses dont le pouvoir d’éloquence posera un rude défi à la pédagogie ministérielle. Il y a bien sûr, mais tout le monde les a vues, ces images d’une controverse entre trois policiers et un lycéen parisien surarmé, celles également d’un retour des CRS sur les bancs de la faculté de Tolbiac, qui font entendre une résonance particulière des propos de François Hollande en 2012 — « Je veux redonner espoir aux nouvelles générations » — ou bien plus récemment de Najat Vallaud-Belkacem (24 mars 2016) — « Education : ce que nous faisons pour la jeunesse » (3). A moins qu’il ne s’agisse en fait de leur note tout à fait juste.

    La réalité de l’ordre social se trouve pourtant autrement mieux figurée dans deux vidéos dont la première, de pur témoignage, a été faite par Fakir et laisse Henri (son nom n’est pas donné) raconter comment, employé d’un sous-traitant, il s’est trouvé dénoncé par Renault où il intervenait pour avoir, depuis sa messagerie personnelle, fait la promotion du film Merci patron ! auprès des syndicats du Technocentre… Dénoncé et puis, il va sans dire, interdit d’accès au site… et maintenant en procédure de licenciement auprès de son propre employeur. Plus confondante encore, cette scène filmée au bureau de Poste d’Asnières, lors d’une réunion syndicale à laquelle des étudiants sont venus participer pour informer de leur mobilisation… tous se retrouvant face à des policiers armés de flashball, semble-t-il appelés par la direction, et que seule la cohésion du groupe, emmené par une grande gueule de Sud PTT, armée de ce qu’il reste de droits syndicaux, permet de refouler.

    Et c’est peut-être celle-là la scène canonique, celle qui dit tout : la hantise du pouvoir — la réunion des étudiants et des salariés ; la surveillance en dernière instance policière du salariat rétif, c’est-à-dire la fusion de l’Etat et du capital, paradoxalement — ou à plus forte raison — quand il s’agit du capital public ; l’alternative radicale de la soumission ou de la lutte collective. Il est bien certain qu’avec de pareils spectacles la clarté de l’entendement reçoit un puissant renfort de l’imagination. Une fameuse poussée des affects aussi. Et voici ce que cette belle propulsion nous permet de leur dire : comprenez bien que nous ne revendiquons rien. Entendez qu’après quelques décennies à faire, vous et vos semblables, la démonstration de vos talents et de votre hauteur de vue, l’idée de négocier quoi que ce soit avec vous nous apparaît absolument sans objet. C’est que « revendiquer » n’a de sens que dans un certain cadre qu’on reconnaît par-là implicitement comme légitime, et tautologiquement comme hors du champ de la revendication elle-même — puisqu’il en est le cadre… Or, vient fatalement un moment où, à force de combats dérisoires pour des miettes, et même en l’occurrence pour simplement résister à la diminution des miettes, l’impensé du cadre revient à la pensée. Non plus comme objet de « revendication » mais comme objet de renversement.

    Certes, nous le savons, pour continuer d’entretenir l’illusion, vous pouvez compter sur le syndicalisme du bouton d’or, celui qui voit des « ambitions de progrès (4 » au fond des plus notoires régressions, et dont la science héraldique a maintenant établi aussi bien les armoiries — « de serpillière sur balais de pont croisés » — que l’éternelle devise : « Affalé toujours déjà ». Contre un certain syndicalisme couché, ce qui naît en ce moment serait plutôt de l’ordre du mouvement debout. Comme on sait, le mouvement, entendu en ce sens, commence par le rassemblement. Des gens ont opiné que simplement manifester une fois de plus sur des trajets convenus, c’est-à-dire « revendiquer », ne serait plus suffisant. En conséquence de quoi, ils ne rentreront pas chez eux et se retrouveront quelque part pour commencer quelque chose de tout autre. Nuit Debout (5), est le nom de cette initiative, et son exposé des motifs, décalqué à même le message du film Merci patron ! dit assez son nouveau rapport au « cadre » : « leur faire peur »… Nous rassembler, ne pas rentrer, ne pas revendiquer : concentré d’inquiétante étrangeté en effet pour les administrateurs de cadre.

    Et c’est vrai que, même si nous ne connaissons pas encore bien notre force, ce qui ne fait peut-être que commencer ici a tout du cauchemar pour l’Etat, qui voit ses grand-peurs s’aligner dans une conjoncture astrale du pire : la hantise de la convergence, l’abandon « en face » de la revendication, son remplacement par des affirmations.

