• Depuis un an, SOS Méditerranée organise des sauvetages en mer, sur son navire l’ Aquarius .En six mois, l’association a recueilli 5 600 réfugiés. Elle est présente au festival.

    Festival du cinéma de DZ-Migrants et réfugiés, au coeur de cette journée (OF 24/08/2016)L'Aquarius, bateau de l'association SOS Méditerranée, effectue des sauvetages en mer depuis février 2016, au large des côtes lybiennes. Dimanche 21 août, l'association a sauvé près de 500 réfugiés qui avaient embarqué sur un canot en bois.

     

    L’initiative

    Jeudi 23 juin 2016, près de quarantecinq embarcations remplies de réfugiés, quittent les côtes libyennes. Dans la journée, 5 000 personnes sont sauvées de la noyade. Parmi les navires qui portent secours, il y a l’ Aquarius , un bateau affrété par l’association SOS Méditerranée.

    « SOS Méditerranée a été créée en juin 2015, pour sauver des vies en mer , explique Claire Karinthi, chargée de projet de l’association. Elle est née d’une mobilisation citoyenne européenne. »

    Une première campagne de crowdfunding (financement participatif) est lancée en septembre 2015. En quarante-cinq jours, l’association récolte plus de 273 000 €. « Grâce à cela, nous avons pu affréter l’ Aquarius pour une première campagne de sauvetage , ajoute Claire Karinthi. Le bateau est parti du port de Marseille, en février. »

    5 600 personnes sauvées

    En six mois, l’équipage de l’ Aquarius ,composé de marins et d’une équipe médicale, a effectué vingt-cinq sauvetages en mer et sauvé 5 600 personnes de la noyade. « Le bateau est positionné sur le canal de Sicile, dans une zone internationale, à la frontière des eaux libyennes ,poursuit l’adhérente. C’est la route migratoire la plus empruntée et la plus meurtrière de Méditerranée. »

    L’ Aquarius est en contact permanent avec le MRCC (équivalent du Cross-Corsen, à Rome) qui indique les emplacements des embarcations en difficulté et le port dans lequel les réfugiés doivent être débarqués. Toutes les trois semaines, l’équipage de l’ Aquarius fait un rapide passage dans un port de Sicile pour se ravitailler, avant de repartir.

    Entretien, nourriture, carburant et matériel : chaque jour, le bateau de l’association coûte 11 000 €. « Grâce aux nombreux dons, nous pouvons continuer à organiser des missions de sauvetage jusqu’en décembre 2016 , détaille Claire Karinthi. Mais nous espérons en recevoir encore, pour continuer l’année prochaine. »

    Quatre bateaux

    Dans la zone, quatre bateaux sont spécialement affrétés pour le sauvetage de réfugiés : celui de SOS Méditerranée, deux navires de Médecins sans frontières et une embarcation de l’organisation Moas. « Notre projet est complètement apolitique ,raconte Claire Karinthi. Pour nous, cela constitue un devoir fondamental de citoyen que de sauver des vies. »

    Chaque fois que l’association organise des sauvetages, les témoignages sont les mêmes. « Les réfugiés n’ont pas d’autres choix que de prendre la mer, pour essayer de survivre , déplore Claire Karinthi. Ils partent, malgré les risques énormes qu’ils prennent. »

    Dimanche 21 août, l’association a effectué son 25e sauvetage et sauvé près de 500 personnes qui avaient embarqué sur un canot en bois. Le plus souvent, les réfugiés quittent les côtes sur des embarcations pneumatiques. « Ils ne peuvent pas tenir en haute mer , s’inquiète l’adhérente. Les canots sont renforcés avec des planches en bois, clouées, qui empêchent les réfugiés de s’asseoir. » La plupart du temps, les embarcations plient et se cassent.

    Pour le Festival de cinéma, le grand reporter Jean-Paul Mari présentera son film Les Migrants ne savent pas nager , à 15 h, à l’auditorium. « Jean-Paul a embarqué sur l’ Aquarius pendant trois semaines , conclut Claire Karinthi. Le film de Gianfranco Rosi, Fuocoammare ,au-delà de Lampedusa, dont nous sommes partenaires, sera aussi diffusé dans la semaine. »

    Célia HABASQUE.

     

    Ce mercredi 24 août , l’association SOS Méditerranée sera présente, de 12 h à 18 h, au Village des associations du Festival de cinéma. Projection du film Les Migrants ne savent pas nager , mercredi 24 août et samedi 27 août, à 15 h, à l’auditorium. Projection de Fuocoammare, au-delà de Lampedusa , mercredi, au Club.

    Source : le quotidien Ouest-France 24/08/2016

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  • Nicolas Sarkozy à la messe de l'Assomption au Lavandou-La laïcité bafouée une nouvelle fois ! (varmatin.com 15/08/2016)

    Ce lundi 15 juillet 2016 le site du journal "Var-Matin" publie cette photo et un article de commentaires (cf source). Le lecteur apprend ainsi que la petite église du Lavandou dans le Var a célébré la messe de l'Assomption en présence de Nicolas Sarkozy et de Carla Bruni-Sarkozy.

    Il apprend également qu'assistaient à la cérémonie réligieuse conduite par le Père Joseph N'Guyen de nombreux anciens combattants et de porte-drapeaux ("Souvenir Français") ainsi que les maires des communes du Lavandou, de Bormes-les-Mimosas et de La Londe.

    Depuis quand les drapeaux de Valmy, les écharpes tricolores des élus ont-ils leur place sur le parvis d'une église, en présence d'un prêtre ? Une fois encore la Laïcité a été ostensiblement bafouée.

    source: varmatin.com

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  • Une femme touche un buste de l'ancien dirigeant serbe Slobodan Milosevic sur sa tombe à Pozarevac, le 11 Mars, ici 2016.Une femme touche un buste de l’ancien dirigeant serbe Slobodan Milosevic sur sa tombe à Pozarevac, le 11 Mars, ici 2016.

    je me souviens avoir écrit un article intitulé « la troisième guerre mondiale a commencé à Sarajevo, publié par La Pensée (ce qui avait provoqué une crise de colère de Jacques Fath comment est-ce que je pouvais dire que le dépeçage de la Yougoslavie avait inauguré des pratiques de voyous qui alklaient se répéter désormais et qui consistait à nous inventer des tyrans que la démocratie se devait de battre militairement, le droit d’ingérence, une saloperie toujours en vogue aujourd’hui et qui peut désormais nous mener à la guerre nucléaire… en Attendant Milosevic est mort et les médias se taisent pour mieux poursuivre… Déjà BHL et Kouchner pour accompagner de leurs music hall le viol par les Etats-Unis d’un pays européen… et les communistes qui se taisent divisés entre ceux qui veulent aller sur le terrain en finir avec les méchants serbes et ceux qui y voient une attaque impérialiste… Et une liste « bouge l’Europe » ouverte au socialiste et à l’Europe elle-même… Déjà j’ai eu le tort de dire NON… Désormais je suis fatiguée, j’attendrais d’autres temps si je les vois…. (note de Danielle Bleitrach-site Histoite & Société)

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/dans-un-silence-mediatique-total-183551

    Comme d’habitude, les informations qui arrivent en démenti de la propagande dont les autorités « démocratiques » (défense de rire) occidentales nous inondent depuis la victoire de 1945 ne sont jamais reprises et diffusées par les media dominants.

    En matière d’information, le droit de réponse n’existe pas.

    En dehors de savoir si Milosevic mérite ou non notre admiration ou notre rejet n’a pas réellement d’importance, cet article nous met en face de la sinistre réalité des sinistres méthodes utilisées pour justifier les guerres humanitaires menées au nom de la liberté pour mieux asseoir une emprise géostratégique bien juteuse à terme.

    Que nous apprendra-t-on dans 30 ans sur Mouammar Kadhafi, Bachar El Assad, Saddam Hussein, et tant d’autres dictateurs dont la déposition à fait de leurs pays respectifs des ruines ?

     La disculpation, par le TPIY, de feu Slobodan Milosevic, ancien président de la Yougoslavie, pour les crimes de guerre commis en Bosnie qui lui étaient reprochés, prouve une fois de plus qu’il faut prendre les accusations de l’OTAN à l’encontre de ses « ennemis officiels » non pas avec « un grain de sel », mais avec un plein camion.

    Depuis une bonne vingtaine d’années, les commentateurs néo-cons et les grosses légumes de l’« interventionnisme libéral » n’ont cessé de nous ressasser à toutes les occasions possibles, que Milosevic (dirigeant démocratiquement élu à la présidence d’un pays qui comptait 20 formations politiques fonctionnant librement) était un vil dictateur génocidaire, responsable de TOUS les morts des Balkans dans les années 1990. Répétez après moi, d’une voix de robot et en faisant des gestes de robot avec les bras : « agression génocidaire de Milosevic », « agression génocidaire de Milosevic »…

    Mais la fable officielle, tout comme celle qu’on nous a vendue en 2003 sur les Armes de Destruction Massive de l’Irak capables de nous atteindre en 45 minutes, était une pure invention chargée de justifier une opération de changement de régime forcé que souhaitaient depuis longtemps les factions dominantes occidentales.

