• Pour le Frexit progressiste, pour une France Franchement Insoumise à l’UE brisant l’étau des manigances et de la fascisation, unité d’action des communistes

     

    Pour le Frexit progressiste, pour une France Franchement Insoumise à l’UE brisant l’étau des manigances et de la fascisation, unité d’action des communistes (IC.fr-21/02/2017)Un entretien avec Georges Gastaud secrétaire national du PRCF.

     

     

     

    Initiative Communiste : Comment le PRCF regarde-t-il les dynamiques politiques que dessine l’actuelle campagne électorale ?

    Georges Gastaud : Tout d’abord, la vigilance antifasciste et antiraciste doit s’exercer en permanence. Le ressentiment que suscitent le bilan honteux de Hollande et la nauséeuse affaire Fillon ne peut que nourrir la démagogie du FN. Des millions de Français de milieu populaire (47% selon certains sondages) ne « savent pas encore pour qui voter » et nous ne sommes pas à l’abri d’une énorme surprise, y compris au 1er tour. Attention, amis et camarades, car de plus en plus la nature fascisante du projet FN s’affiche crûment comme l’annonce le glacial slogan « la France en ordre » brandi par le « rassemblement bleu marine ». D’autant que MLP tend ouvertement la main aux députés LR en les invitant, sur ce thème menaçant pour le mouvement ouvrier et pour la jeunesse populaire, à former une majorité de gouvernement. Or Fillon réagit à la concurrence FN en soutenant aveuglément « la police », alors que de vrais républicains devraient condamner sans appel les actes barbares commis contre Théo et Aminata.

    Et pour cause, tous ces faux patriotes ne rêvent que de mater la CGT, que de quadriller militairement les quartiers populaires, que de « gouverner par ordonnances » pour dézinguer les libertés syndicales, couper court aux « parlotes » parlementaires, brider les quelques médias indépendants qui subsistent tant bien que mal (comme l’a fait Bolloré), museler l’internet, et j’en passe.Les progressistes qui, ici ou là, mégotent sur la candidature Mélenchon au lieu d’ouvrir les yeux sur la galopante fascisation en cours, doivent ouvrir A TEMPS les yeux sur les dérives, non seulement de certains états-majors politiques, mais d’une bonne partie de l’opinion, y compris de l’opinion ouvrière déboussolée : rien d’étonnant à cela alors que depuis près de trente années, l’appareil du PCF se fait gloire d’avoir abandonné l’idée, et plus encore, la pratique du « parti d’avant-garde » éclairant les consciences et l’action populaire sur la base du marxisme-léninisme !

    D’autant que la fascisation ne concerne pas que le FN, qui en constitue la pointe émergente. Sans épiloguer sur les pratiques liberticides de Valls/Cazeneuve (1000 procès politiques en cours contre les manifestants CGT du printemps 2016, état d’urgence à perpète, tentative d’interdire des manifs inter-confédérales, 49-3 à répétitions…), il faut regarder de près le programme des « LR » : Fillon est si « thatchérien », si revanchard par rapport aux conquêtes du CNR et de la Révolution française, qu’il ne pourra jamais se déployer sans le renforcement sans précédent de l’Etat policier. Quand on enverra en taule les gosses de seize ans (puis de quatorze ans ? puis de dix, comme dans les sacro-saints « Pays anglo-saxons »…), quand un citoyen sur 100 en âge d’être incarcéré croupira en taule chez nous comme c’est déjà le cas dans la « libre » Amérique d’Obama et de Trump, qu’aurons-nous obtenu d’autre qu’un mixte détonant de dictature policière et de poudrière sociétale ?