    Il se pourrait en effet que nous soyons sur le point de vivre un de ces moments bénis de l’histoire ou des groupes ordinairement séparés redécouvrent ce qu’ils ont de profondément en commun, ce commun massif institué par le capitalisme même : la condition salariale. Salariés maltraités d’aujourd’hui, lycéens et étudiants, maltraités de demain, précarisés de toutes sortes, mais aussi toutes les autres victimes indirectes de la logique générale du capital : objecteurs aux projets d’aménagement absurdes, mal-logés, sans-papiers corvéables à merci, etc.

    Mais que peut faire un ministre, ou son directeur de cabinet, de tous ces gens qui en ont soupé de revendiquer ? Rien, absolument rien, ils le savent d’ailleurs, et c’est bien ce qui leur fait peur. C’est que, quand ils abandonnent le registre infantile de la revendication, les gens retrouvent aussitôt le goût du déploiement affirmatif — effroi de l’Etat qui s’est réservé le monopole de l’affirmation. Pour son malheur, la loi El Khomri aura peut-être été l’abus de trop, celui qui fait passer un point de scandale et produit dans l’esprit des gens un remaniement complet de la vision des choses, des places et des rôles. Nous n’avons aucune intention de nous battre pour des codicilles : nous voulons affirmer de nouvelles formes de l’activité et de la politique (6).

    Il faut entendre le poignant appel de Michel Wievorka à « sauver la gauche de gouvernement (7 » pour mesurer le degré d’inclusion des desservants intellectuels du « cadre », et par suite leur incompréhension radicale, fussent-ils sociologues, de ce qui se passe dans la société. Dans une tentative de redéfinition performative des catégories politiques qui dit tout de la glissade à droite de ce personnel d’accompagnement (à la suite de leurs maîtres auxquels il s’agit de toujours bien coller), Wievorka fait désormais représenter « la gauche de la gauche » par… Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ! Manière d’indiquer où se situent à ses yeux les bords du monde fini — car par définition, à gauche de la gauche de la gauche… il n’y a plus rien. Ou plutôt si : il y a les fous. « La gauche folle », c’est l’expression préférée de tous les éberlués de gauche passés à droite qui n’en reviennent pas qu’on puisse ne pas se rendre à la simple raison qui donne à choisir entre « la gauche libérale-martiale de Manuel Valls » (sic), « la gauche sociale-libérale d’Emmanuel Macron », et donc « la gauche de la gauche, de Benoît Hamon à Arnaud Montebourg ». Et qui s’efforcent sans cesse, repliés dans leur peau de chagrin, de ramener toujours plus près d’eux le commencement du domaine de la folie. Alors il faut le dire à Wievorka et à tous ses semblables, Olivennes (8), Joffrin, etc. : c’est vrai, nous sommes complètement fous. Et nous arrivons.

    Frédéric Lordon

    (1) LCP, 10 mars 2016.

    (2) Les nouveaux chiens de garde, film de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, Epicentre films éditions, 2011.

    (3) Petits collages aimablement proposés par le compte Twitter @vivelefeu de Sébastien Fontenelle.

    (4) Laurent Berger, « La loi Travail “peut répondre à une ambition de progrès” », L’Obs, 24 mars 2016.

    (5) Voir également sur le site Convergence des luttes.

    (6) Voir « Pour la république sociale », Le Monde Diplomatique, mars 2016.

    (7) Michel Wievorka, « Il faut sauver la gauche de gouvernement », entretien, L’Obs, 27 mars 2016.

    (8) Denis Olivennes, La maladie de la gauche folle, Plon, 2000.

     
    sources:
     http://blog.mondediplo.net/2016-03-29-Nous-ne-revendiquons-rien
    http://www.legrandsoir.info/nous-ne-revendiquons-rien.html
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  • Billet Rouge-"Austrasiens", "Occitans", "Hauts-Franciens", "Burgondes" de l’ex-République indivisible, divisez-vous! Par FLOREALOccitanie, Nouvelle Austrasie, Hauts de France, et pourquoi pas Burgondie, le redécoupage en Länder de feue la République française « une et indivisible » issue de 1793 s’accompagne d’un tripatouillage verbal qui tente d’inscrire dans la symbolique collective le dépeçage euro-régionaliste du territoire national :

    -le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, ce « plat pays » par excellence, est rebaptisé Hauts de France. Gommé le Nord prolétarien de Guesde et de Lafargue, enterré le Pas-de-Calais des mineurs rouges, dissoute la très républicaine Picardie ouvrière et paysanne. Fi du département de Robespierre (né à Arras) et du mineur communiste Thorez (né à Noyelles-Godault) ! Fi du Picard Saint-Just, l’Archange de la Révolution et de l’Amiénois Babeuf, fondateur du premier parti communiste de l’histoire avec sa Conspiration pour l’Egalité (1796) ; évacuées de la mémoire les premières « jurées-communes » picardes, qui secouèrent le pouvoir des prélats à Laon ou à Beauvais ! Obsolète la Grande Jacquerie antinobiliaire qui, partie de Douai, fit brièvement jonction en 1358 avec l’insurrection parisienne d’Etienne Marcel… Qu’importe : Hauts-de-France, cela flatte la France d’en haut même si, incidemment, cela transforme en Bas-Français les citoyens vivant au Sud de l’Oise