    La conclusion du TPIY qu’une des personnalités les plus démonisées des temps modernes était innocente des crimes atroces dont elle avait été accusée aurait dû faire la une et les gros titres de tous les médias dans le monde. Il n’en a rien été. Le TPIY lui-même a bien pris soin d’enfouir la nouvelle aussi profondément que possible dans son verdict de 2.590 pages du procès du leader serbe bosniaque Radovan Karadzic, condamné en mars dernier pour génocide (à Srébrénica), crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

    Pas la moindre annonce officielle ni la plus infime conférence de presse concernant la disculpation de Milosevic. Sans le journaliste et chercheur Andy Wilcoxon qui l’a déterrée pour nous, on n’en aurait rien su.

    Ah, combien les choses étaient différentes quand le procès du prétendu « Boucher des Balkans » a débuté en février 2002 ! Là, il aurait fallu être enfermé au fond d’une garde-robe pour ne pas être au courant de ce qui se passait.

    CNN assurait alors une couverture en béton de ce qui fut décrit comme « le procès le plus important depuis Nuremberg ». Bien entendu, la culpabilité de Milosevic allait de soi.« Quand la sentence tombera et qu’il disparaîtra au fond de sa cellule, personne au monde n’en entendra plus jamais parler. » déclara l’avocate US Judith Armatta, de Coalition pour une Justice Internationale, organisation qui comptait l’ex-ambassadeur US en Yougoslavie Warren Zimmerman, dans son conseil consultatif.

     Quiconque osait alors mettre en doute la ligne de l’OTAN se faisait traiter d’« apologiste de Milosevic », ou pire : de « négateur de génocide », par les « Responsables du maintien de la Vérité impériale ».

    Mais, malgré le blabla et le battage qui entouraient le « procès du siècle », il fut vite évident que l’accusation pataugeait dans une très profonde choucroute. Le Sunday Times a même cité un expert qui disait que « 80% des attendus de l’acte d’accusation auraient été disqualifiés par n’importe quelle cour britannique, comme ne consistant que de rumeurs ». C’était à mon avis une estimation généreuse.

    Le problème, c’est qu’il s’agissait d’un procès bidon, d’un procès-spectacle où la géopolitique a pris le pas sur les preuves tangibles. Il est important de se rappeler que les charges d’origine contre Milosevic, quant à de prétendus crimes de guerre au Kosovo ont été formulées en mai 1999, au plus fort de la campagne de bombardements massifs de l’OTAN sur la Yougoslavie, et à un moment où la guerre ne se déroulait pas comme prévu par les États-Unis et leurs alliés.

    Les charges avaient clairement pour but de faire pression sur Milosevic, pour l’amener à céder aux exigences de l’OTAN [c. à d. à accepter de bonne grâce le démantèlement de son pays.NdT]

    L’ennui pour l’OTAN, c’est qu’au moment où le procès de Milosevic allait débuter, la fable sur le Kosovo avait déjà commencé à se détricoter. Les dénonciations stridentes des USA et de leurs alliés à propos de génocide et de centaines de milliers de tués, remises à leur placeici par le grand John Pilger, s’étaient déjà avérées des calembredaines. En septembre 2001, une cour de justice de l’ONU allait établir qu’il n’y avait pas eu de génocide au Kosovo.

    C’est pourquoi, pour tenter d’étoffer leur cause de plus en plus faible contre Milosevic, il fallait absolument que les procureurs de La Haye trouvent de nouveaux motifs d’inculpation dans la guerre de Bosnie. Ce qui fut fait en accusant « Slobo » d’avoir mis sur pied une conspiration criminelle visant au nettoyage ethnique des Croates et des musulmans de Bosnie, dans le but de réaliser son projet d’une « Grande Serbie ».

    Dans un procès normal au criminel, on recherche les preuves, et quand elles sont jugées suffisantes, on énonce les charges. C’est le contraire qui s’est produit dans le cas de Milosevic : il a d’abord été accusé pour des raisons politiques, et on a ensuite essayé de prouver ce dont on l’accusait.

    L’ironie veut que l’ancien président avait déjà été loué par le président Clinton pour le rôle qu’il avait joué en faveur des efforts de paix en Bosnie en 1995, efforts dont le résultat avait été le traité de paix signé à Dayton, Ohio.

    La vérité, c’est que Milosevic n’a jamais été un nationaliste serbe mais – pendant toute sa vie – un socialiste qui s’est toujours efforcé de maintenir une Yougoslavie multi-raciale, multi-ethnique, stable.

    Son but, tout au long de ses années de pouvoir, n’a jamais été de bâtir une « Grande Serbie » mais d’essayer de maintenir entière et cohérente une Yougoslavie fédérale, ainsi que le reconnaît aujourd’hui, mais un peu tard, le TPIY.

    Non seulement Milosevic n’a rien eu à voir avec le nettoyage ethnique de Bosnie, mais il l’a au contraire condamné. Le jugement du TPIY note « les critiques et la désapprobation répétées [de Milosevic, NdT] de la politique suivie par l’accusé (Karadzic) et les dirigeants serbes de Bosnie. » Milosevic, en homme pour qui toutes les formes de racisme étaient anathèmes, insistait pour que toutes les ethnies soient protégées.

    Mais, afin de pouvoir punir Milosevic et mettre en garde ceux qui auraient l’audace de s’opposer aux volontés du pouvoir US, il fallait que l’histoire fût ré-écrite. Le socialiste yougoslave qui avait combattu la politique nationaliste des dirigeants bosniaques devait être déguisé à postériori en traître de mélodrame de la guerre de Bosnie et chargé pendant qu’on y était de tout le sang versé dans les Balkans. Pendant ce temps, le sus-mentionné ambassadeur US Warren Zimmerman, dont les interventions calomnieuses pour faire avorter toute solution diplomatique avaient contribué à déclencher le conflit bosniaque, s’en sortait blanc comme neige.

    La campagne de dénigrement « tout est de la faute à Slobo » fit ce qu’il fallait pour que les faits réels soient escamotés. Un article écrit – je ne me moque pas de vous – par un « Professeur d’Études Européennes de l’Université d’Oxford » fit même de Milosevic le président de la Yougoslavie en 1991 (l’année où la Slovénie fit sécession), alors que, bien sûr, le président de la Yougoslavie était alors le Croate de Bosnie Ante Markovic.

    Il était inévitable que Milosevic soit assimilé à Hitler. Il le fut. « On aurait dit Hitler revenu se pavaner » écrivit le rédacteur politique du News of the World, quand Milosevic eut la témérité de vouloir se défendre à la barre des accusés. « On a revu en éclairs à vous glacer le sang, un monstre nazi de la IIe Guerre Mondiale, quand le tyran serbe déposé s’est mis à haranguer la Cour. »

    Pour bien s’assurer que les lecteurs ne rateraient pas l’équivalence Milosevic=Hitler, le même News of the World illustrait sa diatribe d’une photo d’Hitler, le « Boucher de Berlin », sur fond de camp de concentration et d’une photo de Milosevic, le « Boucher de Belgrade », plaquée sur celle d’un camp bosniaque.

    Très commodément pour l’accusation, Milosevic est mort dans sa cellule en mars 2006.

    Si on se base sur ce qu’on avait vu au procès jusque là, il n’était pas concevable que le tribunal puisse déclarer l’accusé coupable. Toute une série de témoins de « flagrant délit » s’étaient avérés, l’un après l’autre, des pétards trempés.

    Ainsi que je l’ai noté dans un autre article, le témoin-vedette Ratomir Tanic se révéla être un salarié des forces de sécurité occidentales, tandis que le chef de la police secrète yougoslave, Rade Markovic, qui devait à la fin donner le coup de grâce en faisant des révélations sensationnelles sur la façon dont son ancien maître avait ordonné l’expulsion des Albanais du Kosovo, fit exactement le contraire et déclara qu’on l’avait torturé pour l’obliger à mentir et que sa déposition écrite avait été falsifiée par l’accusation.

    En plus de quoi, comme je l’ai écrit ici, l’ex-chef chargé de la sécurité dans l’armée yougoslave, le général Geza Farkas (d’ethnie hongroise) vint témoigner que tous les soldats yougoslaves du Kosovo avaient reçu un document expliquant les lois internationales en matière de droits de l’homme, et qu’il leur avait été ordonné de désobéir à quiconque voudrait leur faire violer ces lois. Farkas devait révéler aussi que Milosevic avait donné des ordres pour qu’aucun groupe paramilitaire ne soit autorisé à opérer au Kosovo.