    Il faudrait aussi parler de Macron. Il est incroyable de voir tant d’intellectuels effrayés par Le Pen et Fillon se jeter aveuglément dans les bras de cet enfant gâté des banques, des médias et de l’oligarchie mondiale. Cet individu a ouvertement déclaré le cursus électoral indispensable jusqu’ici pour briguer la présidence ; comme Fillon il veut sabrer les dépenses publiques hormis celle de la police et de l’OTAN ; comme Le Pen, il cultive le slogan « ni droite ni gauche » cher aux fascistes de toutes les époques ; comme eux, il dissimule son programme de casse sociale (une loi Travail puissance 10 !) ; s’asseyant par avance sur les obligations de la fonction présidentielles, il court à Berlin s’adresser en anglais à l’élite européenne dans le cadre d’une élection française, et il prétend rassembler le peuple sur le charisme dégagé par son avantageuse personne : en quoi Macron serait-il « moins pire » que Fillon ? En quoi d’ailleurs cet ex-ministre des finances de Hollande, ex-commis de Rothschild, qui a donné des milliards d’euros publics au MEDEF, est-il plus « moral » qu’un candidat LR qui, certes, a minablement gavé ses proches d’argent public, mais en dilapidant des sommes bien plus modestes que celles du « pacte de responsabilité » cher au MEDEF ?

    Attention, car à notre époque la fascisation n’emprunte plus seulement les habits usurpés de la Nation (« front national »), de la République (les « LR ») ou de la « laïcité » (Valls), elle peut prendre aussi le visage, non moins violent, d’une euro-mondialisation néolibérale cachant une énorme violence antipopulaire derrière des envolées « christiques » et des gadgets sociétaux d’apparence « libérale-libertaire » : en clair, Macron est l’homme d’un gigantesque plan d’ajustement structurel, celui qu’exige l’UE atlantique pour dissoudre définitivement la France de 1789, de 1905, de 36 et de 45 dans les « eaux glacées du calcul égoïste » dont parlait Marx !

    Initiative Communiste : comment la campagne électorale française s’inscrit-elle dans les enjeux internationaux actuels ?

    Georges Gastaud : Un énorme danger est sciemment occulté dans cette campagne électorale : d’Obama à Trump, la politique de guerre du bloc euro-atlantique contre la Russie ne cesse de se durcir. Des armes et des soldats américains affluent en Pologne et dans les très russophobes Etats baltes. En Ukraine les hostilités appuyées par l’UE-OTAN ont repris contre le Donbass. Or, à l’iniverse de Mélenchon, les Fillon, Macron et autre Hamon soutiennent l’OTAN. Hamon, que des plaisantins présentent comme un nouveau Jaurès, est d’accord à la fois pour un gouvernement de la zone euro (donc pour un pas supplémentaire dans la dissolution de la France dans l’Europe allemande) et pour accorder 2% du PIB français aux dépenses d’armement dans le cadre d’une « défense » européenne intégrée au sein de l’OTAN. En clair, pour remettre à Berlin et à Washington les clés de la force nucléaire française dans le cadre d’une confrontation hyper-dangereuse avec la Russie. Il est inimaginable que donc, la question de la guerre et de la paix ne soit pas plus centrale dans la campagne européenne. Savoir si Valls ou El Khomri seront ou non soutenus par Hamon aux législatives est certes une question importante, mais clamer haut et fort qu’aucun rapprochement avec un parti, le PS, qui est engagé jusqu’au cou dans la marche à la guerre continentale, est encore plus décisif pour que se développe le soutien populaire à une France franchement insoumise à l’UE/OTAN. Comment d’ailleurs sortir de l’OTAN sans sortir en même temps de l’UE, voilà une question que nous posons très fraternellement aux « Insoumis » qui sont pour négocier avec la première alors qu’ils veulent sortir d’emblée de la seconde ? Or l’UE a signé un « partenariat stratégique » avec l’OTAN, si bien qu’il serait illogique de sortir de l’une sans sortir aussitôt de l’autre ! Les dirigeants du PCF qui font campagne en sous-main pour rabattre la candidature Mélenchon vers Hamon et le PS (au nom d’une « union de la gauche » sans contenu) doivent d’autant plus être questionnés sur cette question : comment un parti qui se réclame de Jaurès et de la Colombe de la paix, à défaut de se reconnaître encore dans Lénine, peut-il chercher désespérément l’alliance avec un parti « socialiste » qui affiche fièrement sa double allégeance à l’UE et à l’OTAN ? Le PCF-PGE actuel a bel et bien tourné le dos à la campagne que mena Jacques Duclos en 1953 contre la C.E.D. pour stopper le réarmement de l’impérialisme allemand dans le cadre de l’OTAN !