    – L’Occitanie, pourquoi pas, sauf que l’aire de l’aire de la langue d’Oc était bien plus étendue au Moyen Âge… et que le but cherché par les notables « occitans » et « catalans » est surtout de flatter les régionalistes qui, sous couvert de condamner « Paris » et d’entretenir des ressentiments remontant au 13ème siècle, veulent s’arrimer au Sud des Pyrénées dans la perspective antinationale et ultralibérale de l’ « Europe fédérale des régions ». A l’arrière-plan de cela, la Charte européenne des langues régionales chère à Hollande, qui substituerait à la citoyenneté française universaliste née en 1789 le micro-découpage du peuple français en minorités ethno-linguistiques. Des minorités réactionnaires qui, à défaut de contester le tout-anglais du Grand Marché Transatlantique, rejettent déjà à demi-mots le français, langue constitutionnelle de la République, comme ne s’en cachent même plus les séparatistes corses de Talamoni…

    – et le plus beau pour la fin : la « Nouvelle Austrasie » qui désignerait le Grand Est et dont le nom nous ramène en-deçà de… Charles Martel, lequel avait réunifié la Gaule éclatée des Mérovingiens finissants. Ah, l’heureux temps des Austrasiens, quand les rois francs de dialecte germain siégeaient à Aachen (Aix-la-Chapelle) et que les batailles incessantes avec les Neustriens et les Burgondes ruinaient régulièrement artisans et manants…

    Au-delà de ces dénominations carnavalesques dont notre peuple sous-estime peut-être la portée régressive, qu’il s’agisse surtout pour nous de refuser la contre-réforme territoriale et la désastreuse loi Notre, d’appeler la France à sortir de cette destructive UE supra– et infranationale et d’inviter les travailleurs à virer les nouveaux féodaux qui se partagent la France en niant les identités, nationale et de classe, qu’avaient forgées des siècles de luttes progressistes.  

    Floréal le 26/03/2016

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  • Le 31 mars-Arrêtons le bras des casseurs-Tous dans la rue et dans la grève

     

    Le 31 mars,

    arrêtons le bras des casseurs

    tous dans la rue et la grève

    RDV 10 heures 30

    ►Brest-Place de la Liberté

    ►Morlaix-Place de la Mairie

    ►Carhaix-Place du champ de foire

    ►Quimper-Place de la Résistance

    ►Quimperlé-Place Saint-Michel

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  • BREST

    Loi Travail. « Une simple mise en jambe avant le 31 »

    Près de 300 personnes se sont rassemblées hier midi, place de la Liberté, pour...

    Près de 300 personnes se sont rassemblées hier, à Brest, pour réclamer le retrait du projet de loi Travail. Loin des 4.000 du 9 mars. Mais les syndicats espèrent une mobilisation massive le 31 mars.

    On prend les mêmes et on recommence. Ou presque. Hier, CGT, FO, FSU, Solidaires, l'Unef et le Parti de Gauche appelaient à nouveau à la mobilisation place de la Liberté, deux semaines après un rendez-vous plutôt réussi, où la barre des 4.000 manifestants avait été franchie. Mais pas de défilé, cette fois : à peine 300 personnes ont en effet répondu à l'appel, hier, alors que le projet de loi Travail était présenté devant le Conseil des ministres. Pas inquiétant pour Olivier Le Pichon (CGT). « Aujourd'hui, ce n'est qu'une mise en jambe pour le 31 ». Et le syndicaliste de revendiquer les « reculades du gouvernement » par rapport au projet initial, « uniquement dues » à la mobilisation du 9 mars. « Mais, sur le fond, la philosophie du projet n'a pas changé. En instaurant une inversion de la hiérarchie des normes, elle fait en sorte que l'accord d'entreprise aura plus de poids que la loi. Il faut obtenir le retrait de cette loi pour, au contraire, gagner de nouveaux droits supplémentaires pour les salariés ».

    « Le printemps sera chaud

    Même discours chez Marc Hébert (FO) : « Ce projet de loi ne fait que répondre à des injonctions de Bruxelles. Ce qui est surprenant, c'est de voir un gouvernement élu sur une étiquette socialiste les appliquer. Il faut une grève générale interprofessionnelle massive, le 31, pour changer la donne ». Une mobilisation forte que FSU et Solidaires appellent également de leurs voeux. « Les très bons chiffres de l'intérim publiés hier montrent que cette loi Travail n'est pas nécessaire pour créer de l'emploi », appuie Youn Le Roy (FSU). « Le printemps sera chaud pour le gouvernement, s'il s'obstine à persister dans des politiques qui nous amènent droit dans le mur ».
     