    Quand Milosevic est mort, ses accusateurs ont clamé qu’il « flouait la justice ». Mais, dans la réalité, ainsi que le TPIY lui-même vient de le reconnaître, c’est « la Justice » qui a floué Milosévic.

    Pendant qu’il était occupé à se défendre à La Haye contre des accusations fallacieuses à motivation politique, les USA et leurs alliés déclenchaient leur attaque aussi brutale qu’illégale contre l’Irak, dans une guerre qui devait causer la mort d’un million de gens. L’an dernier, un rapport de Body Count (« Décompte de cadavres ») révélait qu’au moins 1.3 millions de personnes auraient péri, du fait de la « guerre au terrorisme » des USA en Irak, en Afghanistan et au Pakistan.

    Des chiffres de ce genre nous aident à remettre le Kosovo en perspective. Même si on considérait Milosevic et le gouvernement de l’époque responsables d’une partie des morts survenues dans le pays en 1999 (en combattant dans une guerre que l’Occident avait incontestablement voulue et provoquée) un nombre infiniment plus grand – et de très loin – de morts et de destructions a été le fait des pays qui se sont montrés les plus anxieux de flanquer l’ex-président de Yougoslavie au trou. Ainsi que John Pilger l’a noté en 2008, les bombardements de la Yougoslavie ont été « les plus parfaits précurseurs des bains de sang d’Afghanistan et d’Irak. »

    Depuis lors, nous avons eu droit aussi à la destruction de la Libye, pays qui avait le plus haut standard de vie de toute l’Afrique, et à l’utilisation de soi-disant « rebelles » dans une tentative forcenée d’opérer un changement de régime en Syrie.

    Il ne faut pas être Sherlock Holmes pour voir là un motif récurrent :

    Avant toute guerre ou « intervention humanitaire » conduite par les USA contre un pays-cible donné, un certain nombre d’accusations criardes sont lancées contre le dirigeant du pays et son gouvernement. Ces « dénonciations » bénéficient d’un maximum de couverture de la part des médias, qui sont chargés de les répéter ad nauseam, jusqu’à ce que le public finisse par les accepter comme des vérités.

    Plus tard, il finit toujours par s’avérer que les accusations étaient fausses (comme celle des ADM en Irak), non prouvées ou considérablement exagérées. Mais on est alors « passé à autre chose » : un nouveau cycle d’attaques et d’accusations a été entamé ailleurs, contre d’autres, chacun se gardant bien de faire la lumière sur les précédentes accusations frauduleuses mais se concentrant au contraire sur la dénonciation des agressions génocidaires du « nouvel Hitler » dont il faut bien qu’on s’occupe. En 1999, c’était Milosevic. Aujourd’hui, c’est Assad ou Poutine

    Et devinez quoi, cher lecteur ? Ce sont les mêmes « élites » occidentales aux mains souillées de sang qui ont perpétré les atrocités précédentes à coups de mensonges à la pelle, qui orchestrent les accusations.

    Comme le dit un très vieux proverbe : Quand vous montrez quelqu’un du doigt, trois doigts se pointent sur vous.

     

    Le dernier dirigeant communiste de Yougoslavie qui  a été comparé à Hitler alors  que son pays a été sanctionné, déchiré et des milliers de yougoslaves tués par les Etats-Unis et de l’OTAN.

    Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye n’a pas réussi à tenir une conférence de presse pour ‘annoncer que le 24 Mars, il a estimé qu’à la  fin  de la yougoslave et le président serbe Slobodan Milosevic était pas responsable pour les principaux crimes de guerre, il a été accusé au cours de l’1992- 95 guerre de Bosnie.

    ANALYSE :États – Unis, l’OTAN Lie pour justifier legénocide et ladestruction en Yougoslavie

    Au lieu de cela, le tribunal commodément enterré au milieu de son verdict contre Radovan Karadzic.L’ancien président des Serbes de Bosnie a été reconnu coupable de crimes de guerre et condamné à 40 ans de prison en même temps que le tribunal a conclu à l’unanimité qu’il « est pas convaincu qu’il y avait suffisamment de preuves présentées dans ce cas pour constater que Slobodan Milosevic d’accord avec le plan commun »du« nettoyage ethnique »des musulmans et des Croates du territoire serbe.

    En fait, le tribunal a conclu exactement le contraire pour être vrai.

    Tout comme le battage médiatique occidental autour des «armes de destruction massive» des mensonges qui ont conduit à la guerre américaine contre l’Irak en 2003, Milosevic a été appelé le «boucher des Balkans » dans le « procès du siècle» et a été accusé de «guerre crimes»  au milieu des bombardements de l’OTAN de la Yougoslavie en 1999.

    Arrêté en Mars 2001 Milosevic a fait face à cinq ans à long procès, se défendre et prête à gagner sa cause, quand il est mort en prison le 11 Mars 2006, au milieu des rumeurs selon lesquelles il a été empoisonné.

    La décision a déclaré que dans les réunions entre les Serbes et les responsables serbes de Bosnie « Slobodan Milosevic a déclaré que« (a) les membres de ll d’autres nations et groupes ethniques doivent être protégés »et que« (t) il intérêt national des Serbes ne sont pas la discrimination.  » Il a également déclaré que « Milosevic a également déclaré que le crime devait être combattu de manière décisive. »

    La chambre de première instance a noté que « Milosevic a essayé de raisonner avec les Serbes de Bosnie en disant qu’il comprenait leurs préoccupations, mais qu’il était plus important de mettre fin à la guerre. »

    AVIS : Êtes plupart Couple Détesté le Clintons de laSerbie?

    Le jugement a également déclaré que « Slobodan Milosevic a exprimé ses réserves quant à la façon dont l’Assemblée des Serbes de Bosnie pourrait exclure les Musulmans qui étaient« pour la Yougoslavie.  »

    Le TPIY a poursuivi en disant que «de 1990 et jusqu’à la mi-1991, l’objectif politique de l’accusé (Karadzic) et la direction des Serbes de Bosnie était de préserver la Yougoslavie et pour empêcher la séparation ou l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, ce qui entraînerait une séparation des Serbes de Bosnie de la Serbie » 

    Il était seulement à cause de la recherche du journaliste Andy Wilcoxson, qui a découvert la décision du TPIY à la fin de Juillet, que l’exonération est venu à la lumière, mais il n’a pas encore fait les manchettes internationales.

    Le dernier dirigeant communiste de Yougoslavie a été diabolisé et comparé à Hitler sans cesse par les médias traditionnels comme une excuse pour l’OTAN et les États-Unis à la sanction, déchirer et tuer des milliers dans l’ex-Yougoslavie.

    Cette dernière révélation vient 10 ans après la mort de Milosevic.

     

    Source  histoireetsociete.wordpress.com/

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  • Angela Davis: « Il nous faut une structure politique alternative qui ne capitule pas devant les entreprises »

    Angela Davis: Un entretien réalisé par Maria Colera Intxausti pour Espai Fabrica. (2/08/2016)

     

    Dans cet entretien, Angela Davis aborde le poids du complexe pénitentiaire industriel au sein des sociétés capitalistes, ainsi que le rôle de l’ idéologie raciste et coloniale comme source des discriminations actuelles. Un entretien réalisé par Maria Colera Intxausti pour Espai Fabrica.

     

    Dans l’essai « Are prisons obsolete ? » {Les prisons sont-elles obsolètes?}, vous parlez de l’emprisonnement massif des gens pauvres et des migrants illégaux. Le capitalisme considère ces personnes comme autant de sujets qui ne sont pas indispensables mais les utilise comme main d’œuvre esclavagée et bon marché, et les transforme en consommateurs captifs de l’excédent de production. Ce même excédent qui se trouve à l’origine d’une crise économique engendrant aussi pauvreté et migration, formant une parfaite boucle. Percevez-vous un quelconque parallélisme entre ces politiques d’emprisonnement et le processus entamé pendant la transition du féodalisme au capitalisme, où des millions de personnes furent expulsées des terres qui assuraient leurs moyens de reproduction et furent forcées à l’esclavage salarié ? 

     

    Il y a, certes, des parallélismes/similitudes entre les deux époques mais le plus important est de constater qu’il y a aussi entre elles des différences considérables. Dans le saut du féodalisme au capitalisme, tel que Marx l’a décrit, les enclosures et d’autres processus de dépossession privèrent les gens des terres qui constituaient leur moyen de subsistance et façonnèrent simultanément une classe de personnes à qui il ne restait plus que la force de travail. Ces personnes sont alors devenues la main d’œuvre nécessaire pour que le capitalisme naissant multiplie sa richesse. Ces personnes furent en effet libérées des contraintes féodales mais elles se sont vues forcées, in fine, à passer d’une forme d’oppression à une autre.