    Les communistes qui, pour cause de divergences électorales, refuseraient de faire campagne ensemble contre la guerre impérialiste qui vient à l’occasion de cette présidentielle hors-sol, porteraient aussi une lourde responsabilité, d’autant plus que politique de guerre et euro-austérité sont directement liées. Des crédits pour l’emploi public, la protection sociale, le logement, la santé, l’éducation, pas pour provoquer le peuple russe ! Souvenons-nous de la dette que nous avons tous, communistes, non-communistes et même anticommunistes, à l’égard du peuple russe. C’est le Général De Gaulle qui, en 1966, déclarait lors de son voyage historique à Moscou : « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération ».

    Initiative Communiste : Quelle appréciation le PRCF porte-t-il sur la campagne de Jean-Luc Mélenchon ?

    Georges Gastaud : Le PRCF maintient sans frilosité son soutien « critique, mais dynamique et constructif » à la candidature Mélenchon. Tout en diffusant prioritairement aux entreprises son propre programme de « Frexit progressiste », de nationalisations démocratiques et de rupture révolutionnaire avec le capitalisme, le PRCF appelle les vrais communistes à s’y mettre tous ensemble et en même temps : il faut contrer les manigances conjointes du PS et de l’appareil du PCF-PGE pour « prendre en sandwich » la candidature Mélenchon, faire place nette au PS, sauver l’ « union de la gauche » en faillite, fermer l’espace euro-critique à gauche (qu’ouvre la position de J.-L. M., « l’UE, on la change ou on la quitte ! »), rejeter au second plan la question de la guerre et de l’OTAN, tout cela dans le but de sauver à la fois le PS et le Parti de la gauche européenne dont P. Laurent est le vice-président. Pour ces deux appareils vassalisés par l’UE, l’objectif est de sauver les députés sortants PCF et du PS – y compris cette majorité de députés PS qui ont tout voté : Traité de Lisbonne, Loi El Khomri, CISE et Pacte de responsabilité, contre-réforme hospitalière, contre-réforme du collège, et qui comme Hamon, persistent dans la politique néocoloniale et social-impérialiste caractérisée de Hollande-Fabius-Ayrault en Libye, en Ukraine, au Mali ou en Syrie.

    En tant que marxistes, nous voyons et nous disons depuis le début les limites de la candidature Mélenchon. Quand il le faut, nous disons haut et fort nos critiques léninistes sur le « mouvementisme » de Mélenchon, sur la question de l’électronucléaire, sur la nécessité absolue de reconstruire un parti communiste de combat dans notre pays ; et nous ne cessons d’enfoncer le clou : la classe sociale décisive à laquelle il faut s’adresser, sans bien entendu sacrifier les classes moyennes, c’est la classe ouvrière : la question centrale est en effet celle du rapport capital-travail, du produire en France, de la lutte contre l’euro-austérité, des services publics, des retraites et de la Sécu ; et pour cela, il faut ouvrir sans frilosité le débat sur le Frexit progressiste et sur la défense de la paix. C’est ainsi que Mélenchon se démarquera décisivement de Hamon qui est un chantre de l’UE et de l’OTAN et qui préfère à la ré-industrialisation du pays une sorte d’assistanat généralisé que paieraient en définitive, non pas les capitalistes, mais les travailleurs déjà surexploités. Quel mépris pour la jeunesse que de lui proposer, en réalité, une situation analogue à celle de la plèbe romaine : du pain et des jeux disait-on à l’époque, « revenu de base pour tous et légalisation du cannabis », lui propose aujourd’hui le « novateur » Hamon alors que, pour prouver ce qu’ils savent faire, s’accomplir dans la Cité, devenir des acteurs de l’histoire, les jeunes aspirent dans leur masse à travailler pour changer le monde et la société : ils en ont grand besoin tous deux !