    MORLAIX

    Loi Travail. 70 personnes mobilisées

    Après le rassemblement qui a réuni près de 600 personnes à Morlaix, le 9 mars dernier, un nouvel appel à la mobilisation a été lancé ce jeudi, place des Otages. Portée par la CGT, soutenue par FO et Solidaires, la manifestation a regroupé 70 personnes, à 12 h, devant l'hôtel de ville.

    Après une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Bruxelles, les représentants de la CGT ont fait entendre leurs voix pour dénoncer la loi Travail, dont le projet est présenté aujourd'hui, en conseil des ministres.

    source: letelegramme.fr


    QUIMPER
    Travail. En attendant le 31 mars

    Loi Travail. Petite mobilisation à Quimper par Letelegramme

    Petite mobilisation (environ 120 personnes), hier midi, place de la Résistance contre le projet de loi El Khomri. Ni étudiant, ni lycéen, beaucoup de retraités et de syndicalistes issus de la fonction publique, a priori moins directement concernés par la réforme du Code du travail.

    Cette manifestation était la septième sur le même thème (mais selon des mots d'ordre différents) en moins d'un mois : les opposants à la loi El Khomri (CGT/FO/Solidaires) ont déjà manifesté le 27 février (200 personnes), puis le 9 mars (1.100), les syndicats réformistes (CFDT/Unsa, CGC) le 12 mars (80), le 22 mars (80 pour la fonction publique uniquement)... « Ce n'est pas forcément judicieux de mobiliser à répétition », reconnaît Denis Courtois (FO Conseil départemental). « C'est vrai que la lisibilité n'est pas simple », estime Frédéric Pogeant (Solidaires). « Ce n'est qu'une étape avant la grande manifestation du 31 mars », ajoute Hubert Donval (FO Hôtel-Dieu de Pont l'Abbé), qui constatait aussi que « la CFDT a négocié grâce aux manifestations de la CGT/FO et ils tirent les marrons du feu avec une position opportuniste ». Gilbert Phelep (CGT retraités) constate : « Il y a beaucoup de préavis de grève dans la fonction publique pour le 31 mars. Elle est directement concernée par la réforme du Code du travail quand on sait qu'il y a 60 % de contractuels à La Poste, sans parler d'Orange, des hôpitaux ». « Ça commence à bouger chez nous, explique Godefroy Vincent (CGT Carrefour). Il a fallu du temps d'explication, car la loi n'était pas comprise. Nous devons aussi mobiliser les jeunes. Nous allons organiser des distributions de tracts à la fac ». « Des militants CFDT sont mêmes prêts à se mobiliser le 31 mars, se réjouit Frédéric Pogeant (Sud Éducation). Nous sommes très optimistes sur la mobilisation. La réussite du 31 mars peut être un point d'appui pour la suite ». « Mais il faut être lucide, ajoute Patrice Campion (Sud PTT). C'est une date charnière. Si nous ne réussissons pas, cela marquera aussi un arrêt. C'est le débat sur le choix de société que nous voulons qui se joue le 31 mars ».
     
     
     
    QUIMPERLE 
     Loi Travail. 30 personnes au rassemblement
    Une petite trentaine de personnes avait rejoint, hier midi, la place des Écoles...
     
      Il manquait les lycéens, hier midi, place des Écoles, au rassemblement lancé à l'appel des syndicats d'étudiants (FIDL, Unef) et ils n'étaient qu'une poignée, une petite trentaine de personnes, à avoir répondu à l'appel au rassemblement contre la loi travail. Dans un texte lu par Michel Le Nigen (CGT Mauduit) et pointant l'attitude des « syndicats dits réformistes » qui ne manifestent « ni aujourd'hui ni le 31, mais se déclarent mobilisés pour que, dans la phase parlementaire, le texte continue son évolution », la CGT estime que « cette fois, la force est du côté de la rue, soutenue par l'opinion ». Les lycéens quimperlois ont annoncé leur participation à la manifestation du 31, une journée pour laquelle les plus importants syndicats locaux (Mauduit ou Bigard) ont déjà annoncé des mots d'ordre de grève, ce qui n'était pas le cas hier dans le cadre d'un simple rassemblement. On s'attend donc à une mobilisation d'un tout autre ordre, jeudi prochain, à partir de 10 h 30, place Saint-Michel.

    source: letelegramme.fr
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