    S’il est vrai qu’il est souvent inutile de faire un classement des différentes formes d’oppression, l’on peut quand-même affirmer que, malgré la dépendance totale et absolue du capitalisme vis-à-vis de l’exploitation, le fait de dépasser l’esclavage et le féodalisme constitua un progrès certain. Au moins quelques travailleurs trouvèrent accès à l’emploi, quoiqu’il qu’il fût, et continue d’être, dégradant.

    D’autre part, le complexe pénitentiaire industriel et global est certainement plus rentable. Néanmoins, sa rentabilité réside dans les technologies destinées à reléguer une grande masse de la population à des vies marginales, improductives et chargées de violence. L’emprisonnement massif aux Etats Unis, en Australie, ou encore en Europe de citoyens de couleur ou immigrants, s’appuyant sur la persistance d’un racisme et d’une xénophobie structurels, sont la preuve de l’échec absolu du capitalisme global à faire face aux nécessités des individus de par le monde.

     

    L’on pourrait pareillement considérer que c’est aussi la preuve la plus convaincante du besoin de concevoir un système socio-économique au-delà du capitalisme. Dans cet espoir, le mouvement abolitionniste contemporain, à travers son appel à démanteler le complexe pénitentiaire industriel, se présente comme un mouvement anticapitaliste qui exige l’égalité raciale, des emplois dûment rémunérés, un logement abordable, des soins de santé et une éducation gratuits, et une justice environnementale concernant tous les êtres vivants.

     

    Tu défends la justice restauratrice au lieu de la justice punitive. Comment faire disparaître les inégalités et l’injustice issues du processus d’accumulation primitive qui est à la base du capitalisme ? Autrement dit, quelle serait la forme d’une justice restauratrice destinée à réparer le « péché originel » d’exploitation et d’accumulation duquel découlent les inégalités de répartition dans nos sociétés ? 

     

    J’ai en effet souvent utilisé les termes « justice restauratrice», « justice réparatrice » et aussi « justice transformatrice » comme alternatives à la justice punitive ou vindicative. Dans l’absolu, je préfère la notion « justice transformatrice » car elle ne suppose pas l’existence d’un état idéal qu’il faille restaurer.

    Pour répondre à ta question, j’aimerais souligner l’importance de la mémoire historique dans notre contexte actuel qui a besoin d’une analyse explicitement anticapitaliste. « L’accumulation primitive du capital » est l’un des passages les plus importants du Capital, justement parce qu’il met en lumière l’expropriation, l’injustice et la violence qui marquèrent les débuts du capitalisme, et demeurent, malgré les apparences, au centre du processus capitaliste.

    Vers la fin du XXème siècle, le complexe pénitentiaire industriel commence à nous révéler combien pèsent encore, au sein des sociétés capitalistes, les idéologies racistes et coloniales quand il s’agit de développer des technologies de violence. De cette façon se poursuit la violence séculaire de l’esclavage et de la colonisation.

     

    Tu as parlé des réflexes automatiques avec lesquels on répond au crime et au délit, cherchant le refuge auprès des institutions juridiques et policières au lieu d’imaginer des solutions provenant de l’intérieur de la communauté. Pour ce qui est des cas de violence sexuelle, tu soutiens l’autodéfense, ce qui nous amène au sujet des femmes face à la violence. Dans « Are prisons obsolete ? » tu mentionnes la « nécessité de remettre en question l’idée préconçue selon laquelle la seule relation possible entre les femmes et la violence suppose que les femmes en soient les victimes ».  C’est quoi selon toi l’autodéfense féministe ? 

     

    J’ai toujours choisi soigneusement la façon dont j’employais le terme « violence ». En tant que chercheuse dans la théorie critique, je me rappelle toujours que les outils conceptuels que je décide d’emprunter peuvent, en réalité, contrevenir à ce que je tente d’exprimer. C’est pour cette raison que j’essaye de ne pas associer « autodéfense » et « violence contre l’agresseur ». D’ailleurs, la formation en autodéfense que je soutiens s’inscrit dans un contexte plus large : elle se base sur une analyse qui relie la violence misogyne aux systèmes de domination raciale, de genre et de classe, dans une stratégie qui prétend purger nos sociétés de toute forme d’exploitation et de violence.

     

    Dans « Women, Race and Class » {Femmes, Race et Classe} tu déconstruis le mythe du violeur noir et tu expliques qu’il fut une « invention clairement politique ». Une propagande élaborée en vue de justifier et pérenniser les lynchages, une méthode de « contre-insurrection » ayant pour but d’éviter que les Noirs prennent possession de leurs droits. Nous avons encore assisté au déroulement de ce même mythe à Cologne en fin d’année : on a ciblé les hommes « d’apparence arabe ou nord-africaine » et, dans un nouvel exemple de « purple washing », on a utilisé le soutien aux femmes pour criminaliser les demandeurs d’asile et les résidents illégaux. Comment interprètes-tu l’utilisation faite des droits des femmes (voile, violeur noir, oppression des femmes afghanes…) pour s’engager dans d’autres croisades ? 

     

    Dans le livre « Arrested Justice : black women, Violence, and America’s Prison Nation » {La justice sous arrestation : femmes noires, violence et la prison-nation d’Amérique}, Beth Richie dévoile le danger de faire confiance aux technologies de la violence comme étant des solutions aux problèmes de la violence de genre.

    Son argument est que le mouvement anti-violence prédominant aux Etats Unis opéra un virage, dangereusement orienté, lorsqu’il commença à soutenir la répression policière et l’emprisonnement comme stratégies principales pour la protection des « femmes » vis-à-vis de la violence masculine. Il était facilement prévisible que ces efforts de protection cibleraient tout particulièrement les hommes des communautés déjà soumises à l’hyper-vigilance policière, les mêmes qui contribuent de façon disproportionnée à l’augmentation de la population pénitentiaire.

    En fait, la généralisation du concept « femme » cachait toute un racialisation clandestine à l’intérieur de la catégorie. De cette façon, les « femmes » devenaient en réalité les « femmes blanches » voire les « femmes blanches et aisées ».

    Ce qui est arrivé à Cologne et le discours sur le violeur arabe (qui prétend consolider les représentations colonialistes des hommes arabes en tant que potentiels agresseurs sexuels) nous rappelle l’importance des théories et des pratiques féministes qui questionnent l’instrumentalisation raciste des « droits des femmes » et mettent l’accent sur l’inter-sectionnalité des combats pour la justice sociale.

     

    Ces dernières décennies, nous avons été témoins de ce que Nancy Fraser définit comme le « découplage des dénommées « politiques identitaires » des politiques de classe », qui s’est transformé en une lutte pour la reconnaissance au lieu d’une pour la redistribution, avec le déplacement du sujet collectif vers un sujet individuel. D’un autre côté, tu as défendu les « communautés de la lutte » quand tu considères que « les communautés sont toujours des projets politiques ». Quel est ton avis sur les politiques identitaires ? Quels sont les combats et projets politiques qui devraient être au centre de l’hégémonie néolibérale actuelle ? 

     

    Ce qui me semble le plus problématique dans les politiques identitaires, c’est la manière dont on naturalise souvent les identités pour ne plus les considérer comme un produit du combat politique. De cette façon, on les coupe des luttes de classe et de la lutte antiraciste.

    Le mouvement « trans », par exemple, est récemment devenu une dimension importante du combat pour la justice. Après tout, il y a une différence fondamentale entre les représentations dominantes des questions « trans », axées sur l’identité individuelle, et les mouvements « trans » inter-sectionnels qui considèrent la race et la classe comme éléments fondamentaux des luttes menées par les personnes « trans ».

    Au lieu de se focaliser sur le droit de la personne à « être » elle-même, ou lui-même, ces mouvements « trans » font face à la violence structurelle (de la police, des prisons, du système sanitaire, du système de logement, du chômage, etc.) que les femmes « trans » noires ont le plus de probabilité de subir, plus que n’importe quel autre groupe social. Autrement dit, ces mouvements luttent pour des transformations radicales dans nos sociétés, en opposition à l’assimilation simple d’un fait établi.

     

    Poursuivons au sujet de l’identité : au vu de ce que tu dis sur l’inter-sectionnalité, je comprends que tu es davantage en faveur d’une confluence des luttes (Ferguson, Palestine), que d’une conjonction d’identités différentes, diverses et multiples. Ceci, dans un contexte où une grande partie des défenseurs des politiques inter-sectionnelles affirment et naturalisent les identités, au lieu de les questionner, tout en ignorant souvent le contexte matériel et historique qui les entoure. Comment comprends-tu l’inter-sectionnalité et en quels termes devient-elle, selon toi, productive aujourd’hui ? 