    C’est sur cela que nous intervenons à la porte des usines et c’est à cela que devraient s’appliquer des militants communistes dont le rôle ne peut pas être de ruminer ad vitam aeternam sur l’absence de candidature PCF. D’abord parce que jamais dans cette campagne une candidature authentiquement communiste n’a clairement été sur la table, celle de Chassaigne n’ayant jamais eu d’autre but que, selon ses propres termes, de « faciliter le rassemblement de toute la gauche ». Ensuite parce qu’aujourd’hui, l’inaction et la rumination ne conduisent à rien d’autre qu’à faciliter par omission, non pas une candidature PCF qui n’a jamais été autre chose qu’un élément transitoire de pression sur le PG et le PS, mais une candidature PS qui torpillerait l’une des rares choses positives qui puisse sortir de cette élection biaisée : que le PS soit dépassé sur sa gauche par une force euro-critique, même inconséquente ; le pire étant qu’au final, avec l’aide de l’appareil du PCF-PGE – qu’il est de plus en plus surréaliste de prétendre « remettre sur les rails du combat de classe » – l’aile Macron et l’aile Hamon de la social-démocratie aidées par Laurent réussissent leur mission au service du capital : écraser la gauche insoumise, parachever le discrédit du mot « communiste » en classe ouvrière, préserver le primat de la social-démocratie provisoirement divisée sur le camp populaire, enterrer la problématique euro-critique à gauche… tout en abandonnant à l’extrême droite, qui le dévoie, le thème de l’indépendance nationale !

    Dire tout cela ne nous rend pas une seconde irresponsable à l’égard des législatives. Dans notre lettre ouverte à JLM, nous avons proposé haut et fort que la France insoumise retire ses candidatures face aux PCF sortants. Non pas parce que, sauf quelques exceptions, comme celle du successeur de Georges Hage dans le Nord, ces députés se seraient comportés en révolutionnaires (ils ont voté comme un seul homme l’état d’urgence liberticide, qui a ensuite servi à museler notre peuple), mais parce que mettre des « insoumis » face aux sortants PCF ne peut que faire élire… le PS ou la réaction déclarée.

    Pourquoi diable, et nous le répèterons jusqu’à ce que certains soient obligés de répondre, ne pourrions-nous dire tout cela ensemble et en même temps à la porte des usines ? La « concurrence libre et non faussée » entre groupes communistes doit-elle empêcher une campagne communiste commune sur un programme communiste commun ? Doit-elle empêcher d’appeler les travailleurs à mettre la pression sur cette élection bourgeoise délétère pour les appeler à engager sans retard le combat de classe pour l’emploi, les salaires et les services publics ? En 2017, alors que nous allons fêter le 100ème anniversaire de la Révolution prolétarienne d’Octobre, comment se réclamer de Lénine et ne pas s’unir dans l’action, sans s’enfermer dans le PCF socialo-dépendant, pour aller ensemble aux usines et créer la dynamique nécessaire pour reconstruire un véritable parti de classe ? Cela nous devons le faire PAR NOUS-MEMES, nous autres militants franchement communistes, sans nous défausser de notre responsabilité (et de notre attentisme !) sur les insuffisances de la « France insoumise » dont les limites de classes sont objectives. C’est au contraire si nous, les « rouges », passons devant avec notre programme, si nous intervenons ensemble sur le lieu décisif : non pas tweeter et les hologrammes (si indispensable que soit l’utilisation des technologies nouvelles), mais l’usine et l’entreprise, que nous pourrons transformer la France insoumise en France Franchement Insoumise (FFI !) à l’UE, à l’OTAN et au capitalisme ! Donc, ne pleurnichons pas sur ce qui n’est pas, agissons sur ce qui peut advenir si, tous ensemble et en même temps, nous « montons au paquet » comme on dit en Ovalie !

    source: initiative-communiste.fr

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  • Benoît HAMON, voiture-balai d’un PS vermoulu-par Bruno GUIGUE  (Agora Vox 21/02/2017)

    Que certains aient appelé de leurs vœux un compromis gribouillé sur un coin de table entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, rétrospectivement, donne des sueurs froides ! Si « La France insoumise » s'est donnée la peine de bâtir un programme, on suppose que ce n'est pas pour se livrer, en catimini, à des marchandages pré-électoraux avec une social-démocratie moribonde. Le péril semble écarté, mais c'est le moment de rappeler quelques évidences.