     

    Le concept d’inter-sectionnalité, tel que je l’entends, a une généalogie particulièrement intéressante qui remonte au moins à la fin des années 60, début des années 70. Comme je ne peux pas rentrer maintenant dans les détails, je ferai seulement mention de ce fait saillant : la création de l’organisation Alliance de femmes noires, en réponse à la volonté d’engager un débat sur les questions de genre au sein du Comité de Coordination Étudiante Non Violente (SNCC), principale organisation de la jeunesse du Mouvement pour la Liberté du Sud.

    L’Alliance soutenait qu’il était impossible de comprendre le racisme dans toute sa complexité sans y ajouter une analyse sur le sexisme. C’est pour défendre cette thèse qu’en 1970 Fran Beale écrivit l’article amplement diffusé « Double Jeopardy : To Be Black and Female » {Risque double : être noir et femme}.

    Peu après la publication de l’article, alors que l’on prenait conscience des luttes des femmes portoricaines contre la stérilisation forcée, l’Alliance de Femmes Noires se transforma en Alliance des Femmes du Tiers-Monde, et publia un journal nommé Triple Jeopardy, en référence au racisme, au sexisme et à l’impérialisme. Cet article rendait nécessaire une militance de terrain pour, simultanément, lutter contre le racisme, la misogynie et la guerre impérialiste.

    C’est avec l’esprit de ces anciens efforts intellectuels organiques qui tentaient de comprendre les catégories de race, de genre et de classe en tant qu’éléments connectés, entrelacés, noués, que je conçois aujourd’hui les concepts féministes d’inter-sectionnalité.

     

    Dans un cycle de conférences données récemment au CCCB sous le titre « La frontière comme centre. Zones d’être et de ne pas être {migration et colonialisme} », la représentante du Parti des Indigènes de la République Houria Bouteldja affirmait ce qui suit : « Je ne sais pas qui est blanc, mais la police française, elle, le sait très bien. Elle ne se trompe jamais quand il s’agit de décider sur qui faire tomber la discrimination et la violence ». Pareillement, Itziar Ziga, féministe basque, dans une interview chez Argia, disait d’elle-même « je suis une femme car c’est en l’étant que j’ai subi la violence physique, affective, économique, symbolique… J’affirme être une femme, mais pas à cause de ce que j’ai entre les jambes ». Dans les deux cas, le sujet se définit politiquement par l’oppression et, donc, le combat. Dans ce sens, c’est quoi selon toi être femme et c’est quoi être noire ? 

     

    Ces deux catégories se sont élargies et répandues au-delà de ce que j’aurais pu imaginer auparavant dans ma vie. De façon que si je prétendais m’accrocher aux définitions historiques, je continuerais de me sentir obligée de me baser sur des définitions politiques de genre et de race quoi qu’il arrive, tant du point de vue des structures de domination et de ses idéologies associées, que du point de vue des mouvement collectifs qui cherchent à démanteler lesdites structures et combattre ces idéologies.

    Par ailleurs, j’ai toujours insisté sur la priorité de la pratique radicale au-delà de l’identité pure et simple. Ce que l’on fait pour faciliter la transformation radicale est plus important que l’imaginaire que l’on a de soi-même et de ce que l’on est. Et, évidemment, comme je l’ai déjà indiqué, les catégories de race et de genre, de même que la sexualité et la classe, ne sont significatives que dans des inter-relations plus complexes.

     

    En relation à la politique étatsunienne, tu as mis en avant le « défi de compliquer le discours », étant donné que la « simplification de la rhétorique politique facilite l’adoption de positionnements extrémistes ». Ces dernières années, en Europe, nous avons été témoins de l’apparition de la prétendue « nouvelle politique », qui s’oppose à « ceux d’en haut » et dont l’objectif premier est celui d’enclencher une révolution démocratique par la voie de la « révolution des sourires ». Dans cette ère de populisme dépolitisant et de signifiants creux, que signifie pour toi la démocratie ? 

     

    Il est vrai que nous qui sommes à gauche aux États Unis (mais c’est le cas aussi de certains cercles conservateurs), nous vivons avec stupéfaction la montée en puissance de Donald Trump et l’expansion de son influence. Celle-ci profite du fait que des secteurs clé des communautés de classe ouvrière blanche sont attirés par cette rhétorique politique simpliste, extrémiste et d’inclinaison fasciste.

    De façon analogue, une dangereuse attraction envers des personnages et partis d’extrême droite fait son chemin en Autriche, en France, en Pologne, et encore d’autres territoires européens, où la combinaison d’une récession économique et d’une crise des réfugiés a propulsé le populisme d’extrême droite sur un fond de racisme anti-noir et anti-immigrants. Cette même combinaison a servi à réactiver l’islamophobie, offrant de nouveaux spectacles au racisme séculaire.

    Il ne sera possible de faire face au populisme d’extrême droite, ainsi que de générer un dialogue sur des horizons démocratiques – approches substantives et transformatrices qui déplacent le focus politique de la représentation néolibérale de l’individu vers les nécessités et aspirations des communautés – que si nous sommes capables de structurer des mouvements puissants contre le racisme et la xénophobie partout dans le monde.

    Interrogée à propos de ton positionnement vis-à-vis des élections présidentielles aux Etats Unis, tu as récemment évoqué « qu’il nous faut un nouveau parti ». Pour quelle raison ? À quel type de parti penses-tu ? En tant qu’ancienne candidate à la vice-présidence du Parti Communiste des Etats-Unis, en quoi ce nouveau parti devrait-il y ressembler et en quoi s’en différencier ? Quant au programme, considères-tu que les 10 points du Parti des Black Panthers continuent d’être d’actualité ? Quelle serait la base électorale de ce nouveau parti ? 

     

    La politique électorale étatsunienne est depuis de nombreuses années l’otage du système bipartite. Que ce soit le Parti Démocrate ou le Parti Républicain, ils sont tous les deux totalement enchaînés au capitalisme. Il nous faut une structure politique alternative qui ne capitule pas devant les entreprises mais qui, au contraire, représente en premier lieu les nécessités des travailleurs, des pauvres, et des différentes races.

    Ceci est évident depuis de plusieurs cycles électoraux et, quand j’ai pris part directement dans la politique électorale en tant que candidate à la vice-présidence du Parti Communiste il y a de cela de nombreuses années, je l’ai fait pour rendre visible ce besoin de déclarer l’indépendance vis-à-vis du système bipartite.

    Au regard du retour obtenu par Bernie Sanders, il est devenu clair qu’un nombre considérable de gens désirent une alternative au capitalisme. De plus en plus de monde réfléchit sérieusement à la nécessité d’un parti qui représente la classe ouvrière, les mouvements antiracistes, les questions féministes et LGBTQ, les revendications contre la guerre et la justice environnementale.

    Quant au Parti des Black Panthers, il est clair que son programme en 10 points est profondément enraciné dans les conditions historiques de la première moitié du XXème siècle et, néanmoins, chacun des points demeure encore tout aussi lié aux luttes radicales contemporaines.

     

    Les Black Panthers furent des pionniers avec leur politique de « womanism » qui plaçait au même niveau la lutte des classes et la lutte raciale. Elle soutenait le droit à l’avortement, organisait la garde des enfants lors des réunions et soutenait le modèle traditionnel africain de la famille élargie en opposition à la famille bourgeoise et nucléaire. De même, le journal du parti était dirigé par des femmes et 70 % des militants étaient des femmes. Mis à part le fait que les hommes étaient en train d’être emprisonnés, voire assassinés, comment a-t-on pu atteindre ces résultats? Quelles leçons pourraient en retirer les mouvements de libération, et spécialement les féministes, de l’expérience du Parti des Black Panthers? 

     

    En réalité, nous ne devrions pas être excessivement surpris d’apprendre que la majorité des militants des Black Panthers étaient des femmes, de la même façon qu’il n’est pas surprenant que les femmes aient joué un rôle fondamental au sein du Mouvement pour la Liberté du Sud des Etats-Unis. Ce qui est véritablement surprenant c’est qu’un demi-siècle après nous continuions d’être captifs des visions historiquement obsolètes d’un leadership charismatique masculin.

    Historiquement, les paradigmes associés au leadership féminin – d’Ella Baker à Erika Huggins – tendent à mettre l’accent sur le leadership collectif au-delà de l’individuel. La jeunesse des mouvements radicaux actuels est en train de prioriser le leadership des femmes, le leadership queer et celui des collectivités.

     

    Parce-que tu as été élève de Marcuse, j’aimerais te poser une question que lui-même posait dans son livre « An Essay on Liberation » [Un essai sur la libération] : « comment [l’individu] peut-il satisfaire ses nécessités sans toutefois […] reproduire, à travers ses aspirations et ses satisfactions, la dépendance à un système exploiteur qui, lorsqu’il satisfait ses besoins, perpétue son esclavage ? ». En d’autres termes, comment pouvons-nous nous libérer de la marchandisation de nos sentiments ? 

     

    Aujourd’hui, je ne suis plus sûre qu’il soit possible d’esquiver totalement les conséquences du désir marchand car il est devenu la nature même du désir contemporain ; le capitalisme a tellement envahi nos vies intérieures qu’il nous est extrêmement difficile de nous en séparer. Je crois néanmoins que je suis la tradition philosophique de Marcuse quand j’affirme que nous devrions essayer de développer une conscience critique envers notre propre implication, par le biais de la marchandisation de nos sentiments, dans l’entretien du système capitaliste. C’est à travers ce type de réflexions négatives que nous pouvons commencer à entrevoir des possibilités de libération.

     

    Pendant ta visite au Pays Basque, nous avons discuté de l’importance de l’art et de la littérature en tant que sphères permettant d’étendre les limites de l’intelligible, de démonter les paradigmes du sens commun hégémonique, d’affronter la camisole de force de la vraisemblance, de mettre à terre le monopole de la réalité, et de traduire, donner, former, et mettre en pratique nos notions politiques. Comment concrétise-t-on tout ça ? 

     

    Maintenant (et spécialement maintenant) que la possibilité de libération semble être mise à l’écart par ces mêmes luttes politiques qui prétendent nous montrer la voie vers des futurs meilleurs, nous pouvons profiter de ce que Marcuse nommait la « dimension esthétique » et Robin Kelley les « rêves de liberté » ou « imagination radicale ».

    Ce que la toute-puissance capitaliste a complètement étouffé, c’est notre capacité collective d’imaginer une vie qui ne soit pas chargée de marchandises. C’est pour cette raison que nous avons besoin de l’art, de la littérature, de la musique et d’autres pratiques culturelles dans le but d’éduquer notre imagination de façon à ce qu’elle s’affranchisse des contraintes de la privatisation.

     

    Lors de cette visite à Bilbao, un concert fut organisé en ton hommage pendant lequel tu fis mention d’une très belle chanson de Nina Simone « I Wish I Knew How It Would Be To Be Free » [j’aimerais savoir ce que c’est que de se sentir libre], et qui dit : « I wish I could break all the chains holdin’ me, I wish I could say all the things that I should say, say ’em loud, say ’em clear for the whole ’round world to hear » [j’aimerais pouvoir rompre toutes les chaînes qui me retiennent, j’aimerais pouvoir dire tout ce que j’ai à dire, les dire haut et fort pour que tout le monde l’entende]. Que signifie être libre pour toi et quelles sont les chaînes que l’on doit briser ? 

     

    J’ai évoqué cette chanson de Nina Simone, non pas pour laisser entendre qu’un demi-siècle après j’ai finalement une réponse définitive à la question sous-jacente à l’aspiration de savoir ce que c’est que d’être libre enfin, mais plutôt pour que nous continuions de nous déterminer par ce désir de nommer et de faire l’expérience de la liberté.

    Aux Etats Unis, cet objectif est de nos jours beaucoup plus difficile à atteindre qu’à la moitié du XXème siècle. De fait, il semble que, plus on approche de ce que l’on avait initialement imaginé comme « liberté », plus nous nous rendons compte qu’il s’agit de quelque chose de bien plus compliqué, de bien plus vaste…

     


    Angela Davis est professeur afro-américaine marxiste du Département d’Études Féministes de l’Université de Californie et leader historique du Parti Communiste des EUA et des Black Panthers.  

     

    Entretien réalisé par Maria Colera Intxausti pour Espai Fabrica et traduit du catalan par Joan Roisse pour Investig’Action

     

    Source : Espai Fàbrica/l’esquerra avui & investigaction.net

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  • BALADE ANTI-ATOMIQUE et PACIFISTE DIMANCHE 7 AOÛT , 10H30 MENEZ-HOM

    BALADE ANTI-ATOMIQUE et PACIFISTE
    DIMANCHE 7 AOÛT , 10H30
    MENEZ-HOM

     

    «Contre les nostalgiques de la guerre, il faut refaire la paix »
     

    .Après le nouvel outrage à la raison qu'a représenté le tir du missile M51
     le 1 juillet au large des côtes bigoudènes,
    .Après les réactions d'indignation que cette opération a soulevées en Bretagne, notamment en regard des contraintes pour les marins-pêcheurs et plus globalement de celles liées aux servitudes militaires qui impactent l'économie du littoral atlantique,
    .Pour revendiquer l'abolition des armes de la dissuasion atomiques, dangereuses, coûteuses, inutiles…,
    . En souvenir-hommage aux drames d'Hiroshima et Nagasaki…,
    .Pour réaffirmer le refus des surenchères de peurs et terreurs actuelles et promouvoir les valeurs de liberté, d’égalité, de respect, de fraternité et de justice,


    le Mouvement de la paix appelle à participer à une
    chaîne humaine de déclaration de la paix.

     

    Cette balade anti-atomique et pacifiste nous mènera au sommet du Menez-Hom, point culminant de la presqu'île de Crozon ou est basée toute la logistique maritime de l'armada nucléaire Française.
    ______________________________________________________________________________

    Pratique

     
         10h30 Rassemblement-départ au parking de la stèle de la résistance
                   face à la chapelle de Sainte Marie du Ménez hom
         11h30 le rendez vous  commémoration au sommet
         12h30 pique nique sur le lieu de départ

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    Rio de Janeiro, la ville hôte des Jeux olympiques qui commencent le 5 août, l’avait promis : sa célèbre baie, où se dérouleront les épreuves de voile, sera irréprochable. Las, les autorités n’ont pas réglé, loin de là, le dramatique problème de la pollution des eaux.

    - Rio de Janeiro (Brésil), reportage

    Un dimanche après-midi, au pied du Pain de sucre, des pêcheurs jettent leurs lignes dans les eaux de l’anse de Botafogo. L’un d’eux sent quelque chose au bout de son hameçon, tire avec force, sous les yeux de ses camarades. Apparaît alors un gros sac de jute emberlificoté d’objets indéfinissables. La scène n’étonne plus ces pêcheurs cariocas, qui depuis longtemps ne consomment plus le produit de leur pêche.

    JPEG - 291 koLes pêcheurs carioca taquinent plus souvent les détritus que les poissons

    Elle a beau être une des plus belles baies du monde [1], entourée par le relief si particulier des « morros », ces collines rondes et verdoyantes, la baie de Rio de Janeiro souffre depuis des années des conséquences des activités humaines. Près de 9 millions de personnes vivent à proximité de cette étendue d’eau de 380 km². Et ce sont près de 14.000 industries — dont des terminaux et chantiers maritimes, des ports commerciaux, des raffineries de pétrole — qui exercent des activités très polluantes. La baie recevrait ainsi 18.000 litres par seconde de déchets domestiques, notamment les eaux usées de près d’un million et demi de personnes qui se déversent directement dans les rivières sans aucune forme de traitement. C’est le cas à Duque de Caxias et Nova Iguaçu, des communes dépourvues de système de tout-à-l’égout, où les maladies et les mauvaises odeurs affectent la population depuis des années [2].

    Lorsqu’on prend le ferry, on découvre un cimetière de bateaux rouillés

    Le déficit récurrent de politiques publiques vis-à-vis du traitement obligatoire des déchets et de la préservation environnementale a fait de ce bout de mer une poubelle à ciel ouvert. Sur les rivages intérieurs, on peut voir s’échouer tous les vestiges de la modernité, télévision, pneus, réfrigérateurs ; tandis qu’au centre de la baie, on découvre, lorsque l’on prend le ferry, un immense cimetière de bateaux, allant de petites embarcations à d’immenses cargos, abandonnés là depuis plusieurs décennies. Même si les autorités ont commencé à faire le ménage, il restait encore, fin 2015, près de 150 navires rouillant entre deux eaux. Enfin, il ne faut pas oublier l’impact environnemental des sites industriels, responsables de fuites de produits toxiques et de métaux lourds.

    JPEG - 222.7 koMême aux abords des lieux touristiques, comme ici près du nouveau port, les eaux sont souillées

    Dans ces conditions, les athlètes s’inquiètent pour le bon déroulé de la compétition, mais aussi pour leur santé. En réponse, les autorités ont mis en place récemment des solutions palliatives avec l’installation de 17 « écobarrières » pour retenir les déchets en amont et la mise en service d’« écobarques », qui ramassent jusqu’à 40 tonnes par mois de détritus flottants — un travail un peu dérisoire lorsque certaines études estiment que 90 tonnes de résidus solides sont jetées par jour dans la nature. Le secrétaire à l’Environnement de l’État de Rio de Janeiro, André Corrêa, lors d’une conférence de presse, le 20 juillet, a pourtant essayé maladroitement de rassurer. « Je suis très optimiste sur le fait que nous aurons des épreuves de voile “convenables”, même s’il existe un risque d’avoir un problème. » Les autorités ont également promis que la qualité des eaux serait testée tous les jours durant les compétitions.