    Il faudrait l'admettre une fois pour toutes : M. Hamon n'est qu'un margoulin chargé de recycler la vieille garde d'un parti vermoulu qui contamine tout ce qu'il touche. Ni son programme de bric et de broc, ni ses concessions aux caciques solfériniens, ni le ralliement alimentaire des girouettes écologistes ne viendront démentir cette analyse. Ceux qui ont combattu la Loi-Travail sous les crachats combinés du « Figaro », du FN, du MEDEF et de Manuel Valls, par contre, en savent quelque chose.

    Le pouvoir socialiste a trahi ses engagements, il a failli à sa mission et berné le peuple. La démonstration est plus que suffisante. Que M. Hamon se présente aujourd’hui la bouche en cœur n'y changera rien. Durant toutes ces années, que l’on sache, il a été ministre et député socialiste. Il vient d'investir pour les législatives ceux qui ont poignardé dans le dos les travailleurs de ce pays et ruiné l’indépendance nationale. Sa candidature est une supercherie, une arnaque. C'est la voiture-balai des rescapés d’un quinquennat de trahison.

    Depuis 2012, ce dirigeant socialiste a approuvé la politique étrangère d'une présidence qui a battu tous les records de servilité atlantiste, d'arrogance néo-coloniale et de veule soumission à la politique sioniste. M. Hamon se réjouit de notre allégeance à l'OTAN, il répète comme un perroquet les poncifs néo-cons sur la Syrie, il est un chaud partisan de l'intégration européenne et ne voit aucun inconvénient à la politique dictée par l'ordolibéralisme allemand puisqu’il se garde bien d’indiquer comment y mettre fin.

     

    Ses propositions en témoignent. Alors que la monnaie unique européenne est une usine à chômage et qu'il est urgent d'en sortir, M. Hamon veut la sauver. Comment ? En créant un parlement de l'euro. Avec qui, et pour quoi faire ? Il paraît qu'on en rit encore à Berlin. Il veut instituer le revenu universel, mais cette marotte électorale signifie en réalité l'acceptation du chômage de masse. C'est une idée néo-libérale déguisée en lubie progressiste, dans laquelle le secrétaire général de la CGT, à juste titre, voit la « négation du travail ».

    Pour exécuter les diktats de la Banque centrale européenne et asservir le pays aux multinationales, le PS a poursuivi sous la présidence de François Hollande une démolition en règle des acquis de la Libération que la droite n’avait jamais osé entreprendre. Redoublant de zèle, les socialistes ont mené aussi loin que possible la mise en cause des droits collectifs, chaque régression permettant de franchir un nouveau seuil symbolique. M. Hamon a la bouche en cœur, mais il est socialiste. Demain, s'il est élu, il fera la même chose.

    Pour ceux qui ont la mémoire courte, il faut rappeler que les droits des travailleurs français ont été conquis de haute lutte. Sans les occupations d’usines de l’été 36, les salariés ne partiraient jamais en congés payés. Sans les combats héroïques de la Résistance et de la Libération, la Sécurité sociale et les comités d’entreprise n’auraient jamais vu le jour. Sans les grèves ouvrières de juin 68, la revalorisation salariale exigée par la croissance des Trente Glorieuses serait restée un vœu pieux.

    Le parti socialiste, lors de ces combats historiques, était aux abonnés absents. Léon Blum a pris acte du rapport de forces en mai-juin 1936, puis il a saboté le Front populaire en trahissant la République espagnole. La SFIO n’a joué qu’un rôle secondaire à la Libération, où le général de Gaulle confia les postes-clé aux communistes, qui ont créé la Sécurité sociale et promu l’effort de reconstruction économique. En 1968, le PS était inexistant, et c'est la CGT de Georges Séguy qui a négocié les accords de Grenelle. Quant aux avancées de 1981, le PS les a reniées, en même temps qu’une souveraineté dont il est avec la droite le principal fossoyeur.