     

    • JPEG - 109.4 koUne « écobarrière »

    La question de la dépollution n’est pas nouvelle, elle existe depuis plus de 20 ans, bien avant l’attribution des Jeux olympiques. Dans les années 1990, le gouvernement de Rio de Janeiro avait lancé un programme, qui a déjà coûté 10 milliards de réais (environ 3 milliards d’euros), pour un résultat très partagé. Il estime aujourd’hui qu’il en faudrait au moins le double pour arriver à un résultat satisfaisant, et cela pas avant 20 à 25 années d’efforts. Or, l’État de Rio de Janeiro est aujourd’hui en faillite, à tel point qu’il a dû déclarer, il y a quelques semaines, l’« état de calamité publique ».

    « Aujourd’hui, les rivières et les mangroves sont mortes » 

    Pour de nombreux spécialistes, l’échec d’une dépollution complète pour les J.O.était prévisible — mais pas inévitable. L’objectif des organisateurs de traiter 80 % des égoûts des 15 municipalités riveraines était ambitieux, lorsque l’on sait qu’en 2007, à l’époque de la candidature de la ville, seuls 11 % des eaux usées étaient traitées. Mais, d’après le journaliste Emanuel Alencar, auteur du livre La baie de Guanabara, négligence et résistance [non disponible en français] la mise en œuvre technique a souffert de nombreux retards, de manque de transparence et d’accompagnement des organes de contrôle, tel que le ministère public et les agences environnementales. « Certaines erreurs ne devraient plus être commises tant d’années après le début du programme de dépollution. Et pourtant, elles continuent d’être faites », souligne le journaliste brésilien.

    Ainsi quatre grandes stations d’épuration ont bien été construites durant la mise en place du programme pluriannuel, mais elles fonctionnent aujourd’hui bien en dessous de leur capacité. Le professeur Paulo Canedo, spécialiste en ressources hydriques de l’université de Rio de Janeiro, explique que le réseau de collecte, lui, n’a tout simplement pas été construit. « Il n’y a pas assez d’égouts qui arrivent, les stations ne peuvent donc pas remplir leur mission. » Pourtant, de l’autre côté de la baie, la ville de Niteroi, elle, a réussi à atteindre un objectif de 95 % de traitement des eaux usées, alors que Rio atteint difficilement les 50 %. Certes, la municipalité est presque dix fois plus petite que sa jumelle, mais d’après une enquête d’Associated Press, une étroite collaboration et surveillance entre la mairie et la société qui s’occupe des eaux de la ville a permis ce résultat encourageant.

    JPEG - 202.1 koVue de Rio depuis Niteroi, la ville jumelle de l’autre côté de la baie

    La ville organisatrice s’était pourtant engagée avec le Comité olympique à remplir plusieurs objectifs environnementaux. Pour le biologiste Mario Moscatelli, qui lutte depuis 20 ans pour la préservation des écosystèmes aquatiques de Rio de Janeiro, « les Jeux étaient une occasion formidable de faire quelque chose. Les autorités brésiliennes ont promis beaucoup pour pouvoir gagner les Jeux. Mais aujourd’hui, les rivières et les mangroves sont mortes. » Outre la baie de Guanabara, deux autres lieux de compétition, les lacs de Jacarepagua et de Rodrigo de Freitas, n’ont pas respecté les objectifs de dépollution, et resteront interdits à la baignade. La replantation de 24 millions d’arbres qui devait permettre une compensation carbone de l’événement est également en dessous des promesses faites.


    [1Rio de Janeiro et sa baie de Guanabara sont reconnus depuis 2012 par l’ONU, comme «  paysage culturel  » du patrimoine mondial de l’humanité.

    [2Une étude de l’Institut de santé et de développement durable (Instituto Saúde e Sustentabilidade) démontrait en 2012 que la pollution atmosphérique des communes de la zone nord de Rio dépassait les limites maximum imposées par l’Organisation mondiale de la santé et que les infections respiratoires et bactériennes auraient causé près de 36.000 morts en sept ans dans toute la région, soit 14 morts par jour.


    Source :  reporterre.net  (Mathilde Dorcadie

    Photos : © Mathilde Dorcadie/Reporterre
    . chapô : La « Madone de plastique », œuvre d’un artiste néerlandais réalisée avec 5.000 bouteilles en plastique retrouvées sur les plages de Rio.
    . « écobarrière » : © Tomaz Silva/Agencia Brasil

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  • 2014 : Innombrables commémorations de la Grande Guerre, multiples interrogations. Les plus jeunes, ébahis et incrédules, se demandent comment une telle ineptie funeste à été possible. La croient d’un autre siècle.

    Mais les commémorations, devenues rituelles, ne sont que pures conventions et ne délivrent qu’une version aseptisée et consensuelle. L’histoire officielle qu’elles véhiculent n’aide en rien à comprendre la mécanique qui a broyé l’Europe et ses peuples. Dans le pire des cas elle présente la guerre comme un grand malheur, une fatalité, et conclue que « plus jamais ça ». Mais elle ne précise pas plus jamais quoi.

    Dans le meilleur, elle mentionne la responsabilité des gouvernants, plus rarement celle des militaires et de l’état major. Si elle rappelle parfois les rôles de Jean Jaurès, de Rosa Luxembourg, rarement elle approfondit leurs arguments politiques, et presque jamais ne souligne la justesse et la clairvoyance de leur lutte. Il faut chercher soi-même les discours de Vaise et du Pré Saint Gervais, et l’assassinat du fondateur de l’Humanité est relégué au rang d’une péripétie de l’histoire. Du côté de la marche à la guerre, elle esquive souvent la responsabilité de Poincaré et de ses gouvernements. Elle ne dit pas l’aveuglement de Philippe Pétain, l’impréparation des chefs et leur incompréhension totale de ce qui allait advenir.

    Elle évite de rappeler, bien sûr, le procès de l’assassin de Jean Jaurès, si révélateur : en mars 1919, à l’issue d’un procès ayant duré cinq jours, Raoul Villain est acquitté. Et la veuve de Jaurès est condamnée aux dépens du procès…

    Il ne s’agit nullement d’une erreur judiciaire. En ce lendemain de guerre, les dirigeants politiques, les cadres de l’armée, les intellectuels, réalisent abasourdis l’ampleur de la boucherie et des destruction qu’ils ont laissées advenir ou même encouragées ; ils craignent la juste colère du pays. La nation toute entière n’ose regarder en face cette ineptie historique, les manipulations, les mensonges, les aveuglements, même lorsqu’elle en a été la victime. Les classes dirigeantes, surtout, redoutent avec terreur que le peuple ne comprenne enfin leur irresponsabilité, voire les intérêts criminels qui les ont guidées. Mais les victimes elles mêmes ne veulent pas voir rappeler leur propre aveuglement, le consentement abusé de beaucoup. Alors il est essentiel, vital, que personne ne se souvienne de Jean Jaurès, de son combat contre la guerre jusqu’à son dernier jour. L’amnésie est vitale pour la concorde, et surtout pour le maintien au pouvoir des mêmes classes. Personne ne doit rappeler que Jaurès, guidé par son analyse sociale, fut plus lucide que les hommes politiques et plus clairvoyant que les stratèges militaires. Que contre tous, il avait mis en garde contre les hécatombes imbéciles qui se profilaient. Avait montré comment militaires et pouvoirs économiques feraient bon marché des vies de travailleurs... Puis des autres. Avait crié à quel point la guerre était le stade suprême de l’exploitation des peuples par les classes possédantes.

    Il fallait donc que l’assassin de Jaurès soit acquitté ; il fallait que son geste soit pris comme celui d’un patriote, qu’il occulte la lumière de la juste lutte de Jean Jaurès contre l’obscurantisme belliqueux. La guerre était devenue sacrée, et le président du tribunal déclara au prévenu : « Vous êtes un patriote Villain »...

    L’histoire officielle, et le récit médiatique qui accompagne ces « commémorations » et « devoirs de mémoire » gomme donc tout cela. Mais surtout, au grand jamais elle ne rappelle qu’une guerre se mène toujours avec l’assentiment des peuples. Que les pouvoirs, lorsqu’ils se sont convaincus de l’intérêt que la guerre présente pour eux (pour cause de surproduction, de crise économique, de difficultés de politique intérieure...) savent trouver les mots, savent faire entonner des chants, trouvent les mises en scène, les arguments, les prétextes. Savent, quand besoin est, les créer, cela s’est vu. Savent cacher les risques, les conséquences, les malheurs. Savent faire oublier que dans une guerre, même si on la mène très loin, il y a des victimes des deux côtés. Savent faire croire que c’est l’autre qui a commencé, qu’il sera seul puni, et que la meilleure solution est de riposter. « On les aura ».

    En 14-18, c’est connu, « on » devait être à Berlin avant Noël, avec si peu de morts. En 39-45, en Allemagne, on devait conquérir l’Europe, et jamais la fortune de guerre ne se retournerait, jamais un avion ennemi ne survolerait le Reich. Aux États-Unis même, il fallut des trésors de communication pour convaincre le peuple d’aller participer aux massacres européens puis asiatiques. Puis il y eut les Malouines, l’Afghanistan, l’Irak, et à chaque fois le scénario se reproduisit : celui de la manipulation, des demi-vérités et du mensonge, celui que la commission Chilcot vient de rendre public et officiel au Royaume Uni. Hélas, seule une petite fraction des populations, des intellectuels même, sait résister à ces sirènes. Seuls quelques dirigeants ont la lucidité ou le courage de ne pas hurler avec les fauteurs de guerre au risque de passer pour des anti patriotes ou des défaitistes.

    C’est donc en dernier ressort les peuples eux mêmes qui sont l’ultime rempart contre ce qui est toujours présenté comme LA solution et qui est TOUJOURS le début d’une catastrophe. S’ils se laissent entraîner, plus rien n’arrête la marche à la guerre.

    Or nous en sommes là. Pour des raisons dont tout le monde sait qu’elles ne sont pas pures, mais qui portent les jolis noms de droits de l’homme, de liberté, de sécurité, de lutte contre la barbarie, nos gouvernants nous entraînent aujourd’hui dans cet engrenage, se saisissent des terribles événements qui eux-mêmes s’inscrivent dans cette logique et en découlent pour partie. Afrique, Moyen-Orient, Ukraine, Corée, Chine même, les « ennemis » sont partout, qu’il faudrait aller étouffer dans l’œuf.

    Et l’on voit ressurgir marseillaise, prestige de l’armée, apologie des armes, des avions de guerre, des technologies mortifères qui assureront l’anéantissement de l’ennemi sans risque aucun pour nous. Pourtant qui peut encore croire, plus qu’en Afghanistan, qu’en Irak, en Libye ou autrefois sur le sol européen, que la guerre apportera une solution ?

    Mais aujourd’hui, et semble-t-il de manière croissante, les porte-paroles, les dirigeants politiques, les télévisions, la presse, sans mémoire, inconscients ou sans vergogne jouent ce jeu périlleux et nous mènent vers le gouffre. Puis les peuples, une grande partie tout au moins, se laissent emporter par la rhétorique, les « experts » et les images. Plus tard, trop tard, l’archiduc d’Autriche et Sarajevo l’ont montré, plus personne ne contrôle rien, et la logique de la guerre s’auto-alimente.

    Puis voici qu’après l’abominable action criminelle du 14 juillet à Nice, la classe politique tétanisée sombre dans le déshonneur en tentant de s’emparer de l’événement. Et voici que dans la surenchère qui en découle, une partie de cette caste nous appelle maintenant à préparer la guerre civile en armant des milices dans nos rues. On en a vu l’efficacité à Beyrouth autrefois, en Syrie aujourd’hui... Voici même qu’on entend des voix appeler à « la guerre totale », rappelant un pathétique épisode, prélude à une défaite totale.

    Il y a de quoi, aujourd’hui, être très inquiets, il y a de quoi se souvenir des marches vers la guerre, l’aveuglement n’est pas d’un autre temps. Il y a de quoi s’y opposer de toutes nos forces.

    Gérard Collet

    source:  legrandsoir.info

     

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  • A NuitDebout les travailleurs allemands montrent le rôle de l’UE et saluent l’importance du mouvement pour le retrait de la LoiTravail (IC.fr 21/07/2016)Sur la place de la République à Paris mais aussi partout ailleurs en province, Nuit Debout a été un formidable moment d’expression, de débat, d’échange. Donnant la parole aux travailleurs – et les militants du PRCF sont venu apporter leur pierre à l’édifice – à des travailleurs du monde entier.

    Rassemblés, tous ensemble, Contre la Loi Travail et son monde. Une loi travail qui s’appelle Loi El Khomri en France, Job Act en Italie, Loi Peeters en Belgique. Ces lois qui servent à faire voler en éclat les droits des travailleurs, à déréguler le « marché » du travail ont toutes la même origine, les ordres de l’.  Ainsi la Loi Travail fait suite aux ordres données par la Commission Européenne au gouvernement français dans ses recommandations par pays. Des ordres confirmés par le président de la Commission Européenne, JC Juncker qui a déclaré en France que « la Loi El Khomri est le minimum que l’on puisse faire » sic.

    Cette loi travail vise au dumping social, à la mise en concurrence de tous contre tous. Et elle a des précédents en . Notamment en avec les Lois Hartz, déclinaison outre rhin de la même stratégie d’offensive du Capital contre les salaires, contre la classe des travailleurs pour une « économie toujours plus compétitive ». Alors bien sûr – comme en a déjà rendu compte www.initiative-communiste.fr, les travailleurs allemands sont solidaires de la lutte menée en France. C’est ce qu’est venu expliquer , philosophe et journaliste allemand, à Nuit Debout Paris le 30 juin dernier dans une intervention qu’il a accepté que www.initiative-communiste.fr reproduise.

    source: initiative-communiste.fr

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  • Sondage : les Français rejettent toujours autant la loi travail  (Les Echos 19/07/2016)

     Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT

    EXCLUSIF + DOCUMENT Selon un sondage Odoxa-FTI Consulting pour « Les Echos » et Radio Classique, 71% des Français sont « mécontents» de la loi travail, qui va être adoptée cette semaine à l’Assemblée.

    Son retour ce mardi au Sénat et son adoption définitive cette semaine par l'Assemblée n'y changeront rien : les Français sont toujours aussi opposés au projet de loi travail  et aussi favorables à une poursuite de la mobilisation contre ce texte. Ce sont les principaux enseignements d'un sondage Odoxa-FTI Consulting pour « Les Echos » et Radio Classique.

    A la question « Etes-vous satisfaits de l'adoption de la loi travail ? », 71% des sondés répondent qu'ils sont « mécontents », dont 36% de « très mécontents ». A l'opposé, ils sont seulement 4% à se déclarer « très satisfaits ». Ces six derniers mois, cette proportion de Français hostiles au projet de la loi travail n'a pas varié.

    Une "constance remarquable" des sondés

    Ni le recours à l'article 49-3, ni le retrait de certaines mesures, comme le plafonnement des indemnités prud'homales, ni même les mouvements sociaux n'auront réussi à faire bouger le curseur dans un sens comme dans l'autre. « Ce n'est pas seulement le contenu qui mécontente les Français, c'est aussi la communication du gouvernement qui a failli tout au long des débats », analyse Emile Leclerc, directeur d'études pour Odoxa, qui pointe une « constance remarquable » des sondés.

    Seule tranche de la population majoritairement satisfaite de l'adoption de la loi travail : les sympathisants du PS. Et encore, d'une courte tête (52%). La proportion chute à 29% chez les sympathisants de droite et même à 20% chez les sympathisants de gauche hors PS. « Ils sont tous mécontents mais pas pour les mêmes raisons, précise Emile Leclerc.La gauche hors PS estime que cette loi va trop dans le sens du patronat tandis que la droite trouve qu'elle a été vidée de sa substance. Quant aux sympathisants du PS, ils veulent passer à autre chose . »

    Philippe Martinez jugé « perdant » par 76% des sondés

    Chiffre plus surprenant encore, 55% des personnes interrogées estiment que les syndicats auraient raison de continuer leur mobilisation à la rentrée malgré l'adoption de la loi. Un chiffre qui monte à 76% chez les sympathisants de gauche hors PS contre 34% chez les proches du PS. A droite, ils sont 49% à souhaiter une poursuite du mouvement. Un résultat étonnant au vu de l'affluence en baisse constante des manifestations avant la trêve estivale. Sans oublier les actions entreprises par les syndicats (grèves, blocage des raffineries, etc.) qui auraient pu agacer l'opinion.

    Mais cela traduit plus un rejet profond de la loi travail et plus largement de l'action gouvernementale qu'un soutien aux syndicats contestataires. Pas moins de 76% des sondés jugent le leader de la CGT « perdant ». Ils sont 65% à faire ce constat pour Manuel Valls et 60% pour Laurent Berger le numéro un de la CFDT qui défend le texte. « Globalement, les Français ne sont pas satisfaits des syndicats et en particulier de la CGT qu'ils trouvent trop marquée à gauche. Mais ils reconnaissent que ces syndicats mènent un combat légitime, décrypte Emile Leclerc.

     
     
     

    source:  lesechos.fr
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