    L'expérience historique sert quand même à quelque chose. Le rôle des socialistes, c’est d’organiser une alternance au pouvoir purement cosmétique, dont le principal résultat est d’empêcher une véritable alternative à la tyrannie du capital. C’est de nous distraire de l’essentiel pour garantir la pérennité d’un système dont la caste politicienne reçoit ses prébendes. C’est de substituer à la véritable question, celle de la répartition du produit social et de l’exercice de la souveraineté populaire qui en est la condition, toute une série de contre-feux et de querelles grotesques.

    De la théorie du genre à l’antisémitisme, du mariage pour tous au voile islamique, de la réforme de l’orthographe à la gestation pour autrui, de la dépénalisation du cannabis au revenu universel, le PS adore les controverses périphériques. Illusionniste par goût et par profession, il a une dilection particulière pour ces écrans de fumée qu'on jette aux yeux des citoyens médusés. M. Hamon va nous en servir, de la poudre aux yeux, vous allez voir. La voiture-balai de ce quinquennat d'imposture, elle aussi, est « en marche ».

    Bruno GUIGUE

    source: agoravox.fr

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  • Plusieurs cadres du Parti communiste signent une tribune pour réaffirmer leur soutien à Jean-Luc Mélenchon.

    Jean-Luc Mélenchon est le candidat de la France insoumise. (Reuters)

     

    A trois mois des élections présidentielles tout indique que Jean-Luc Mélenchon est le seul candidat qui porte les espoirs de celles et ceux qui veulent rompre avec le "système" et les politiques suivies depuis dix ans.

    Le programme "l’avenir en commun" répond à la crise dans laquelle s’enfonce notre pays. Il propose de mettre fin aux diktats des logiques financières au profit de l’humain. Il place l’éducation comme un enjeu prioritaire assurant à chacun et chacune les moyens de son émancipation. Il s’appuie sur les évolutions sans précédents de l’innovation et du savoir pour dynamiser un développement créateur d’emplois et respectueux de notre planète.

    «Le programme "l’avenir en commun" répond à la crise dans laquelle s’enfonce notre pays»

    Ses priorités sont claires. L’urgence écologique nécessite une planification exigeante de nos efforts pour changer notre mode de production et de consommation. La création d’emplois nouveaux, la réduction du temps de travail, la retraite à 60 ans, la gratuité des soins et des médicaments, la baisse du coût du logement et des transports, le développement des services publics… constituent ensemble le préalable à l’égalité. Le projet culturel est indissociable d’une conception de l’identité française fondée sur des valeurs universelles, sur la création, dans le respect des autres et de leurs différences avec la certitude que celles-ci enrichissent notre culture commune. La volonté de sortir de toutes les discriminations et notamment de cette société patriarcale qui inhibe tant d’énergies positives et empêche le plein épanouissement des femmes. La certitude que l’accomplissement de toutes ces mesures ne peut se faire dans le cadre des traités européens qu’il faut renégocier ou ne pas respecter. La volonté d’une France non alignée, sortie de l’OTAN, porteuse d’objectifs de paix, de désarmement et de soutien aux peuples sans territoire, sans reconnaissance, à tous les réfugiés économiques, politiques ou victimes des dérèglements climatiques.

    «Les élections présidentielles sont l’occasion de juger des projets et des objectifs de chaque candidat.»

    Pour nous ce contenu est essentiel car la raison d’être de notre engagement c’est de changer l’ordre des choses. En politique aujourd’hui il y a les représentants de la "caste" qui veulent maintenir l’ordre actuel et celles et ceux – le plus grand nombre - qui veulent changer cet ordre injuste, immoral et tout simplement impossible à vivre.

    Et bien nous ne sommes pas des résignés. Nous sommes du côté de la révolution citoyenne. Nous ne pouvons pas vivre heureux dans une société qui génère tant de malheurs. Pour nous l’horizon de ce capitalisme dans sa forme la plus absolue, ultra-libérale, n’est pas indépassable.

    Les élections présidentielles sont l’occasion de juger des projets et des objectifs de chaque candidat. François Fillon est le représentant le plus réactionnaire de la droite libérale. Mais sa faillite morale créé des conditions nouvelles d’accès au deuxième tour. Emmanuel Macron tarde toujours à présenter un projet global. Mais son activité de ministre dessine assez bien ce que sera son programme.

     

    «Benoit Hamon sait qu’il ne peut être le président élu en 2017 »

    Benoit Hamon sait qu’il ne peut être le président élu en 2017 à cause du bilan calamiteux des gouvernements socialistes, de François Hollande et des incohérences du rassemblement autour de lui. Son objectif n’est pas de gagner la présidentielle mais de s’imposer dans le futur congrès du parti socialiste qui suivra la débâcle de 2017.

    D’autres partis enfin, qui n’ont pas de candidat, essayent de négocier des postes de parlementaires dans des alliances à l’ancienne sans se soucier du résultat de la présidentielle.

    Des objectifs dans lesquels l’intérêt général est absent. Les citoyen-ne-s en ont pourtant assez de toutes ces politicailleries centrées sur le seul intérêt de leur parti et d’eux-mêmes.

    «La France insoumise n’est pas un parti de plus. C’est un mouvement»

    La France insoumise ne porte pas seulement un programme elle porte une ambition. Ce n’est pas un parti de plus. C’est un mouvement. Et notre présence dans ce mouvement avec d’autres, témoigne de sa diversité tout comme les 53 % de candidat-e-s qu’il a investi et qui ne sont pas membres d’un parti politique. La France insoumise est une réponse à la crise de la politique, à la crise des partis, en mettant en place une force Transpartis largement ouverte à la société civile.

    Nous souhaitons que Jean-Luc Mélenchon soit président de la République. Nous ferons tout pour cela. Mais aucune personne providentielle ne peut changer à elle seule l’ordre existant. Le mouvement populaire dans sa mobilisation et son action sera décisif pour mettre en œuvre les propositions de "l’avenir en commun". C’est pour cela que "La France insoumise" est constituée de 2500 "groupes d’appui" citoyens, décentralisés et largement ouverts qui sont des outils indispensables à la victoire populaire et à la transformation de notre société.

    C’est pour cela, comme communiste, que nous avons décidé d’en être et que nous appelons toutes et tous les communistes quel qu’ait pu être leur position auparavant à faire de même.

     

    Les signataires :  

    Christian AUDOIN, rédacteur en chef de l'Echo du Centre 

    Bernard BANDELIER, Professeur des universités

    Brigitte DIONET, ancienne membre du conseil national du PCF

    Francis PARNY,  démissionnaire de l’exécutif national du PCF

    David PELLICER, ancien secrétaire départemental de la fédération du Tarn-et-Garonne du PCF

    Françoise QUAINQUARD, co-animatrice d’assemblée citoyenne du FDG en Région Parisienne

     

    Rédaction - leJDD.fr-mercredi 15 février 2017

    source: lejdd.fr

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  • En 1948, Henri Dorgères faisait du François Fillon (L'Huma -15/02/2017)

    Droite. Suppression de 400 000 fonctionnaires et fin du remboursement des « petits risques » par la Sécurité sociale. En 1948, Fillon n’existait pas, et pourtant…

    Les idées de François Fillon ne sont pas neuves. L’historienne Annie Lacroix-Riz a exhumé un document édifiant datant de 1948 qui le prouve cruellement. Dans le rapport retrouvé, le commissaire aux renseignements généraux rendait ainsi compte d’une « réunion paysanne » organisée par Henri Dorgères : « L’orateur demande la diminution des fonctionnaires (400 000), la suppression des nationalisations. (…) Il demande également la réorganisation de la Sécurité sociale par la suppression du remboursement des petits risques. » À deux doigts du copier-coller, toute la colonne vertébrale de ce que propose François Fillon pour 2017 y est déclinée, y compris au niveau des arguments. Henri Dorgères déplore même que de « simples rhumes de cerveau coûtent aux contribuables 75 milliards par an », quand Jérôme Chartier, porte-parole du candidat de la droite, a bien eu du mal à expliquer que la prise en charge du rhume, « ça dépend de quel rhume ».

    Elu député poujadiste en 1956, aux côtés, entre autres, de Jean-Marie Le Pen

    Ironie du sort, la réunion de 1948 a eu lieu à Landivy, en Mayenne, à quelques kilomètres de Sablé-sur-Sarthe, terre d’élection de François Fillon. Reste une question : qui était Henri Dorgères ? Fondateur des « Chemises vertes » et du fascisme agraire, un temps partisan du renversement de la République, il soutient Philippe Pétain sous Vichy, reçoit la francisque en 1941 et est nommé délégué général à l’organisation et à la propagande de la Corporation paysanne tout juste créée. Amnistié en 1946, il est élu député poujadiste en 1956, aux côtés, entre autres, de Jean-Marie Le Pen.

    Fillon, qui veut démanteler la sécurité sociale, aurait touché 200 000 euros d’AXA

    Évidemment, la question n’est pas de démontrer que François Fillon serait un fasciste, ou bien qu’il aurait été du côté des collaborateurs au siècle dernier. « Ce serait absurde, il n’était pas né, mesure Annie Lacroix-Riz. Mais il est de fait l’héritier du programme économique et social de la droite qui a éreinté les Français avant et pendant la guerre. Il incarne cette droite patronale qui invective sans cesse les fonctionnaires et qui agit bec et ongles depuis le début du XXe siècle contre le salaire indirect et la Sécurité Sociale. » Et l’historienne de rappeler que « le consortium des assurances privées achetait des hommes politiques avant guerre pour damer le pion aux projets d’assurance sociale collective. Dorgères en était ». François Fillon, qui entend démanteler la Sécurité sociale, sauf pour « les maladies graves », afin de développer les assurances privées, aurait touché 200 000 euros entre 2012 et 2014 de la part de l’assureur Axa, via la société 2F Conseil. L’ex-patron d’Axa, Henri de Castries, le soutient officiellement. Mais, à part ça, François Fillon est un homme neuf et innovant.

    Journaliste
    source: humanite.fr
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  • Quimper. Une soixantaine de personnes rassemblées contre les violences policières (LT.fr 14/02/2017)

    À l'initiative du mouvement Nuit debout, une manifestation de « soutien à Théo » a rassemblé une soixantaine de personnes, hier soir à 19 h, place Saint-Corentin, au cri de « Bretagne ouverte, solidaire et fraternelle ». « On continue à faire entendre notre voix comme samedi (le 4 février contre la tenue d'une réunion de militants d'extrême droite), lorsque nous avons subi la charge des CRS aux halles Saint-François ou pour soutenir la faucheuse volontaire d'OGM, Marie Nicolas », expliquent Kévin et Antoine, deux membres du collectif quimpérois Nuit debout. Les deux jeunes militants y voient le lien « de l'injustice sociale, de la solidarité et de la volonté de porter un autre modèle de société ». Le rassemblement a réuni plusieurs collectifs cornouaillais et de simples citoyens. Ils se sont associés à l'appel à se réunir, comme partout en France tous les dimanches à 16 h, à partir du 19 février.
     
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  • Ajoutée le 13 févr. 2017

    Le dimanche 12 février, Jean-Luc Mélenchon était l'invité de BFM politique. De nombreux sujets ont été abordés au cours de cette émission : l'affaire Théo, le courant dégagiste dans notre pays, la 6e République et l'assemblée constituante, la situation en Syrie, l'indépendance de la France avec notamment la sortie de l'OTAN, la transparence en politique, le plan d'investissement de 100 milliards d'euros de la France insoumise, la sortie du nucléaire et le passage à 100% d'énergies renouvelables, la situation de Cédric Herrou, le projet d'impôt différentiel pour rendre impossible l'évasion fiscale. Jean-Luc Mélenchon a enfin évoqué ses propositions en matière de lutte contre le terrorisme dans le cadre d'un dialogue avec le juge antiterroriste Marc Trévidic.

     

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  • ajoutée le 19 févr. 2014
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